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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Razer BlackShark V3 Pro, une histoire d'EQ

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Supports : PC / Mac / PS5 / Xbox Series / Switch 2 / Casque audio
Deux ans que Razer n'avait pas touché à son casque pour joueurs haut de gamme. Et on les comprend : le BlackShark V2 Pro dans sa dernière mouture déclinée sur Xbox et PlayStation avait pour lui un son juste, une conception agréable sur les sessions de jeu à rallonge et un microphone inégalé qui fait encore référence aujourd'hui. Frostis l'avait même testé dans sa version PC par ici. Sortie fin juillet, la nouvelle itération canonique, la V3, entreprend le difficile exercice de faire mieux que son prédécesseur en intégrant notamment une réduction de bruit active, tout en augmentant son positionnement tarifaire (pour passer à 269 euros, prix public) et on a pu le tester pendant quelques semaines.
Comme d'habitude avec Razer, c'est tout d'abord le plaisir des yeux qui est mis en avant via un packaging aux cartonnages solides et bien agencés. Le tout met surtout en valeur un casque qui, il faut bien le dire, en jette visuellement. Notre exemplaire de test était le BlackShark V3 Pro for PlayStation White Edition, le seul modèle de la gamme au coloris blanc de la PS5. On y retrouve donc, outre son revêtement immaculé, une légère surpiqûre bleue marine qui vient rappeler la marque japonaise. Dans la boîte, on trouve également une câblerie complète : un câble USB-A vers USB-C, le dongle HyperSpeed 2,4 Ghz et, comble du luxe, un câble USB-C vers prise jack 3,5 mm TRSS qui permet d'utiliser le casque avec une source analogique comme un système Hi-Fi. Bien vu !

L'arceau du casque reprend le gaufrage de la marque dans un matériau synthétique agréable au toucher qui était également présent sur le V2 Pro. Une mousse à mémoire de forme vient parcourir tout le dessous de l'arceau, entre les systèmes de fixation plastique qui maintiennent les fourches des oreillettes. Une fois posé sur la tête, le maintien est vraiment efficace et doux. Surtout, les fourches sont désormais accrochées à des pièces amovibles qui pivotent sur le support plastique de l'arceau, ce qui permet enfin d'orienter les oreillettes de 90° au total sur l'axe vertical.

Une évolution qui permet de gagner en confort certes, mais essentiellement en isolation phonique comme nous le verrons plus tard. Les fourches, elles, sont des évolutions du modèle introduit avec le V2 Pro. Leur conception donne une moindre impression de fragilité, en partie du fait des fixations bien plus proches des oreillettes qu'avant. Par contre, on regrette que Razer n'ait pas revu le système de coulissage non cranté qui occasionne souvent un petit décalage entre la hauteur des oreillettes gauche et droite et on n'est jamais serein sur le positionnement à égale hauteur. Les oreillettes sont elles équipées de mousses à mémoire de forme de bonne facture, relativement épaisses et qui épousent parfaitement le contour des oreilles, y compris lorsque comme moi, on porte des lunettes. Le constructeur a également garni l'intérieur des oreillettes, ce qui évite les frottements contre le plastique qui protège les transducteurs.

L'énorme potentiomètre "à l'ancienne" à la résistance très satisfaisante.
 
Une fois la tige micro fixée et l'ensemble posé sur la tête, on ressent bien les 383 g du gros bébé de Razer. Malgré tout, les différents revêtements et les multiples articulations permettent de se sentir à l'aise et de trouver rapidement le bon équilibre. L'arceau et la conception en clapet offrent un serrage assurant une bonne isolation phonique naturelle. Le confort est surtout au rendez-vous, même lors de longues sessions de jeu.

C'est maintenant au tour des boutons du casque de se faire dompter. Le premier qui saute aux yeux et au toucher, c'est l'immense potentiomètre qui sert de molette de réglage du volume. Impossible de le rater, car sa protubérance ressort sur le côté gauche du casque. Qui plus est, il offre une certaine résistance et un crantage doux, mais très satisfaisant. À ses côtés, un bouton poussoir qui servira à couper immédiatement le microphone, le bouton d'alimentation et la prise USB-C. Sur la droite, une molette multifonction notamment très pratique pour ajuster la balance entre le chat et le jeu lors des parties en ligne. Mais on peut également la configurer pour régler le retour local du micro ou l'intensité du volume lié aux pas (utile pour les FPS compétitifs). Réduction de bruit oblige, la partie basse du casque héberge un bouton qui permet d'activer ou de désactiver l'ANC et de passer en mode transparence. Nous y reviendrons. Un bouton de bascule entre les différents profils EQ (défaut, chat, film, musique, e-sport) vient compléter la panoplie des contrôles.
 
Dernier petit détail concernant les oreillettes : l'ajout de coques aimantées interchangeables sérigraphiées qui offrent la possibilité d'habiller son casque aux couleurs de son équipe e-sport favorite (les plaques personnalisées étant vendues séparément). Au-delà de ce gadget, la coque droite permet aussi d'accéder à la batterie désormais amovible du casque, ce qui est un bon plan pour la réparabilité. D'ailleurs, l'autonomie du casque est assez impressionnante : 50 à 55 heures sans ANC et 30 à 35 heures avec la réduction de bruit activée. Le micro lui est une évolution de la solution HyperClear et comprend dorénavant une capsule de 12 mm qui surmonte une tige complètement flexible (mais pas rétractable ou orientable vers le haut pour faciliter le rangement) et à mémoire de forme dans toutes les directions.
 
Côté connexion avec les appareils, le constructeur singapourien a décidé de contenter tout le monde : Bluetooth 5.3, sans fil 2,4 Ghz via son nouveau dongle HyperSpeed Gen 2 ou même connexion simultanée sans-fil / Bluetooth pour pouvoir par exemple prendre un appel sur son téléphone pendant une partie. Une double pression sur le bouton de sélection des profils EQ permet de passer quasiment instantanément entre les options de connectivité et il faut bien dire que c'est très efficace.

Ce qui l'est moins, c'est le choix de design trapézoïdal du dongle sans-fil qui l'empêche d'être connecté directement sur un port USB. Malgré un revêtement en téflon censé accrocher sur les surfaces, il est beaucoup trop léger et a tendance à suivre les coudes et torsions du câble sur lequel il est branché. Par ailleurs, on a tout le mal du monde à le poser à plat sur un bureau, ou sous la TV. Heureusement, côté performances, il fait le job et permet de se balader à plusieurs dizaines de mètres de sa source sonore sans artefact audio.

Derrière la plaque aimantée, la batterie du casque.
 
Passons justement à la qualité audio. Pour son BlackShark dernière génération, Razer n'a pas opté pour des transducteurs en graphène comme pour la plupart des produits haut de gamme de la concurrence, mais a choisi la bio-cellulose pour remplacer le titane de son V2 Pro, tout en améliorant sa technologie TriForce, toujours sur un diamètre de 50 mm. Une solution qui s'avère payante, puisque le casque offre de généreuses prestations, que l'on soit en jeu vidéo, ou même en écoute sur un film, ou une plateforme de streaming musical. Sans grande surprise pour un casque gaming, la première écoute met en avant les basses puissantes, marquées, mais pas proéminentes délivrées par le casque. Idéal pour mettre en valeur les explosions dans Borderlands 4 et les gargouillis d'hémoglobine dans Gears of War: Reloaded qui m'ont accompagné pendant toute la durée de ce test.

Le BlackShark V3 Pro reste cependant très équilibré et vient également nous chercher sur le reste du spectre. Il en ressort une très bonne sensation d'immersion, une excellente stéréophonie et des effets de spatialisation très bien rendus, notamment grâce à l'isolation du casque. Ce dernier bénéficie en bonus de THX Spatial Audio sur PC. La suite Synapse permet d'aller plus loin et de triturer les profils à l'aide d'un égaliseur dix bandes et d'options comme la normalisation du volume ou les plus anecdotiques boost de basses et clarté vocale qui ont surtout tendance à surexposer certaines parties du spectre, ce qui crée la plupart du temps des comportements audio disgracieux en jeu.
 
Avec une capsule au diamètre record de 12 mm, on était en droit d'attendre un microphone qui vienne encore repousser les excellentes performances de son prédécesseur. Et quelle n'a pas été notre surprise de constater... l'inverse en sortie de boîte. Comme vous pourrez l'entendre ci-dessous, dans des conditions basiques, à savoir le profil EQ par défaut et un gain configuré à 65 % par Razer, le micro délivre un son étonnemment étouffé et loin de la clarté des 8 mm du V2 Pro, comme si son EQ n'avait pas été travaillé en usine. C'est bien simple, mes interlocuteurs me reprochaient la qualité de mon micro pendant mes soirées JDR sur Discord après être passé du vieillissant MMX 200 Gen2 filaire de Beyerdynamic au BlackShark V3 Pro.


Razer a heureusement corrigé le tir via une mise à jour 1.1.3 qui a été mise à disposition débout août. Une fois le dongle et le micro à jour, le son en sortie est meilleur, plus piquant sur les aigus et proche de son aîné.


On peut même améliorer le rendu en choisissant le profil EQ micro "Diffusion" qui ajoute un peu de chaleur sur la voix sans passer par la case amélioration du signal.


Ce qui n'est pas plus mal, car on déconseille d'utiliser les réglages annexes de Synapse (nécéssitant l'application démarrée pour fonctionner) pour toucher au micro. Comme sur la partie audio, elles ont tendance à déformer et robotiser la voix. Seule l'annulation du bruit permet de masquer un peu les bruits extérieurs ou de respiration captés par une capsule qui est plus grosse et donc plus apte à capter tout et rien.
 
Toujours au chapitre des regrets, on a beau avoir cherché, pas moyen de régler le changement de niveau sonore à chaque crantage du potentiomètre de contrôle du volume. C'est fort dommage, car chaque crantage a tendance à augmenter ou baisser de trois niveaux le volume de la PS5 (ou du Mac), pour un réglage final ou trop haut ou trop bas. On a donc toujours tendance à réajuster manuellement le niveau sonore avec la manette. Une option permettant de fixer la valeur de volume de chaque cran dans Synapse aurait été la bienvenue.

On parlait tout de suite du Mac. Autre déconvenue, la relative inutilité de Synapse 4 dans sa version preview sur macOS. Razer a sorti une nouvelle mouture de Synapse, mais qui ne fonctionne qu'avec une poignée d'accessoires (onze souris, sept claviers, trois accessoires, mais pas de casque ?!), ce qui m'a obligé dans un premier temps à passer par la case machine virtuelle Windows 11 pour mettre à jour mon appareil et à le tester sur un PC au taf. Mouaif. On note tout de même la compatibilité du casque avec la très bonne application mobile Razer Audio qui permet de triturer une bonne partie des paramètres (EQ casque/micro, effet local, modes à faible latence, molette personnalisable) une fois le BlackShark V3 Pro connecté à son smartphone en Bluetooth.

Synapse 4 sur Mac. Circulez, y'a rien à voir.
 
On termine sur une note positive avec la technologie de réduction de bruit active intégrée au casque. Plutôt qu'une solution haut de gamme qui couvre tout le spectre comme sur les casques dédiés au son type Sony WH-1000XM6, Razer a délibérément opté pour une atténuation des sons ambiants dans un environnement de jeu (bruits de clavier mécaniques, coulissement de fauteuils, tambours de machine à laver, ventilateur) plus qu'une suppression. Si j'avais quelques doutes sur son efficacité après mes premiers tests laissant passer des bruits parasites comme le son de la TV, l'ANC s'avère tout de même assez correct pour atténuer les basses qui constituent la principale source de nuisances dans un environnement de joueur, une fois le casque bien positionné sur les oreilles.

Pour pousser plus loin et tester son efficacité en extérieur, direction les transports en commun parisiens avec comme mètre étalon, un tronçon de RER A entre les stations Nation et Gare de Lyon excessivement bruyant, et la ligne 14 du métro, notamment l'arrivée et le départ assourdissants des rames à la station Olympiades. Sans effacer complètement ces nuisances, l'ANC les gomme assez pour qu'on ne soit plus gêné par le bruit et qu'on puisse entendre les participants au dernier Factorcast, ce qui n'est pas le cas avec un casque standard, même avec une relative isolation passive. Un bon point pour le constructeur !

Pour le mode transparence par contre, on repassera. Cette option tenant plus du gadget qu'autre chose ne s'est jamais révélée efficace lors de mes tests. On se heurte tout de même aux limites de cette solution ANC maison au passage devant un chantier avec des marteaux-piqueurs encore bien trop présents. Le casque n'est de toute façon pas forcément taillé pour la mobilité, la faute à son poids qui a tendance à faire bouger et frotter la structure sur les oreilles lors de mouvements liés à la marche et qui nuit à chaque pas à l'isolation phonique.
Le travail d'équilibriste de Razer paye, en partie. La nouvelle itération du BlackShark Pro offre sans conteste une signature audio digne du haut du panier des casques gaming sans fil : sérieuse sans être flatteuse, couplée à une réduction de bruit qui répond au besoin initial et qui peut même se révéler efficace en mobilité, dans une certaine mesure. Les matériaux proposés (notamment les mousses à mémoire de forme) offrent en outre un confort notable. Par contre, on en attendait beaucoup, mais on ne peut en dire autant de son microphone qui ne fait pas aussi bien que son aîné, même après avoir été patché. Passer par la case égaliseur de Synapse devient donc indispensable pour s'en rapprocher.

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