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ARTICLE

Xbox Games Showcase 2024 : le gros résumé

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
Mort de l’E3 ou pas, certains constructeurs et gros éditeurs y vont de leur conférence en montant sur scène avec lumières et paillettes, et parfois un gros X vert en fond. Et pour ce dimanche 9 juin, c’est Xbox qui s’y colle, bien accompagné du prochain Call of Duty et de quelques rumeurs d'un retour de Gears of War, histoire d'appâter les foules. C’est parti pour un résumé un peu spécial !

Cas de conscience

Factornews étant totalement indépendant et non soumis à une direction débile, nous avons pris le temps de discuter en interne du cas de Microsoft et de sa branche Xbox, qui est franchement très épineux. Voire à vomir. Surtout qu’une grosse partie de l’équipe de Factornews (toute ?) travaille dans la tech, ou plus ou moins proche de la tech. D'ailleurs, certaines personnes, qu’elles soient dans l’équipe ou présentes parmi les millions de visiteurs de notre site travaillent dans le jeu vidéo (on vous remercie tous les jours de venir nous lire et/ou de nous aider via Tipeee). De fait, nous sommes plus ou moins affectés par ce qui se passe.

Évidemment, l’idée n’est pas de boycotter tout ce qui vient de Xbox. Ce ne serait pas vraiment tenable, surtout qu’il y a tout de même d’excellents jeux provenant de leurs studios, et ça priverait ces studios d'une mise en lumière. Par contre, nous avons arrêté notre rendez-vous Game Pass Temps, qui posait problème. Et puis cette conférence... Un gros résumé ? De quoi ? De ce que fait Microsoft / Xbox depuis quelques temps ?  Oh, pourquoi pas !

Xbox, le boulimique aux parents milliardaires

On commence à le savoir, Xbox, et plus précisément sa maison mère Microsoft, est une boîte qui vaut des milliards. Dans les grandes lignes, Microsoft est actuellement la société avec la plus haute capitalisation boursière au monde (nombre d'actions en circulation multiplié par le cours de l'action). D’après le site Stock Analysis, Microsoft culmine à 3.158 trillions de dollars, soit en français, 3,158 mille milliards de dollars. Le second étant Apple avec 2.99 trillions et Nvidia clairement boosté par le marché de l’IA, avec 2.94 trillions.

En clair, c’est un délire tellement énorme que l’on a même du mal à se rendre compte de la somme astronomique que cela représente. Il suffit de prendre un papier et un stylo : on est obligé de compter les zéros pour ne pas se tromper. À côté, Nintendo ou Sony, c'est du pipi de chat. Et c’est probablement ce qui est en train de perdre Microsoft (façon de parler évidemment, tout va bien pour eux financièrement) qui est un peu en train de faire n’importe quoi, depuis que le trillion en capitalisation boursière a été dépassé en juin 2019.



Et depuis cette date, la branche Xbox, dirigée par Phil Spencer et ses amis de la direction, a un appétit d'ogre, quitte à en vomir ensuite.

Des rachats historiques et le Game Pass

Microsoft est un habitué des achats compulsifs pour ensuite laisser les choses pourrir en espérant y voir un miracle. Je vais tenter de rester focalisé sur le jeu vidéo, parce que dans sa branche principale, c'est encore pire. Dans notre petite passion, j’ai tout de suite Rare en tête, acheté en août 2002 pour 377 millions de dollars (c'était fou à l'époque). Un rachat d'un studio qui était à la pointe quand il sortait des jeux sur consoles Nintendo (et avec l'aide de Nintendo évidemment), mais qui a clairement galéré sous le régime de Microsoft, jusqu’au miracle Sea of Thieves en mars 2018. Vous vous rendez compte ? Presque 16 ans à galérer, rabaissé à faire des jeux Kinect pendant un moment. On se souvient aussi de Lionhead Studios, acheté en avril 2006 et fermé en mars 2016, qui n’a pas eu droit au miracle du jeu qui se vend bien. Et puis Fable, c'est de la merde, n'est-ce pas Microsoft ? 

Sauf que le 28 février 2017, Microsoft signe un tournant dans sa vision avec l’annonce du Xbox Game Pass, sorte de Netflix / Prime Video / Apple TV+ / Disney+ du jeu vidéo. Courant 2018, ce service est officiellement lancé pour tout le monde avec un prix plancher pour attirer le plus de monde possible. Le grand public est content, il peut payer une somme ridicule pour un jeu, au lieu de l'acheter directement. Et il faut dire aussi qu’à l’époque, le fer de lance de Xbox était la Xbox One. Pas si simple. Et en attendant que les Xbox Series débarquent (novembre 2020), il fallait se focaliser sur quelque chose pour ne pas totalement couler, et ce focus s'est fait sur le Game Pass, seul moyen possible de se faire du blé.

Et quand tu ne disposes pas d’équipes dédiées en interne pour développer des jeux comme chez Nintendo ou PlayStation, mais que tes parents (Microsoft) ont des milliards à dépenser… et bien tu achètes, quitte à dépenser sans compter, sans véritable vision, juste en espérant faire grimper les bénéfices en fin d'année.

C’est le 21 septembre 2020 que Microsoft annonce via son blog son intention de rachat de ZeniMax Media, un nom qui était un peu inconnu du grand public. A l’époque, cela a fait grand bruit puisque pour la coquette somme de 7,5 milliards de dollars, Microsoft s’offre Bethesda Softworks, Bethesda Game Studios, id Software, ZeniMax Online Studios, Arkane Studio, MachineGames, Tango Gameworks, Alpha Dog Games, et Roundhouse Studios, ainsi que toutes les licences associées comme The Elder Scrolls, Fallout, Wolfenstein, DOOM, Dishonored, Quake, ainsi que les futurs Starfield, Deathloop, Ghostwire et Hi-Fi Rush, sans oublier 2 300 employés. Ce rachat est bouclé le 9 mars 2021.



À cette date, on se dit que Xbox est devenu immense, et que Microsoft a de quoi faire vivre son Game Pass, qui au passage débarque sur PC, multipliant les offres. Oui, sauf que non. Au lieu de consolider toutes ces nouvelles équipes, de créer un vrai environnement sain pour produire d'excellents jeux, Micosoft a déjà un nouveau jouet en vue... 

Le 18 janvier 2022, Microsoft annonce son intention de rachat d'un géant du secteur : Activision Blizzard, avec un bel article de blog. A l’époque, c’était pour accélérer sa croissance dans le domaine des jeux sur mobiles, PC, consoles et cloud, mais aussi pour le métavers (ahaha, la blague non ?). Si on traduit, on pourrait tout simplement dire que ce rachat pourrait juste rendre l’entreprise (et ses actionnaires) encore plus riches. Et pour que cela se déroule comme prévu, Microsoft précise que l’entreprise sera seulement la troisième société de jeux vidéo au monde en termes de chiffre d'affaires dans ce secteur, derrière Tencent et Sony. Ce qui peut faire doucement rire.

Un an plus tard, en janvier 2023, Microsoft met à la porte 10 000 de ses employés dans le monde. Cela touche tout le monde, et même quelques studios de jeux comme 343 Industries, The Coalition et Bethesda Game Studios. C’est assez flou sur le nombre de personnes, mais on sait par exemple qu’environ 95 personnes de chez 343 Industries ont pris la porte, alors qu'ils sont à la tête du développement de la franchise Halo. Un peu comme si tu dégageais un quart de l'équipe développant le prochain Zelda chez Nintendo. Cela n'a aucun sens.

Le 13 octobre 2023 et après un feuilleton beaucoup trop long, Microsoft a gagné le droit de s’offrir Activision Blizzard King pour 75,4 milliards de dollars. Oui, en seulement 3 ans, on est passé de “Microsoft rachète ZeniMax Media 7,5 milliards de dollars, c'est fou” à “Microsoft dépense 75 milliards plus pour Activision Blizzard, c'est flippant”. Déjà, cela soulève un véritable problème de monopole futur, mais aussi que ce genre de somme ne peut pas être dépensé par d’autres acteurs. Dans tous les cas, Xbox rajoute quelques cordes à son arc avec les studios d'Activision, de Blizzard Entertainment et de King, mais aussi et surtout les licences Call of Duty, Crash Bandicoot, Spyro, Warcraft, StarCraft, Diablo, Overwatch et Candy Crush. Ainsi que 10 000 nouveaux employés. Oh, c'est marant ça. Ils virent 10 000 employés en janvier 2023 et accueillent 10 000 autres employés en octobre de la même année.

Les ressources humaines ? On préfère les dollars.

Pour un groupe comme Microsoft avec plus de 200 000 employés dans le monde, on était tout de même très loin de se douter que cette petite PME allait sabrer dans les effectifs une fois les différents rachats effectués. Concrètement, une fois tous ces petits chocolats mangés, Xbox c’était environ 32 studios de développements, des dizaines et des dizaines d’équipes, un énorme pôle édition, énormement de licences et un peu plus de 30 000 employés pour faire tourner cette petite boutique. Et tout cela, bah ça coûte cher. Ils font chier ces humains.

Le 25 janvier 2024, Microsoft annonce la suppression de 1900 emplois dans sa branche Xbox, soit environ 8 % de ses effectifs. Nous n’avons malheureusement pas les chiffres exacts, mais on sait que cela touche plusieurs studios chez Activision et Blizzard Entertainment, mais aussi directement les différents Xbox Game Studios, dans le développement ou même l'édition (de jeux au format physique par exemple).



Aussi, et depuis quelques semaines, la rumeur voudrait que les gros jeux Xbox sortent aussi sur d’autres supports, autre que le PC. En gros, il serait possible de voir des Halo, Gears of War ou autre, sur consoles Nintendo et PlayStation. Sentant un peu le bordel ambiant et la grogne des joueurs et joueuses fan hardcore (avec un historique comme ça, j’ai un peu de mal à comprendre mais passons), la direction de Xbox tente de calmer les choses avec un Podcast Xbox Business en février 2024. Une sorte de longue interview un peu fleuve et floue, qui n’a mené à pas grand chose à part que certains titres sont effectivement prévus sur PS5 et Switch. Au final, on a su plus tard qu’il s’agissait de l’excellent Hi-Fi Rush de Tango Gameworks (janvier 2023), Pentiment (novembre 2022) et Grounded (juillet 2020) de Obsidian Entertainment, et Sea of Thieves de Rare (novembre 2020). Des bonnes nouvelles finalement, non ? Au moins, si leurs jeux n'ont pas beaucoup marché sur consoles Xbox, cela pourrait être mieux ailleurs !

En mai 2024, nouvelle annonce de Microsoft qui ferme cette fois-ci plusieurs studios pour une raison encore plus lunaire que “ça coûte cher”. Non, la raison apportée par Matt Booty (Head of Xbox Game Studios) et Jill Braff (Head of Bethesda & Microsoft Casual Game Studios) est juste que “c’est un peu chiant à gérer tout ce beau monde, on y arrive pas bien et on est débordés, on est nuls en RH”.
Résultat : 
  • Arkane Austin ferme (environ 65 personnes à la porte)
  • Tango Gameworks ferme (environ 150 personnes salement dégagées)
  • Alpha Dog Studios ferme (environ 25 personnes ont perdu leur job)
  • Roundhouse Games s’est fait absorbé par ZeniMax Online Studios (pour celles et ceux qui ont accepté)
L’annonce est d’autant plus surprenante qu'elle inclut le seul studio un tant soit peu japonais du coin, Tango Gameworks, qui a été mis en avant le mois précédent avec la sortie de Hi-Fi Rush sur PS5. Je me souviens que Phil Spencer nous a fait chier des années en souhaitant un studio japonais dans le giron de Xbox. Après s'être pris la tête avec PlatinumGames, il a eu Tango Gameworks. Voilà ce qu'il en a fait.

Bon, et cette conférence ? 

Comme on pouvait s'y attendre, cette conférence s'est parfaitement déroulée, même si j'ai passé tout le visionnage avec une sorte de boule au ventre. Mais comme on pouvait s'en douter, une boite comme Microsoft sait parfaitement comment gérer le damage control. Du coup, on a évidemment vu le trio responsable de ces nombreux licenciements et fermetures de studios, à savoir Phil Spencer (Head of Xbox), Sarah Bond (President of Xbox) et Matt Booty (Head of Xbox Game Studios), encore bien mis en avant. C'est eux les héros non ?!

Et ils savent faire leur job de langue de bois parfaitement et ont donc tous eu leur petit moment de “famille Xbox”, ou encore “au nom de toutes nos merveilleuses équipes”, mais aussi “un futur merveilleux”. Ils nous ont aussi martelé du Game Pass à tout va. Notons aussi qu'il n'y a eu aucun autre invité sur scène. Comme si Microsoft avait voulu faire tout ça de son côté. Et évidemment, aucun mot pour les gens qui ont perdu leur job.

Bref, bonne conférence pour "les jeux vidéo auxquels on va jouer", mais on espère surtout que vous allez garder à l’esprit que Microsoft est la boîte la plus riche du monde, mais vire des miliers d'employés et ferme des studios comme un enfant de 3 ans qui en a ras le bol de son jouet. Ça a son importance, parce qu’il s’agit d’une boîte qui est capable de fermer un studio pour X ou Y raison, et aucun studio n’est à l'abri de se retrouver à la porte. Si vous suivez mon regard, même un Ninja Theory qui, pour l'instant va bien, pourrait très bien aller se faire voir dans quelques années.

Le contenu de la conférence a été comme on pouvait s'y attendre : du gros jeu AAA maison, très peu de petits jeux, et on va dire, aucun jeu indépendant. On a vu 30 titres. Honnêtement, au moment où je suis en train d’écrire ces lignes, on se pose encore 1000 questions en interne. J’ai envie de vous parler de certains jeux, parce qu’ils ont l’air cool. Mais j’ai pas envie non plus. D’autres personnes dans l’équipe sont exactement comme moi sur ce sujet, et cette conférence a un goût doux-amer. Peut-être que l'on fera un retour dans d'autres actus dédiées. Cela nous permettra aussi de nous étaler un peu, comme sur le développement chaotique de Perfect Dark. 

Voici tout de même ce que l’on a vu, si jamais cela vous intéresse :
On a aussi eu l'annonce à l'arrache des nouveaux modèles de consoles : 
  • Xbox Series X - 1 To - sans lecteur - Robot White pour 499,99 €
  • Xbox Series S - 1 To - Robot White pour 349,99 €
  • Xbox Series X - 2 To - Galaxy Black Special Edition pour 649,99 € (oui oui)
Je vous colle quand même le lien de la vidéo de la conférence.
Vous l'avez compris (je l'espère en tout cas), on a une dent contre Microsoft et Xbox. Pas une dent contre les jeux qui sortent ou vont sortir, mais carrément un dentier contre la gestion globale des Xbox Game Studios et de leurs excuses à deux balles. Ce qu'ils font n'est pas excusable.
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