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Stray Gods: The Roleplaying Musical

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Humble Games Summerfall Studios
Supports : PC / Switch / PS5 / Xbox Series
Avec un pédigrée long comme le bras : Baldur's Gate II, Neverwinter Nights, KOTOR et toute la saga Dragon Age avant son départ de Bioware, ses fans ne se sont pas fait prier lorsque David Gaider a annoncé son nouveau projet perso, "Chorus" fin 2019. Pourtant, le pari n'était pas gagné d'avance : fini les RPGs traditionnels, ciao la fantasy, ce nouveau jeu se présentait sous la forme d'un conte fantastique urbain/comédie musicale. Trois ans et un changement de nom plus tard, il est temps de voir si le titre qui nous avait électrisé pendant la Ludonarracon a toujours autant de coffre dans sa version complète !
La jeune Grace ne sait plus trop où elle en est. Elle vient d'abandonner ses études et passe la plupart de son temps avec sa colocataire Freddy et ce qui leur sert de groupe à répéter des chansons, sans grande conviction. Un soir, après une énième répét' qui se termine trop tôt, elle fait la connaissance de Calliope, une fille mystérieuse qui semble avoir un don pour la chanson. Un peu plus tard, Calliope ressurgit à la porte de son appartement et lui tombe littéralement dans les bras, mourante. Elle lui explique être la dernière muse en date (d'où son nom) et qu'elle va lui transmettre son pouvoir, l'Eidolon pour qu'il ne disparaisse pas.

A l'aide de celui-ci, la nouvelle recrue peut désormais influencer l'esprit des gens et faire ressortir ce qu'ils ont au fond d'eux en usant de ses charmes vocaux. Pas le temps de mettre ça en application que Grace se retrouve accusée par les incarnations modernes d'Athena, Apollon, Aphrodite et Perséphone du meurtre de Calliope. Ce conseil des dieux lui pose donc un ultimatum, trouver des preuves de son innocence dans la semaine pour lui éviter une sentence de mort.



Dans la peau de Grace, on va donc devoir mener l'enquête tout en découvrant le monde caché des réincarnations des divinités grecques, les Idoles, leurs règles et leurs nombreux démons intérieurs. Car à l'heure de TikTok, les dieux n'ont plus rien à voir avec leurs ancêtres mythologiques. Le Minotaure maladroit est secrètement amoureux d'Hécate, Apollon est un éternel anxieux qui vit dans un taudis, miné par le poids de ses prédictions qui font plus de mal que de bien, etc. Accompagnée de Freddy ou de l'une ou l'autre des Idoles, Grace va parcourir la ville en quête du meurtrier et accomplir diverses tâches. De fait, le jeu prend le plus souvent la forme d'un visual novel puisqu'on y passe la plupart de son temps à dialoguer avec les uns et les autres.

Et si les prémices du Chorus de 2019 laissaient entrevoir quelques mécaniques de RPG, première déception, Stray Gods en est totalement dépourvu ! En début de partie, on sélectionne l'un des trois traits de caractère possibles (charmeur, intelligent, combatif), traits qui vont débloquer des choix de dialogue supplémentaires, et... c'est . Hélas, ces choix ne semblent pas avoir de grosse incidence sur l'histoire.

En fait, Stray Gods: The Roleplaying Musical n'a de RPG que le nom : le jeu se vit comme une histoire téléguidée, même pendant la seule partie de jeu vraiment gamifiée. Lorsque Grace déclenche ses pouvoirs à certains moments clés de chaque acte, cela lance l'une des nombreuses chansons originales "interactives" écrites par Austin Wintory. Par interaction, on entend choisir régulièrement le prochain couplet en sélectionnant le ton, l'orientation de la "conversation chantée" (oui, on est dans une comédie musicale, ne l'oublions pas) ou nos possibles partenaires de refrain. L'idée est bonne sur le papier et cela fonctionne bien peut-être sur deux ou trois morceaux. Mais la plupart du temps, on a l'impression de casser le rythme de la chanson en changeant de ton et que l'enchainement  n'est tout bonnement pas organique.

Alors oui, le genre de la comédie musicale a naturellement un don pour hacher le rythme de ses chansons, mais ici ça ne fonctionne pas comme on l'espérerait. Qui plus est, la traduction des textes en français ne laisse pas vraiment entrevoir le résultat de nos choix lorsqu'on doit sélectionner l'une ou l'autre des propositions. Alors on finit par choisir à l'instinct l'une ou l'autre, sans trop y croire.



De toute façon, comme je l'ai dit, on a la désagréable sensation d'être sur des rails d'un bout à l'autre de la partie. On ne fait que suivre l'histoire sans réellement l'influer, à part choisir l'une ou l'autre des romances possibles et quelques instants "clés" qu'on voit arriver de loin. Ce qui gêne surtout, c'est le peu d'implication des scénaristes dans le monde du jeu. L'idée de ces dieux modernes tourmentés était chouette, mais au final, on ne s'y attache que peu, la faute à un script sans punch, un lore très peu exploité qui nous laisse au final avec plus de questions que de réponses et une histoire de cinq petites heures dans laquelle on ne semble être qu'un simple spectateur. Heureusement que le casting 5 étoiles de Troy Baker sauve quelque peu l'affaire, et que le choix d'un look comics fasse son petit effet. Par contre, on ne se souviendra pas de la bande originale à part son chouette titre d'introduction, un comble pour un jeu qui est censé mettre la musique sur un piédestal.

Enfin techniquement, on nous a prévenu que la version PS5 testée allait recevoir un patch à la sortie, mais si vous souhaitez quand même vous lancer dans l'aventure, attention aux gros soucis de normalisation du volume sonore d'un dialogue à l'autre, de musiques qui semblent absentes par moment et de traductions manquantes. Vous êtes prévenus...

Telle une sirène, Stray Gods: The Roleplaying Musical a tenté de nous désorienter et on a bien fait de se méfier. Le jeu de Summerfall Studios ne survit hélas pas à ses 15 premières minutes enchanteresses, la faute à un scénario en ligne droite sans véritable piment et à une composition musicale interactive qui ne fonctionne pas dans la majorité des cas.

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