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Factor Motosport Edition Printemps 2025

Vroom vroom les pandas, c’est Xavor de Charme qui ronfle devant le Grand Prix de Miami. Après m'être un petit peu désintéressé des voitures au profit des avions, je reviens aujourd’hui à mes premières amours. Après quelques mois un peu pépères en termes d’actualité bolidesque, il y a eu une petite accélération (vous l'avez ?) ces dernières semaines. Voici donc quelques nouvelles du joyeux monde de la simulation automobile au printemps 2025.
Project Motor Racing
Project Motor Racing, le successeur non-officiel de la franchise Project CARS, s’est enfin dévoilé pour de bon avec une sortie prévue quelque part à l'automne 2025 sur PC, PlayStation et Xbox. D’abord nommé GTRevival en hommage au vénérable GTR 2, Straight4 Studios s’est dit qu’il fallait peut être faire référence à un titre plus récent parce que bon, tout le monde n’a pas 75 ans. Mais contrairement à Project CARS, qui bouffait à tous les râteliers, la future simu se concentre sur les courses de grand tourisme avec une liste de véhicules comportant 70 GT modernes et historiques, hypercars et prototypes. Pas de voitures de route, rallye ou monoplace donc. Autre information importante : le Nurburgring fera bien partie des 27 circuits disponibles à la sortie, ouf.
Des previews d'influenceurs et médias sim racing sont apparues cette semaine et confirment un feeling proche de celui de Project CARS et Automobilista 2. Pourtant, le jeu n'est pas développé sur le Madness Engine mais sur le moteur de… Farming Simulator avec l’ajout d'un nouveau moteur physique, le Hadron. Le jeu est d'ailleurs édité par GIANTS software (l'éditeur et développeur de Farming Simulator). Dans la lignée de ses prédécesseurs, il proposera une météo dynamique ainsi qu’un cycle jour/nuit complet, nommé ici le système True2Track. Je ne sais pas vous mais j’ai un peu tendance à me méfier quand le moindre élément basique d’un jeu se voit coller un nom marketing à la mords-moi-le-pneu, comme le fait Electronic Arts avec sa série des F1. Ah bah tiens, quand on parle du loup…
F1 25
Je n’avais pas aimé F1 24. La conduite était nulle et le reste du jeu fainéant. La structure, les animations, les voix sont globalement les mêmes depuis F1 2020, voire 2016 et depuis le rachat de Codemasters par EA, les opus ne font qu’itérer tout en ajoutant les couches de merdouilles voulues par l’éditeur pour tenter de faire du pognon. La version 2025 présentée arrive donc avec des “nouveautés” à la marge déjà exposées dans cet article.
À la limite, la refonte du mode Mon écurie m’a fait soulever un sourcil mais pour le reste, nous sommes globalement sur du more of the same. Je n’ai jamais lancé le mode histoire Breaking Point pour la simple et bonne raison que ça ne m'intéresse pas. Sa reprise dans cet opus me laisse donc un peu de marbre, tout comme le fait de pouvoir rouler sur les circuits à l’envers. Pour les promesses de circuits scannés au LIDAR, j’attends de voir, comme quand l’année passée ils nous promettaient une super giga physique de la NASA et qu’au final nous nous sommes retrouvés avec des bolides inconduisibles.

Espérons qu’EA finisse par laisser les développeurs de Codemasters tranquilles afin qu’ils puissent sortir la série de l’ornière en 2026, voire même proposer de nouvelles idées de franchises…
EA dans les WRC
Ah ah ah ah aaaah comme je suis naïf. EA a donc annoncé cette semaine une vague massive de licenciements qui globalement touche toutes les franchises préférées des studios concernés. Vous attendiez le prochain Titanfall ? Annulé, l’équipe est virée. Continuez donc à jouer à Apex Legends pour le restant de vos jours ou en boucle au deuxième opus. Pour Codemasters, c’est donc l’arrêt de la série WRC qui aura tenu un peu moins de deux ans, avec une mention assez claire en mode “le rallye chez Codi, c’est fini”. Ça valait bien la peine de chiper la licence WRC à Kylotonn si c’était juste pour la jeter comme une malpropre. Le compte X du championnat réel s’est néanmoins exprimé en laissant entendre que la licence ne va pas rester pourrir chez Electronic Arts, sans plus de précision.
Si EA Sports WRC avait des défauts, notamment techniques, qui avaient fini par être corrigés, le suivi avait été correct avec notamment la sortie de la "mise à jour" WRC 24 qui semblait indiquer un maintien sur le temps long. Malheureusement, la réception initiale peu encourageante, la VR juste nulle, un Dirt Rally 2.0 toujours pertinent et qui semble plus joli ainsi que l'engouement autour d’un Richard Burns Rally gratuit et sacralisé du côté des influenceurs a fini par effacer EA Sports WRC du paysage. Il faut avouer aussi que le championnat WRC n’est pas vraiment ultra populaire (contrairement à la F1 ou au WEC), rendant un peu caduque la force de la licence.

Cela signe la fin d’une époque commencée avec DiRT Rally, miracle sorti de nulle part en accès anticipé en 2015, revenant aux racines originelles de la série des Colin McRae Rally après une série de Dirt arcades rigolos. Nous pensons et souhaitons bon courage aux personnes talentueuses ayant mis tout leur amour dans cette discipline et espérons qu’elles puissent trouver le moyen de continuer à prodiguer leur expertise ailleurs. Après tout, Project Motor Racing est issu d’une équipe ayant été dissoute par EA.

Quant aux managers d’EA, qu’ils aillent se fracasser dans une congère. Nous parlons tout de même de Codemasters, mythique studio et éditeur britannique, devenu ensuite roi de la course avec les Dirt et les GRID. Je me plains de F1 mais l'opus 2020 reste une référence. Les racheter pour n'en faire qu'une machine à microtransactions sur la base d'un jeu qui a bientôt dix ans, c'est juste du gâchis.
BeamNG.Drive
Bon, si EA WRC décède, où se trouve le futur de la simulation de rallye ? Peut-être faut-il aller regarder du côté de BeamNG.Drive. Toujours en accès anticipé, le jeu est un bac à sable où l’on fait mumuse avec des voitures au modèle physique extrêmement avancé et donc rigolo. Les bolides se déforment totalement lors des crashs, tous les éléments de la carrosserie sont modélisés séparément et la physique des suspensions et des pneus est bien rendue. Le titre propose de se promener dans un monde ouvert, des défis absurdes, de faire du contre-la-montre et est entièrement tourné vers le modding. Il est donc assez logique qu’un mode Rallye finisse par débouler avec quelques spéciales, voitures ainsi que des notes de pilotage en anglais.
Je me suis procuré le jeu exprès et j'y ai joué quelques minutes. C’est encore assez brut de décoffrage mais la physique est super et c’est hyper exigeant. Effectivement, la moindre collision modifie la physique du véhicule et il est donc essentiel de soigner son pilotage. La communauté simu est assez enthousiaste car la nature complètement ouverte du titre permet d’imaginer toutes sortes de spéciales ainsi que l'exploitation du monde ouvert, à l’instar de la prochaine simu de chez Nintendo, Mario Kart World.
Assetto Corsa EVO mais pas trop
Assetto Corsa EVO est sorti en février en accès anticipé et la douche fut froide. Le monde ouvert autour du Nurburgring n'était pas là (et ne l’est toujours pas), la technique était à la ramasse et le jeu demande à être connecté pour avoir accès au mode solo, tout en passant son temps à se déconnecter. C'est censé être réglé. Je l’ai relancé la semaine dernière et le titre s’est déconnecté au bout de cinq minutes. Bon. Conscient des soucis et j’imagine du manque d'engouement général, Marco Massarutto, le cofondateur de Kunos, s’est exprimé dans une vidéo pour s’excuser, nous dire qu’ils vont améliorer les choses, que le monde ouvert arrive bientôt (normalement cet été) et qu’ils sont même allés chercher Stefano Casillo, un autre cofondateur, pour le placer directeur technique pour rassurer son monde.L’annonce principale concerne néanmoins la publication des outils de modding avant l’arrivée de la version 1.0, contrairement à ce qui avait été prévu. La seule véritable évolution qu’apporte le titre est son futur monde ouvert mais, en attendant, la marque Assetto Corsa est surtout liée aux mods. Le premier opus est toujours installé sur mon ordinateur mais c’est pour tester de nouveaux circuits, de nouvelles voitures éditées par des tiers, et non pas pour exploiter le contenu d’origine. Kunos a bien dû se dire la même chose, ce qui les a motivés à donner les clés du bazar plus tôt que prévu.
Grand Prix 2 et le mod X86GP2
De toutes façons, c’était mieux avant. Pourquoi s’embêter avec des simulations à moitié terminées, quand elles ne sont pas hors de prix, alors qu’il existait dans le passé les meilleures simulations jamais produites ?
Un certain Hatcher a donc entrepris de ressusciter Grand Prix 2, pinacle de la simulation de Formule 1 au milieu des années 90. Le mod x86GP2 permet donc de le lancer nativement (comprenez sans passer par DOSBox), de supporter les contrôleurs modernes (sans retour de force par contre) ainsi que les définitions larges et corrige tout un tas de bugs. Le jeu ajoute également à la voiture que l’on pilote des roues en 3D qui tournent et un volant animé en conséquence.

Ayant sept ans à sa sortie et des parents qui n’en ont rien à secouer du sport auto, j’ai donc découvert ce classique sur mon Steam Deck en 2025. Grand Prix 2 nous permet de revivre le Championnat du monde de Formule 1 de 1994 qui a vu la mort d'Ayrton Senna. Je trouve que le jeu a une sacrée gueule et nous plonge assez bien dans l’époque, que ce soit dans les pubs sur les circuits, les menus ou grâce au son rugissant des furieux V10 dont tout le monde parle en ce moment.
Le mod se télécharge ici.
News matos
Moza a présenté tout un tas de nouveautés via une sorte de Nintendo Direct pour messieurs fortunés.Le fabricant chinois a sorti la mBooster Active Pedal, que j’avais pu essayer à la Gamescom 2024, pour la modique somme de 900 €. Ils ont aussi pris la base de leur joystick à retour de force pour en faire une boîte de vitesses complètement customisable nommée l’Active Shifter. Le bidule permet donc de choisir différentes grilles de boîtes ou de passer en mode séquentiel. Le logiciel peut ensuite être réglé pour ajouter des vibrations en cas de loupé, etc. Il vous faut donc la base AB9 FFB, un pack comprenant la base et un pommeau, proposé à 649 €.

A savoir aussi que de nouvelles versions des bases R9, R12, R16 et R21 ont été dévoilées, ainsi qu’un nouveau firmware pour toutes les bases, le NexGen 4.0 FFB, avec notamment une compatibilité 360 Hz pour iRacing. J’ai essayé avec mon R12 et c’est le jour et la nuit en termes de sensation.
Simagic a aussi sorti de nouvelles bases avec la gamme Alpha EVO comportant des bases 9, 12 et 18 nm. Les retours sont assez dithyrambiques, le prix est assez contenu (comptez 660 € pour la 12 nm) et la partie logiciel est apparemment très qualitative. Le tout arrive accompagné du volant GT NEO, qui à l’instar des bases, semble faire l’unanimité en termes de confort et de qualité de fabrication pour 370 €.

Pour terminer, parlons de Fanatec. La marque allemande a été rachetée par Corsair et s’est faite un peu oublier depuis, j’ai l’impression. Elle est néanmoins revenue récemment avec le CSL Elite Steering Wheel Porsche Vision GT, un volant Porsche pas très joli à 350 €. Je ne sais pas trop ce que ça vaut, mais au moins vous savez que ça existe.

Concluons donc ce gros bébé en renouvelant notre soutien aux équipes de Codemasters et notre défiance envers Electronic Arts. Le développement de jeux de voitures demande des connaissances spécifiques qu’il serait dommage de perdre à cause d’éditeurs sans scrupules.
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