PREVIEW
Grounded 2 : voyage en terre connue
Développeur / Editeur : Obsidian Entertainment Eidos Montreal
À sa sortie en 2020, Grounded apportait un vent de fraîcheur dans le genre du jeu de survie, qui en avait bien besoin. L’idée de génie d’Obsidian Entertainement, c’était de miser sur l’infiniment petit en nous faisant incarner des adolescents miniaturisés. À une échelle aussi réduite, un brin d’herbe devient un arbre et une fourmi un formidable adversaire. Grounded 2, cette fois développé conjointement avec Eidos Montréal, vient d'apparaître en early access (notamment sur le Game Pass) et se veut une évolution de cette même recette.
Les premières heures sur Grounded 2 ne dérouteront pas celui qui a fait ses armes sur l'épisode précédent. En effet, celles-ci ont tout l’air d’être, de prime abord, une version condensée et accélérée du premier opus. Très rapidement, on se retrouve à progresser dans un environnement gigantesque à notre échelle ridicule.Bien vite après l’introduction, on nous tutorialise les grands piliers du jeu : exploration, récolte, construction et combat. Et comme dans le premier, on va enchaîner des phases d’exploration pour ramasser des ressources, lesquelles ouvriront la voie à la construction d'installations, qui elles-mêmes nous permettront d’explorer plus loin, nous mettant alors face à des menaces inédites qui nous octroieront de nouvelles ressources… Bref, une boucle de gameplay somme toute très classique.
Chérie, j’ai (encore) rétréci les gosses
Dès l’introduction, on retrouve avec plaisir l’ambiance très 80’s de la licence et ses personnages hauts en couleur que l’on va pouvoir incarner, jusqu’à quatre joueurs par session. On vous conseille d’ailleurs de vous lancer dans l’action à au moins deux pour rendre la récolte moins laborieuse et surtout les combats plus gérables. En solo, chaque rencontre avec un insecte plus gros qu’une fourmi rouge (moustiques, cafards et autres araignées) se termine en bain de sang… humain.Si la carte du premier était un jardin de banlieue tout à fait charmant (vu de haut), la suite nous offre un changement d’échelle en faisant se dérouler le jeu dans un parc. Et si la volonté de parcourir ce monde est bien présente, on se prend à imaginer une autre itération, plus audacieuse, qui apporterait un bouleversement radical des biomes, tant la formule appelle à ça. Comme survivre dans une maison entière par exemple ou dans une vraie forêt.

Et d’entrée de jeu, si le saut technique n’est pas évident, la magie opère à nouveau, sans forcer. On admire la lumière du soleil qui va traverser les brins d’herbe ou son reflet dans une goutte de rosée. Le tout est servi par une direction artistique dans la lignée du premier qui fleure bon l’ambiance années 80 tous azimuts. Quel dommage qu’une fois de plus, cette qualité visuelle s’accompagne d’un framerate souffreteux et d’une pelletée de bugs en tous genres ! Rien d’alarmant étant donné que le jeu est en accès anticipé, mais vous voilà prévenus.
À défaut d’être novateur dans ces premières heures, Grounded 2 a au moins le mérite de lisser les aspérités de son aîné. Le meilleur exemple, c’est sans conteste l’Omni-Tool. En lieu et place des sempiternelles haches, pioches et pelles, on nous offre ici un outil qui servira à la récolte de toutes ces ressources (identiques au premier pour la majorité, autre occasion manquée…). Et c’est un vrai plaisir de ne pas avoir à gérer ces instruments-là pour se concentrer sur le reste. Dans la même logique, on peut toujours analyser des ressources pour en obtenir des points de science, une monnaie que l’on va dépenser pour améliorer son attirail et acquérir de nouveaux schémas de construction.
En voiture Simone !
Les combats, qui étaient très basiques dans le premier opus, bénéficient aussi de leur ravalement de façade. En plus de la parade déjà présente dans l’original, on peut désormais faire des contres, esquiver, etc. De plus, certains ensembles d’équipements que l'on fabrique nous donnent des bonus qui renforcent certains archétypes de gameplay (tank, ranger, guerrier, etc.). On reste donc sur une formule classique qui coche toutes les cases, mais qui le fait suffisamment bien pour un genre dont il n’est que l’une des nombreuses facettes.
Ce n’est que lorsqu’enfin on acquiert notre Buggy, une fourmi rouge qui nous sert de monture et de compagnon, que le jeu prend une nouvelle dimension. Son apport dans la suite est tellement prégnant que l’on comprend à ce moment-là que c’est toute l’expérience qui tourne autour de celui-ci. Très rapidement, notre insecte devient une extension de nous même et rend tout un éventail d’actions auparavant laborieuses beaucoup plus gérables. On se déplace plus promptement, on récolte les ressources de base à la vitesse de la lumière. Et dès lors, l’exploration embrasse aussi un autre tournant. On se permet d’aller plus loin et la taille de l’espace de jeu revêt tout son sens.
Si pour le moment, le nombre de montures n’est limité qu’à deux espèces et que beaucoup de zones du parc sont encore inaccessibles, on se prend à espérer qu’Obsidian et Eidos en ont encore beaucoup sous la pédale et se sont contentés pour l’instant de renforcer les fondamentaux.
Grounded 2 est une suite solide et presque trop « bon élève » de son prédécesseur, se reposant énormément sur son aîné. Il en lisse les aspérités, mais est en l’état trop timide dans ce qu’il déploie pour séduire instantanément le vétéran du premier, en dehors du plaisir de retrouver une formule qui fonctionne extrêmement bien. Avec la fraîcheur de l'original maintenant évaporée, Grounded 2 a encore beaucoup à prouver pour maintenir notre intérêt.