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Un Rédacteur Factornews vous demande :

ARTICLE

Bad Taste

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor

La première appartion de Conker l’écureuil est dans Diddy Kong Racing. Quand Rare décide de lui dédier un jeu sur N64, ils commencent par montrer un jeu de plate-forme classique dans un univers très Disney. Mais en cours de route, le studio modifie radicalement le jeu et c’est ainsi qu’est né Conker’s Bad Fur Day, un titre résolument adulte et immature sorti en 2001. Pour une fois, Nintendo USA a pris un risque en sortant autre chose qu’un titre pour gamins. Mieux : ils ont fait une promo de folie avec des pubs particulièrement trash. Le jeu démarre par une séquence copiant l’intro d’Orange Mécanique. On fait connaissance avec Conker, un écureuil grossier et alcoolique qui a pour copine Berri, une lapine habillée comme une pouf. Dans un jeu d’action parodiant des tonnes de films (Matrix, Il Faut Sauver le Soldat Ryan, L’Exorciste, Scarface, Terminator, Star Wars…), Rare se lâche totalement et met une bonne dose d’humour scato et de violence gratuite. Pour résumer en une phrase : c’est le South Park du jeu vidéo. En 2005, (suite au rachat de Rare) un remake du jeu est sorti sur Xbox baptisé Live & Reloaded. Il est magnifique et améliore en plus la partie multijoueurs du titre original.



« Comment ? Mais que fait Serious Sam dans cet article ? Non monsieur, c’est un jeu de bon goût ! » allez vous me dire. Pourtant, on n’a rarement fait aussi gras, défoulant et débile que Serious Sam (2001 - Croteam). Laissez-moi vous dresser le tableau : on se retrouve dans l’Egypte Antique pour affronter des milliers d’ennemis extra-terrestres avec des armes de bourrin allant du double revolver au canon médiéval portatif. Parmi les ennemis, on trouve des aurochs furieux, des succubes volantes et des mecs qui portent des bombes et qui foncent vers le joueur en hurlant « Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaarg ! ». On se retrouve dans des arènes où on passe bien cinq minutes sans lâcher le bouton gauche de la souris et le tout est accompagné de réflexions débiles doublées en français par le doubleur officiel de Bruce Willis. Et qu’est ce que c’est bon ! Le Second Encounter, sorti un an plus tard, va encore plus loin dans le délire et propose des niveaux très allumés. Serious Sam 2 n'a pas connu le même succès et c'est le mal aimé de la série. C'est dommage car il y a des niveaux vraiment sympa, quelques ennemis trippants (les footballeurs américains et les araignées mécaniques géantes) et des phases rigolotes en véhicules. Si vous ne savez pas quoi faire lors d’une LAN, vous avez la solution.



Acclaim n'a jamais été un éditeur de très bon goût mais 2002 a été l'année où ils ont battu tous les records de n'importe quoi. Pour la sortie du très mauvais Turok Evolution, l'éditeur a proposé une bourse de 10000 dollars aux parents qui nommeraient leur gamin Turok. Mais les plus créatifs étaient Acclaim UK. Toujours pour Turok Evolution, ils ont offert £500, une xbox et le jeu à 5 crétins qui ont changé leur nom et prénom dans l'état civil pour Turok pendant un an. Pour Burnout 2, ils ont proposé de rembourser tous les PV pour excès de vitesse reçues par les conducteurs anglais le 11 octobre (date de sortie du jeu sur PS2). La plus belle preuve de mauvais goût fut BMX XXX. A la base, Dave Mirra Freestyle BMX est au BMX ce que Tony Hawk est au skate. Pour le troisième opus, ils ont pensé qu'il sera cool de remplacer les riders célèbres par des filles topless. Et ils l'ont fait. Mieux : à la place de débloquer les habituelles vidéos de démo des pro, on débloquait des vraies vidéo de strip-tease. Dave Mirra a demandé de retirer son nom du jeu et la version PS2 de ce dernier a été censurée. J'en ai rêvé, Acclaim l'a fait : des filles aux seins nus qui font du BMX. Pire : elles ne mettent même pas de casque !



State Of Emergency a bénéficié d’une aura médiatique de rêve. Sorti en 2002, le jeu a profité du rayonnement de son éditeur (Rockstar, GTA 3 étant sorti un an plus tôt) et des manifestations du G8 de Gênes qui ont été réprimées dans le sang. En effet, le jeu est un beat’em all qui se déroule dans un monde qui explose et se rebelle contre la corporation au pouvoir. Mais surtout, c’est un simulateur d’émeute. Dans les différents niveaux du jeu, il y des tonnes de gens qui courent dans tous les sens (sans que ça ne rame !) et emportent télés, magnétoscopes … sous l’œil de la police privée et des gangs. Le mode Revolution est une série de missions mais c’est surtout le mode chaos qui est impressionnant : le but est de faire le plus de points en un minimum de temps. Pour cela, il faut tirer sur les flics et les gangs, dégommer les boutiques, exploser les bâtiments … A l’instar de Dynamite Cop, on a un large éventail d’armes qui vont du panneau du pub au bazooka en passant par le AK-47 ou la hache. Evidemment, on fait souvent des dommages collatéraux. Forcément, en essayant de viser avec une gatling trois policiers au milieu d'une trentaine de personnes, on fait quelques victimes innocentes. Les personnages du jeu sont bien stéréotypés (mention spéciale au gangsta qui est sur la jaquette), c’est très violent (on peut même taper avec des bouts de cadavres) et bien débile. Pour autant, il y a un minimum de technique à avoir pour faire un score potable.



Je sais que vous l’attendez tous alors on va parler de Postal² (2003 - Running With Scissors). Le premier opus est sorti en 1997 (une grande année je vous dis) et mettait le joueur dans la peau d’un fou dangereux qui tuait tout ce qui bouge dans un shoot en 3D iso assez pourri. Pour Postal², Running With Scissors se paye l’Unreal Engine 2, engage Gary Coleman comme guest star et l’envoie à l’E3 pour faire la promotion du jeu accompagné de babes affichant un string portant le nom du jeu. Conscient que le jeu ne sortira jamais en magasin, Postal² est vendu uniquement en ligne dans un premier temps. Ce FPS est un concentré inimaginable de mauvais goût dans lequel on peut électrocuter une personne jusqu’à ce qu’il se fasse dessus, décapiter les gens à la pelle et jouer avec la tête, uriner, prendre du crack, utiliser un chat comme silencieux, renverser de l’essence pour mettre le feu, tirer sur tout ce qui bouge…



A noter que personne ne vous oblige réellement à faire cela. Le jeu se déroule sur une semaine et chaque jour on a différentes taches (genre "aller chercher du lait") à effectuer. A la manière d’un GTA, on est libre de circuler dans une ville pour vaquer à ses occupations. Mais quoi qu’on fasse, les missions se finissent généralement en tuerie généralisée. En allant rendre un livre à la bibliothèque, on affronte des écolos fanatiques. Au détour d’un désert, on tombe sur la planque de Ben Laden et de ses sbires. En allant uriner sur la tombe de son père, on se fait enlever par des sado-maso. Et je ne vous parle pas du final apocalyptique... Certains voient dans tout cela une critique de l’Amérique mais c’est tellement débile et trash qu’elle passe inaperçue. Pour ma part, je trouve que le jeu a beaucoup de défauts majeurs de gameplay pour être vraiment marrant : les gunfights sont nuls, l’IA est ridicule et le jeu est bien trop court. Plus tard, un mode multi est sorti : Share The Pain et la communauté est assez active. Uwe Boll (un autre réalisateur de mauvais goût) en a fait un film. Pour une fois, il semble très fidèle au jeu.



Bien sur, tous les jeux de mauvais goût ne sont pas dans ce dossier. J’aurais aussi pu vous parler des boules de neige enrichies à l'urine qu'on balance dans le jeu South Park, du concours de crachat sur piétons dans le jeu Beavis & Butt-Head, des petits cris des soldats qui agonisent dans Cannon Fodder, des pets des gros bileux dans Dungeon Keeper, des mecs qui prennent feu quand on utilise trop longtemps le taser dans Syphon Filter, de la taille des bonnets de Dead Or Alive, du tournage de films porno dans Fallout 2… On peut noter que ce style de jeu existe de moins en moins. L’Amérique est plus puritaine que jamais et les budgets de développement font que les éditeurs ne prennent plus de risques en finançant ce genre de jeux sauf s’ils s’appellent GTA. La récente affaire Manhunt 2 démontre que ce qu'il est possible de voir dans un film comme Saw demeure tabou dans un jeu, même quand il est très loin d'être photoréaliste. Il faut désormais vers la production amateur ou indépendante pour trouver des jeux de ce calibre. Certains des titres cités ont même été complètement interdits (comme Carmageddon) dans plusieurs pays (essentiellement l’Allemagne et l’Australie) ce qui a entretenu un mythe qui a profité aux ventes du jeu. L’import et le warez ont marché à fond sans oublier les blood patch qui permettaient de retrouver l’hémoglobine qui avait été virée ou qui était devenue verte. Evidemment, ces titres ne doivent pas finir entre toutes les mains. Mais pour peu qu’on sache prendre de la distance, on y prend beaucoup de plaisir.

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