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Dreamfall

ClémentXVII par ClémentXVII,  email  @ClementXVII
En 1999, Funcom sortait un jeu d’aventure hors du commun, et portant bien son nom : The Longest Journey. Alors que beaucoup de jeux d’aventures de l’époque se terminaient en une dizaine d’heures, The Longest Journey mettait la barre beaucoup plus haut, grâce à ses nombreuses énigmes et ses dialogues parfois longuets.
Sept ans plus tard, Funcom revient avec Dreamfall, une histoire se déroulant dix ans après les événements relatés dans The Longest Journey. Fini le point’n click, finis les décors en 2D avec des personnages en 3D, pour Dreamfall, nous avons droit à une superproduction tout en 3D, avec shaders et effets graphiques avancés en prime. On nous a promis un jeu encore plus grand que son prédécesseur, une 3D donnant la possibilité de résoudre des énigmes de différentes façons… qu’en est-il vraiment ?

La chute du rêve


Dreamfall se déroule dans le même univers que The Longest Journey, mais dix ans plus tard. L’équilibre entre les deux mondes jumeaux (Stark et Arkadia) ayant été rétabli, on se demande ce qui pouvait encore leur arriver... Pourtant, les deux mondes ont bien changé depuis notre dernière visite… Sur Stark – un monde similaire au nôtre, dans lequel la technologie règne en maître – le Réseau connaît un immense succès, car il permet de connecter tout et tout le monde, et ce à travers n'importe quel appareil électronique (GSM, Télé,...). Une société, WATIcorp, vogue sur la vague de ce succès, en proposant des Watilla, sorte d’ours en peluche électroniques qui peuvent non seulement discuter avec leurs propriétaires, mais aussi fonctionner comme messagerie vocale interactive, et proposer divers services grâce à la connectivité au réseau (aussi bizarre que cela puisse paraître, ils ont la même couleur que BonziBuddy, le fameux singe de Gator, spécialistes ès spywares appliqués). Arkadia, en revanche, voit une révolution gronder du côté de Marcuria, la ville qu’April visita lors du premier épisode. Les Azadi (un peuple terriblement obtus par la religion) s’y sont installés, et séquestrent le peuple en éliminant tout ce qui à trait à la magie. Les créatures magiques sont reléguées à un ghetto dans la ville, et le temple de Marcuria a été rasé pour faire place à une immense tour blanche.


L’histoire débute avec Zoé, une adolescente de Stark, qui est en train de remettre toute sa vie en question. Plus rien ne l’intéresse : ni ses études, ni d’aller voir des potes, et tout ce qui se passe autour d’elle semble terriblement fade. C’est lors d’une de ses après-midi-zapping que son écran s’assombrit tout à coup, comme s’il y avait des interférences, et qu’une petite fille dans un décor hivernal l’appelle en lui disant « Trouve-la, sauve-la, sauve April Ryan ». Croyant au départ être victime d’une hallucination, elle n’y prêtera guère attention ce jour-là. Et puis d’abord, il faut qu’elle aille retrouver son ex petit ami, qui aurait (encore) des problèmes avec les autorités, et travaille sur un dossier ultra secret… ce qui lui vaudra un jour de disparaître complètement du Réseau sans laisser de traces.
Alors qu’elle part à la recherche de Rezza, Zoé est confrontée de plus en plus avec les interférences, et même le Réseau semble en souffrir : les connections se font intermittentes, les appareils électriques refusent de fonctionner pendant quelques minutes,… et personne ne semble savoir d’où cela vient.


Sur Arkadia, en revanche, Dreamfall nous permet d’incarner deux autres personnages. D’un côté, nous serons confrontés à une April Ryan désabusée, menant une révolution contre les Azadi afin de sauver la Magie contre les fanatiques religieux. Si cette dernière a grandi depuis la dernière fois, ses réflexions sont devenues plus adultes, plus sombres. De l’autre, nous incarnons Kian, un Apôtre Azadi envoyé à Marcuria pour assassiner le Scorpion, chef des rebelles. Fraîchement sorti de l’entraînement spécial réservé aux Apôtres, Kian est quelqu’un qui croit que sa Foi le sauvera, et sauvera le monde. Fondamentalement convaincu qu’il ne faut pas questionner les ordres, son arrivée à Marcuria et sa rencontre avec le peuple magique risque d’ébranler sa foi…



Du rêve à la réalité


Eh oui, il est difficile de résumer en quelque mots la trame principale de Dreamfall. Principalement parce que ces trois histoires sont liées, mais aussi parce que, tout comme dans The Longest Journey, le scénario tient un rôle très important dans ce jeu d’aventures… enfin, dans cette histoire. « Comment ? » entends-je déjà crier dans le fond : « Dreamfall n’est pas un jeu d’aventures ? ». Oui et non. Enfin, c’est difficile à dire. Si pour vous, un jeu d’aventures c’est avant tout un scénario tout en profondeur, alors oui, Dreamfall est un superbe jeu d’aventures. Si vous recherchez surtout des énigmes, des casse-têtes vicieux, alors Dreamfall risque de vous laisser sur votre faim. En effet, la plupart des énigmes de Dreamfall sont très accessibles, et on ne reste jamais bloqué plus d’une ou deux minutes. Trop souvent, les requêtes sont formulées de façon tellement claire qu’il serait difficile de ne pas savoir ce qu’il faut faire. Soyons clair, les énigmes ne sont vraiment pas le point fort du jeu, bien que Ragnar Tornquist avait promis que l'introduction de la troisième dimension dans Dreamfall donnerait une plus grande liberté d’action, et permetterait plusieurs solutions à une même énigme. Ah oui, il y a bien certaines phases d’infiltration, qui changent des énigmes traditionnelles des jeux d’aventure d’antan mais qui sont devenues tellement indispensables dans les jeux d’aventure 3D… malheureusement, ces phases sont à l’image des énigmes, orientées grand public. Même les phases de combat brisent le rythme car elles sont imprécises. Bien qu’il y ait moyen de bloquer les attaques des adversaires, on se retrouvera plus souvent à frapper le plus possible pour espérer atteindre l’ennemi. Messieurs les développeurs de jeux d’aventure qui voulez absolument mettre de la 3D et des phases originales différentes dans le jeu, essayez au moins de rendre ces phases jouables/intéressantes ! On ne demande pas du Splinter Cell, ou du Soulcalibur, mais au moins quelque chose de bien intégré !


Porté par l’aspect narration, ce jeu reste très linéaire, et on passera plus de temps en conversations qu’à la collecte d’objets. Enfin, sauf s’il faut voyager d’un côté à l’autre de la ville, et qu’il y a beaucoup de zones de chargement. Car de ce côté-là, on est plutôt servi, et Dreamfall souffre du syndrôme Half-Life 2 : chaque zone dans laquelle on évolue est relativement petite, et les temps de chargement entre deux zones sont de l’ordre de 5 secondes, parfois plus. Ce n’est peut-être qu’un détail, mais quand on doit traverser une ville à la recherche d’un objet, puis retourner à son point de départ, c’est le genre de trucs qui casse le rythme.


Graphiquement, Dreamfall s’en sort très bien pour les décors, qui donnent une véritable impression de profondeur. On passe de la ville ensoleillée de Casablanca à Marcuria enneigée, dans des grottes souterraines qu’une certaine Miss Croft ne refuserait pas de visiter, sauf qu’elles manquent de pièges, de lianes et de monstres. Le système de zones empêche d’avoir énormément de zones d’extérieur, et on se retrouvera souvent en ville ou dans des bâtiments. Les animations des personnages sont correctes, même si on aurait préféré des mouvements plus fluides. L’ambiance musicale est tout à fait appropriée au jeu. Il n’est pas question ici d’avoir quelques thèmes musicaux qui se répètent ad vitam eternam, mais plutôt des musiques d’ambiance, qui collent parfaitement aux différentes atmosphères. A ce sujet, signalons que la version collector contenait (en plus du carnet de croquis) un CD audio quatre titres de Magnet, dont les titres sont repris à plusieurs moments clés du jeu.



Le réveil m'atteint


Bien que doté d’une réalisation somptueuse tant au niveau graphique que sonore, Dreamfall est largement orienté grand public. Les énigmes trop simples, les phases d’infiltration et de combat font en sorte qu’il n’y a que le scénario qui accroche vraiment le joueur. Heureusement, ce dernier tient la route, et c’est grâce à lui qu’on réalise à deux heures du matin qu’il serait temps d’aller dormir pour être en forme au boulot le lendemain. Les différents thèmes abordés par le scénario (le fanatisme religieux, jusqu’où peut aller la technologie, comment accepter ce qui est différent…) nous font réfléchir, sans tomber dans un discours pseudo-moralisateur. Puis, arrive le moment où Dreamfall se termine. Tout à coup, au détour d’un chapitre, laissant encore énormément de zones d’ombre dans le scénario. Je peux difficilement les mentionner ici sans révéler des détails cruciaux de l’histoire, mais les deux derniers chapitres du jeu sont riches en coups de théâtre et en événements inexpliqués. Mais bon, il paraît que Dreamfall est en fait le premier épisode d’une histoire qui en compte deux, un peu comme le Seigneur des Anneaux mais sans le Retour du Roi. Tout sera expliqué à la fin.

Dreamfall aurait pu être excellent s’il avait été plus complexe. Le succès de son ainé était principalement dû à la qualité des énigmes, la durée de vie exemplaire, et le scénario en béton. Nous enlevons ici les deux premiers éléments (le jeu se termine en une quinzaine d’heures environ), pour le rendre accessible à tous et on obtient un jeu qui est certes bien, mais pas top.

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