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Steam Neo Fest 2025 : ivre, il teste plein de démos

Comme le disait le poète : c’est l’été, soyons bourré. Mais comme l’alcool, c’est pas bon pour la santé, profitons de ce Steam Neo Fest 2025 pour s'enivrer de quelques shots vidéoludiques aux parfums divers et variés. Rien d’ultra niche dans cette sélection mais beaucoup de première goulée de jeux attendus pour certains depuis des années.
Les bons cocktails frais avec le petit parasol
Une petite sélection des jeux que j’ai afonné comme un sagouin.Mina the Hollower
Mina the Hollower, le successeur de Shovel Knight chez Yacht Club Games a enfin révélé sa date de sortie lors de ce Summer Game Fest ! Elle est fixée au 31 octobre 2025 et ça colle plutôt bien à son thème quelque peu horrifique. Nous jouons donc Mina dans ce qui ressemble à un bon vieux Zelda sur Game Boy Color, qui peut frapper des démons et surtout s’enterrer. La mécanique sert alors à allonger les sauts, améliorer les frappes ainsi qu’à résoudre des énigmes toutes simples. Les contrôles sont délicieusement agréables et l’écriture toujours aussi guillerette, faisant très vite passer les quelques minutes que durent la démo et promettant au minimum une chouette petite expérience.
Ninja Gaiden: Ragebound
Encore du néo-retro avec ici l'apéritif à Ninja Gaiden 4 que nous ont préparé The Game Kitchen et Dotemu. Ninja Gaiden: Ragebound sort dans peu de temps, le 31 juillet, et l’assez généreuse démo donne à boire un jeu exigeant et jouissif malgré des décors un peu vides et une mécanique d’échange de personnage un peu rigide : il est possible de contrôler l'acolyte Kumori du clan de l'Araignée Noire (les méchants dans les Ninja Gaiden) mais seulement à certains endroits et ce pendant un laps de temps bien précis. Malgré cela et une fois les mécaniques de rebonds sur les ennemis et de couleurs d'attaque un peu près maîtrisées, le jeu peut se traverser à un rythme effréné, ce qui n’est pas pour me déplaire, moi le fan de vitesse.
Absolum
Restons chez Dotemu pour un de mes coups de cœur de l’année : Absolum. Après le grand et beau Streets of Rage 4, Guard Crush revient donner un petit coup dans votre maison avec un beat'em up rogue-lite fantasy. Si vous êtes comme moi, que vous ne digérez plus trop les rogues et que vous avez passé l’âge des donjons et des dragons, vous pourriez légitimement être méfiant face à ce mélange. Et pourtant ! Cette démo est sûrement l’une de mes meilleures expériences de jeu vidéo de l’année (et je ne suis pas le seul, y’a un bonhomme de PC Gamer qui dit la même chose). Les combats sont encore plus dynamiques que ceux de Streets of Rage, la partie rogue fonctionne très bien car il y a plusieurs routes, on débloque de nouvelles capacités en permanence et les beat'em up sont de toutes façons des jeux où l’on recommence les niveaux plusieurs fois pour avoir le meilleur score.
Le studio s’est acoquiné avec le studio d’animation Supamonks pour l’animation et les graphismes pour un résultat assez magnifique, me faisant ravaler mes critiques initiales. Son seul défaut est qu’il n’y a aucune date de sortie à part un vague 2025.
Baby Steps
Terminons cette dégustation des grands crus avec Baby Steps, le nouveau jeu de Bennett Foddy (mais aussi de Gabe Cuzzillo et Maxi Boch avec qui il a fait Ape Out). La nouvelle dinguerie (comme disent les jeunes) de Devolver est une simulation de marche en monde ouvert où l’on contrôle un gros nullos incapable de se prendre en main, bien obligé de devoir se remuer une fois aspiré dans un monde inconnu. Le jeu consiste à prendre le contrôle des deux petons du personnage pour le faire se déplacer dans un monde fort physiqué constitué de petites marches sur lesquelles bien trébucher. Maîtriser le système de déplacement n’est pas complètement impossible, on finit par s'y faire et c’est toujours drôle de voir ce crétin geindre à chaque chute avec comme seule musique le chant erratique des oiseaux alentour. C’est ce que j’aurais voulu faire dans to a T.
La démo nous permet de croiser deux-trois personnages et d’assister à quelques scénettes absurdes et surtout hilarantes. Le titre laisse poindre une satire des mécaniques du jeu vidéo moderne et ce sans faire parler un flingue par un geek craignos qui fait des références. À voir si tout cela tient la longueur ou si le jeu sombre trop vite. Baby Steps sort le 8 septembre 2025.
Les bières tièdes
Pour l’instant, ça a bon goût mais j'attends de voir si ça ne va pas me dégoûter.BALL x PIT
Une des stars de cette tournée de démos ne m’a pas enthousiasmé plus que cela. Pour rappel, BALL x PIT est un Vampire Survivor à la sauce casse-briques. On contrôle un personnage qui balance une boule rebondissant sur les ennemis pour les zigouiller. Une fois les adversaires vaincus, ils lâchent de l’expérience qu'on ramasse pour améliorer la boule en évitant de se faire submerger. C’est fun mais j’ai surtout trouvé le jeu fort vilain, avec un design des ennemis ennuyeux, des thématiques partant dans tous les sens et une palette de couleurs toute marronnasse.Les amateurs de boue et de Russe blanc apprecieront. Pour ma part, ça m’a tenu un peu à l’écart malgré un gameplay de toutes façons accrocheur. Le jeu de Kenny Sun n'a pas encore de date de sortie.

CloverPit
Pour ce cocktail, versez un tiers de Balatro pour le casino, un tiers d’Inscryption pour le contexte chelouuuuu et un tiers de Critical Reflex pour les graphismes PS1 dégueux. Secouez et cela donne CloverPit, un rogue-lite de machine à sous. Le but est d’arriver à récolter suffisamment de thunes au bout de quelques tours, sinon le narrateur nous précipite dans un trou. C’est intrigant, c’est accrocheur mais j’ai quand même l’impression de ne pas beaucoup agir à part gérer un peu d’argent et enclencher la machine. Du coup, on perd sans avoir eu l’impression d’avoir pu y faire quoi que ce soit, ce qui est un peu frustrant (j’ai même essayé de “faire caca” pour rester suspendu aux toilettes, en vain). Le jeu est réalisé par Panik Arcade, déjà responsable de l’hystérique Yellow Taxi Goes Vroom, édité par Future Friends Games et doit sortir quelque part cette année.
Troleu
En parlant de Critical Reflex, voici leur dernière cuvée : Troleu. Je suis quelqu’un d’extrêmement honnête et j’ai toujours peur du contrôleur quand je prends les transports en commun. Même quand je suis en règle, j’ai toujours l’impression d’avoir fait quelque chose de travers quand arrive le monsieur ou la dame de la SNCF. Heureusement, je peux aujourd’hui me venger grâce à andrground, développeur moldave et slovaque, car il m’offre une simulation absurde de contrôleur d'Europe de l’Est. Le but du jeu est donc de contrôler les passagers montant dans un bus déglingué, rendre la monnaie, faire payer en sans contact et dégager à coups de pied vengeurs les resquilleurs.
L’idée est qu’il y aura de plus en plus de choses à devoir gérer et il faut arriver au bout de la ligne en ayant encaissé le plus de voyageurs possible. L’ambiance est bien, bien débile, musique d’Europe de l’Est à l’appui, et les graphismes encore une fois playstationesques sont pour une fois utilisés autrement que pour de l’horreur. Pour l’instant, c’est rigolo. À voir si je ne m’en lasse pas rapidement une fois le jeu sorti en 2025.
Les tord-boyaux de tonton Hubert
Ils ont retrouvé une vieille bouteille d’alcool artisanale dans la cave puis je me suis réveillé tout nu en haut d’une montagne dix jours plus tard en ayant oublié mon prénom.Morsels
Le premier jeu de Furcula et prochain millésime de chez Annapurna m’avait fait de l'œil. Morsels est super beau. C’est coloré, c’est original, ça bouge bien, ça ressemble à un Nuclear Throne sous kéta. La démo est sortie et… c’est un peu nul. Si j’ai bien compris, ce rogue-lite (encore…) nous demande de collectionner des monstres pour combattre dans des arènes vues du dessus. On peut changer de bestiole à la volée, faire des croisements mais malheureusement les combats sont illisibles, très durs et n’ont pas de patate. Grosse déception mais rien qu'en reregardant le trailer ci-dessous, j'ai envie d'encore lui laisser sa chance.Hotel Barcelona
Par contre, sur celui-ci je ne m’attendais à rien et je suis quand même déçu. Cela fait déjà longtemps que les noms de Suda et Swery ne sont synonymes que de titres branlants et faussement punk (ils ont fait chacun un jeu bien en gros) et ça me met presqu'un peu en colère qu’une daube comme Hotel Barcelona soit mise en avant pour cela. Ce (soupir) rogue-lite pour "ceux qui ne se sont pas encore remis du film Twin Peaks: Fire Walk with Me (ces gens n’ont qu’une seule référence) d’action vu de côté est incompréhensible, moche et injouable. Bon sang, je commence à avoir l’alcool mauvais, il faut que j’aille me coucher. Si les deux zozos pouvaient faire de même, ça ne serait pas mal.
Bon, j’ai un peu abusé mais c’était chouette. Pas vraiment de grandes découvertes mais la confirmation que les jeux attendus le sont pour de bonnes raisons et je sais à quoi je vais finir par jouer à la fin de l’année. Si vous pensez que j’en ai oublié, n’hésitez pas à faire tourner vos meilleures bibines dans le bistrot à commentaires ci-dessous.