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Turnip Boy Commits Tax Evasion

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Graffiti Games Snoozy Kazoo
Supports : PC / Switch
Snoozy Kazoo fait des jeux complètement débiles. C'est pas nous qu'on l'dit, c'est marqué en gros sur leur site Internet. Du coup, on comprend mieux l'improbable teasing provoqué par le nom de leur jeu : Turnip Boy Commits Tax Evasion. Une toute première production à destination de nos gros PC, certes, mais qui s'acoquine aussi avec la planche à billets transportable de Nintendo. Pas mal pour une première ! Il faut dire aussi que le jeu a ce quelque chose d'un Zelda-like loufoque alors forcément, ça a dû plaire à son éditeur Graffiti Games et aux "sourciers du bon indé" japonais.
Le pitch du jeu est même à la hauteur de son intitulé qui fait forcément hommage au meme de 2016 : Ptit' Navet est dans la mouise : le Maire Oignon du Bourg Pot-au-feu lui annonce qu'il s'est sciemment adonné à l'évasion fiscale pendant des années et qu'il doit par conséquent une petite fortune à l'état. Pour commencer, le maire lui chipe les clés de sa serre et lui donne un ultimatum : payer ce qu'il doit ou bien effectuer d'étranges tâches pour le mou du bulbe histoire de régler sa dette. Notre navet ne compte pas rembourser un centime et déchire l'avis d'imposition avant de se plier aux désirs du percepteur. Et le voilà parti dans une quête qui l'emmènera aux quatre coins du bourg et de ses environs pour chercher des objets insignifiants (une stère de bois, un sac de fertilisant), mais d'autres plus hors propos comme... un pointeur laser ? Ce faisant, le légumineux va rencontrer une tonne de personnages : myrtilles, betteraves, fraises, glands, etc. qui auront tous des problèmes existentiels à résoudre et des cadeaux à refiler pour notre joyeux fauché.

Cocktail des taxes

Pour l'aider dans ses tâches, l'incrédule héros récupèrera très vite un arrosoir qui lui permettra de faire pousser des légumes-bonus (bombes, blocs à pousser, portails) disséminés ici et là et surtout une épée en glaise qui lui seront bien utiles pour dégommer les asticots géants et autres gastéropodes baveux qui pullulent dans les bois. C'est dans une structure complètement Zelda-esque donc (mais ramassée sur elle-même) qu'on évoluera de quête Fedex en quête Fedex, à la recherche de tel objet qui permettra de récupérer tel autre pour débloquer un passage ou satisfaire le maire. Quelque part, ceux qui aiment le genre s'y retrouveront sans peine. Les développeurs tapent en plein dans l'hommage, voire le plagiat pour le cimetière qui ressemble tout de même pas mal aux bois perdus du premier The Legend of Zelda. Malheureusement, on le disait ramassé, tout le contenu du jeu pourrait en effet tenir dans une boite à BN et c'est une petite déception.

En guise de donjons, on se retrouve à avancer dans quelques pièces d'une maison fantôme, les allées d'un corps de ferme ou les couloirs d'un bunker souterrain à la recherche d'un boss pas bien compliqué à abattre. Même si le jeu aimerait nous faire utiliser le dernier légume-bonus découvert, il est le plus souvent plus simple de frapper son adversaire à l'aide de son glaive. Surtout que le gameplay hors déplacements sur la carte est trop souvent hasardeux et toussoteux : on s'y reprend à plusieurs fois pour taper sur un ennemi ou déclencher des actions en combinant les bonus et nos accessoires. C'est d'autant plus grinçant que les développeurs ont eu quelques bonnes idées de ce côté-là, notamment un portail inspiré du jeu de Valve qui va servir à manipuler et transporter des gros objets. On s'étonne donc que le délire ne soit pas poussé plus que cela. Enfin, les mécaniques de jeu sont à l'image du reste, compactées pour tenir dans un format de poche.

Bercy pour ce moment

Sorti des "donjons", les environnements traversés, du cimetière lugubre et son fossoyeur aux bois empoisonnés se composent quasiment tous d'un ou deux pauvres écrans et les quêtes ne nous font pas traverser la map bien longtemps. On a parfois juste à aller à l'écran suivant pour accomplir une quête. En fait, Turnip Boy Commits Tax Evasion déroule son aventure à la vitesse de l'éclair tant et si bien qu'on passe à travers le retournement scénaristique comme dans du beurre, sans s'attarder sur ce détail qui aurait pu pourquoi pas relancer le scénario. Non, on arrive beaucoup trop vite sur son final du même acabit que le reste, à savoir un boss pas difficile à mettre à genoux et un fin heureuse convenue malgré les rebondissements de la dernière demi-heure de jeu (sur une durée totale de deux heures à tout casser). Mais alors que reste-t-il à sauver du blender à smoothies ? Son humour peut-être. Le premier projet du jeune studio américain est en effet bourré d'un humour Cartoon Network au langage urbain qui fait mouche à tous les coups.

Ses dialogues sont très bien écrits et surtout impeccablement retranscrits en français (mention spéciale au "walou" quand vous n'équipez... aucun chapeau, les collectibles du jeu). Les légumes personnifiés, véritables idiots du village ont tous quelque chose de stupide à raconter ou à nous demander. Le peu de réponses de la part de la petite bouille toujours joviale du Ptit' Navet sont hilarant de brutalité. Jusqu'à sa manière de déchirer tous les papelards qui passent dans ses mains, administratifs ou pas sans se poser de question et dans le sourire le plus niais. Un script bien trempé qui tranche avec des personnages "cro mignons" au look enfantin et un pixel-art coloré et plutôt détaillé jusqu'aux nuages et ombres des arbres. On est d'autant plus déçus de ne pas en profiter plus.

Avec une telle qualité d'écriture pour un premier projet, Turnip Boy Commits Tax Evasion promettait de longues heures à se bidonner devant sa Switch dans la peau d'un adorable navet adepte de l'évasion fiscale. Mais c'est en déroulant à toute vitesse un format action-aventure condensé à l'extrême, au gameplay mal calibré et un scénario finalement sans histoire (jusqu'à un retournement scénaristique absolument pas exploité !) qu'il rate hélas son entrée dans la cour des Zelda-likes.

SCREENSHOTS

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