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Diluvion : Quand ta mer est mal fréquentée

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
Supports : PC / Mac
N'allez pas imaginer que le milieu aquatique rend les gens plus coulants. Il suffit de faire un tour sur une plage bondée en plein été ou dans la première ligne d'eau de votre piscine municipale pour constater que les pires travers de l'humanité remontent vite à la surface lorsqu'un corps est plongé dans l'eau. Imaginez donc ce que ça donnerait si tout ce qui restait de notre civilisation était envoyé vingt mille lieues sous les mers. C'est le point de départ apocalyptique que nous propose Diluvion.

Dis « luvion »... Plouf, plouf

La première vertu de Diluvion, c'est de nous plonger dans un monde assez original : la surface étant devenue invivable, l'humanité a trouvé refuge au fond des océans. Ce pitch rappelle un peu celui du comics Low de Remender et Tocchini, à la différence près qu'ici l'espoir ne se situe pas à la surface mais tout au fond de l'immensité marine. C'est en effet au cœur des abysses que les légendes situent le Passage Infini et son fabuleux trésor censé donner une nouvelle chance aux pauvres rescapés. Les aventuriers de tout poil convoitent ce butin et partent explorer les fonds en sous-marins. Pas de bol, sur leur route ils vont croiser aussi bien des pirates sans foi ni loi que des monstres marins particulièrement antipathiques.



C'est sur cette base d'aventures sous-marines qu'Arachnid Games est parvenu à tisser une atmosphère vraiment réussie. Leur premier tour de force consiste à nous offrir des paysages et des constructions au look vraiment épatant. La faible visibilité du fond des eaux fait qu'on découvre souvent au dernier moment les éléments du décor, on n'en est que plus saisi de tomber nez à nez avec une flore délirante ou avec des structures étrangement tarabiscotées. Que ce soit avec les sous-marins ou avec les stations, on nous régale d'une esthétique steam-punk du plus bel effet. Histoire d'enfoncer le clou, il faut aussi noter que la musique fait son petit effet et qu'elle nous plonge efficacement dans cette atmosphère. Seule ombre au tableau, on regrette un manque de diversité lorsqu'on passe à la vue 2D et qu'il s'agit de fouiller les carcasses ou de marchander avec les locaux. Le procédé fonctionne assez bien les premières fois mais on constate très rapidement qu'on se retrouve toujours face aux mêmes modèles.

D'un palier de décompression à l'autre

En effet, vous aurez sans doute compris que Diluvion est un titre qui se joue des perspectives : si on passe le plus clair de notre temps à diriger notre sous-marin façon vue à la troisième personne plutôt classique, le fait de pénétrer dans une structure voire de jeter un coup d’œil à l'équipage va nous faire basculer vers une vue de coupe en 2D. Jongler d'une vue à l'autre est plutôt original mais s'avère rapidement être une fausse bonne idée : non seulement on change ainsi sans cesse de gameplay, passant de l'action au jeu de cherche et trouve curseur en main, mais surtout le temps ne s'arrête pas lorsqu'on déclenche ainsi des dialogues ou que l'on gère son équipage, tout juste peut-on le ralentir un instant en maintenant une touche, rendant les manœuvres encore moins pratiques. Bref, ne comptez pas accoster une épave pour récupérer votre butin tant que vous n'êtes pas certain qu'il n'y a plus d'ennemis dans les environs.



De butins et d'ennemis, il ne sera question presque que de cela tout au long de votre aventure. Si le tout est enrobé dans des quêtes, votre progression au fil des trois environnements proposés peut se résumer à ce cycle infernal : exploser de plus en plus d'ennemis pour espérer un loot misérable qui vous permettra petit à petit d'améliorer les performances de votre vaisseau moyennant des coûts exorbitants. La moindre bouteille d'oxygène supplémentaire, le moindre membre d'équipage efficace à recruter vous demandera un investissement considérable en terme de farm. C'est tellement répétitif qu'on en oublie totalement le scénario et qu'on finit, il faut bien l'avouer, par s'ennuyer ferme. On ne se prend plus pour le Capitaine Némo, mais pour un simple éboueur des océans qui passe d'une épave à l'autre, toutes identiques entre elles, pour faire la collecte des bouteilles consignées.

Des mécaniques qui prennent l'eau

Là où le bât blesse, c'est que répéter ainsi ad nauseam les mêmes actions a pour effet de mettre en lumière les moindres petits dysfonctionnements du gameplay. La maniabilité plutôt particulière du sous-marin a de quoi déstabiliser pendant les premières heures de jeu. On détermine indépendamment la profondeur, la vitesse, la direction et l'angle de tir de l'engin, autant dire qu'on doit passer pour un sacré alcoolique auprès des autres capitaines de navire. Même une fois qu'on a pris de la bouteille, on n'est jamais à l'abri d'un malencontreux tête à queue lors des combats les plus acharnés tellement la situation peut être confuse à l'écran. La palme des manœuvres laborieuses revient toutefois à l'accostage des vaisseaux marchands : ces derniers ne souhaitent visiblement pas toujours être dérangés et vont parfois croiser dans les courants marins les plus puissants histoire d'être certains que leurs clients potentiels s'y reprennent à dix fois avant de pouvoir leur rendre visite.



La maniabilité est parfois délicate mais c'est sans doute le prix à payer pour un gameplay qui se veut original, par contre on trouve moins d'excuses aux multiples petits défauts qui dénotent tout bêtement d'un manque de polish. Le titre est encore truffé de bugs plus ou moins gênants et de fonctionnalités qui ne marchent qu'à moitié. Certains se sont plaints de se perdre trop facilement dans les profondeurs marines ? Les développeurs ont mis davantage de poissons guides destinés à montrer le bon chemin, mais pas de chance ces derniers vous entraînent parfois dans des murs. On pourrait multiplier les exemples de cet acabit, parler de la courbe de difficulté mal calibrée, d'un manque d'explication quant à la personnalisation du sous-marin, de l'impossibilité d’annoter la carte, ne serait-ce que pour y indiquer la position de notre propre base... Les équipes d'Arachnid Games sont à l'écoute et travaillent d'arrache-pied pour résoudre ces différents soucis, malheureusement ce ne sont pas avec des rustines qu'elles parviendront à colmater toutes les voies d'eau.

Diluvion partait sur de bonnes bases : un look soigné et atypique, un contenu original qui allie gestion d'équipage et bataille sous-marine en temps réel, tous les ingrédients semblaient réunis pour nous proposer une belle grande aventure pélagique. Malheureusement, on bute sur une multitude de petits défauts qui vont du simple bug à la fonctionnalité mal pensée. Pris indépendamment, il n'y a rien de bien grave, mais c'est l'accumulation de ces fautes de goût qui risque finalement de vous étouffer.
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