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Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Nintendo WayForward
Support : Switch
​Le travail de sape contre les moddeurs nostalgiques et les développeurs indés désireux de retrouver le Nintendo d'antan continue mais ici, le géant nippon s'attaque à la retape de sa saga de jeux tactiques Wars, et plus précisément aux mythiques épisodes GBA qui ont fait la renommée de la série outre-archipel. Un remake dans le plus strict sens du terme. Mais de l'eau a coulé sous les ponts depuis Advance Wars. Alors la formule d'Intelligent Systems est-elle toujours au top ?
Advance Wars. Ce nom a de quoi déclencher l'émoi de plus d'un tacticien en herbe. Au début des années 2000, on découvrait sur tout petit écran la série Wars dans un épisode qui avait déjà tout appris de ses prédécesseurs. Alors forcément pour nous Européens, ce fut le coup de foudre immédiat. Un pixel-art et des animations chiadées, même sur la minuscule GBA, une difficulté retorse face à une IA le plus souvent impitoyable et surtout une redéfinition du jeu vidéo tactique à la sauce Nintendo. Face aux jeux trop sérieux sur PC, Advance Wars proposait des soldats tout mignons aux bouilles adorables et aux véhicules cartoonesques, mis à la manoeuvre par des généraux adolescents qui s'envoyaient des vannes plutôt que des invectives.

On l'a dit, l'original a vingt-deux ans cette année et nombreux ont été ceux qui ont tenté de reproduire la formule. Les exemples les plus récents comptent Wargroove (une suite est prévue pour 2024), mais également TINY METAL et sa suite qu'on a testé dans nos colonnes en 2019. Et puisque la série manquait à ses fans, c'est WayForward qui a été choisi par Nintendo pour dépoussiérer son enrobage, mais attention, sans rien toucher ou presque au fond de l'affaire.

Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp (vous l'avez ?) reprend l'exact contenu de l'épisode fondateur et sa suite Black Hole Rising. Les nouveaux joueurs y découvriront donc ce qui a fait le sel de la série, à savoir des batailles au tour par tour orchestrées entre plusieurs camps dans l'Orange Star contrôlée par le joueur sur des cartes de différentes tailles. Les affrontements opposent des unités terrestres, maritimes et aériennes dans une sorte de pierre-feuille-ciseaux des temps modernes avec un double objectif : annihiler tous les ennemis ou capturer le QG de l'adversaire. Mais les batailles font plus penser à des parties d'échec qu'un simple jeu de hasard. A l'aide des troupes au sol, on capture des villes pour rapporter de l'argent à chaque tour. Ce trésor de guerre servira à maintenir notre industrie à flot et à construire des unités dans nos usines.

Le placement idéal

Il faudra également composer avec les environnements proposés qui seront autant de bonus/malus pour tel ou tel type d'unités. Enfin, le brouillard de guerre s'invitera par ailleurs en cours de partie pour pimenter des rixes déjà pas forcément évidentes de prime abord. Ce qui est sûr, c'est que la meilleure attaque est très souvent la défense. D'ailleurs les tutoriaux vous le précisent dès le début, il vaut mieux conserver une ligne de front et pilonner l'ennemi avec des lance-missiles plutôt que d'envoyer une armada de chars en frontal à la Alerte Rouge.

Ajoutez à ça une gestion des lignes de ravitaillement en munitions et carburant et quelques missions à objectif spécifique et vous obtenez un titre qui mise tout sur la macro et des batailles qui durent aisément jusqu'à 1h30 par mission (comptez pas moins de 50h pour terminer les 2 campagnes). Bien plus en tout cas que l'autre série tactique Fire Emblem qui permet de se monter une petite équipe parfaite à grand renfort d'objets et d'expérience entre les combats. En ça, Advance Wars joue beaucoup avec notre mental. Suis-je trop gourmand pour foncer m'emparer de cette ville adverse ? Ou ne vaudrait-il pas mieux d'abord investir les montagnes aux alentours pour offrir une couverture à mes unités de reconnaissance ? De ces choix découlent des conséquences dramatiques dès les premiers tours de jeu. En bonus, chaque général possède une jauge de pouvoir qui se remplit au fur et à mesure et qui permet de déclencher des capacités spéciales (réparation, puissance accrue de tel ou tel type d'unité, etc.). Avec un look mignon tout plein (les cartes du jeu prennent place dans des bac-à-sable) et des généraux aux répliques toutes plus ridicules les unes que les autres, on aurait presque tendance à sous-estimer son adversaire. Monumentale erreur.

On ne compte plus les fois où on a dû abandonner une bataille qui semblait bien engagée mais tournant vers la défaite sur le long terme après 8 ou 10 tours de jeu. La campagne d'Advance Wars 2 ajoute, elle, de nouveaux généraux, des super pouvoirs mais surtout quelques unités comme des silos de missiles et des pipelines impénétrables... De quoi décourager la bleusaille qui n'en demandait pas tant. Pour éviter cet écueil, le développeur californien a quand même fait une entorse au règlement et ajouté quelques options de qualité de vie. Tout d'abord, il nous invite à terminer la campagne d'Advance Wars avant de nous lancer dans la seconde (c'est facultatif, plutôt pour éviter de nous spoiler l'ennemi surprise qui déboule plus tard dans le jeu).



Il est aussi maintenant possible d'accélérer toutes les animations que ce soit pendant notre tour ou celui de l'adversaire. Une fonction de rembobinage du tour en cours est également accessible dans les options : utile lorsqu'on a déplacé par erreur une unité. Par contre, n'espérez pas tricher de cette manière en découvrant le brouillard de guerre, l'IA a tendance à ne jamais faire deux fois la même chose. En tout cas lorsqu'elle n'est pas acculée. Dans cette configuration, l'IA a tendance à jouer la montre et privilégier le maintien de ses positions. Le tutoriel du jeu a de plus été revu. Les vieux de la vieille se souviendront des longueurs d'Advance Wars et ses entrainements obligatoires. Ici le début du jeu est beaucoup plus streamliné et on entre immédiatement dans le vif du sujet. La commandante en chef Nell passe juste une tête de temps à autre, lorsqu'un nouveau type d'unité apparait ou qu'une nouvelle stratégie est dévoilée pour nous proposer une prise en main plus en douceur. Enfin, les p'tis nouveaux ou les vieux plus rodés au genre seront ravis d'apprendre qu'un mode Facile est disponible et activable n'importe quand.

Wars, Wars never changes

Bon par contre, il n'empêche pas non plus la défaite et demande autant de retenue dans le placement des troupes que le mode Classique. La Switch offrant du multijoueur ad-hoc, on retrouve à peu près les mêmes options de duel qu'à l'époque : console contre console, à deux sur la même console ou en escarmouche contre l'IA sur une sélection de cartes.

Le mode en ligne entre amis uniquement, lui, fait l'impasse sur le matchmaking, probablement pour éviter le rage quit couplé à des parties qui pourraient s'éterniser. L'éditeur de cartes à partager fait aussi son grand retour. Le même contenu, on vous dit ! Par contre, le gros du changement s'est effectué sur le contenant. Le pixel-art laisse sa place à un rendu 3D façon jouets en plastique qui a ses détracteurs.



Personnellement je le trouve pas si mal que ça et surtout les unités sont toujours autant lisibles. Les environnements en vue 3/4 sont eux-aussi parfaitement lisibles. WayForward est un grand amateur du dessin animé dans ses jeux et ils ont ici mis le paquet avec des commandants tous dessinés et animés à la main. L'esthétique du studio fait un peu déjà-vue puisqu'on retrouve la patte de Shantae et River City Girls, mais le résultat est vraiment excellent, notamment les animations lorsqu'on déclenche un Pouvoir. Autre changement de choix, l'ajout de voix et la bande originale modernisée par Maddie Lim & Tommy Pedrini déjà entendus sur la très bonne BO de Vitamin Connection. Franchement, c'est un petit bijou, on aime aussi le fait qu'elle soit adaptative en fonction de là où vous vous trouvez et on ne se lasse pas par exemple du thème de Nell revisité.

Par contre, on est un peu moins fan de la partie technique du jeu. Déjà, ses graphismes ne sont pas tout à fait nets, même en docké. Mais surtout, le jeu à une fâcheuse tendance à ne pas prendre en compte certains inputs de la manette, probablement à cause du frame pacing qui fait du yoyo. Ce qui fait qu'on ne compte plus les erreurs de sélection de menu dans l'interface, par exemple lorsqu'on veut rembobiner un tour et qu'on se retrouve à... passer son tour. Rageant ! D'ailleurs, on trouve dommage que cette option assez utilisée se retrouve planquée dans un sous-menu et qu'elle occasionne des rechargements un peu longuets.

Vous rêviez d'un retour de la tactique à la Advance Wars ? Ne cherchez plus un concurrent potentiel pour lui arriver à la cheville, la ressortie de cette compilation-remake confirme que le prince de la tactique au tour par tour est toujours le numéro 1. Alors certes, c'est vraiment "le même, mais en 3D", son look pourrait déplaire à certains et sa difficulté à de quoi refroidir les nouveaux venus, mais avec quelques options d'accessibilité qui peuvent faire la différence et un contenu d'une durée de vie ultra-impressionnante, la replongée dans Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp ne se refuse pas.

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