Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Marvel's Spider-Man: Miles Morales

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Supports : PS4 / PS5
Les Californiens qui ne dorment pas avaient tranquillement préparé le terrain avec un premier épisode qui ne laissait que peu de doutes sur le contenu de sa suite qu'on imaginait être un Spider-Man 2 en coopératif. Finalement l'acolyte malgré lui, Miles Morales s'offre le plus beau des cadeaux de noël : un véritable standalone (ou "DLC en boite", appelez-le comme vous voulez) à son nom pour accompagner le lancement de la PS5. Mais alors, sa toile encore neuve sera-t-elle assez solide pour supporter le poids de l'original ?
Sans être une révolution, Marvel's Spider-Man avait mis tout le monde d'accord à sa sortie en 2018. Un monde ouvert d'une taille raisonnable imposée par son histoire, un gameplay aux petits oignons maîtrisé et une campagne extrêmement généreuse en contenu varié et en fan-service. Les joueurs ne s'y étaient pas trompés puisque cet opus se serait écoulé à plus de 20 millions d'exemplaires. Le jeu n'était pourtant pas exempt de défauts et on pouvait noter ça et là quelques couacs : des patterns aux combats contre les boss en retrait, une propension à nous envoyer une tonne d'activités annexes chronophages et pas franchement intéressantes dans la tronche et certains gadgets en demi-teinte.

On attendait donc de voir si avec Miles Morales, les développeurs allaient entreprendre les correctifs nécessaires. Ce qui aurait été de bon augure en prévision de LA vraie suite prévue pour dans quelques années, le temps pour Insomniac de terminer Ratchet & Clank: Rift Apart. Et il faut s'armer de patience puisqu'avant de voir se dessiner les changements apportés, le jeu débute comme son aîné par une séquence d'introduction en deux temps. Les accords rock de Warbly Jets découverts en 2018 laissent leur place au hip-hop de Lecrae alors que Miles fait le tour operator d'un West Harlem enneigé avant qu'une situation de crise ne vienne tout perturber.

Clairement, le studio ne veut pas se mettre à dos une génération de joueurs qui découvrent leur licence avec Marvel's Spider-Man: Miles Morales. Il prend donc de longues minutes pour récapituler les bases du "swing" qui a fait le succès de l'original (appui sur R2 pour tirer une toile et s'élancer, relâcher et se laisser planer puis recommencer) et de ses combats à combos très inspirés du mètre étalon Batman Arkham.

Morales! Morales! Toi qui a pleuré ton père, te voilà maintenant Spider

Pour faire simple, contre une demi-douzaine de bras-cassés, une icône de sens d'araignée viendra signifier au joueur qu'un ennemi s'apprête à lui asséner un coup. Là il faudra réagir rapidement pour automatiquement changer de cible et continuer son combo sans se prendre un coup, en enchaînant les glissades, sauts et jets de toile pour passer derrière ses cibles, les désarmer, etc. Si vous avez déjà joué au monument de Rocksteady, vous serez en terrain conquis sur Miles Morales. S'en suit enfin une course-poursuite à travers un grand magasin pendant laquelle Spidey et Miles auront fort à faire pour immobiliser Rhino. Et c'est pendant le combat final contre Aleksei que le stagiaire Miles se découvrira un pouvoir inédit : la bioélectricité. Grâce à cette barre d'énergie, il pourra bientôt réaliser de nombreuses attaques, mais également se soigner, l'équivalent de la jauge de Concentration pour Peter Parker.

Les bases posées, Marvel Games rattrape le canon du MCU par une pirouette scénaristique : Peter part en effet rejoindre Mary Jane en Europe pendant quelques semaines (coucou Far From Home) et laisse les clés de la ville à Miles qui ne va pas avoir le temps de s'ennuyer. Sous la houlette de son PDG Simon Krueger, le géant Roxxon envisage d'installer un réacteur à énergie infinie au centre de Manhattan, et ça n'a pas l'air de plaire à un groupe de militants autoproclamé : l'Underground avec à sa tête la mystérieuse Tinkerer. Entre ça, l'oncle de Miles qui se la joue Iron Man, sa mère qui se présente aux municipales et le boulot au centre F.E.A.S.T, les fêtes promettent d'être mouvementées pour la jeune araignée en devenir.

Ca permet surtout à Insomniac Games de réaliser un standalone certes plus ramassé en terme de contenu, mais sans temps morts. Si la majorité des scènes clés se déroulent à Harlem, le jeu conserve l'île de Manhattan comme aire de jeu. On découvre vite de nouvelles activités annexes mieux calibrées (caches de l'Underground, missions communautaires sur Spider-App, capsules temporelles de Phin, laboratoires de Roxxon à explorer en infiltré), faisant par exemple l'impasse sur les vagues d'ennemis à abattre en boucle ou les parfois pénibles courses au pigeon de Spider-Man.

Les coupes franches ne s'arrêtent pas là puisque les gadgets et autres bonus de tenues ne s'achètent désormais plus qu'avec une seule monnaie, les jetons d'activités. D'ailleurs, il n'y a plus que 4 gadgets à débloquer qui s'inspirent grandement des originaux : lance-toiles, holo drones, mines télécommandées et puits de gravité. Un arsenal qui est plus orienté infiltration, le jeu poussant beaucoup plus ce côté-là du héros. Miles acquierera même pendant l'aventure un pouvoir de camouflage temporaire et la possibilité de taguer les ennemis.

Combiné à des intérieurs aux poutres et suspensions apparentes plus propices à l'entoilage "en scred" d'ennemis séparés du groupe, ils offrent une profondeur de gameplay un poil plus intéressante que dans le premier volume. La campagne elle ne dévie jamais de sa course. Les missions sont toujours en rapport avec Roxxon et l'Underground. Finis les petites interfaces de puzzles annexes, les missions dans la peau de tel ou tel personnage ou les fillers entre deux gros arcs narratifs. Et même si on la boucle en 6 à 7 heures, on ne s'y ennuie jamais. Pareil pour la poignée de missions annexes qui sont plus abouties scénaristiquement que celles de Spider-Man (et qui permettent de déverrouiller le finisher de Spider-Cochon Spider-Cat !!). Par contre on reste un peu sur notre faim avec des arbres de compétences peu inspirés et qui n'impactent que peu un gameplay déjà rodé.

En toile de gone

Pour finir sur les changements apportés à la structure du jeu, on notera avec plaisir l'effort fait sur les patterns des boss, un peu plus recherchés que dans le modèle originel même si là encore, les Californiens en gardent probablement sous le pied pour le futur... Le futur justement, c'est un peu ce qui a motivé le développement de ce spin-off. Comme ses petits copains, Miles s'affiche au choix en mode Fidélité en 4K natif à 30fps avec ray tracing, en 4k dynamique "checkerboardée" à 60fps dans son mode Performances ou dans un tout nouveau mode RT Performances (qui vient de débouler par un patch début décembre) combinant ray tracing et 60 images par seconde à une résolution qui semblerait fixe à 1440p. C'est d'ailleurs un peu le meilleur des deux mondes qu'on vous conseille pour profiter du jeu et de ses animations toujours aussi classes et à 3m de distance de la TV, on ne voit pas la différence. On l'a déjà dit dans nos tests PS5, après avoir goûté aux 60fps, impossible de revenir en arrière.

On remercie donc les ingénieurs d'Insomniac d'avoir proposé un entre-deux pour ainsi dire parfait. La Dualsense est ici plutôt bien utilisée entre des retours haptiques convaincants et un retour de force efficace pour retranscrire la tension de la toile lors du "swing" dans les rues de New York. D'ailleurs, les environnements urbains en proie aux conditions hivernales sont assez réussis, surtout sur la fin. Enfin, le SSD magique aidant, on a rarement vu des chargements aussi rapides dans un AAA. Il ne faut que 5 à 8 secondes depuis le menu du jeu pour se retrouver en partie et ça, c'est vraiment agréable.

Et le remaster de Marvel's Spider-Man dans tout ça ? On allait forcément pas se quitter sans vous en toucher un mot. En termes de contenu, on retrouve l'intégralité du jeu et tous ses DLCs.

Mais c'est surtout la technique qui nous intéresse ici et sans surprise, le jeu bénéficie de la puissance de la PS5. On y trouve donc les fameux modes Fidélité avec ray tracing et Performances à 60fps (NDLR : et aussi le mode RT Performances depuis le patch 1.002 du 12 décembre). Le ray tracing est ici plus efficace à l'oeil sur les façades vitrées des immeubles baignées par la lumière estivale du jeu. Les chargements se voient également raccourcis (globalement aussi courts que sur le spin-off). Par contre le travail sur la Dualsense a été fait à moitié. Si on retrouve bien de la résistance dans les gâchettes adaptatives, le travail n'a pas été aussi soigné sur les vibrations qui ne profitent pas des moteurs HD. De plus les effets sonores semblent aux abonnés absents. Après, il reste le choix qui passe pour une trahison auprès de certains de changer la bouille de Peter Parker. John Bubniak laisse sa place au juvénile Ben Jordan jugé par Marvel Games plus proche de Tom Holland. Ca reste à l'appréciation de chacun, mais ça ne nous a pas choqués plus que ça.

La révolution attendra, car pour assurer sa place dans le lineup restreint de la PS5, Spider-Man: Miles Morales a préféré donner dans le standalone efficace que dans le jeu novateur. On y trouve tout de même une aventure certes courte, mais bien calibrée, à la fois dans une campagne sans fausse note et quelques missions annexes mettant en avant les capacités furtives de l'araignée made-in Harlem. C'est surtout la redécouverte d'un gameplay qu'on adore dans une fluidité inédite qui rendent cette presque suite et le remaster de l'original diablement addictifs. Maintenant on attend qu'Insomniac se retrousse les manches et nous sorte une suite digne de l'intérêt qu'on porte au superhéros et son spider-verse. Be Greater !

SCREENSHOTS

Rechercher sur Factornews