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Fact'Or 2025 - Rozzo
Les Game Awards ont dressé un portrait en demi-teinte d'une année vidéoludique qu'on pourrait presque qualifier de "vache maigre", remplie visiblement de suites, si bien qu'un petit indé français a tout raflé. Cocorico ! Rassurez-vous, Geoff et sa bande prouvent une fois de plus qu'il n'en ont que pour les brouzoufs et pas pour le talent, car, et je le redis une fois de plus parcequ'on l'oublie, mais notre médium favori vit actuellement une période d'une richesse inégalée.
Fact'Or de l'Oscar du meilleur jeu sur les films : Hollywood Animals

Un titre que j'ai découvert à la photo-finish cette année, puisque je l'ai lancé en début de mois. Pas loin de trente heures de jeu plus tard, je ne peux que saluer le travail réalisé par Weappy sur ce titre qui est encore en accès anticipé. Dans la droite lignée des This Is the Police qui ont fait connaître le développeur, on est cette fois aux commandes d'un studio hollywoodien dans les années 20. Ce qui fait le sel du jeu, en dehors de sa gestion très bien articulée de la production de films, c'est la représentation d'une époque dans toute sa gloire et ses travers. Non, vraiment, il faut avoir tenté de faire un Western avec un producteur accroc aux opioïdes, un acteur raciste qui s'est fait tabasser par un concurrent, le tout sur un décor miteux, pour comprendre la magie du cinéma.
Fact'Or du manque de clairvoyance de l'année : moi-même

Écrire sur le jeu vidéo, c'est aussi avoir la chance d'avoir entre les mains des jeux avant leur sortie, parfois même plusieurs semaines avant. Ça permet de se faire un avis avant que la hype ne déboule et affole tout le monde. Comme je l'ai écrit dans mon test, j'ai vu en Clair Obscur: Expedition 33 un bon titre pour la taille de son équipe, qui tient très bien la route. Mais j'étais a des années lumière d'imaginer le rouleau compresseur qu'allait être le titre de Sandfall auprès de la critique et du public. Avais-je manqué de clairvoyance, ou bien en avez-vous manqué ? De mon côté en tout cas, rien n'y fait et le jeu continue à me laisser un peu indifférent.
Fact’Or du meilleur Ballon d’Or : Rematch

Il est sorti plus tôt dans l’année, un peu trop tôt pour son propre bien même, mais Rematch m’a pris par surprise avec un joli tacle réglementaire. Tout y est agréable, fluide, on enchaîne les frappes et les tricks comme une star du ballon rond. Et finalement, en marchant sur les plates-bandes des grands cadors, Sloclap à prouvé que faire un jeu de foot accessible à tous, c’est une transversale rentrante.
Fact’Or du jeu de mots moisi pour désigner un jeu moyen : Slip Friction

J’attendais énormément du nouveau né de Hazelight et j’en espérais une version raffinée, maîtrisée, qui allait faire de son prédécesseur, It Takes Two, un brouillon sympathique. Las, le jeu semble empêtré dans une direction artistique pauvre, un gameplay dont on a déjà joué tous les meilleurs moments dans le précédent, et surtout, surtout, se retrouve lesté par une narration poussive au possible avec des personnages niais parcourant des mondes vides. Faire un jeu sur deux écrivaines de nanards qui se font voler leurs idées, il fallait oser, Josef Fares l'a fait.
Fact’Or de la console qui prend la poussière : la Switch 2

Comme tous les grands pigeons, j’ai chopé la Switch 2 dès sa sortie malgré un prix qu’on peut poliment qualifier d’élevé. J’ai dû jouer trois heures à tout casser à Donkey Kong Bananza, puis j'ai fait quelques sorties de pistes sur Mario Kart World, le temps de me rendre compte de la vacuité de l’open world… Ah, et j’ai payé dix balles pour avoir les 60 FPS sur Tears of the Kingdom. Depuis, elle prend gentiment la poussière, mais les jeux arrivent, il paraît. En tout cas, on n’est pas un démarrage sur des chapeaux de roues question ludothèque et ce n’est pas ce Metroid qui a l’air scandaleusement médiocre qui va me faire passer à la caisse…
Fact’Or du meilleur jeu en accès anticipé que tout le monde semble oublier : No Rest for the Wicked

Un autre jeu toujours en développement sur lequel j’ai passé beaucoup trop de temps, mais qu’il est bien, déjà. Un peu passé sous les radars pour un titre de ce calibre (par le studio d'Ori and the Blind Forest quand même !), NRFTW propose un gameplay assez unique dans le paysage et possède déjà un contenu plus que décent. Ah, et cette direction artistique, mes aïeux ! Le mode coop arrive l’année prochaine. On reste donc vigilant. Pépite en vue !
Fact’Or du meilleur comeback de grand-père : Doom: The Dark Ages

Après un Doom Eternal qui a mis une partie de la communauté sur les rotules à cause de sa difficulté retorse, The Dark Ages a pris le pari de nous faire passer du guépard au tank sur pattes. Et après tout, pourquoi pas. Je ne me suis peut-être pas autant éclaté que sur son prédécesseur, mais le petit dernier rappelle quand même à toute la clique que le papy, il en a encore sous la pédale (wah-wah). En dehors de tout ça, je ne cesserai jamais de saluer l'audace d'id Software, qui aurait pu tranquillement se reposer sur ses lauriers et nous pondre un Eternal 1.5. Ici, pour les amateurs, entre 2016, Eternal, et Dark Ages, vous avez trois jeux radicalement différents qui ont chacun leur style.
Fact’Or 2025 de la kojimerie la moins originale : Death Stranding 2: On the Beach

J’étais impatient de replonger dans la “vibe” de Death Stranding et j’avais beaucoup d’attentes sur sa suite, qui devait être un peu la consécration du travail entamé sur le premier opus. Si l’ensemble est d’une solidité folle et même si j’ai passé une centaine d’heures très agréables, DS2 laisse un arrière-goût un peu trop amer. Dommage.
Fact’Or 2025 du jeu qui est, soyons sérieux deux minutes, le GOTY 2025 : Kingdom Come: Deliverance II

S’il y a bien un titre qui m’a pris par surprise cette année, c’est Kingdom Come: Deliverance II. J’avais dû me forcer pour aller au bout du premier opus qui avait ce petit côté Eurojank mi-touchant mi-frustrant. Le deuxième est celui de la consécration, ce genre de météorites qui n’arrivent que lorsque toutes les étoiles s’alignent. Un peu comme l’a été The Witcher 3 à son époque. J’ai vraiment apprécié chaque minute passée en bohême en compagnie d’Henry de Skalice et sa bande de joyeux drilles. Et ils me manquent. Mais tout ça, vous le savez déjà car vous avez lu mon test, évidemment.
Fact’Or 2025 de l’espoir gâché : Monster Hunter Wilds

Dire que j’ai attendu MH Wilds avec fébrilité est un euphémisme. Fan de la première heure de la série, j’espérais pour Wild une consécration similaire à la sortie de World, après un Rise définitivement "petit bras". Malheureusement, la sur-simplification de bien des systèmes, les problèmes techniques et la trop grande facilité ont eu raison de moi. J’espère qu’un DLC comparable en envergure à Iceborne viendra un peu gommer ses aspérités, mais pour le moment, c’est une petite déception. À trop vouloir être accessible, la série a perdu de vue ce qui rendait chaque victoire triomphale.
Fact’Or 2025 de la plus belle victoire "Meta": ARC Raiders

J’en ai déjà parlé longuement par ici. Je ne vais donc pas m’épancher plus sur les qualité du titre d’Embark. Il a d’ailleurs obtenu le Game Award du meilleur jeu multi. Le petit détail qui fait plaisir, c’est que le studio s’est formé à partir d’anciens de Dice. Voir le petit nouveau venir voler la vedette au mastodonte qu’est Battlefield 6 (une entrée solide au demeurant) rend toute la victoire plus belle. C'est le titre multi à ne pas rater de l'année. Et n'oubliez pas, si la personne en face ne répond pas à votre "Don't Shoot!", c'est parce qu'elle a au moins la politesse d'être honnête dans son intention de vous faire du mal.