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​Marvel Ultimate Alliance 3: The Black Order, ces fans de Groot

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Nintendo Team Ninja
Support : Switch
Alors que le trip européen de Spider-Man termine en douceur une phase 3 menée tambours battants par les grands ténors du MCU, quel avenir pour la planche à billets de Marvel ? Si on est en droit de se poser cette question avec un gros sentiment d'inquiétude, nous chez Factor on cause plutôt jeu vidéo (et mauvais films, certes). Aussi on est ravis de croiser une dernière fois Iron Man et ses pairs pas tous décédés dans ce grand festival de la saucisse qu'est Marvel Ultimate Alliance, ressuscité le temps d'un troisième épisode sur Switch.
Annoncé pendant les Geoff Awards en fin d'année dernière, Marvel Ultimate Alliance 3: The Black Order a pris un peu tout le monde de court. Non seulement, avec les rumeurs d'Avengers on allait avoir du coup deux nouveaux jeux Marvel à se mettre sous la dent dans les années à venir, mais qui plus est Nintendo signait l'exclusivité du titre sur sa petite console. En passant, OK ils croulent sous des montagnes de yen et ce sont des opérations séduction plus qu'autre chose, mais je trouve admirable les choix stratégiques du géant nippon de faire revivre des franchises oubliées comme Bayonetta ou ce MUA. Pour enfoncer le clou, le constructeur confiait la développement de ce troisième volume à une équipe expérimentée, mais pas franchement accoutumée aux IPs occidentales : la fameuse Team Ninja de Koei Tecmo. Aussi honnêtement, on le suivait d'un regard curieux sans trop en attendre quoi que ce soit d'exceptionnel de peur d'être déçus, même si on a gardé de bons souvenirs des deux premiers beat-them-all de la saga mettant en scène l'univers créé par Stan Lee et sortis dans les années 2000.

Et d'ailleurs, pour le meilleur ou pour le pire, rien n'a vraiment changé depuis le tout premier opus de 2006. Cette nouvelle alliance ultime reprend l'exact principe de ses aînés, à savoir un hack-slash-boom pas très sérieux en vue isométrique aussi bourrin que brouillon, dans lequel des vagues d'ennemis viennent entraver la progresser d'un groupe de quatre super-héros dans chacun des niveaux présentés. Explosions à tout va, destruction de décor, combats épiques dans des lieux iconiques et rencontres avec une foule de célébrités, tous les ingrédients d'un bon produit dérivé sont réunis dans un jeu vidéo grand spectacle familial. Célébration de la modernité oblige, le jeu fait tabula rasa et introduit une intrigue qui fait intervenir, à la surprise générale, ce bon vieux Thanos et ses sous-fifres de l'Ordre Noir à la recherche des six pierres d'infinité... Gageons que l'américain n'a pas voulu choquer la nouvelle génération de fans (du Marvel Cinematic Universe donc) en repiquant un obscur arc scénaristique imaginé au beau milieu des années 70 par des gratte-papiers hippies imbibés de LSD. On y retrouvera également ce qui a fait la renommée des jeux précédents, à savoir un impressionnant roster jouable.



De la tête d'affiche Wolverine au mal-aimé Venom en passant par Ghost "putain j'ai chaud" Rider. Marvel Comics et Team Ninja profitent du regain d'intérêt pour certains personnages pour nous faire également enfiler le costume des derniers en date présentés au grand public à savoir La Guêpe, Spider-Gwen ou bien évidemment les Gardiens de la Galaxie. En tout, ce sont plus de 40 super-héros de toutes époques confondues que l'on pourra incarner sur le petit écran de la Switch. Pas mal, mais le délire jusqu'auboutiste ne s'arrête pas là. Le jeu comporte aussi une quinzaine de PNJs qui même s'ils n'apparaissent que peu à l'écran ont tous leur petit rôle bien soigné : Beast qui ne pense qu'aux tacos maison de Deadpool en pleine apocalypse, le géant Ant-Man en vedette du combat de titan face à Ultimo, etc. Bien qu'on passe la plupart de son temps à taper des petites frappes, les boss ne sont pas en reste et MUA 3 nous les distillant par groupes de deux à chaque étape, les Sentinelles dans un premier temps suivies quelques minutes plus tard par Juggernaut dans le Manoir du professeur Xavier par exemple.

Pierres et loulous

En termes de gameplay pur, là encore le développeur japonais ne veut froisser personne et suit tranquillement les codes de la franchise, soit des enchainements de combats brutaux à quatre dans des arènes plus ou moins imposantes entrecoupées de couloirs. Coup rapide, coup puissant, esquive, 4 spéciaux uniques pour chaque personnage (frappe aérienne, AOE, etc.) qui se débloquent au fur et à mesure toutes les dix prises de niveau et enfin le remplaçant de l'Xtreme Attack : l'Extreme Limit (pas la géniale série TV française, l'autre), une sorte de combo dévastateur combinable avec les autres héros et déclenché au bon vouloir du joueur après avoir rempli une jauge particulière. Bref, du grand classique du jeu d'action des années 2000 et c'est certainement le plus gros reproche que l'on puisse lui faire, n'être qu'un énième représentant du genre avec tout ce que ça implique dont l'inhérente répétitivité de l'action et une caméra folle qui à vouloir à tout prix afficher les 4 persos à l'écran fait parfois n'importe quoi. Le studio a tout de même pu se permettre quelques gros ajustements bienvenus dans la composante RPG du titre, c'est déjà ça.

On retrouve le système d'affinités qui octroient des bonus d'équipe dans l'une ou l'autre des caractéristiques (force, énergie, etc.) en fonction des membres de l'équipe. Par exemple, lorsqu'on rassemble Spider-Man et ses potes "lanceurs de toiles" issus de dimensions alternatives ou encore Deadpool, Star-Lord et deux autres héros dits "idiots", il y a vraiment des tonnes de possibilité différentes et c'est toujours marrant de découvrir de nouvelles combinaisons et leurs bonus associés. Des améliorations sont aussi accessibles via des arbres de statistiques dans le Laboratoire. Ici on échange des ressources et le pognon gagné en partie contre des boosts permanents dans l'une ou l'autre des caractéristiques et des effets supplémentaires. Enfin les fragments d'ISO-8 cachés dans l'environnement peuvent être fragmentés, raffinés et surtout enfichés sur les héros pour leur offrir des capacités supplémentaires. The Black Order embarque donc des systèmes d'améliorations complexes mais dont on se sert finalement très peu, tout juste va-t-on dans les menus après un "Game over" prématuré pour booster un peu ses persos avant de repartir au combat gonflé à bloc.



Les héros restés en retrait à la Tour des Avengers ne gagnent eux pas d'expérience hors combat. Il faudra donc farmer l'xP dans les missions annexes, des challenges du type "détruire 200 péons", "battre Mystique" et j'en passe. Des cubes d'XP permettent de faire monter les niveaux plus rapidement sont également planqués dans des coffres. C'est d'ailleurs l'un de mes regrets, j'aurai aimé qu'ils progressent un peu dans leur coin, surtout qu'on les voit apparaître dans les cinématiques... Et puisqu'on en est à parler des petites choses à corriger, j'aurai aussi aimé sentir plus d'impact dans les coups. Ce n'est pas catastrophique en soi mais vu le feu d'artifice visuel à l'écran, on se demande parfois si on touche vraiment tel ou tel ennemi. Les micro-puzzles de certains lieux visités se ressemblent également tous, il s'agit principalement de labyrinthes dans lequel on se balade comme des rats cherchant la sortie en vue de dessus.

Malgré tout ça, le canard boiteux se taille un capital sympathie indéniable, et ce pour de l'action américaine développée on le rappelle à la sauce Teriyaki. Des doublages couillus et exagérés qui font écho à la grande époque des jeux des jeux à jeter Activision des années 2000, au lore qui ressort toujours au bon ton dans les phrases introductives à chaque rencontre inédite et dans les fiches descriptives des loulous en passant par un véritable soin de la mise en scène. Justement à ce sujet, la Switch ne s'en sort pas trop mal malgré des textures au rabais masquées par un cel-shading de circonstance et, résolution adaptative oblige, certains affrontements surpeuplés qui piquent un peu les yeux en mode portable. C'est hélas le prix à payer pour pouvoir faire du MUA 3 à quatre n'importe où, n'importe quand. On termine sur une note musicale, élément indispensable de toute bonne expérience popcorn Marvel. La bande son du jeu est clairement moins épique qu'un thème d'Alan Silvestri avec des boucles courtes qui ont tendance à se répéter, mais elle colle quand même bien à l'action dans l'ensemble.

La dernière collaboration improbable entre Nintendo, Marvel et Team Ninja est tiraillée de toutes parts. Par l'envie de bien faire tout d'abord, Marvel Ultimate Alliance 3 reprenant tout ce que ses aïeux ont fait de bon, quitte à se faire taxer de jeu au gameplay vieillot. L'envie La nécessité de plaire au grand patron Mickey en faisant transpirer l'esprit MCU, de son scénario convenu à son catalogue de super-héros mais également l'envie de s'approprier une licence en y intégrant des améliorations maison. Au final, The Black Order aligne juste ce qu'il faut pour satisfaire le plus grand nombre de joueurs possible, à défaut d'être à l'image de ses héros, fédérateur.

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