Reez a écrit :
EDIT : J'ai pris un compte premium pour lire la fin des articles en question, et effectivement, les équipes éducatives ont l'air bien dégelasses. Un étudiant en difficulté au point de sombrer dans la dépression ou pire, ça devrait être détecté, considéré et protégé. Ma défense du "travailler dur" n’était pas le sujet de ces articles sur les écoles de merde.

Ceci dit sans aucune animosité il aurait effectivement fallut commencer par lire les articles : c'est le sujet du thread.

Encore une fois le sujet c'est pas toi qui a réussi en travaillant dur, c'est toute la chaire à canon qui a échoué et parfois payé de sa santé en travaillant tout autant.

Le problème est systémique et il faut l'aborder comme tel. Si le sujet a déjà maintes fois été abordé à propos du monde professionnel et commence à être pris au sérieux, c'est la première fois qu'on parle de ce qui se passe en amont dans les formations. Et plutôt que de dire "c'est dur c'est la vie !" il serait intéressant de s'intéresser aux spécificités du milieu de la formation en JV, dont en vrac :

- un recrutement post bac avec des effectifs irréalistes pour remplir les poches de l'établissement
- des profs incompétents, qui sont souvent des jeunes employés de l'industrie sans boulot sans grande expérience, mais surtout pas du tout former à l'enseignement
- le copinage qui s'installe dès la rentrée, voir est parfois même là avant et qui dicte le reste de la formation (relations, placements dans les groupes de travail, chances de stage, chances d'obtenir un emploi...)
- la compétition qui s'installe, le crunch, la santé qui décline et qui dégrade encore les relations humaines et lance un cercle vicieux.

Sur ma promo clairement les quelques uns qui ont réussi étaient travailleurs, organisés et compétents, seuls deux ou trois étaient médiocres tout au plus mais on trouvé du boulot par connaissances. Mais une grosse majorité des gens qui avaient produit un excellent travail tout au long de la formation se sont retrouvé sur le carreau, pour raison de santé ou autre.

Et malheureusement au vu des témoignages ce n'est pas une promo isolée. Perso je m'étonne que le silence et le statu quo aient été gardés si longtemps.

M0rb a écrit :
Ceci dit sans aucune animosité il aurait effectivement fallut commencer par lire les articles : c'est le sujet du thread.

T'es sans pitié. Si je monte au créneau, c'est juste que j'en ai juste marre d'avoir ma famille ou mes potes qui me disent "Ah j'ai lu un article sur le jeu vidéo. A priori vous êtes tous des pervers racistes sexistes qui torturez tout les gens qui osent venir travailler dans votre secteur".
Ces articles, un peu "Compil best of" des histoires d'horreurs sont très impressionnants, et laissent une emprunte lourde qui dure.

Ce qui est vexant, c'est que la totalité de la profession est entachée des conséquences d'agissement de ses pommes pourries.
Je n'essaye pas de minimiser les choses dont on parle, mais je trouve dommage qu'en ce moment on ne parle de jeu vidéo que pour en dire du mal. J'aurais aimé que l'article mentionne AUSSI justement les cas ou les choses se passent bien (Il y en a.)
L'opinion publique commence vraiment a nous être hostile, et les dégâts long termes, notamment au niveau de la parité au recrutement, vont être terrifiants.

Double peine même. Si on dit "Dans le jeu video il n'y a que des connards sexistes et sadiques..."
1 - Les gens du même bois vont se dire "Chouette, je vais me faire plein de copains! J'y vais et je vais agir tel quel!"
2 - Les gens qui aurait pu contre-balancer vont se dire "Oula, moi je n'y mets pas les pieds dans ce nid de cons."

C'est critique d'en parler pour faire avancer les choses, mais bordel, que ça fait mal de mettre tout dans le même sac.

Un grand passage de l'article par ex. parle de la discrimination transgenre. Leur constat est accablant, c'est pas la question.

Mon experience? J'ai eu, dans tous mes collègues dans le jeu vidéo, 6 personnes qui ont effectué une transition et qui on gardé tout l'amour, le respect et la considération de leur pairs et collègues. L'un d'eux, quand elle a décidé d'officialiser, a eu le total soutien du boss du studio, qui après avoir rameuté tout le monde a la cafet, à annoncé "Cette personne va changer de genre. Si quelqu'un a un problème avec ça, il le dit maintenant, ou quitte la compagnie, sinon, je ne veux rien entendre a ce sujet. Merci de respecter et considérer son choix."
Brutal, efficace, et j'en suis encore ému rien qu'en y repensant.

Pas sur que ça se passe aussi bien dans une banque. Ou un cabinet comptable.

Reez a écrit :
T'es sans pitié. Si je monte au créneau, c'est juste que j'en ai juste marre d'avoir ma famille ou mes potes qui me disent "Ah j'ai lu un article sur le jeu vidéo. A priori vous êtes tous des pervers racistes sexistes qui torturez tout les gens qui osent venir travailler dans votre secteur".
Ces articles, un peu "Compil best of" des histoires d'horreurs sont très impressionnants, et laissent une emprunte lourde qui dure.
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Faut leur expliquer les gens. Ma mère était persuadé grâce à ces magnifiques médias télévisés qu'il était possible de "violer interactivement" (avec une action du joueur quoi) des femmes dans GTA 5.

Soit ils ont des sources de merde, soit il lisent de la presse qui a creusé le sujet comme l'a fait Gamekult ou d'autres vraiment sérieusement, et ils ont rien bité à ce qu'ils ont lu.

C'est ton métier, explique le aux gens qui ont des a priori, des idées reçues ou des infos incorrectes. Et puis honnêtement... qu'est ce que tu t'en branles de ce que pensent les gens si t'es dans une boite intègre et que toi t'es droit dans tes bottes ?

Mec. Bien sûr que mes amis et ma famille savent faire la part des choses, je leur en parle souvent. Ce que j'entendais c'est que, justement, sans avoir lu les articles spécialisés, l'opinion publique nous voit de plus en plus comme des grosses merdes.

Et pourquoi ça m'affecte?
Pas pour mon petit ego, je m'en balec.
Mais comme dis plus haut, à cause de toutes les personnes qui potentiellement voulait tenter l'aventure mais qui prendront peur devant cette vision dégueulasse et un tantinet manichéenne de notre industrie.

Rendre notre secteur responsable de de problèmes de société qui sont pourtant bien plus larges pour ne pas dire globaux, c'est moche.
On fait la une de Libé (que mes parents lisent justement) quand il y a des soucis de harcèlement, de discrimination. Pour dire que les gamins sont accrocs a fortnite. Pour dire que des gens dépensent des fortunes sur de la mtx sur FIFA. Pour les trucs biens, on sera dans les brèves, de temps en temps.

A côté, l'industrie du cinéma file des récompenses a des pédophiles. Tout va bien.

La tu parle du côté grand public.
Quand tu gratte un peu niveau pro, ce n'est pas reluisant non plus l image que tu peux en avoir de l extérieur.
Préjugés, peut-être, sûrement même.

Mais ces préjugés sont véhiculé par le secteur, la preuve ici.
Le retour que vous en faites, c'est des conditions déplorables a la formation et ensuite en emploi.

Après, en terme de recrutement, ils reprennent certains code qui ne sont pas à leurs avantages.
Exemple, type d annonce, cherche mouton a 5 patte dans un milieu passionnant, tout les matins on vous offre des oranges.
Je sais pas si ils le trouveront leurs devops qui maitrise trois languages, 3 langues, le réseau, l'automatisation et le système BSD/unix/linux et Windows.


Je suis peut-être médisant certe.

Alors, il est vrai que tu rajoute l histoire de Ubisoft par dessus, le secteur il fait rêver.

Même si j avoue certaines perles française me font bien rêve.

Bandes de Woke !

J'adore vos discussions et vos points de vues.

@Reez : En vrai je comprends que ces affaires te donne l'impression de stigmatiser le milieu professionnel auquel tu appartiens. Et c'est le cas. Mais bon, on parle de journalisme d'investigation, le but n'est pas de dresser un portrait tout en nuance et s'il n'y avait rien à trouver il n'y aurait personne pour creuser. Tu devrais au contraire être heureux de faire partie des vertueux ( vous l'avez ?). Dans le fond, même si ça t'agace, ou plutot parce que ça t’agace, c'est bien qu'il y a un problème. Et tant mieux, ça ne peut que pousser les boites à être plus vigilantes, les législateurs à légiférer, et les écoles à faire leur taf correctement.

@MaX : "le système éducatif est incapable de reconnaitre les différents types d'intelligences et forces des jeunes qui pourraient être orientés beaucoup plus précisément vers des milieux qui les stimulent et leur permette de briller."

C'est archi vrai. Et je pourrai même te dire que le système est - tout sauf inclusif, - tout sauf égalitaire (il accentue les inégalité, c'est pour dire), - tout sauf compétent en matière d'orientation. Et je vais même jouer ma carte Joker : on doit faire plus avec moins.

En réalité, la question de l'orientation c'est un truc monstrueux. A vrai dire, je ne saurai même pas te dire ce qui pourrait permettre d'orienter au mieux des élèves tellement la tache me parait démesurée.


Mais pour le fond du sujet, mon petit frère a fini par abandonner ses études dans le jeu vidéo à causes de la pression que les enseignants lui mettait sur le dos, et globalement toute l'atmosphère de l'ultra performance et de l'oubli de soi au nom de la bankablité.

Même si ça dépasse le simple cadre des écoles de jeux vidéo, cette pression constante à la performance, à la réussite, à la productivité, au dépassement de soi et j'en passe, ça me parait quand même vachement restreint comme horizon de bien-être non ?