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No Man's Land

Sidoine par Sidoine,  email  @sidoinedw
Préparez-vous à scalper du visage-pâle, mes frères, les cow-boys à la gâchette facile ont construit une petite ville avec un saloon où l'on sert de l'eau de feu et ils veulent faire franchir la plaine à leur cheval de fer. Historiquement, tout cela c'est très mal terminé mais vous allez pouvoir revivre cette époque dans No Man's Land, le jeu de stratégie en temps réel des allemands de Related Designs.

Indien vaut mieux que deux tu l'auras


No Man's Land est un jeu de stratégie en temps réel se déroulant en Amérique du nord, depuis l'arrivée des premiers colons jusqu'aux guerres indiennes, en passant par l'indépendance. On peut donc jouer toutes les factions de cette période de l'histoire : les indiens des plaines, les indiens des forêts, les Espagnols, les Anglais, les rebelles et les colons (autrement dit, les cow-boys). Ceci dit, on ne sort pas du genre : on doit récolter des ressources, construire une base et plein d'unités - navales ou terrestres - et aller attaquer l'adversaire.

Il y a quand même quelques règles qui, au-delà des graphismes, tirent parti du thème du jeu. Par exemple les indiens peuvent traverser des forêts qui seront une barrière pour les soldats européens. Les indiens des plaines peuvent démonter leurs tipis et les transporter sur des travois, les indiens des forêts peuvent nager dans l'eau. Les chevaux sont indépendants des unités : on peut les monter et en descendre, et si on tue le cavalier on peut voler sa monture. D'ailleurs sur certaines cartes, des chevaux sauvages attendent d'être capturés. Enfin, il y a le mode de jeu "train" dont je parlerai plus loin.



Trois francs six sioux


Dans les limites du genre, No Man's Land a certaines particularités. Premièrement, le jeu est très rapide : les unités sont vite construites et les ressources vite épuisées (sauf le bois - même la nourriture s'épuise, ce qui oblige rapidement à vendre son bois dans des bâtiments spéciaux qu'on construit). On n'aura donc pas de parties qui s'éternisent. Le problème c'est qu'on n'a pas le droit de prendre son temps et pour peu qu'on ne connaisse pas bien les choix à prendre, on se fait rapidement laminer. Battre l'ordinateur relève alors de la gageure. Deuxièmement, on peut avoir un exemplaire de chaque unité d'élite, lesquelles sont très puissantes et sont un peu l'équivalent des héros de Warcraft III. Elles peuvent lancer des sorts (oui, le jeu n'est pas très réaliste) aux effets divers. Pour compenser leur force, ces unités peuvent être tuées facilement par des tueurs à gage contre un peu d'or. Ce qui est un peu agaçant, d'ailleurs. Troisièmement, plus original, il est possible de créer des contre-améliorations temporaires, qui sont des malus pour l'adversaire. Par exemple en recherchant l'avidité, les adversaires récoltent l'or plus lentement. Quatrièmement, les unités ont des points d'expérience. Malheureusement vu comme le jeu est rapide, c'est difficile d'en tenir compte.

Le jeu solo s'articule autour des trois campagnes introduites par des cinématiques de qualité médiocre. Le reste de l'histoire est raconté à l'aide de spectacles de marionnettes utilisant le moteur du jeu et qui sont elles aussi de piètre qualité, d'autant plus que les voix des personnages ne sont pas toujours très "raccord" : au court d'un dialogue il arrive souvent que le ton varie subitement, faisant penser que les acteurs l'ont enregistré ligne par ligne. Ceci dit, les trois histoires sont relativement bien menées, avec des alternances entre des parties normales, avec construction de bâtiments, etc., et des parties où l'on dirige une petite troupe. Par exemple la deuxième campagne suit l'histoire d'un indien qui décide de fuir les anglais avec sa tribu, contre l'avis de son frère. On doit donc d'abord se balader sur la carte pour rassembler les survivants. Puis dans un deuxième scénario, on construit une base dans les montagnes avant d'aller scalper quelques Anglais. On décide alors d'être intronisé chef au cours d'une espèce de ballade dans la forêt magique où l'on doit affronter des monstres mais on est trahi par son frère (comme c'est inattendu). Et ainsi de suite. A mon goût c'est moins passionnant que Warcraft III et à peine mieux que les campagnes de Age of Empire et compagnie, que je n'avais jamais eu l'envie de terminer.

A part ces campagnes, on peut jouer sur des cartes prédéfinies (il n'y a pas d'éditeur) ou des cartes aléatoires. On trouve tous les modes habituels (capture du drapeau, etc.) plus deux modes plutôt amusants où il faut construire une ligne de chemin de fer et qui s'apparentent à des courses contre la montre.



Y'a des papooses à poux et...


Le jeu est très joli (mis à part les cinématiques, donc). Au début les unités ne me plaisaient pas trop parce qu'elles semblaient glisser sur le sol mais globalement c'est d'un très bon niveau. Les paysages manquent quand même un peu de variété et, comme souvent, l'impression de relief n'est pas très bien rendue (disons qu'elle se réduit à des variations de hauteur du terrain, il n'y a pas des falaises, des éboulis ou des fossés qui pourtant pourraient être exploités stratégiquement). Quelques petites jolies trouvailles graphiques sont appréciables, comme par exemple la destruction des bâtiments qui deviennent progressivement noirs quand ils sont en très mauvais état. Le seul problème c'est que ça demande une bonne carte graphique. Sur mon ordinateur, il est vrai pas tout récent, cela ralentit sérieusement quand des dizaines d'unités sont à l'écran ou quand j'élargis le champ de vision.



Apache ou ça casse


Les points positifs du jeu, c'est l'ambiance, surtout pour les cow-boys et les Indiens. Imaginez les troupeaux de chevaux sauvages, les forêts épaisses où se dissimulent les Indiens, les cow-boys qui sortent du saloon la carabine à la main, les forts avec les tuniques bleues, etc. Ah oui, je n'ai pas parlé des forts, ils sont gérés de manière originale dans ce jeu : on construit un rectangle de remparts le long desquels on peut placer des tours et des

portes. Ils peuvent être conquis en détruisant tous les bâtiments qu'ils renferment.

Pourtant le thème n'est pas parfaitement exploité, ils se sont arrêtés en chemin. On aurait pu imaginer mille petites choses qui auraient donné une touche particulière au jeu. Par exemple des troupeaux de bisons auraient pu traverser les plaines et fournir de la nourriture. Ou encore, la guérilla dans les forêts n'est pas suffisamment bien rendue, les indiens ne peuvent pas se dissimuler correctement ou grimper dans les arbres. Et ainsi de suite. Dommage.

Le problème c'est surtout que le jeu a un gros défaut dans la gestion des groupes de soldats. Ils ont beaucoup de mal à tenir leurs formations : le moindre obstacle met la pagaille, certains restant bloqués en arrière. Du coup, notre armée arrive généralement en file indienne (bon, d'accord, pour les indiens c'est fait exprès) et se fait proprement dégommer. En plus les formations ne sont pas gérées intelligemment et on est par exemple obligé de mettre soit-même les unités de corps à corps à l'avant. De toute façon un groupe d'unité fait au maximum 32 unités alors qu'au total on peut en avoir une centaine. Peu pratique si on se souvient que le jeu est très rapide et interdit de prendre son temps.

Un joli jeu qui exploite bien son thème mais insuffisamment pour prétendre à l'originalité. Si la rapidité ne vous rebute pas et si vous cherchez un bon jeu de stratégie en temps réel, il fera très bien l'affaire. Son seul vrai défaut est la piètre gestion des formations.

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