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Emballez Chuchel aux fans

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
Développeur / Editeur : Amanita Design
Supports : PC / Mac
Vous vous souvenez la dernière fois qu'un jeu vous a fait franchement rire ? Mettons de côté les navets qu'on chicane pour l'indigence de leur scénario, peu de titres choisissent aujourd'hui de tabler sur l'humour. C'est pourtant bien ce que cherche à faire Amanita Design avec son dernier bébé. Alors, chaud le Tchèque ?
Chaque fois qu'un jeu sort un peu des clous, on nous ressert invariablement l'image éculée du développeur qui se shoote pour trouver des idées. En général, c'est une simple excuse histoire de ne pas faire l'effort de comprendre la démarche du studio. Seulement voilà, dans le cas d'Amanita Design la question ne semble pas tout à fait tirée par les cheveux : le développeur tchèque semble crier haut et fort son amour pour les champignons psychotropes, au point d'en faire son logo ou de proposer régulièrement des trips acidulés aux personnages de ses jeux. Forcément, ça donne des univers méchamment barrés qui allient humour, énigmes et situations absurdes dans des point'n click toujours originaux. De Machinarium à Botanicula en passant par les Samorost, la recette a eu le temps de doucement évoluer, le changement dans la continuité en somme. Avec Chuchel c'est une nouvelle étape de franchie puisque le studio laisse tomber le cadre scénaristique classique pour lorgner sans vergogne du côté du sketch humoristique.

Chuchel habite au chaud

Les choses commençaient pourtant de manière presque classique : la scène d'intro nous pose un intérieur vaguement chaleureux où il est question de réveiller un dormeur sacrément poilu. Mais dès cette mise en bouche, Chuchel tranche radicalement avec les précédentes productions du studio : là où Samarost 3 par exemple jouait le jeu de nous balancer des décors plus somptueux et détaillés les uns que les autres, Chuchel choisit au contraire le minimalisme. Ici les arrière-plans restent blancs et seuls sont affichés à l'écran les éléments avec lesquels il est possible d'interagir. Vous vous dites que du coup Chuchel ne fait pas de chichi et qu'il veut aller droit au but en se concentrant sur les énigmes ? Sachez que c'est tout le contraire.



En réalité, Chuchel n'a pas du tout la prétention de vous casser la tête avec des énigmes bien chiantes. D'ailleurs, si vous chipotez un peu trop longtemps sur un tableau, le jeu ne tardera pas à vous lâcher un indice accessible. Non, le véritable but d'Amanita Design c'est de vous faire essayer toutes les interactions, tous les cheminements possibles et de proposer les situations les plus loufoques et les plus chelous pour vous faire rire. Ne cherchez pas midi à quatorze heure, le seul objectif du personnage que vous dirigez est de récupérer une précieuse cerise qu'il se dispute avec un animal plutôt chafouin. Chaque tableau est indépendant des autres et la quête de ce cher fruit rouge se résume finalement à une succession de saynètes truffées de gags.

Les Chuchel à la niche

Et ça marche : on sourit, on ricane, on pouffe comme un débile devant son écran, bref le charme opère. Il faut dire qu'Amanita Design a mis un peu de tout dans son chaudron : on y trouve des blagues potaches, un poil de plaisir sadique, des situations farfelues et des références à des jeux que vous avez forcément déjà croisés sur votre chemin de joueur. Fidèle à son habitude, le studio a une nouvelle fois fait appel à DVA pour enchanter les vociférations de ses petits personnages criards. Le résultat est à mille lieues de ressembler à une chorale poussant gentiment la chansonnette, la bande-son tape plutôt dans le joyeux bordel, un peu comme si une fanfare chamarrée et imbibée de vodka s'était chargée de l'accompagnement musical.



Vous vous dites qu'il y a forcément anguille sous roche, qu'il reste un défaut à évoquer pour noircir le tableau ? En effet, on aurait aimé vous dire « Ya du Chuchel à volonté, viens donc faire un tour devant mon PC », mais pas de bol, le tout est un peu short. Comptez environ deux heures pour toucher à la fin. On ne va pas se le cacher, c'est court, mais ce n'est pas une raison pour autant de se fâcher. En effet, la structure même du jeu est construite autour de l'enchaînement de ces petites séquences rigolotes, le rythme est plus proche d'une compilation de courts métrages ou de sketchs humoristiques que d'une grande et longue histoire qui prendrait le temps de bichonner le joueur. C'est certainement à ce prix là que le jeu parvient à déclencher le rire et à faire en sorte de ne pas nous faire décrocher. Chuchel y va cash, et on aimerait retrouver ce genre de parti pris chez d'autres productions.

Pas la peine de mâcher ses mots, Chuchel c'est vachement chouette. Amanita Design s'affranchit des schémas narratifs traditionnels en proposant un machin hybride à la fois drôle et percutant. Le tout n'est pas bien long, mais ce n'est pas un achat qui vous laissera fauché puisqu'il suffit de lâcher 10$ (environ 8€) sur le site officiel pour le chopper.
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