Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

TEST

Tenchu : Fatal Shadows

Ttask par Ttask,  email
A sa sortie sur Playstation, Tenchu avait réussi à proposer un jeu d’infiltration aussi plaisant à prendre en main que différent des autres. Après trois suites pas fabuleuses, voila qu’un cinquième épisode débarque, Tenchu : Fatal Shadows. Saura-t-il procurer les mêmes sensations jouissives que le premier opus ?

Rappelons brièvement le concept de Tenchu : un jeu d’infiltration dans un univers médiéval japonais dans lequel un système de classement incitait le joueur à réaliser des « stealth kills » sans se faire repérer pour neutraliser les gardes. De nombreux gadgets pouvaient être utilisés au cours des missions proposées pour se défaire des ennemis ou simplement pour les contourner, dont l’emblématique grappin. Ce cinquième épisode de la série conserve fort logiquement tous ces éléments.Tenchu fleure
Au premier lancement, impossible de ne pas être choqué par la laideur du jeu : les textures sont monstrueuses, les décors tristement vides, les effets spéciaux navrants et seule la modélisation de quelques personnages est convenable. Plus qu’un supplice pour les yeux, cet attentat graphique nuit également énormément à la visibilité et les jeux de lumière très mal retranscrits font qu’on ne distingue parfois pas certains éléments du décor ou carrément les ennemis. Je veux bien qu’il s’agisse d’infiltration uniquement nocturne, mais il est ici impossible de distinguer clairement quelque chose à plus de vingt mètres même si des torches éclairent. En fait, on voit aussi mal que dans les épisodes sur Playstation 1, ce qui est tout de même un comble. Pour la partie sonore, c’est très inégal : les bruitages complètement ratés deviennent comiques mais les rares musiques sont plaisantes. Mais bon, oublions un instant la partie technique pour voir ce que vaut le gameplay.

Je débute une mission et après un très rapide briefing je me retrouve sur le terrain. Quelques pas et j’aperçois déjà un garde qui fait sa patrouille. Je m’approche doucement de lui par derrière et un signal m’indique qu’il est possible de sortir un "stealth kill". Je m’exécute, ou plutôt je l’exécute dans une petite animation bien foutue, avant d’observer autour de moi. Et là, surprise : un autre garde faisant sa ronde à une vingtaine de mètres n’a rien remarqué alors qu’il parlait avec la victime il y a quelques instants. Tant pis pour lui, il aura également droit à ses trois secondes de gloire. J’avance encore un peu, laissant derrière moi les deux cadavres, escalade quelques barrières, traverse une rivière en massacrant à nouveau quelques soldats sur mon passage puis la mission se termine avec une cinématique.Tenchu s’croûte
Hein, c’est tout ? Bah oui, la progression est à la fois sans surprise et ultra linéaire. De temps en temps quelques chemins alternatifs sont proposés, mais on avance globalement dans des couloirs maquillés. Finis les jouissifs passages de Tenchu 1 où l’on se déplaçait silencieusement de toit et toit en usant et abusant du grappin. Ce dernier n’est d’ailleurs jamais utilisé dans cet épisode, sauf pour se cacher après avoir été repéré. En fait, on n’a plus du tout l’impression de jouer à un jeu d’infiltration mais plus à un bête jeu d’action raté offrant la possibilité d’être furtif, ce qui est super frustrant.

Par ailleurs, quand on voit à quel point l’intelligence artificielle est nulle, on se demande pourquoi on devrait progresser discrètement. Les gardes ont en effet un champ de vue incroyablement petit, sont sourds (vous pourrez bondir derrière eux en poussant des cris, ils ne remarqueront strictement rien) et n’ont aucun esprit d’équipe. Prenons un cas fréquent pour illustrer ça : deux d’entre eux sont en train de parler avant de se séparer pour effectuer une ronde. Si l’un des deux meurt et que l’autre perçoit le cadavre, il s’étonnera deux secondes avant de reprendre sa routine. Enfin si le corps est détecté, c’est déjà un exploit et la possibilité de déplacer ceux-ci n’est en pratique jamais utilisée. Cette débilité des ennemis se retrouve partout : si le joueur est repéré, il suffit de prendre un tournant pour quitter le champ de vue du prédateur et faire diminuer sa jauge de vigilance. Au combat, ils sont tout aussi cons et se bloquent entre eux régulièrement. Et tant que nous sommes sur les combats, précisons que ceux-ci sont aussi répétitifs qu’inintéressants et simples. Au final, il n’y a que deux choses qui font qu’on préfèrera tenter une approche furtive plutôt qu’un classique bourrinage : le plaisir procuré par les stealth kills et les nouveaux mouvements débloquables.Tenchu ? T’en chies !
Chaque meurtre réalisé dans les règles de l’art permet effectivement de ramasser des parchemins, dont il est possible d’augmenter le nombre en appuyant au bon moment sur la touche d’attaque. Ces derniers permettent d’apprendre de nouvelles techniques quand on en récupère suffisamment. Bonne idée, qui s’avère en pratique parfaitement inutile encore une fois car on possède dès le début du jeu toutes les compétences nécessaires pour réaliser un massacre en restant discret ou pas. Il est important de souligner que le manque total de variété des situations rencontrées, la débilité des opposants et le level design moisi font que le jeu est aussi facile que répétitif. On fait tout le temps la même chose : prendre un peu de recul, attendre que la cible se retourne, la massacrer, avancer et recommencer. Tout ça pendant six heures. Car en plus d’être chiant à jouer, Tenchu : Fatal Shadows est court.

Mais s’en arrêter là nous ferait oublier un point essentiel, la maniabilité. Comme de nombreux éléments elle est exécrable. Non seulement la gestion des caméras est mauvaise et fait qu’on se retrouve assez souvent à ne pas voir où sont les ennemis même s’ils se trouvent juste en face du personnage, mais en plus la configuration des contrôles est pour le moins surprenante. Un exemple ? La même touche permet de se baisser et de se plaquer contre un mur. Combien de fois je me suis fait repéré à cause de ça, en avançant accroupi à proximité d’une paroi ? Au moins une dizaine. On dénombre beaucoup d’absurdités dans ce genre qui rendent la progression lourde.

Merci à Jeuxvideo.com pour les screenshots.

Moche, court et doté d’une IA aussi mauvaise que sa maniabilité, Tenchu : Fatal Shadows déçoit sur tous les points. Ce qui faisait le charme des premiers épisodes a complètement disparu et on se retrouve face à un jeu d’action furtive banal et bancal. Seuls les stealth kills particulièrement gratifiants incitent le joueur à avancer. Et pour 60 euros, c’est bien peu.

SCREENSHOTS

Rechercher sur Factornews