En plus des licenciements, les développeurs font face à un nouveau fléau que les américains appellent "RTO". C'est mignon les acronymes. Ca passe mieux. Surtout quand l'acronyme en question est celui d'un euphémisme. Par exemple les américains ne parlent pas de licenciements mais de RIF pour "Reduction In Force". RTO signifie "Return To Office" pour expliquer que le télétravail, c'est fini.

Après quelques années de COVID pendant lesquelles le télétravail était obligatoire et pendant lesquelles les boites de tech se sont faites des couilles en or, ces dernières demandent à leurs employés de retourner travailler dans les bureaux. C'est le cas chez Apple, Google, Amazon, Disney, Starbucks, Twitter,... et dans le JV on trouve Activision Blizzard, Ubisoft et Rockstar Games vient de rejoindre le mouvement. C'est surtout les développeurs de AAA qui sont concernés.

Lire la suite sur le site : RTO / On fait du bon boulot.

"ouaaaais mais on a l'air de riiiieeeeen, on a ces bureaux super classes a 50000$ le mois et personne dedans pffff. Et puis je m'emmerde moi, et si ça foire je fais comment pour mettre ça sur le dos de mes employés, personne voit rien... pffff"

Moi j'ai du mal avec le télétravail sauf si il est à la carte ou juste une partie du temps de travail. Mais c'est aussi lié au fait que je suis parent et vieux (pour le milieu) j'imagine. L'idéal c'est d'avoir le choix bien sur. Et puis j'aime bien la camaraderie.

CBL a écrit :
A chaque fois on parle de problèmes de productivité alors que toutes les études montrent que retourner au boulot rend les gens misérables.

La phrase reste 100% censée si on inverse les causes et les effets. Désolé pour les quelques personnes que ça rend misérable, mais une boite n'est pas une Charity donc si la productivité baisse, la décision de couper le full-remote est logique.

D'ailleurs, je ne pense pas que ça soit trop cynique de faire le rapprochement entre les deux : les gens moins productifs en full-remote se sentiraient misérables quand on leur impose d'aller au travail...? Ca alors!

Je ne suis pas d'accord avec le résumé de la camaraderie :P
On perd surtout un aspect social extrêmement important en n'étant uniquement à distance, et ça peut provoquer un isolement néfaste (voir les montagnes de problèmes lors des confinements). Les discussions qui arrivent de façon organiques ne sont plus là, on perd du transfert de connaissances aussi, qui se faisait tout seul (discussions spontanées, réponses immédiates, etc...), là où le travail à distance demande une volonté consciente d'entrer en contact avec les collègues.
Pour moi, l'idéal est un mélange des deux mais je comprends aussi ceux qui préfèrent être chez eux et se priver de l'interaction avec les autres. Je pense que pour l'entreprise, cependant, avoir du travail sur place est probablement plus intéressant, même si avoir un fonctionnement hybride permettra d'attirer plus d'employés (et donc tenter de trouver un juste milieu).

PS : Préparez-vous pour un procès par les vautours/goules de la Fondation Hergé ! :P

Le problème dans le jeu vidéo, ce serait pas plutôt que les projets sont en general très mal menés, avec des périodes de crunch violentes qui metgent en évidence de très mauvaises habitudes en terme de gestion de projet ?

Le télétravail ne permet pas de presser les citrons autant et ça frustre le management qui plutôt que de se remettre en cause impute la faute sur les fénéants-qui-veulent-pas-bosser.

Je préfère le full remote mais je dois avouer qu'une forme hybrid est probablement plus équilibré, notamment dans l'intégration des nouveaux. Mais il y a des aberrations comme un pote bossant chez Amazon dont l'équipe est éclatée, et qui est obligé de retourner au bureau alors qu'aucun membre de son équipe n'est dans la région, de même pour son manager. Stupide à souhait.

La ref à Groland. GG

Yolteotl a écrit :
Le télétravail ne permet pas de presser les citrons autant et ça frustre le management qui plutôt que de se remettre en cause impute la faute sur les fénéants-qui-veulent-pas-bosser.

Pas si simple je pense, le télétravail ça implique aussi d'être joignable et d'utiliser plus systématiquement des outils (slack/teams/... pour remplacer une discussion entre deux cafés) ou l'activité peut être tracé/suivi.
Pour un management toxique c'est bonheur pour automatiser/industrialiser encore plus la surveillance et on ne parle pas même pas des boites qui essaye d'imposer au salarié une webcam allumé ou ce genre de joyeuseté.
Ça pose aussi le souci des horaires, le bon plan de donner la "liberté" de faire ses heure et en retour mettre la pression pour exiger une disponibilité permanente.

« une boite n'est pas une Charity donc si la productivité baisse » - dasbranleur, mars 2024


Les factorquotes me manquent.

De mon point de vue, c'est surtout au cas par cas.

Perso, je fais du télétravail depuis 2011, mais pas en full remote, plutôt en hyrbide (genre 2 ou 3 jours par semaines).
Dans certains cas, le télétravail me permet d'être plus "focus" sur ce que je dois faire et je le fais en moins de temps.
Dans d'autres cas, le "au bureau" me permet d'être présent et d'avoir des infos (et je bosse dans la tech, mais côté produit).
Et j'avoue, quand je cherchais un nouveau poste l'an dernier, j'ai mis de côté toutes les boîtes qui ne proposent pas de télétravail.

Après, c'est quand même bien de laisser le choix.
En gros, soit t'es en full remote et dans ce cas là, t'as pas un bureau attitré si tu te pointes au bureau.
Soit t'as plusieurs jours par semaine de remote et de bureau. La formule hybride est, dans mon cas, la meilleure.
Même si parfois, j'ai juste pas envie de bouger de chez moi.

A ma boite , on a laissé 2j en TT. Le souci , c'est que c'est le cas depuis que le covid est passé. Donc après , allez demander aux gens de revenir , alors que leurs quotidiens se sont cristallisés autour de ces 2 jours. C'est pas évident , et en même temps , on faisait bien sans avant. Compliqué.

Dans mon cas , comme je pense la plupart des boites , on bosse en "open space" , depuis le début. Et le truc , c'est que bah, bosser à distance , moi , m'a permis de me reconcentrer comme je le devais, à ne pas avoir mes collègues qui gueulent à coté de moi, ou se racontent tout le temps leur vie. Je le fais aussi , hein , mais y a des temps pour ça.

Ce qui fait que de revenir , et d'être à nouveau dans ce bruit de fond quasi constant a été assez compliqué. J'ai entendu dire, d'ailleurs ,que bcp de boites tentaient d'en revenir , de l'openspace. Parce qu'au bout d'un moment , ca casse les burnes de tout le temps bosser avec son casque pour s'isoler.

Après , systémiquement, je trouve ça on ne peut plus normal que tout le monde rappelle ses troupes au QG. Surtout qu'il y a aussi parfois eu des débordements de branleurs qui en ont profité pour y aller tout doux, quoi. Mais là aussi , je n'ai pas été recruté pour du TT travail en bossant à des centaines des bornes , parce que la période et le secteur le permettaient.

Connard a écrit :
Je ne suis pas d'accord avec le résumé de la camaraderie :P
On perd surtout un aspect social extrêmement important en n'étant uniquement à distance, et ça peut provoquer un isolement néfaste (voir les montagnes de problèmes lors des confinements). Les discussions qui arrivent de façon organiques ne sont plus là, on perd du transfert de connaissances aussi, qui se faisait tout seul (discussions spontanées, réponses immédiates, etc...), là où le travail à distance demande une volonté consciente d'entrer en contact avec les collègues.
Pour moi, l'idéal est un mélange des deux mais je comprends aussi ceux qui préfèrent être chez eux et se priver de l'interaction avec les autres. Je pense que pour l'entreprise, cependant, avoir du travail sur place est probablement plus intéressant, même si avoir un fonctionnement hybride permettra d'attirer plus d'employés (et donc tenter de trouver un juste milieu).

PS : Préparez-vous pour un procès par les vautours/goules de la Fondation Hergé ! :P

Wé pareil que Connard, en Français on peut parler de "société" pour une boite. Ca porte, du moins étymologiquement, le coté relation entre humain, camaraderie, etc. Je trouve quand même très difficile de créer ce type de liens en full remote, avec des relations uniquement médiatisées via du numérique.
Il y a toute une partie culture, récits, valeurs, croyances, normes, comportements, etc. qu'il me semble difficile à appréhender et acquérir en 100% online même si tout est bien documenté dans le Notion et que l'onboarding et toutes ces conneries de rituels à la con du monde des startups sont bien menés. Le temps passé à la machine à café est irremplaçable dans une société Française comme la notre.
Personnellement, j'ai une équipe avec pas mal de jeunes (je ne bosse pas dans le JV mais on utilise bcp le numérique), il y a une vraie demande d'avoir des temps collectifs en présentiel. On a 2j de distanciel et ça marche pas si mal.

Je rebondis là dessus, mais ma boite propose 2 jours de remote, dont le vendredi pour tout le monde.
En gros, ya personne au bureau le vendredi. Ca limite déjà pas mal les journées "trop tout seul", et je trouve ça assez malin.

BeatKitano a écrit :
« une boite n'est pas une Charity donc si la productivité baisse » - dasbranleur, mars 2024
Les factorquotes me manquent.

Il t'en faut peu! Même moins que la phrase complète, mais si ça te plait :)
En fait c'est la définition légale d'une société, qui, par définition, se distingue de l'association à but non lucratif. Désolé si ça heurte tes sentiments...

Nutz a écrit :
Pour un management toxique c'est bonheur pour automatiser/industrialiser encore plus la surveillance et on ne parle pas même pas des boites qui essaye d'imposer au salarié une webcam allumé ou ce genre de joyeuseté.
Ça pose aussi le souci des horaires, le bon plan de donner la "liberté" de faire ses heure et en retour mettre la pression pour exiger une disponibilité permanente.

Absolument illégal en France d'imposer au salarié d'utiliser une webcam quand il est en remote ; que ce soit en mode travail pour de la surveillance ou du "de parler n'importe quand comme en présentiel", ou que ce soit pendant les réunions hebdomadaires.
Le remote donne bcp plus de libertés aux salariés et permet de prouver les dépassements d'horaires, le "harcèlement" etc.
C'est peut-être aussi pour ça que des managers préfèrent l'office : pouvoir martyriser les salariés en laissant moins de traces.

Aucun souci de revenir en full office. À la condition que le temps de transport soit compté dans le temps de travail.

:)

hohun a écrit :
Aucun souci de revenir en full office. À la condition que le temps de transport soit compté dans le temps de travail.

:)

Voilà les vrais sujets !

Si tu prends en compte le temps de transport, les entreprises n'embaucheront que les gens qui vivent à côté de l'entreprise, ce qui t'obligera à déménager, probablement vivre dans un appartement pourri, mal isolé dans une ville cafard.

Les licenciements massifs sont aussi une façon pour les entreprises d'inverser le rapport de force employés/employeur et d'inciter les gens qui galèrent à réaccepter des conditions de travail 100% en présentiel.

Autant dire que les diagnostics de dépression vont remonter en flèche dans quelques années.

Le vertueux a écrit :
Si tu prends en compte le temps de transport, les entreprises n'embaucheront que les gens qui vivent à côté de l'entreprise, ce qui t'obligera à déménager, probablement vivre dans un appartement pourri, mal isolé dans une ville cafard.

Ce qui permettra enfin d'arrêter les politiques d'aménagement centrées sur l'automobile, de réduire le nombre de véhicules en circulation et de préserver les chances de survie de l'humanité.

#LeVertueux2027

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