Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Horizon Forbidden West

billou95 par billou95,  email  @billou_95
On peut raisonnablement lui reprocher d'avoir timidement suivi les enseignements du petit manuel illustré du monde ouvert, quitte à en perdre certains un peu trop tôt en route, comme votre serviteur. Malgré tout, Horizon Zero Dawn diffusait déjà çà et là des bribes de mécaniques plus justes avec le joueur, cherchant à s'affranchir de certains tics agaçants du genre. Le tout pour fluidifier l'aventure et donner cette impression de ne pas perdre son temps en futilités. Un open world à papas quoi ! Alors bon, difficile de ne pas lui redonner une seconde chance avec sa suite, sur PlayStation 5 évidemment.
Et si le premier épisode vous est, vous aussi, tombé des mains lors de ses premières heures poussives, inutile de paniquer. Une première cinématique introductive vous raconte tout ce qui s'est passé précédemment : entre les délires de riches entrepreneurs monomaniaques, de clones humains et surtout d'IA timbrées et machines de terraformation hors de contrôle, la jeune Aloy n'a pas chômé. Et justement, on la retrouve six mois après la bataille de la flèche à Meridian contre la fonction subordonnée HADES. Les tribus semblent avoir repris leur train-train, mais une nouvelle menace biologique, la nielle, dégrade petit à petit la vie sur Terre. Ainsi, notre héroïne doit battre la campagne pour trouver une copie intacte de l'IA GAIA et espérer restaurer le processus de terraformation pour sauver la planète. C'est en tout cas le pitch des deux premières heures de jeu menées tambour battant qui servent de tutoriel introductif pour ceux qui auraient loupé le coche en 2017.

On y retrouve avec plaisir ce qui faisait déjà le succès du premier opus, un bon dosage entre grimpette, combats à l'arc, crafting à la volée et pourquoi pas un soupçon de puzzles environnementaux. Oh, et des machines aussi. Plein. Une fois ce prologue scripté terminé, Guerrilla nous jette dans son bac à sable qui s'étend cette fois-ci des restes de l'Utah à la côte Pacifique, tout en dévoilant petit à petit les atours de ce second volet.

Déjà, impossible de ne pas tomber sous le charme des nouveaux lieux visités. Des canyons sinueux qui serpentent le long des frontières montagneuses de l'Utah jusqu'aux forêts de séquoias géants du parc national de Redwood en passant par le désert du Nevada et bien sûr la luxuriante région de San Francisco. Forbidden West renouvelle régulièrement un panel de biomes qui donne le tournis et évite la répétitivité. Rarement dans un monde ouvert a-t-on eu droit à autant de diversité au kilomètre carré, tout en ayant une carte assez grande pour ne pas se sentir étriqué.

Une suite de bon Aloy

Aussi fouillée soit-elle, l'aire de jeu n'aurait peut-être pas été aussi agréable à parcourir si le studio n'avait pas autant misé sur la verticalité de son monde. Non seulement, les environnements regorgent de monts à gravir, lieux de vie façon nids d'aigles en altitude et autres points d'intérêts uniquement accessibles via l'escalade (ou plus tard, une monture volante), mais il met un point d'orgue à faciliter toute entreprise de grimpette. L'escalade tout d'abord est plus permissive, les mouvements d'Aloy lui permettent désormais de se balancer sur des corniches et d'atteindre d'une pression de touche plus facilement un point d'appui plus haut. Alors forcément, les développeurs ont truffé leur monde d'accroches sur lesquelles on se jette à l'aide du nouveau grappin (indispensable, car il sert également à ouvrir les trappes de ventilation et à arracher certains blocs). Rapidement, l'acquisition d'un paravoile offre la possibilité de s'élancer du haut des montagnes pour descendre doucement dans les vallées.

Et puis on apprécie de pouvoir "jouer" avec le moteur physique maison pour pouvoir "tricher" juste ce qu'il faut et arriver à grimper là où on a pas forcément le droit d'aller à forcer de petits sauts insistants. L'ensemble rajoute une sensation de liberté un peu inédite et cette envie d'aller explorer "au-delà de ce monticule de pierres juste parce qu'on peut le faire !".

L'exploration et la recherche de ressources est d'ailleurs améliorée par un Focus remanié. En une pression rapide sur R3, il affiche désormais tous les éléments interactifs autour d'Aloy. Pratique justement pour identifier les spots d'escalade, faire rapidement le plein de matériel de craft ou repérer les coffres qu'on aurait laissés derrière nous. En appuyant plus longtemps sur R3, le Focus avancé se trouve lui plus efficace qu'auparavant : plus d'informations sur les machines scannées, possibilité de marquer leurs points faibles, activation de pistes. Encore une fois, tout est fait pour gagner en simplicité d'utilisation.

Les combats ont, eux aussi, gagné en souplesse. La mêlée est notamment mieux mise en avant avec plus de techniques d'armes offrant des multiplicateurs d'efficacité. Les Sursauts de Bravoure à débloquer dans les nouveaux arbres de compétences permettent eux de profiter de bonus non négligeables face aux machines les plus costaudes. On recommandera d'ailleurs de commencer par maxxer l'arbre de furtivité pour débloquer un sursaut d'invisibilité temporaire, afin de fuir plus facilement à bas niveau. On note aussi que les machines nous pourchassent moins longtemps qu'avant, ainsi on a plus tendance à quitter un combat pour revenir en suivant en mode infiltration et tenter un piratage ou un coup critique. Les nouvelles animations y font aussi pour beaucoup dans le plaisir de jeu. Forbidden West est plus fluide et ce n'est pas que grâce au mode Performances à 60ips. Non seulement son héroïne est plus maniable, mais les patterns des machines sont plus visuels et donc prévisibles.

Le bestiaire est d'ailleurs étoffé avec de nouveaux monstres en puissance : mammouths, oiseaux géants et notamment ces saloperies de tigres invisibles dans la forêt ! Comme dans le premier Horizon, c'est surtout dans les quêtes secondaires et requêtes personnelles qu'on rencontrera les bestioles les plus exotiques. Les designers s'en sont à nouveau donnés à coeur joie. Les scénaristes aussi.



Horizon Forbidden West nous semble bien mieux écrit que son prédécesseur et ne manque pas de rebondissements jusqu'à la toute fin. Il faut aussi dire que son histoire est de plus grande envergure. Les grands méchants d'un temps laissent leur place à plus grand qu'eux au fil de l'aventure. Après nous avoir parlé du passé de la sauveuse de Meridian dans une bulle centrée sur elle, Elisabet Sobeck et les membres d'Aube Zéro, son histoire se tourne désormais vers le futur du continent et de la planète entière ! Aloy embrasse à la fois son destin et celui de toutes les tribus vivant dans l'ouest prohibé. Des pelotes de laines scénaristiques qu'on prendra plaisir à dérouler dans les quêtes secondaires à rallonge et tout le bazar d'activités déjà présent dans le premier jeu : Creusets, Grands-Cous, arènes de combats et j'en passe.

A l'ouest, rien de nouveau

Les amateurs de mondes ouverts "à la Ubi" peuvent se consoler, Horizon deuxième du nom ne les a pas oubliés. Le contenu est assez gargantuesque pour qui voudrait aller jusqu'au succès Platine. Des zones de chasse un peu inutiles qui permettent de farmer des médailles et des équipements aux camps de rebelles à nettoyer (bon OK, maintenant on peut se contenter d'assassiner que le chef, ouf !) en passant par des contrats de récupération de ressources à rallonge. Seule entorse au règlement du fourre-tout : les "ruines antiques" de l'ancien monde présentant des petits puzzles environnementaux eux bien sentis, etc. Dans la liste des machins qu'on aurait aussi aimé ne pas voir revenir, les pièges sont toujours le parent pauvre du système de combat, coûteux en ressources et jamais pratique à utiliser. L'arc de précision est lui plus long à bander et pas forcément plus efficace en combat. Enfin, malgré la qualité de construction de la map, on se perd toujours autant dans des villes labyrinthiques où il est difficile de se repérer encore après plusieurs dizaines d'heures de jeu et où ça devient vite un enfer de retrouver un simple marqueur de quête...

Et puis il y a bien évidemment le boulot de dingue effectué sur la technique. Pour s'en rendre compte, il n'y a qu'à se poser en fin de journée en altitude dans le nid d'un Aile-d'Hélion et de regarder le soleil se coucher à l'horizon. La nuit tombe et tout d'un coup la lune vient éclairer naturellement la plaine qu'on surplombe. C'est d'ailleurs la première fois qu'un jeu rend aussi bien les lueurs nocturnes ! Plus tard, le soleil se lève et là encore une fois, le spectacle est de toute beauté. En contre-bas, dans les bains de brume qui se dissipent progressivement, les troupeaux de Cornes-filantes paissent tranquillement et la vision du monde foisonnant sous nos pieds donne juste envie de se jeter en paravoile et de planer un temps au-dessus des arbres avant de poursuivre notre périple. Horizon Forbidden West se pose là à la frontière entre prouesse technique et poésie artistique.



Idem pour le rendu des personnages qui peut être parfois surprenant de réalisme (mention spéciale aux animations et à la bouille d'Erend). D'ailleurs on constate que le studio a fait des efforts pour que les phases de dialogues alternent plusieurs angles de caméra pour éviter les travers du champ-contrechamp qui plombait pas mal ces mêmes séquences sur Horizon Zero Dawn.

Enfin, la partie technique n'est pas exempt de défauts. Déjà le mode Performances (dans lequel nous avons passé la majorité de notre temps) réduit considérablement la qualité du jeu pour maintenir 60ips, jusqu'à imposer un aliasing prononcé (surtout dans les cinématiques/dialogues) et un LOD agressif qui fait pousser grossièrement des objets à 20m du personnage. Plus étonnant, le mixage son est régulièrement aux fraises avec des voix étouffées, voire des bouts de dialogues carrément absents. La version PS4 quant à elle tourne très bien à 30ips, sur PS4 Pro, avec des chargements aussi longs que sur le premier épisode (on s'en doutait).
Plus agréable à jouer que son aîné, la vision du monde ouvert selon Guerrilla cisèle, affûte et affine sa formule pour aller immédiatement à l'essentiel, au plaisir de jeu. Grâce à son envergure et aux enjeux qui attendent Aloy, Forbidden West est aussi bien mieux écrit. Mais c'est surtout un de ces jeux qui va au bout de son désir artistique grâce à la technique. Et même si on regrette qu'il ne soit qu'un jeu cross-gen avec tout ce que ça implique de compromis, il offre quand même de quoi rentabiliser votre PS5 flambant neuve.

SCREENSHOTS

Rechercher sur Factornews