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Winter Challenge

Laurent par Laurent,  email
Winter Challenge, développé par les français de chez Cyanide (Pro Cycling et Pro Rugby Manager entre autres) s'annonce très mal. Sur le papier, il s'agit d'un énième jeu surfant sur la vague de l'évènement sportif du mois : les JO de Turin. 20 disciplines annoncées, qui ne sont en fait que la déclinaison de 4 types de jeu. Des graphismes sans plus et une jouabilité à jeter son clavier par la fenêtre au bout de 5 minutes. Alors que faire ? La réponse est : persévérer.

Cyanide lave plus blanc que blanc


Winter Challenge est en trompe l'oeil. Certes, les graphismes ne payent pas de mine avec la foule en 2D qui sautille et les ombres qui passent par dessus les murets. Mais les décors montagneux enneigés très réussis et les shaders utilisés rendent une neige impeccable, allant jusqu'à nous faire oublier les notions de texture et de polygones. La météo est également très bien gérée. En plein soleil, la piste devient éblouissante grâce à un subtil effet de glow et le soleil vient faire scintiller la neige en partie gelée. Par mauvais temps tombe le brouillard, particulièrement dense sans jamais toutefois rendre une épreuve impossible. Seul regret, il ne neige pas dans Winter Challenge. Sur la piste, les piquets se courbent à chaque passage et les portes accrochées déséquilibrent le skieur ; le genre de petits détails qui fait que l'on s'immerge facilement.

WC pour les intimes


Winter Challenge se concentre sur 4 disciplines et le fait plutôt bien, en variant les épreuves de ski alpin d'abord, allant du pur ride d'une descente jusqu'au tournis du slalom, en passant par le slalom géant et le super G. Tout n'est qu'une question de nombre de portes et de leur rapprochement mais chacune propose un rythme propre. Sont également proposées pas mal d'épreuves comprenant du ski de fond sur plusieurs distances, seules ou parfois avec du tir (biathlon) ou du saut (combiné nordique). Enfin, le dernier type d'épreuve n'est autre que le bobsleigh et ses toboggans glacés. Il y en a pour tous les goûts en fait, de la vitesse avec la descente, des sensations avec le bobsleigh, de l'endurance avec le ski de fond et même de la grâce avec le saut. C'est vous qui voyez.

Les JO c'est bon, mangez-en !


Mais parlons gameplay et soyons francs. La première heure de jeu est un calvaire et devrait vous faire ramasser tout ce qui traîne sur la piste : drapeaux, piquets, filets et murets. Oui mais voilà, c'est prévu. Les gars de chez Cyanide, eux, leur spécialité, c'est la gestion. Et ils ne l'ont pas oubliée dans ce jeu. C'est ainsi que vous commencez le jeu avec un athlète débutant, un loser qui peut donc avec un coup de chance ramener quelques points, mais qui finit généralement en bas de classement. Il faut donc se la jouer modeste, car si les contrôles sont si raides et les touchettes si handicapantes au début, tout va s'arranger au fur et à mesure des premières réussites. Car Winter Challenge gère la progression des athlètes à travers un mode carrière propre à chaque discipline et la difficulté des contrôles est dépendante du niveau de votre compétiteur. Comme vous commencez avec un athlète avec des caractéristiques à 20/100, on ne s'étonnera pas d'avoir du mal à le diriger. Et c'est seulement au fil des courses que vous allez améliorer les compétences de votre alter ego sportif et pourrez envisager de relever les défis des 3 niveaux du jeu (vous commencez en amateur, puis pro puis international). Plus vous progresserez et plus vous gagnerez en vitesse, en précision et en contrôle, et forcément prendrez plus de plaisir à jouer.

Outre le mode carrière sont également à disposition un mode partie simple permettant d'incarner un sportif existant mais pas trop (par exemple Vincent Vottoz) ayant déjà des stats avancées. Le mode Winter Challenge permet lui aussi de choisir un sportif existant et de concourir dans tout ou partie des disciplines en une sorte de tournoi simple.

Des challenges winteressants


Il faut aussi parler des mécanismes du jeu. Pour les phases les plus critiques de chaque épreuve, les petits gars de chez Cyanide nous ont pondu un système simple mais efficace à base de jauges. Pour les prises d'élan, une barre verticale se remplit et se vide très rapidement autant de fois qu'il y a de prises d'élan (entre 1 et 3). Il s'agit ici, comme souvent pour les jeux de golf, d'arrêter la jauge à son niveau maximal. Pour les phases les plus complexes (saut, départ de ski de fond, rentrée des bobeurs dans le bob), on a alors droit à une jauge horizontale possédant plusieurs encoches, et qui se remplit rapidement. Il s'agira alors d'enfoncer la barre d'espace le plus près de chaque encoche pour déterminer le degré d'efficacité de votre manoeuvre. Dans le cas du saut, il faudra aussi jouer avec le vent latéral pour que le skieur ne ressemble pas trop à un albatros en détresse. Une fois encore, une jauge, cette fois-ci uniquement informative vous indiquera l'inclinaison de votre avatar volant.
Pour le ski de fond, point de défonçage de doigts à l'ancienne mais un autre système de jauge. Ici aussi, il faut modérer son effort et gérer son énergie, symbolisée par une barre jaune à droite de l'écran. Celle-ci diminue suivant la puissance de l'effort (indiquée par une barre verte juste à côté) et par la fréquences des relances déclenchées encore une fois avec la barre d'espace. La barre d'énergie ne pouvant jamais remonter, il vous appartient donc de modérer votre effort en ne forçant pas votre athlète à suer sang et eau en permanence. Au contraire, il faudra gérer sa course en profitant de l'aspiration des concurrents et en soufflant un peu lors des (trop courtes) descentes. Et si cette gestion vous ennuie, vous pourrez toujours zapper un peu en accélérant le temps jusqu'à 3 fois sa vitesse normale.

A propos de temps, je ne vous ai pas parlé de l'effet "Prince of Persia". En effet, en ski alpin et en bobsleigh, vous bénéficiez de retours arrière (entre 3 et 1 suivant le niveau du challenge) qui vous permettront de reculer dans le temps que ce soit pour vous relever d'une chute, pour passer cette maudite porte que vous avez encore enfourchée ou même pour réessayer de faire un départ canon à l'aide de votre barre d'espace si vous venez de rater votre lancée.

Sauve Ski peut


Pourtant, Winter Challenge n'est pas exempt de défauts. Loin de là même. Primo, c'est un jeu d'hommes, puisqu'à aucun moment on ne peut choisir le sexe de notre athlète. Les caméras alternatives sont certes présentes, mais complètement inutilisables : vue de dessus pour une descente ou vue capot pour le bob, vue arrière pour le ski de fond (tout de même utile pour voir vos poursuivants). Chose également gênante au rayon jouabilité : aucun reparamètrage des touches n'est possible, donc ce sera pavé fléché et barre d'espace pour tout le monde.

Enfin, une foule de bugs et autres petites imprécisions viennent gâcher la fête. Vous pouvez choisir 12 bobsleighs différents mais vous ne verrez celui que vous avez choisi qu'une fois en course. On traverse la petite barrière de départ lors des descentes de ski alpin ; le contact avec les filets de bord de piste se limite à celui qu'on aurait avec un mur. Une fois la ligne de fin franchie, votre skieur prendra une pose droite et peu héroïque quoi qu'il ait fait avant et vous devrez attendre 3 secondes de suspense pour savoir votre score. Enfin il m'est aussi arrivé une ou deux fois de ne plus entendre le son de mes skis lors d'une descente. A propos des sons, ceux-ci sont plutôt bons. A chaque épreuve un commentateur (très France Télévision) vous annoncera l'événement, la météo et l'état de la neige. OK, c'est répétitif mais à la longue on n'y fait plus attention. En descente on entend bien l'état de la neige sous les skis, du frottement léger aux craquements caractéristiques de la neige gelée. Le public est aussi très présent le long des tracés et les sons des acclamations, des cornes de brume et autres crécelles ajoutent à l'ambiance sonore. Niveau musiques, rien de bien accrocheur et si elles n'agacent pas, elles n'inciteront pas à la performance.

Multi mais il fait le minimum


Un mot du multi : 9 joueurs un dimanche à 16h, 13 à 19h30 et 21 à 22h. Une chose est sûre, Ce n'est pas Trackmania Nations. Alors que Winter Challenge est annoncé comme pouvant se jouer jusqu'à 8 joueurs, un vilain bug empêche de se retrouver à plus de 5. D'ailleurs, toutes les parties que j'ai pu voir étaient au plus à 4 joueurs. Une fois lancé, le jeu tourne bien et les joueurs partent ensemble, soit côte à côte comme pour le biathlon, soit comme ghosts pour le saut ou le bobsleigh. A noter que le logiciel pour jouer online, nommé GameCenter, n'est pas installé par défaut, il faut donc relancer le CD pour le trouver et l'installer. Encore un défaut d'ergonomie qui sent le jeu fini à la va-vite. La salle de chat n'est pas un modèle du genre mais c'est exploitable. Un ladder est aussi présent et toutes les semaines, vous pourrez vous lancer sur une sélection de pistes pour tenter de battre le chrono du champion du monde. Mais seul. Apparemment, on ne peut concourir pour le ladder qu'en créant une partie solo... allez comprendre. Sinon vous pouvez aussi télécharger les records du ladder pour les afficher (à la place des vôtres) en tant que ghosts dans le jeu. Et tout ceci se voit complété par un mode LAN et un mode hot seat.

Avec ce Winter Challenge, Cyanide a voulu innover en apportant une progression au fil des épreuves. Celà se ressent réellement dans le maniement des athlètes et par l'utilisation de diverses jauges, ce qui aura pour effet d'en décourager plus d'un au départ. Certains trouveront sans doute le jeu superficiel, mais force est de constater que l'on peut se prendre au jeu et oublier les nombreux petits défauts de ce titre qui permet tout de même aux fans de ski de se prendre, l'espace de quelques heures, pour un médaillé olympique.

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