TEST
Hogwarts Legacy : L'Héritage de Poudlard fait sa rentrée sur Switch 2

Développeur / Editeur : Avalanche Software Warner Bros. Interactive Entertainment
Support : Switch 2
Entre un monde ouvert sous Unreal Engine 4 et un studio fraîchement formé à la chose pour l'occasion, le développement de Hogwarts Legacy a accouché d'un jeu pétri de défauts à sa sortie, et qui a même carrément préféré faire l'impasse sur la Switch en cours de production, plutôt que de se reprendre six à huit mois de développement dans le pif. On ne va pas refaire le test rédigé en compagnie de Laurent, mais disons qu'on avait peu d'espoir de le voir tourner correctement dans la version Switch promise par l'éditeur. Et on a bien fait, car c'était effectivement trop pour la vieille transportable de Nintendo.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu'Avalanche Software n'en avait pas fini avec ce jeu et préparait une version Switch 2. Nous avons pu nous y essayer depuis la sortie de la machine et le résultat est bien meilleur sur plein de points. Déjà, le titre ne repose plus sur le postulat de rogner sur tout, mais plutôt de partir d'une version PS5/Xbox Series et de "voir comment ça tourne avant d'ajuster le tir". Ça se ressent dès l'éditeur de personnages qui présente des textures plus fines et une plastique moins lissée qu'auparavant.La séquence d'introduction, qui se déroule dans un environnement cloisonné, est elle aussi beaucoup plus convaincante et laisse pressentir de ce qui va nous attendre plus tard : antialiasing (enfin !), DOF optimisé, distance de vue largement améliorée et un océan qui ressemble enfin à quelque chose. Les éclairages font, eux aussi, nouvelle génération, versus l'image délavée de la version Switch première du nom. Le DLSS fait également un super travail sur l'image et seuls les gros plans laissent entrevoir quelques artéfacts de reconstruction lorsqu'on tourne la caméra trop vite.
Une fois débarqué dans Poudlard, l'autre truc qui saute aux yeux tout de suite, ce sont les temps de chargement qui n'ont plus rien à voir avec la version Switch, qui rajoutait des zones de loading intermédiaires, par exemple lorsqu'on entrait ou sortait d'une boutique dans Pré-au-Lard. On se retrouve ici dans la veine de ce que proposent les consoles de dernière génération et on s'amuse donc des mêmes cache-misères symptomatiques des chargements, à savoir un personnage qui va décélérer devant une porte pour laisser le temps au jeu de charger en arrière-plan, jusqu'à parfois nous laisser attendre quelques secondes supplémentaires avec une icône de chargement, le temps que que tous les assets soient streamés.

Si on sent le travail général pour repartir sur de bonnes bases, les développeurs n'ont pas pour autant corrigé les problèmes d'éclairage qui ponctuaient l'original (surexposition des visages, distance de calcul des réflexions réduites qui conduit à des désagréments visuels au survol du lac de Poudlard par exemple). À propos des ombres, si elles sont enfin projetées, la reconstruction donne un résultat assez disgracieux quand elles n'arrivent pas à se figer correctement et font du yoyo dans la pièce.
Les concessions ne s'arrêtent pas là pour maintenir autant que possible les 30 images par secondes : pop-in du feuillage très agressif au-delà de 20 mètres de distance, chargements de textures de sol parfois tardifs (uniquement en extérieur). Bref, tout n'est pas rose et aucun mode Performances n'est proposé dans le jeu.
Malgré tout, Hogwarts Legacy reste jouable, très correct et globalement plus dans ce qu'on attend d'une version next gen, surtout grâce à son DLSS qui vient nettoyer la scène en continu. Petit bonus de la Switch 2 : le jeu exploite lui aussi le Mode Souris en offrant des contrôles de visée à l'aide du Joy-Con 2 droit (ou gauche, si vous êtes un de ces intégristes déviants). Cette fois-ci, il n'est pas utile de passer par la case remapping, car les contrôles ont été pensés par des gens qui ont l'habitude de jouer sur PC (grosse gâchette ZR pour lancer des sorts, R pour interagir avec les objets). On apprécie aussi le couple A/B pour rouler/sauter, plus accessible que les boutons du dessus et qui rendent l'expérience encore plus confortable en combat. Comme pour d'autres jeux, la sensibilité est relativement bonne de base, sans avoir à y toucher, mais ça reste un avis personnel.
Avec cette mouture Switch 2 de leur premier jeu, on peut dire que le travail a été fait par Avalanche Software pour rattraper le retard pris pendant son développement. Certes, des concessions sont toujours de mise pour faire tourner un monde ouvert de cette taille sur une console aussi petite, mais le résultat est plus que satisfaisant pour qui privilégie la portabilité de la machine à la qualité graphique.