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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
ARTICLE

Histoires de portables

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
J’ai un aveu à vous faire : depuis 15 ans, ma machine de jeu principale est un PC portable. Et pas qu’un en fait. Il y en a eu de nombreux avant lui. Comme je me sens nostalgique, je me suis mis en tête d’écrire un petit historique de mes différentes bécanes. Mais tout d’abord je tiens à répondre à une question “pourquoi un portable et pas un fixe?”. Le but est d’avoir les mêmes capacités de calcul et de jeu partout à condition d’avoir une prise de courant. J’ai trimballé mes PCs portables partout : dans le train, dans l’avion, en cours, au bureau, chez des potes pour une LAN, à des conventions, à des hackathons,...
Une de mes meilleures parties de Civ V était dans une chambre d'hôpital. Des potes viennent à la maison ? Hop je branche le portable à la TV et il devient une console. En ajoutant un adaptateur (et non un transfo), le même ordinateur fonctionne en France et aux US. La frappe au clavier est aussi un gros plus. J’aime bien les clics clics des claviers mécaniques mais pour taper des longs pavés et pour coder je ne jure que par des claviers de portable. La consommation électrique est un facteur non négligeable. Enfin c’est nettement moins de câbles qui trainent et qui prennent la poussière.

J’ai commencé à jouer sur PC portable au milieu des années 90. Mais ce n’était pas le mien. C’était celui de mon père, un Toshiba prêté par l’Université de Caen. A l’époque je jouais encore sur une tour. Mais quand mon paternel s’absentait, je branchais la tour au portable via un câble série histoire de jouer à des FPS en coop. Le Toshiba en question était une brique qui pesait trois tonnes et le rafraîchissement de l’écran laissait à désirer mais il faut dire que le but de la bécane était de faire tourner FoxPro, pas Shadow Warrior.

L'unique photo de mon fidèle Vaio durant la compétition Laval Virtual 2005

En 2003, j'emménageai dans une chambre d’étudiant et il me fallait donc un PC portable pour “travailler”. J’ai donc craqué pour un Sony Vaio acheté à prix d’or. La bête comportait un écran 15 pouces affichant du 1024x768, un Pentium 4 cadencé à 2,4 GHz et une GeForce4 Go 420 avec 32 Mo de DDR. Comme c’était un GPU entrée de gamme de début 2002, il a sacrément lutté avec les jeux de 2003 (Max Payne 2 et Call Of Duty 2 en tête) mais ce sont surtout les jeux de 2004 qui l’ont mis à genou. J’ai tout de même réussi à finir Half-Life 2 dessus grâce au support de DirectX 7 du Source. Je n’ai pas spécialement eu de problèmes avec le Vaio mis à part un genre de ver qui avait réussi à se faufiler dans les cristaux liquides de l’écran.

Le jeu PC connaissait une renaissance à l’époque et la nouvelle génération approchait à grands pas. Il était donc temps de passer à la caisse et de prendre un PC capable de faire tourner des titres modernes. En 2005, j’ai vendu le Vaio au profit d’un Acer Aspire 1692WLMI. Le CPU était un Pentium M 740 1,7 GHz. Le Pentium M était un dérivé des Pentium III conçu pour les PC portables. Mais malgré sa fréquence inférieure à mon Pentium 4, les performances étaient largement supérieures. Par la suite, Intel a abandonné l’architecture Pentium 4 et le Pentium M est devenu la base des futurs processeurs. Le CPU de mon Acer était accompagné d’1 Go de DDR2, d’une ATI Radeon Mobility X700 avec 128 Mo de DDR et d’un écran 15,4 pouces affichant du 1280x800.

L'Acer n'Aspire pas. Il souffle.

Ce PC m’a permis de dévorer Act Of War, Call Of Duty 2, Psychonauts, GTA San Andreas et Civ IV, mon premier test sur Factor!  En 2006, j’ai boosté la partie sonore en achetant une Audigy 2 ZS en PCMCIA et des enceintes 4.1 et j’ai enchainé les jeux : Outrun 2006, Hitman Blood Money, FEAR Combat, Sam & Max Saison 1...  Mais le gros jeu de 2006 était The Elder Scrolls IV : Oblivion. J’ai passé un temps astronomique sur ce jeu au point que je m’inventais mes propres quêtes comme collectionner tous les bouquins érotiques du jeu. Mais pour le faire tourner, j’ai du jouer en 1024x600 en détails moyens et sans ce qu’on appelait HDR à l’époque. Et durant l’E3 2006, il est devenu clair que mon pauvre Acer ne serait pas à la hauteur de faire tourner l’avalanche de hits qui allaient débarquer en 2007, surtout BioShock et Supreme Commander.

J’ai revendu l’Acer fin 2006 un peu à contre-coeur. Mais la bécane qui a suivi était un monstre absolu. Le Dell XPS 1710 était vendu 2200 euros mais les specs étaient délirantes : Core 2 Duo 2,13 GHz, 2 Go de DDR2, Geforce Go 7900 GTX avec 512 Mo de GDDR3, écran 17 pouces affichant du 1920 x 1200 et des diodes colorées de kéké un peu partout. La bête pesait près de 4 kg et servait aussi d’éclairage public avec ses 250 nits de luminosité. Alors que les joueurs console découvraient le HD, ce Dell balançait du Full HD sur un écran 17 pouces.

Les DEL multi-colores, très importantes pour briller en LAN

Mais plus important encore, j’ai choisi ces specs car elles correspondaient grosso modo à celles de la PS3 pour le GPU. C’est Company Of Heroes qui a eu l’honneur de tester ce que la bécane avait dans le ventre suivi rapidement par Anno 1701. Dans les deux cas, le XPS s’en est sorti sans problème. En 2007, outre BioShock et Supreme Commander, on a connu l’Orange Box, Modern Warfare, World In Conflict, STALKER et Unreal Tournament 3. Comme tout le monde, j’ai testé Crysis mais il était clair que le jeu était conçu pour la carte graphique qui allait révolutionner le monde des GPUs : la 8800 GTX.

Mis à part Crysis, le XPS a fait tourner sans peine une pléthore de jeux les années suivantes y compris Fallout 3, Left 4 Dead, Civilization IV : Colonization, Borderlands, Dawn Of War II,... Avec du recul, j’aurais pu le garder quelques années de plus surtout que je jouais pas mal sur console à la même époque mais à la mi-2009, j’ai craqué pour un Asus W90VP-UZ003K après avoir revendu le XPS. Si l’XPS était un monstre, le W90VP était un Grand Ancien : écran 18 pouces affichant du 1920x1080, Core 2 Duo T9400, 6 Go de DDR2, 640 Go de disque dur, un lecteur Blu-Ray mais surtout non pas une mais DEUX ATI Radeon Mobility 4870 en CrossFire. 6 kg et 1900 euros pour le tout

Il n'est pas gros. Il a une ossature lourde.

Sur le papier, c’était une bécane de rêve qui tapait les 11 000 points sous 3D Mark Vantage et les 20 000 sous 3D Mark 06. Mais en réalité, les problèmes se sont enchaînés, le principal étant les pilotes. A l’époque, les pilotes ATI étaient franchement moisis. Les pilotes ATI pour PC portables étaient encore pires et souvent à la traîne. Le support du CrossFire était limité pour les PCs fixes alors pour les portables… Le tout combiné donnait au mieux des performances passables et au pire des écrans bleus.

Et la bécane chauffait comme une malade au point qu’une des ATI a fini par cramer… Malgré tout le W90VP m’a suivi lors de mon déménagement aux US et m’a accompagné pendant un petit bout de temps. Steam commençait à s’imposer à l’époque et le dollar était super bas. J’ai donc acheté un paquet de jeux à bas prix pour les copains français.

Mais en 2013, Sony et Microsoft ont annoncé de nouvelles consoles et il était donc temps de changer de PC. J’ai utilisé la même stratégie que pour l’XPS en prenant un PC ayant des specs similaires à la PS4. Je me suis tourné vers le MSI GT70 acheté fin juillet 2013 pour $2000 après avoir revendu le W90VP. La bête embarque un i7-4700MQ, 8 Go de DDR3, une GeForce GTX 780M avec 4 Go de GDDR5, 750 Go de disque dur et un lecteur Blu-Ray que je n’ai jamais ouvert. Mais LE truc en plus de ce PC est l’écran. C’est un 17 pouces affichant du 1920x1080 et il est mat. Après 10 ans d’écran brillants, c’était une révolution. L’écran est lisible même en plein soleil.

Rien d'extraordinaire. Juste un bon PC portable

Six ans plus tard, c’est toujours ma bécane principale. Il n’a connu que deux modifications : un remplacement de carte mère ($300) et l’ajout d’un SSD. La bête tient encore sacrément bien la route. Tous les jeux récents tournent en 1080p en détails moyens sans broncher mis à part quelques titres comme Gears Of War 4. L’engin souffle comme un malade (je joue au casque) mais ne surchauffe pas et me permet de jouer non-stop pendant des heures sans le moindre souci. Accessoirement l’explosion des jeux indés fait que la course à l’armement n’a plus vraiment de sens.

Après 15 ans passés à jouer sur un écran de portable, j’ai fini par craquer pour un 27”. Du coup, le MSI est devenu un PC fixe. Une fois qu’il est allumé, je ferme l’écran et j’utilise un clavier et une souris USB. L’an prochain, Sony et Microsoft vont dévoiler leurs nouvelles consoles et si je décide de prendre un nouveau PC, ce sera un fixe. L’autre raison pour laquelle ma machine de jeu est devenue sédentaire s’appelle Asus. Mon PC portable du boulot est un ZenBook 13 UX331UN, un 13 pouces ultraportable qui est tout simplement bluffant.

Restons Zen

Il est super fin (1,27 cm d’épaisseur) et léger (1,13 kg) tout en étant robuste et design. Il comporte tout ce qu’il faut niveau connectique, affiche du 1920x1080 sur un écran tactile aux couleurs épatantes et la batterie tient toute la journée selon ce que je fais. Mais le plus étonnant est la carte graphique. Il s’agit d’une GeForce MX150 avec 2 Go de GDDR5 dédiée. En étant pas trop gourmand sur les détails, on peut jouer aux jeux récents parfois en résolution native. Du coup je trimballe la bête partout (à une main !) et c’est devenu mon compagnon de jeu quand je suis en déplacement. Je joue à Civ VI et à des jeux indés dans l’avion ou dans ma chambre d'hôtel.

Le reste de ma petite famille roule avec des engins étranges comportant des pommes lumineuses. Ils ont une certaine classe, ils sont solides, le trackpad est énorme et l’écran est impeccable mais la carte graphique manque de patate, il faut utiliser trois tonnes d’adaptateurs, la majorité de mes jeux Steam refuse de s’installer et le tout coûte un bras. Tout le monde semble en avoir en Californie et on me jette des cailloux quand je sors mon PC. Allez comprendre. Je me suis aussi mis en tête de donner une deuxième vie à une Surface Pro 4. J’y suis arrivé mais à part prendre la poussière, elle ne sert pas à grand chose.

Le Dell M6800. Il parait que l'armée US l'utilise pour renforcer le blindage des M1 Abrams

Je pourrais aussi parler de l'invraisemblable collection de PC portables que j’ai pu tester vite au boulot comme les Dell M6800 dont l’alim a dû servir à bâtir les pyramides, la première génération de MacBook Air qui a gonflé suite à une surchauffe, les Asus Zephyrus super classes mais inutilisables à cause de la position étrange du clavier, les premières générations de Chromebook qui arrivaient à peine à surfer correctement à cause d’un CPU miteux et d’un manque de RAM, des netbooks qui ne faisaient rien tourner à part des émulateurs…

Mais je vais plutôt tirer des conclusions personnelles:
  1. Les marques ne veulent pas dire grand chose. Mon Acer était une petite merveille et les Dell qu’on a actuellement au boulot sont des daubes infâmes et non fiables. Tout dépend de la génération
  2. L’antialising ne sert à pas grand chose sur un portable vu que les écrans sont petits et en haute résolution
  3. Ceci étant dit, le 4K sur un écran de portable est totalement inutile
  4. Un des critères importants à l’achat est la facilité avec laquelle vous pouvez démonter la bête. Il ne s’agit pas uniquement de pouvoir l’améliorer mais tout simplement de la dépoussiérer
  5. Un PC portable se revend facilement s’il est maintenu en bon état. Nettoyez régulièrement l’écran et le clavier, lavez-vous les mains, ne mangez pas dessus et utilisez une sacoche résistante
  6. Ce devrait être évident en 2019 mais on ne sait jamais : ne prenez pas de disque dur pour un portable. Uniquement des SSDs. Malgré toutes les protections modernes, les disques durs ont toujours des parties mécaniques qui n’aiment pas être déplacées quand elles fonctionnent (NDLR: et ils rament grave car majoritairement livrés en modèles 5400 tours)
  7. Testez si possible le clavier avant l’achat. Mine de rien, vous allez passer un sacré bout de temps dessus
  8. Si vous comptez jouer, oubliez Intel HD Graphics. Même l’entrée de gamme chez Nvidia (MX150) défonce le haut de gamme de la toute nouvelle génération de puces Intel
  9. Chez Nvidia, la version portable ou Max-Q d’une carte graphique haut de gamme correspond grosso modo au milieu de gamme de la version PC de bureau. Donc une 2080 portable aura les perf’ d’une 2060 classique
  10. Mise à part quelques rares exceptions, la webcam sera merdique
  11. La RAM et le stockage sont en général améliorables facilement et à moindre coût donc vous pouvez radiner dessus. Pas l’écran
  12. Si avant même d’acheter un MacBook vous songez à coller Windows dessus, n’achetez pas un MacBook
  13. N’overclockez pas votre bécane. Le jeu n’en vaut pas la chandelle
  14. Linux a fait de gros progrès sur PC portables et s’installe désormais sans trop de soucis. Certains constructeurs comme System76 vendent des machines avec Linux pré-installé


Je suis de manière régulière l’actu matos et je suis souvent consterné quand je vois les innovations proposées par les constructeurs. Qui est vraiment intéressé par remplacer le trackpad par un écran tactile ou par un rafraîchissement à 240 Hz pour l’écran ? Voici à mon goût une série de fonctionnalités qui seraient vraiment utiles pour un PC portable:
  • Une entrée vidéo. C’est quand même triste de se trimballer avec un écran 13 ou 15 pouces sur lequel on ne peut rien brancher. Imaginez brancher votre Switch à votre écran de portable pour jouer dans le train. Ou donner une seconde vie à un portable vieillissant en le transformant en écran
  • Une webcam correcte. Il n’y a aucune raison de devoir se coller une webcam pourrie dans un PC portable
  • Une connectique digne de ce nom sans avoir à se cogner des tonnes d'adaptateurs. Malgré sa taille minuscule, le Vaio SX12 comprend trois ports USB-A, un port USB-C, un lecteur de cartes SD, un port micro+casque, un port Ethernet, une sortie HDMI et UNE SORTIE VGA.
  • Un panneau solaire intégré. Samsung avait testé le concept au début de la décennie
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