Le prochain jeu de Rockteady s'appellera bien Suicide Squad: Kill The Justice League. La confirmation officielle n'est pas venue d'un communiqué de presse mais d'une vidéo Youtube de Kim MacAskill, scénariste sur le jeu et ex-employée de Rocksteady. Tout a commencé avec une lettre envoyée aux dirigeants de Rocksteady en Novembre 2018 et signée par 10 employées sur les 16 femmes que comptait le studio à l'époque.

La lettre vient de refaire surface et accuse une partie du personnel d'harcèlement sexuel, d'avances inappropriées, d'insultes et d'attouchements. Dans la vidéo, Kim révèle qu'elle est l'auteur de la lettre ainsi que les conditions dans laquelle elle a été écrite. Elle explique qu'elle a été menacée de perdre son travail suite à cette lettre et d'être mise sur liste noire pour toute l'industrie. Elle explique que 99% des employés de Rocksteady sont des gens adorables mais que le 1% de salauds le font vraiment sentir avec la complicité des RH. Au final, Kim a perdu son boulot et la seule mesure prise par la RH a été un séminaire d'une heure.

Les choses ont fini par bouger il y a trois jours : Rocksteady a fini par admettre l'existence de la lettre et a commencé à prendre des mesures pour améliorer la situation car selon Kim, les comportements n'ont pas évolué. Elle a demandé de retirer son nom du jeu et n'appelle pas au boycott du jeu par respect pour les devs qui ont bossé dur dessus tout en expliquant que le studio ne mérite pas un jeu aussi bon.

Lire la suite sur le site : Suicide Squad Kill: Wonderwomen.

L'affaire Ubisoft aura permis aux victimes des "1% de salauds [ ] avec la complicité des RH" de Rocksteady, et d'autres j'espère par la suite, de se faire entendre. C'est trise pour Kim MacAskill. Cette toxicité dans le monde du travail, un vrai gachis humain...

Je sais que c'est l'été mais il faut qu'ils arrêtent avec les rediffs' là ! :o

Ce genre de news dans l'industrie du jeu vidéo s'accumulent, comment il est possible qu'aucune mesure sérieuse n'ait encore été prise ? Depuis le temps...
Déjà que je suis loin de penser qu'il faut se fier aveuglément à tout ce qui a été annoncé du côté d'Ubisoft.
Il me semble que ces situations ne sont le fruit que d'un jeu de pouvoir malsain, aussi bien de la part des responsables des studios, que de celle des RH.
Mais également grâce au silence d'un grand nombre d'employés. Parfaitement, d'employés... Et je pense particulièrement aux travailleurs masculins du jeu vidéo. Bravo les mecs... Au passage être un bonhomme c'est autre chose que passer son temps à regarder ailleurs, même pour conserver un boulot.
En fait, vu toutes ces affaires, les salaires, les horaires et les coups de pression... C'est incroyable que les développeurs occidentaux n'aient pas encore fait péter une grève générale. Limite, je me demande ce qu'ils attendent...

Au passage, j'arrête avec Gamekult, le soit-disant site de référence, commentaires fermés et pseudo-indignation sur ces sujets là.

Clairement c'est assez triste de constater tout ce bordel.

Après, pour bosser dans un incubateur, ou pas mal de boites sont dans le secteur, j'ai vu davantage d'ambiances saines que le contraire. Là on parle effectivement de grosses entités , mais même dans des petites , j'ai vu des branleurs macho, des "Jean Claude" comme on les nomme encore maintenant, qui se croient absolument tout permis à couvert d'un mood débridé, hipster, je suis le meilleur, j'ai été débauché de New York , on est tous frères et soeurs... "Ça va , j'ai fait un "chanus" à la nana de la com , c'est bon c'était une blague". Mais ça a l'air plus "pratique" de régler ça dans des petites structures.

Franch'ment je ne pensais pas que dans un milieu qui se veut quand même artistique, de création , on ait au final les mêmes gros porcs que dans les secteurs "conventionnels" dira-t'on. Bravo les gars.

C'est terrible mais les 1% de crapules on les retrouve partout dans la pub et dans le marketing, dans l'industrie, dans toutes les strates du divertissement (présentation, production, edition, etc.). Le plus terrible c'est pas nécessairement le silence de chacun (même si c'est très grave) c'est surtout le pouvoir qu'on donne à certains. Pouvoir blacklister quelqu'un qui agit pour le bien d'une entreprise c'est la pire des sanctions et malheureusement c'est assez commun... des fois il suffit d'un "c'est un/une casse couille" balancé en off pour que ta carrière n'avance plus ou au ralenti...

Je reposte le lien de Palido parce que ça explique vraiment bien comment tout ça se met en place :

https://twitter.com/briecode/status/1294575200865005569

MaloneXI a écrit :

Franch'ment je ne pensais pas que dans un milieu qui se veut quand même artistique, de création , on ait au final les mêmes gros porcs que dans les secteurs "conventionnels" dira-t'on. Bravo les gars.

Je sais que j'insiste beaucoup là dessus, mais la plus part des gars incriminés n'ont jamais reçu une éducation artistique ni n'ont suivi un cursus scolaire artistique et ça se sent quand tu joues à leur jeu d'ailleurs.

Alors justement, vu que tu en parles très souvent, je me permets de rebondir là dessus. Tu penses vraiment qu'un cursus artistique est la garantie pour ne pas adopter plus tard de comportements borderline? Perso, j'ai beaucoup de mal à y voir une corrélation. Je me souviens par exemple très bien avoir eu des profs pas très recommandables dans ma fac en arts. Ou alors avoir été sensibilisé à des artistes contemporains vraiment moralement limites, sans que ces comportements soient relevés par quiconque.

J'aimerai croire que ce n'est pas la même chose dans une grande école, et que mes souvenirs datent "d'une autre époque" (c'est le cas) mais j'ai un doute.
Des gens toxiques ou juste cons, on en trouve assez facilement partout, je ne vois pas de rapport avec le fait d'être autodidacte ou d'avoir fait une école d'art. Mais j'ai peut être aussi mal compris un truc.

Tu penses vraiment qu'un cursus artistique est la garantie pour ne pas adopter plus tard de comportements borderline?

Oh non tu as raison, y a des tas d'artistes pervers, je voulais juste ajuster un peu la perception des gens qui pensent que ce sont des artistes qui sont à la tête des métiers créatifs dans les jeux vidéos, car ça n'est pas le cas.

Par contre, entre un artiste contemporain côté qui vend ses daubes grâce à sa personnalité où son réseau financier de trader et les artistes qui vont faire des études dans des écoles pour faire de la bd, du jeux vidéo, du cinéma y a quand même un monde et ce sont ces derniers qui devraient être à des postes clefs de directeur artistique.
Ça n'empêchera pas que dans le lot il y a un bon potentiel de gens pervertis par le succès et l'absence de garde fou.

Ah oui là on est bien d'accord. Dans notre modèle sociétal de la win, être un parfait connard n'est pas un problème si tu as un bon réseau, ça va de pair avec la culture du fric. C'est lamentable qu'on en soit là mais j'ai bien peur que ça ne soit une réalité pour encore un paquet d'années.