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Un Rédacteur Factornews vous demande :

ACTU

TERAbougri, rentre chez toi

Raton-Laveur par Raton-Laveur,  email  @Raton_Laveur
 
Savez-vous pourquoi Ragnarok Online, un MMORPG mentionné sur le présent site depuis l'Anno Domini 2003, dispose toujours de serveurs officiels ? Parce qu'il s'agit d'une version numérisée de la cocaïne, où encore de nos jours, les gens qui y touchent sortent leur carte bancaire dans un taux bien plus élevé que les 1 à 5% habituellement observés sur les jeux prétendument "free to play". Chaque éditeur qui s'est occupé de ce jeu a disparu pour des raisons qui n'avaient rien à voir avec le jeu lui-même (il fut même édité chez nous par Atari, ex-Infogrames, c'est dire), et un autre gestionnaire se pointe systématiquement pour reprendre le flambeau. Quel que soit le business model du nouveau gérant, promenez-vous dans Prontera, observez la quantité absurde d'objets accessibles uniquement par paiement arborés par les joueurs, et réalisez que Walter White de Breaking Bad aurait pu y financer sa chimio.

D'ailleurs, interro surprise : savez-vous combien coûte un seul mois d'abonnement à Anarchy Online, le MMO de Funcom en ligne depuis le début de ce millénaire ? La réponse en capture d'écran dans l'article.

Tout cela pour rappeler une réalité simple du monde merveilleux des free to play : leur existence dépend de quelques joueurs, surnommés "baleines" par les développeurs, car à l'instar des cétacés, ils sont rares mais en attraper un seul suffit à vivre confortablement pour un bon moment. Un modèle financier prédatoire reposant sur les comportements addictifs de gens qui vont potentiellement se mettre dans des situations précaires ; les considérations éthiques sont explorées dans ce vieil article toujours d'actualité.

La dernière fois que j'ai parlé de Meridian 59, le reste de la rédaction a mis fin à la conversation en fermant ICQ.

Corollaire, mais le sujet de tout ce prêchi-prêcha : quand vous éditez un MMO, vous n'avez aucune raison interne de tirer la prise. Problème technique ? Le premier Guild Wars tourne encore via une instance Amazon Web Services. Problème de ressources humaines ? Quand il s'est agi de faire des économies, les Game Masters de World of Warcraft ont été les premiers à dégager. Tous les jeux en ligne ferment parce qu'on leur retire une licence, on a surestimé leur budget ou le patron s'est pris pour le Messie. L'image en tête de cet article est un cliché de quelques boites sur une étagère que je dois fermer à double tour quand un membre du sexe opposé frappe à la porte.

Tera, également connu comme Tera Online ou Tera Rising, fut initié comme Lineage III, avant que les développeurs de Bluehole Studio ne quittent NCSoft et se prennent un procès aux fesses. Sorti en 2012 sous Unreal Engine 3, connu pour ses BAMs ("Big Ass Monsters", des mobs qui faisaient dix fois la taille de votre personnage) et ses choix vestimentaires qui vous valaient une visite de la Brigade des Moeurs, édité chez nous par Frogster qui fut croqué par Gameforge, Tera va fermer ses portes le 30 juin prochain.

Vous avez déjà lu le coup de gueule de CBL contre les NFTs, donc je vais gagner un peu de temps. En février dernier, Krafton, la boite qui possède Bluehole Studio, a investi dans deux boites qui pondent des NFTs. Dans le communiqué afférent, il est précisé que Bluehole allait collaborer avec ces deux suppôts pour faire des MMORPG puis "créer et vendre des avatars en NFTs".

Voilà, il n'y a pas de chute. Un jeu qui tourne depuis dix ans est fermé en l'espace de quelques mois pour faire place à la blockchain. Je ne sais pas s'il vous manque encore des pièces d'armure pour compléter votre ensemble dans Priston Tale, mais à votre place, je ne trainerais pas.
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