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Crying Suns : Farther Than Life

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
Développeur / Editeur : Alt Shift
Supports : PC / Mac
Il devrait exister un Bison Futé pour les dates de lancement de jeux vidéo. Attention, trafic élevé à prévoir en septembre-octobre, on nous signale un nombre important de poids lourds bloquant les axes principaux. Évitez aussi tout spécialement la sortie mi-septembre pour cause d'embouteillages sur les voies secondaires... Le bon côté des choses quand on est coincé dans un bouchon et asphyxié par la masse, c'est qu'on peut laisser le temps aux jeux de décanter et voir lesquels méritent encore qu'on s'y intéresse les semaines suivant leur parution. Vous avez de la chance, Crying Suns fait justement partie de ceux-là.
On nous l'a souvent présenté comme un FTL français avec une vraie histoire, mais ce raccourci ne lui rend pas tout à fait hommage. En effet, Crying Suns a bien plus à offrir qu'une simple copie d'un concept déjà bien rodé, et vous devriez vous-même en être convaincu en ressortant de cet article (dans le cas contraire, vous pouvez toujours demander un remboursement forfaitaire sous la forme de photos de panda entièrement à poil). Alors bien sûr, on peut toujours trouver moyen de chipoter en reprochant par exemple à Alt Shift de sortir son jeu quelques mois après ce qui avait été initialement annoncé sur le Kickstarter, mais franchement, sortir un jeu seulement un peu plus d'un an après son financement participatif, ça reste une belle prouesse que bien peu de développeurs parviennent à égaler.

Space boys don't cry

Entrons un peu dans le vif du sujet et essayons de comprendre ce qui peut bien faire pleurer ces pauvres malheureux soleils. Le point de départ de Crying Suns c'est un empire galactique qui va très très mal, il a pour ainsi dire sombré dans le chaos du jour au lendemain à partir du moment où les OMNIs se sont éteints. Il s'agissait en effet d'intelligences artificielles omniscientes qui géraient le moindre aspect de la vie des humains éparpillés dans le cosmos, à commencer par leurs voyages interstellaires. Quelques années après ce désastre, votre personnage se réveille dans une station spatiale secrète située aux confins de l'univers connu. Vous incarnez en réalité le clone d'un célèbre amiral, enfin plutôt les clones puisqu'il vous faudra une nouvelle enveloppe corporelle après chacun de vos trépas, et vous pouvez compter sur l'assistance du dernier OMNI restant pour mener l'enquête sur cette fameuse catastrophe.



Pas la peine de ressortir votre loupe et votre pipe du placard, ici l'enquête va surtout prendre la forme d'une odyssée spatiale. On commence par choisir deux officiers à cloner, un modèle de vaisseau spatial et vous êtes bon pour faire votre premier saut de puce vers le prochain système planétaire. En gros, l'aventure est divisée en six chapitres, à chaque fois la progression se fait sur trois secteurs, chacun représenté par une carte stellaire qu'on doit traverser de la gauche vers la droite en suivant des sortes de chemins prédéfinis. Bien entendu, comme semble l'imposer le genre du rogue lite spatial, le carburant est limité et il faut toujours aller de l'avant sous peine de se faire rattraper par une menace quelconque qui suit notre progression et qui grignote méthodiquement tout derrière nous.



Le choix du système à explorer se fera en fonction de la présence ou non d'une balise marchande, d'un vestige à fouiller ou de la promesse d'événements inattendus. Ces derniers sont représentés par des points d'exclamation sur la carte, c'est généralement synonyme de récompense à terme, mais ça se traduit d'abord assez souvent par un petit affrontement. C'est donc un principe de récompenses classique lié à la prise de risque pour espérer débloquer de nouvelles pièces d'équipement, des améliorations ou tout simplement des brouzoufs pour ensuite faire ses courses. Mais la vraie récompense, celle de l'explorateur spatial qui sommeille en vous, c'est le plaisir de la découverte, parce que les rencontres spatiales donnent lieu à des dialogues savoureux, à des situations inattendues, quoique très souvent glauques. Certes, on finit par retomber régulièrement sur les mêmes événements, mais rien de fabuleusement rédhibitoire et c'est d'ailleurs un sujet sur lequel les dev semblent toujours bosser pour apporter encore plus de diversité.

Rendez-vous en planète inconnue

Avant d'aborder le système de combat qui, vous vous en doutez sûrement, constitue l'une des pièces maîtresses du gâteau, penchons-nous un tout petit instant sur un autre type d'event notable : les explorations de surface. Ici pas de balade en Mako ou de randonnée en solitaire, le personnage que vous incarnez est bien trop précieux pour quitter le pont de son vaisseau spatial. Il envoie donc l'un de ses officiers et un groupe d'un maximum de 10 membres d'équipage, une ressource comme une autre finalement, pour aller farfouiller à la surface d'une planète quand il semble y avoir des trucs à grappiller. À l'écran, on suit tout bêtement leur progression sur une carte stylisée, constatant en direct leurs découvertes, mais aussi leurs blessures voire leur mort en fonction des compétences dont dispose l'officier. On ne part toutefois pas à l'aveuglette puisque les chances de réussite sont clairement exposées avant de lancer l'expédition. La fourchette peut-être plus ou moins large, mais on sait de cette façon quels sont les risques et si le jeu en vaut la chandelle.



On met nettement plus les mains dans le cambouis lorsqu'il s'agit de se lancer dans une bataille spatiale. Pour la faire courte, les deux vaisseaux se font plus ou moins face, laissant entre eux la place à un quadrillage. On peut avoir à sa disposition différentes armes plus ou moins efficaces, mais aussi et surtout une modeste flotte de petits navires aux propriétés au moins aussi variées. Les combats prennent donc le plus souvent la forme de parties d'échecs où l'équilibre des forces et des faiblesses se joue à la façon d'un classique triangle façon pierre-feuille-ciseaux. Les builds sont variés, on peut tenter des choses audacieuses dans les combinaisons et globalement on ne se lasse pas même au bout du sixième chapitre. L'optimisation peut même prendre des tours vraiment inattendus quand on parvient à combiner les bonus octroyés par les officiers avec un équipement idéal, on sent que les devs se sont amusés à imaginer des synergies efficaces et il y a quelque chose de très jouissif à les découvrir.

Revenir à la Fondation

Les mécaniques de jeu fonctionnent au poil, Alt Shift continue même de passer des coups de polish ici ou là à travers un suivi pour l'instant exemplaire et à l'écoute des demandes des joueurs, et le contenu est loin d'être ridicule puisqu'il nous a fallu 16 heures pour voir le générique de fin en mode facile avant de tâter des difficultés supérieures et de tenter de débloquer tous les officiers. Ah oui, notez au passage que le mode facile est ici véritablement un mode facile qui permet de profiter de l'histoire et de découvrir les mécaniques de jeu sans trop de pression, que le mode normal est parfaitement équilibré et que le mode difficile est... et bien difficile. C'est bête mais on a vu d'autres titres du genre s'amuser à martyriser le pauvre joueur alors que là on est clairement dans le respect et dans l'écoute de l'expérience souhaitée.



Bref, les mécanismes sont bien huilés, mais ça ne suffit pas toujours à faire un jeu d'exception. En l’occurrence, c'est tout le travail sur l'ambiance qui va venir apporter cette dernière cerise au gâteau. Qu'il s'agisse du fabuleux pixel art et de la minutie avec laquelle nous est représentée cette odyssée spatiale ou des musiques futuristico-planantes, tout est fait pour nous plonger efficacement dans ce space opéra. Mais bien entendu, tout cela ne servirait pas à grand chose sans le formidable travail d'écriture qui sous-tend l'ensemble, comme une véritable déclaration d'amour aux récits de SF spatiale les plus brillants. Le jeu multiplie ainsi les clins d’œil et se paye même le luxe de vous laisser choisir quel sera le véritable but de votre périple, pas seulement sous la forme d'un choix final décisif, mais en colorant aussi toute votre aventure par vos propres valeurs. C'est intelligent, c'est beau, c'est bien ficelé, bref, jouez à Crying Suns et vous aurez votre ticket pour les étoiles.

Crying Suns s'impose sans difficulté comme un titre incontournable pour tous les amateurs de space opera, de SF spatiale au sens large, voire tout simplement de jeux vidéo avec de bonnes histoires.
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