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Assassin's Creed Mirage relance la mode du djinn délavé

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Ubisoft Ubisoft Bordeaux
Supports : PC / PS5 / Xbox Series
Complètement dans l'air du temps, Ubisoft ne gaspille plus bêtement ses licences et jette désormais directement ses héros avec leur PLV dans le bac jaune. Preuve en est, le retour de Basim Ibn Ishaq, déjà vu aux côtés de Sigurd Styrbjornson dans Valhalla, qui a droit à son petit spin-off à lui. Bon alors OK, Assassin's Creed Mirage était à la base prévu pour être un DLC, et ça explique en partie ses ambitions et ce qu'il en reste après l'avoir terminé. Mais c'est surtout un bon prétexte pour revenir aux fondamentaux de la saga : l'infiltration. Et c'est là que votre serviteur entre en jeu.
Oui parce que la formule moderne d'Assassin's Creed, on en a soupé à toutes les époques et on commence franchement à en avoir fait le tour. Un monde ouvert gigantesquement copié-collé d'une zone à l'autre, une carte qui vient se peupler d'une myriade de points d'intérêts après une poignée d'heures, quelques points de vue remarquables à escalader pour rappeler les joueurs aux bons souvenirs des premiers et du contenu issu des livres d'histoire pour plaire au plus grand nombre. Ouais, la série s'était peu à peu éloignée de ses basiques pour embrasser un penchant action-RPG qui tournait vite en rond. Et il aura ainsi fallu attendre plus de 10 ans pour voir revenir sur le devant de la scène le coeur même du concept d'assassin, la discrétion. Techniquement en jeu, cela se caractérise déjà par un monde qui délaisse les grandes plaines pour un capharnaüm urbain propice aux tranchages de gorge dans une ruelle sombre. Et quoi de mieux pour cela, effectivement, que le Bagdad du IXe siècle avec sa cité découpée en districts concentriques et ses petites oasis, parfait terrain de jeu pour relancer la mode de l'exécution encapuchonnée.

Evidemment, de gros efforts ont été faits par l'équipe d'Ubisoft Bordeaux pour rendre la traverséde la ville agréable. De nombreuses bâtisses sont ouvertes au vent pour rendre les fuites plus prenantes, la balade se fait aussi bien au sol sur terre battue que sur les toits en bordel des riads, et de nombreux accessoires et spécificités architecturales facilitent la traversée d'un édifice à l'autre. Surtout que le jeu conserve la fluidité de mouvements de la saga. Notre héros court et lèche les aspérités de l'environnement sans s'arrêter, ce qui est bien utile pour échapper aux gardes, ou juste se faire un kif de parkour gratuit.

Les brigades du Tigre

Ce héros justement, parlons-en. Mirage met en scène le jeune Basim, celui des bas quartiers de Bagdad qui va, à la suite d'un vol d'artefact qui tourne mal, se retrouver exilé dans la base secrète de Ceux qu'on ne voit pas. Là-bas il va suivre la voie des Maîtres Assassins, guidé par son mentor Roshan, plantée par l'iconique voix cassée de Shohreh Aghdashloo. De retour à Bagdad 8 mois plus tard, il va parfaire sa formation tout en luttant contre le fameux Ordre des Anciens, encore et toujours à la manoeuvre.

Le storyboard du jeu s'articule autour d'un tableau en liège virtuel présentant une série d'enquêtes à résoudre pour se rapprocher de la cible finale de cette courte aventure. On naviguera aux quatre coins de la cité, d'un bureau des Assassins à l'autre pour picorer les investigations qui se comportent un peu toutes de la même manière. Un représentant nous balance une info sourcée, on part à la recherche d'indices qui vont conduire à plusieurs pistes (comprenez des cibles à abattre). Pistes qui elle-mêmes convergeront vers la conclusion de l'enquête, à savoir un boss à descendre dans un environnement cloisonné et généralement bien gardé (place forte, prison, etc.). En cela, le déroulé du jeu est assez classique, voire rapidement prédictif. De plus, le scénario n'est jamais très palpitant et n'offre aucune surprise, aucun enjeu particulier ni cliffhanger. Les personnages secondaires sont également assez peu développés et on les oubliera vite. Heureusement que le sel du jeu n'est pas là.
 
Non, c'est bien le retour des mécaniques d'infiltration à l'ancienne qui nous font tenir jusqu'à la toute fin des 25 heures de la campagne. Tout simplement parce qu'on va passer la majorité de notre temps à zigouiller en silence tous les ennemis qu'on aura préalablement tagués à l'aide de notre aigle. On retrouve ainsi les classiques assassinats rapides "en marchant", la capacité de se fondre lentement dans la foule ou encore de s'assoir sur un banc, caractéristiques du premier Assassin's Creed. L'IA semble par ailleurs elle aussi avoir eu droit à une cure de jouvence, et ce n'est pas un compliment. Elle est littéralement aussi bête qu'à l'époque. Alors forcément, ces systèmes de jeu très permissifs et ces ennemis qui font régulièrement n'importe quoi et oublient assez vite notre présence après qu'on ait causé le chaos dans le voisinage facilitent pas mal le run 100% infiltré. Par exemple, on peut siffler pour attirer un à un les membres d'un groupe de gardes en pleine discussion à 3m de nous vers des buissons et les assassiner au nez et à la barbe de leurs collègues sans qu'ils ne se posent de question, à partir du moment où on peut lancer l'animation d'assassinat.

Illusions & soft works

Ajoutez à ça une panoplie de mécaniques supplémentaires : un arbre de compétences assez light (pas de surprise, le jeu ne comportant pas d'XP en tant que tel), un poil d'artisanat et des mises à jour de tenues qui permettent de gagner en discrétion tout en s'offrant de nouveaux gadgets comme une sarbacane à fléchettes empoisonnées. Enfin, un système de concentration permet une fois la jauge pleine d'effectuer une série d'assassinats en une action, vraiment utile sur la toute fin du jeu et qu'on préfère laisser de côté pour se prendre la tête à tuer sans être vu.
 
Bref, il y a de quoi forcer la fourberie. Et c'est pas plus mal parce qu'avec des combats hérités des opus récents axés sur le triptyque parade/esquive/endurance, on est vite perdu lorsqu'on s'attaque à plus de deux gus en même temps. Le jeu en est conscient et les seules rixes à plus de trois ennemis font intervenir des IAs alliées pour nous donner un coup de main. Le système de réputation maison a, lui aussi, été emprunté aux plus récents épisodes et nous met rapidement dans la panade si on s'amuse à dézinguer des ennemis devant la populace ou rater ses vols à la tire. Passé un certain stade sur la jauge de recherche, on ne peut plus faire un pas en ville sans qu'un passant n'en appelle aux gardes alentours, et il faudra soit déchirer des avis de prime çà et là, soit employer les services d'un orateur local pour annuler ces alertes.

On regrette aussi le manque d'ambition dans les effets wahou créés par l'environnement car au final, gravir un minaret est moins impressionnant que se retrouver en haut d'une pyramide dans Origins. Il en va de même avec les contrats secondaires qui sont assez anecdotiques et plus prétexte à glaner des précieux jetons qu'on pourra utiliser pour faire baisser notre barre de recherche ou se créer des opportunités d'infiltration en cachetonnant les marchands. Pareil, si le sound design est excellent, que le doublage original en arabe est présent ainsi qu'une VF qui fait la part belle aux expressions en version originale avec un accent impeccable, la BO ne nous laissera pas un souvenir impérissable. Techniquement enfin, le jeu manque de punch et fait parfois pas mal daté dans ses éclairages. Il fait le job, mais on est loin d'un titre qui exploitera à fond votre console next-gen.

Que ce soit par opportunisme ou prise de conscience, Ubisoft est enfin de retour à ses premiers amours avec Assassin's Creed Mirage ! Et bien que le standalone n'ait peut-être pas eu le budget qu'on aurait souhaité, et que cela se ressente dans tout ce qu'il entreprend, il serait dommage de bouder les efforts faits pour remettre en avant le coeur oublié de la saga. Le résultat est assez encourageant et on espère vraiment qu'Ubisoft continuera dans cette voie sur un projet de plus grande envergure.

SCREENSHOTS

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