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Endless Ocean: Luminous

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
Développeur / Editeur : Arika
Plonger en eaux profondes avec comme seul but la découverte du monde marin, c’est ce que propose Endless Ocean: Luminous. Un espace zen, calme, de reconnexion avec une nature immense mais pourtant si méconnue : l’océan. Reste maintenant à savoir si cette proposition nous permet de rêver, d’apprendre et de découvrir ce qui se cache sous l’eau.

The forgotten ocean

Lors de l’annonce de Endless Ocean: Luminous, tout le monde a été un peu surpris. Il faut dire que l’on ne s’attendait pas forcément à un retour de cette licence, qui a débuté sur Wii avec Endless Ocean (Forever Blue au Japon) en 2007, rapidement suivi de Endless Ocean 2: Adventures of the Deep (Forever Blue: Call of the Ocean au Japon) en 2009. Depuis, c’est le silence radio. Mais voilà, il semblerait que le petit studio de développement Arika, ait eu envie de repartir plonger dans les fonds marins, d’où ce troisième épisode arrivant 15 ans plus tard sur Nintendo Switch. Et si le nom de Arika vous parle peut-être un peu, c’est tout à fait normal : ce sont les auteurs de Tetris 99, Super Mario Bros. 35 et Pac-Man 99, trois jeux offerts via le Nintendo Switch Online.

Scénario gros comme un plancton

Comme dans les deux précédents épisodes, Endless Ocean: Luminous nous propose d’incarner un plongeur sous-marin, travaillant pour un programme de recherche et de conversation des espèces sous-marines. Notre but est d’explorer et d’étudier toutes sortes de formes de vie marine dans la mer Voilée. Et il y a plus de 500 formes de vie dans cette mer, mêlant espèces vivantes et spécimens normalement disparus depuis des centaines, voire des millions d’années ! Autant dire qu’il faudra pas mal de temps avant de compléter notre inventaire.

Tout au long de l’aventure, nous sommes accompagnés d’une IA avec le nom assez drôle de OceanIA, et de Daniel, un collègue de plongée donnant un côté humain aux explorations, surtout que notre personnage est muet comme une carpe. La bonne nouvelle étant que OceanIA est entièrement doublée en français (malgré un ton robotique assez mauvais), ce qui permet de se sentir moins seul sous l’eau et de donner un peu de dynamisme au scénario et à l’ambiance plutôt calme.



Et quitte à se jeter à l’eau assez rapidement, je dois avouer avoir trouvé que l'histoire est assez décevante. Tout tourne autour de l’Arbre des Mers, une sorte de gros corail régulant la vie à tout l’écosystème marin de la mer Voilée. Perdant peu à peu sa vie, il faudra trouver un moyen de le sauver en lui donnant des sortes de boules de lumière que l’on obtient en scannant les différentes formes de vie (on y reviendra plus tard). Le scénario est assez plat et n’arrive pas à nous donner ce petit frisson d’aventure que l’on cherche dans ce genre de jeu. D’ailleurs, il fait plus office de gros tutoriel déguisé, que de véritable histoire captivante.

Un manque de profondeur

Il faudra donc aller voir du côté des autres modes de jeux pour voir si l’eau n’est pas plus belle ailleurs. Et pour le coup, Endless Ocean: Luminous ne propose pas une multitude de modes, puisqu’il n'y est question que de plonger en solo ou en groupe. Fort heureusement, c’est bien dans les plongées que le jeu se révèle intéressant, notamment avec un petit côté rogue-like. En effet, à chaque fois que l’on désire commencer une nouvelle sortie, le jeu s’occupe de générer aléatoirement la carte à explorer. Il est évidemment possible de la continuer si jamais on souhaite la parcourir à 100%, mais sinon, tout est généré aléatoirement.

Une fois sous l’eau, puisqu’on ne pourra à aucun moment du jeu en sortir la tête pour voir le ciel, il est question de plonger plus ou moins profondément, d’observer et de scanner tout ce qui bouge. L’idée étant de parcourir à l’aveugle cette grande carte et d’en découvrir des zones peuplées d’une faune marine plutôt riche et variée. A chaque espèce scannée, OceanIA pourra nous en dire plus, vocalement, avec l’aide d’un petit texte explicatif et plutôt éducatif. Alors évidemment, en grand amoureux de la nature et des animaux qui nous entourent, j’ai laissé OceanIA me proposer son petit discours assez régulièrement. Mais je dois bien l’avouer, au bout de la 30ème espèce, j’ai commencé à zapper pour rapidement passer à autre chose, surtout que cette voix robotique n’est franchement pas du meilleur goût.



Globalement, l’esprit de cet Endless Ocean est axé sur l’observation. Malheureusement, il manque ce petit truc qui est chouette quand on observe un animal : son comportement. Ici, tous les animaux vivent en harmonie, mais surtout, vivent comme s’ils étaient seuls sous l’eau. Ils n’ont aucune interaction, que ce soit avec les autres espèces, le décors ou avec nous. Impossible par exemple de voir une raie se cacher à notre arrivée. J’aurais aimé voir une grande baleine bleue manger des planctons, ou même, un requin attaquer son futur repas. Dans le même genre, et même si je ne le ferai jamais dans la vraie vie, j’aurais aimé pouvoir m’accrocher à un dauphin pour nager plus vite, ou devoir me cacher à l’approche d’une espèce un peu menaçante.... Ici, tout est là sans être là. Et au bout de quelques heures de plongée, la solitude se fait ressentir, même si certaines visions de bancs de poissons sont vraiment agréables.

Surtout qu’il n’y a pas non plus de contrainte de temps, d’oxygène, d’équipement à modifier selon où l’on nage, ni même de technique spéciale pour aller plus vite, etc. Non, rien de rien. Mais alors, quel est l’intérêt de cette boucle de gameplay qui devient redondante au bout de quelques sorties ? Et bien tout simplement d'enregistrer le plus d’espèces possible, monter en expérience, gagner quelques pièces de monnaie pour s’offrir des cosmétiques (couleurs de tenues de plongée, insignes, etc.), mais aussi débloquer des paliers pour l’histoire. 



En effet, l’histoire est étroitement liée aux plongées que l’on effectue. Si bien que les chapitres sont bloqués suivant le nombre d’espèces (nouvelles ou non) que l’on aura scannées. Et franchement, si Arika avait voulu trouver un meilleur moyen de casser totalement le rythme, déjà très lent du jeu, ils n’auraient pas pu trouver mieux. Du coup, on se retrouve à plonger pour scanner tout ce qui passe devant nos yeux, quitte à en avoir un peu rien à faire de ce qui est justement devant nos yeux. Surtout que les paliers sont assez grands, comme par exemple atteindre les 6 000 scans alors qu’on est péniblement arrivé à 4 700. Et une fois dans le chapitre de l’histoire, celui-ci peut se faire en quelques minutes… La frustration est énorme et l’impression de perdre son temps pointe le bout de sa nageoire.

On plonge ensemble ?

Alors oui, il existe heureusement une méthode pour aller un peu plus vite, celle de jouer en ligne. Il est possible de s’aventurer en eaux profondes jusqu’à 30, ce qui facilite certains objectifs notamment dans la recherche des espèces marines. Même si là aussi, les interactions entre joueurs et joueuses sont absentes à part quelques signes de mains, il est tout de même possible de marquer des objets ou des espèces, afin de les rendre visibles à tout le monde sur la carte.



Un bon travail d’équipe permet par exemple de boucler les objectifs de la carte en quelques minutes, mais là encore, une fois le plaisir de la découverte, on se retrouve juste comme en solo à scanner tout ce qui bouge dans le but d’accumuler le plus de points d’expérience permettant de gagner des niveaux, d’augmenter l’argent récolté et de s’offrir quelques cosmétiques.

Une technique entre deux eaux

Bizarrement, Endless Ocean: Luminous arrive à nous transporter parfois dans son univers sous-marin, bien aidé par une multitude d'espèces peuplant les lieux. Franchement, certains plans sont assez merveilleux. Je me souviens par exemple d’un moment où j’étais en train de nager et d’observer quelques tortues quand soudain, juste au-dessus de moi, une énorme baleine bleue est passée. Le genre de moment qui donne de jolis souvenirs. De même, la découverte d’une épave au fond de l’océan, d’un temple d’une ancienne civilisation, ou carrément d'un dinosaure, a un certain charme.



Malheureusement, ces moments sont assez peu nombreux et surtout, même si c’est évidemment bien plus beau que les épisodes Wii, on sent bien que Arika est un petit studio tentant de faire au mieux, mais que le but de ce titre n’est pas forcément de nous en mettre plein la vue. Pourtant, c’était justement l’occasion de le faire, surtout que la Switch a prouvé plus d’une fois qu’elle en a dans le ventre et qu’elle est capable de fournir de très beaux environnements. De fait, tout est bien mais pas top. Les poissons sont bien modélisés, les décors aussi, mais tout reste avec une technique un peu trop légère. D’ailleurs, cela manque, encore une fois, de réelles interactions : le sable ne bouge pas, il n’existe aucun courant marin, les grottes sont plus ou moins toujours les mêmes, tout comme la fameuse épave de bâteau, etc. 

Passé les premières heures de découverte, Endless Ocean: Luminous n’arrive malheureusement pas à nous transporter. Le tout manque cruellement de profondeur, d’interactions et la partie technique n’arrive pas à retranscrire l’immensité de l’océan. Cependant, et ce n’est pas forcément un mauvais point, on est plus proche du logiciel éducatif que du jeu vidéo. Peut-être a-t-il plus sa place dans les écoles et médiathèques.
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