TEST
Honeycomb Alpha Lite : la folie Yoke
Support : PC
Vous les voyez apparaître de plus en plus fixés aux bureaux de quinquas fanas de Flight Simulator, remplaçant lentement nos traditionnels joysticks. Ils sont là, tapis dans nos garçonnières, et les constructeurs généralistes s’y sont mis aussi : ce sont les yokes. Ces répliques des volants d'avion présents dans certains modèles réels sont dédiés à la simulation civile et ont un ressenti tout à fait différent de celui des joysticks. Enquête sur ce phénomène via le test de l’Alpha Lite du constructeur américain Honeycomb.
Petit préambule pour celles et ceux qui ne voient pas de quoi je parle. Un yoke est composé d’un volant en forme de Y fixé sur une tige et proposant deux axes. L’axe rotatif permet de contrôler l'inclinaison du coucou, l’axe avant-arrière permet d’en contrôler son assiette en poussant ou tirant le volant. En pratique, si vous voulez virer à droite en augmentant l’altitude, vous inclinez le volant vers la droite tout en le tirant vers vous. Si vous voulez descendre en virant à gauche, vous tournez à gauche tout en le poussant devant vous.
Honeycomb s’est donc spécialisé dans les périphériques pour l’aviation civile et tout particulièrement les yokes. En plus de cette gouverne de direction, la marque propose l’ensemble des accessoires pour aller faire le gugusse dans les airs au-dessus de son patelin dans Flight Simulator 2024 : quadrant des gaz et pédales de gouvernail. Le modèle de yoke nous concernant ici est celui d’entrée de gamme se trouvant au tarif de 199,99 € sorti en août 2025. La version standard se trouve quant à elle à une centaine d’euros de plus. À savoir que les suspects usuels du périphérique, à savoir Logitech et Thrustmaster, en proposent aussi leur version.
Alors même que mes connaissances en périphériques pour la simu civile étaient somme toute limitées, je connaissais la réputation de Honeycomb concernant la qualité de construction. Cela se ressent dès le déballage, avec un packaging assez classieux. Le produit en lui-même impressionne avec des plastiques doux au toucher, beaucoup de métal et un poids conséquent. J’apprécie personnellement quand les constructeurs font attention à ce genre de détail. 200 €, ce n’est pas une petite somme et je n’ai pas spécialement envie d’avoir une merdouille en plastique trônant sur mon bureau en permanence.
Le produit est relativement simple : le volant sur lequel se trouvent quelques boutons, le corps du yoke, un câble USB-C / USB-A pour le brancher au PC, un câble pour brancher le volant au reste ainsi qu’un système de fixation assez particulier pour le fixer au bureau. En gros, il possède deux serres-joints maintenant une plaque en métal sur laquelle se dresse un bitonio de quelques centimètres. Il suffit alors de clipser le yoke dessus puis de serrer en utilisant les molettes à l’arrière du périphérique. J’ai d’abord cru que le but de ce système était d’offrir la possibilité de retirer le yoke de notre bureau histoire de ne pas l’avoir en permanence dans le chemin. En pratique, le bitonio prend beaucoup de place et cela sert plutôt à offrir de la modularité à son installation en nous permettant d'intervertir les différents périphériques de la marque.

Un fois installé et branché (pas besoin d’alimentation dédiée), le yoke est immédiatement reconnu par Flight Simulator 2020. La version 2024 demande de configurer vous-même les commandes et Honeycomb propose un PDF pour vous guider. Chaque branche du volant propose quelques boutons : un petit stick pour bouger la caméra, des commandes pour le trimming et une demi-douzaine de boutons. Ces derniers ne sont pas très satisfaisants avec un toucher un peu mollasson et un peu de jeu. Il n’y a donc pas pléthore de commandes assignables dessus et il vous faudra forcément garder le clavier à proximité. La version standard possède sur sa façade rétro-éclairée des boutons en plus. Ici, sur la version Lite, point de loupiote, point de bouton. Il faut bien justifier l’écart de prix.

Il est maintenant pour moi temps de vous faire un bisou et de m’envoler. Je sélectionne ce bon vieux Cessna 172 et m’apprête à décoller de l’aérodrome de Chavenay-Villepreux. Premier problème : il n’y a aucun moyen en l’état de contrôler les gaz ; il faut donc un autre périphérique ou utiliser les touches du clavier. Deuxième problème : il n’est pas non plus possible de contrôler le gouvernail. Ces commandes ne sont pas essentielles en vol mais il est plus compliqué de s’en passer lors des décollages et atterrissages. Une fois dans les cieux des Yvelines, je peux utiliser le stick pour regarder passer en bas le magasin IKEA de Plaisir en direction de l'aérodrome de Saint-Cyr l’École et je réalise alors tout l'intérêt de ce bazar : c’est ultra confortable.

La différence avec le HOTAS se ressent immédiatement. La position de jeu est bien plus agréable, la course des axes bien plus longue et douce, avec pour résultat un pilotage à la fois précis et pépère. Impossible de piloter un F/A-18 avec mais je comprends que les aficionados de vols transatlantiques de huit heures préfèrent avoir les pognes bien installées sur un guidon au plastique velouté que de serrer un stick rapidement moite. Cette douceur résulte de l’utilisation d’un gros élastique par Honeycomb pour recentrer les axes et non de ressorts. Pas de retour de force, il suffit de jeter un œil à l'intérieur du yoke pour s’apercevoir de la simplicité de la conception, ce qui permet aussi de se dire qu’une réparation maison est tout à fait envisageable.
À savoir que Honeycomb a présenté de nouveaux produits ces dernières semaines, dont un joystick. Il y aura donc de quoi faire si vous voulez rester dans cet écosystème.
Est-ce que je recommande le Honeycomb Alpha Lite ? Eh bien, je ne sais pas vraiment. Pour un débutant en simulation aérienne, j’aurais tendance à plutôt conseiller un joystick d’entrée de gamme, à l’instar du VKB Gladiator ou de l’Ursa Minor de chez Winwing. Pour un prix équivalent, vous aurez beaucoup plus de boutons ainsi que les commandes de gaz et de gouvernail. De plus, ils sont beaucoup moins encombrants. Vous pourrez aussi explorer les différents types de simulations, civiles ou militaires. Si vous êtes sûr de votre coup ou que vous souhaitez abandonner le joystick au profit d’un yoke, j’aurais tendance à conseiller le modèle supérieur, pas tellement plus cher mais plus fourni en boutons. En tout cas, il est inattaquable sur sa qualité et son ressenti, surtout à ce prix.