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Henry Halfhead : Henry, littéralement à moitié dans mon lit

Xavor2Charme par Xavor2Charme,  email
Développeur / Editeur : Lululu Entertainment popagenda
Supports : PC / Switch / PS5
Henry Halfhead s’était déjà laissé approcher lors de la Gamescom 2024 où j’avais pu jouer au début du jeu en compagnie du développeur principal de chez Lululu Entertainment. N’y allons pas par quatre chemins, ce gentil monsieur suisse avait réussi à me séduire avec son titre, sa plastique colorée et ses mécaniques rigolotes (je parle du jeu). Il me tardait donc de découvrir la suite dans la version finale sortie le 16 septembre dernier sur PS5, Switch et PC et il s’avère que je n’ai pas été déçu.
Henry Halfhead raconte une histoire relativement simple : nous suivons la vie de Henry, être humain sans bras ni jambe, une tête coupée en deux juste en dessous du nez, glissant au sol. Point de gore, ni de traînées de sang laissées derrière nous car le jeu arbore une magnifique direction artistique toute en couleurs le rapprochant inévitablement des jeux de Keita Takahashi. Il y a même une entêtante musique chantée dans le menu principal ! Les décors sont composés uniquement d'objets traînant un peu partout, structurant l'espace et permettant de savoir dans quel type de pièce nous nous trouvons. Voyez cela comme un Dogville pour enfants tournant parfaitement, même sur Steam Deck.



La narration guide la progression du jeu, une voix-off servant de fil rouge nous racontant la jeunesse du protagoniste, sa vie d’adulte jusqu’au crépuscule de sa vie. Le propos est simple mais efficace : Henry Halfhead est un enfant joueur et curieux que l’école et le travail vont se charger de domestiquer. Néanmoins, il échappe à une destinée de simulateur de promenade grâce un twist tout bête : Henry peut posséder les objets et les plantes.



Rappelez-vous que l’on joue un personnage sans bras, ni main, ni rien : pour pallier son manque de préhension, Henry peut “hanter” tous les objets alentour pour les manipuler à sa guise. Pour faire des tartines grillées, il doit donc se transformer en couteau pour couper la miche, posséder la tranche pour l'insérer dans le toaster puis hanter ce dernier pour griller le pain. Concrètement, la narration nous suggère des objectifs de la vie quotidienne (ériger une tour avec des cubes, faire un exercice de maths, travailler, etc.) et une fois ceux-ci remplis, l'histoire continue. Le jeu est donc une succession de petits puzzles dans de petites zones ouvertes remplies de petites surprises. Le nombre d'interactions est assez dingue et certaines ouvrent la porte à de nouveaux objectifs.



Là où cela marche particulièrement bien, c’est que le fait de manipuler ainsi les objets amène obligatoirement à laisser un bazar pas possible derrière soi. L’absence de décors en dehors des items possédables renforce cette impression de chaos, car une pièce autrefois reconnaissable l’est nettement moins après que nous l’avons mise à sac. À moins d’être le roi des maniaques, vous n’allez pas ranger les objets une fois utilisés. Le début du jeu (et donc de la vie de Henry) est assez éloquent car il enchaîne les interactions pour ne laisser derrière lui qu’un champ de bidules en bordel. Le truc, c’est que plus le protagoniste grandit et plus l’école puis son travail de trieur de courrier le restreignent dans ses envies, nous frustrant volontairement pour mieux nous donner envie de foutre le dawa une fois le personnage libéré des injonctions de ses congénères.

J’ai donc trouvé cette petite expérience très réjouissante ! Le jeu arrive à joindre son fond et sa forme de manière particulièrement élégante tout en laissant malgré tout pas mal de liberté au joueur. La simplicité a du bon et se concentrer sur son sujet sans s’éparpiller permet au jeu vidéo d'exploiter ses capacités uniques. Il est assez logique de le comparer à l’ampoulé to a T qui parle trop sans maîtriser ses fondamentaux de gameplay et ce Henry Halfhead de deux heures arrive à lui faire la leçon en maintenant son équilibre avec brio. Malheureusement, il me sera difficile de le conseiller aux enfants, le titre n’étant pour l’instant pas disponible en français.
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