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Saints Row

Zaza le Nounours par Zaza le Nounours,  email  @ZazaLeNounours
Ils sont nombreux, les jeux à avoir essayé de concurrencer le tout puissant GTA : True Crime, Mafia, Mercenaries, The Getaway, Driver... Ils sont également presque tout aussi nombreux à s'y être cassé les dents, n'arrivant jamais à imiter parfaitement le subtil cocktail mitonné amoureusement par Rockstar. Enfin, on parle là de l'ère des consoles 128 bits, car pour ce qui est des toutes fringuantes next gen, le mètre-étalon GTA va se faire attendre encore pendant une petite année. Quelle aubaine alors pour Volition, qui va profiter de cette liberté pour lancer son Saints Row, un GTA-like de plutôt bonne facture comme on va le voir.

L'histoire de Saints Row se déroule à Stilwater, grosse ville américaine des plus communes, en proie à des affrontements entre gangs. Les forces en présence sont les Vice Kings, les Los Carnales, les West Side Rollerz et les 3rd Street Saints, respectivement vêtus de jaune, de rouge, de bleu et de mauve afin d'être facilement différenciables. Ce sont les derniers, les 3rd Street Saints qui nous intéressent le plus, puisque c'est dans ce gang, dirigé par le charismatique Julius, que le héros va se retrouver enrôlé après avoir failli faire office de dommage collatéral lors d'un affrontement entre les trois autres gangs.

Le but de l'aventure va être donc de reconquérir peu à peu tous les quartiers de la ville au nom des 3rd Street Saints, et de bouter les autres rigolos hors de la cité en accomplissant tout un tas de missions des plus variées. Oui, voilà, comme dans San Andreas. Car on peut le dire tout de suite : le jeu de Volition ne se contente pas de s'inspirer légèrement du hit de Rockstar ; c'est carrément une copie carbone de l'ambiance, du gameplay, des missions du dernier GTA. Heureusement, Volition a quand même eu la bonne idée d'apporter quelques petits ajustements afin de gommer les points les plus frustrants, et de passer le tout sous une bonne couche de polish next gen.


Garçonz dans le quartier


S'il est un point sur lequel Saints Row se démarque de ses illustres modèles, c'est bien celui de la réalisation. Encore heureux, pourrait-on dire, mais ça fait quand même plaisir de se retrouver face à un jeu qui exploite bien son support. Les graphismes sont donc très plaisants, avec des textures dans l'ensemble très fines, des personnages bien modélisés et animés, ou des effets de lumière dynamique attrayants. Le cycle jour-nuit est très réussi, les explosions également, bref, côté visuel, on en a pour son argent. Le tout tourne globalement bien, avec toutefois quelques rares baisses de framerate lors de certaines grosses explosions ou lorsque l'écran est un peu trop chargé en effet de particules, mais rien de bien dramatique, et à aucun moment on ne pourra se plaindre d'un ratage à cause d'une jouabilité rendue difficile faute de fluidité. Bon point aussi : le jeu est entièrement streamé, et les seuls chargements que vous verrez seront ceux intervenant avant une cut-scene : même les entrées au sein de bâtiments se feront sans coupures, ce qui est toujours bien agréable.

On appréciera également la bonne finition de l'ensemble, bien loin de celle un peu plus folklorique des GTA. Oh bien sûr, on trouvera toujours quelques petits bugs de collisions par-ci par-là, mais le titre de Volition est encore une fois largement au dessus de ce à quoi nous avaient habitués les jeux du genre. On pourra quand même regretter que certains défauts, comme le clipping assez violent sur certains éléments du décor, ou la disparition des véhicules dès que l'on a le dos tourné (ou même parfois juste sous nos yeux), soient des défauts encore présents, mais là encore pas de quoi crier au scandale, bien qu'on se serait quand même passé de ce genre de légèretés.



Menace 2 la société



Maintenant que l'on sait que Saints Row se démarque bien de ses prédécesseurs d'un point de vue visuel, il est temps de voir ce que le gameplay a dans le ventre. Les habitués de GTA ne seront clairement pas dépaysés, puisqu'il s'agira une fois de plus d'accomplir différentes missions après s'être rendu dans un halo lumineux et avoir regardé une petite cinématique expliquant le pourquoi du comment. Des cinématiques qui, si elles s'avèrent très bien réalisées, manquent en revanche cruellement du second degré et de la petite touche de folie que pouvait nous proposer San Andreas : c'est d'ailleurs un des gros reproches que l'on pourra faire à Saints Row, que de ne pas assez prendre son sujet à la rigolade.

La progression au sein des missions "scénarisées" ne pourra en revanche pas se faire d'une traite : il faudra en effet avoir auparavant gagné suffisamment de respect en participant à diverses missions secondaires, très nombreuses et variées. On trouvera ainsi pêle-mêle les traditionnelles courses ou récupération de véhicule, auxquelles viendront s'ajouter les missions Chaos (tout détruire pour récolter un maximum de points en un temps donné), Dealer (protéger un dealer lors de sa tournée), Escorte (conduire une personnalité loin des objectifs des paparazzis alors qu'il fait ce qu'il a à faire avec une fille de petite vertu sur la banquette arrière), ou encore les très drôles Arnaque à l'assurance (simuler des accidents en se jetant sous les roues des voitures). Bref, il y a de quoi faire, et ces missions secondaires, mais néanmoins nécessaires pour la progression du scénario, ne se montreront jamais (ou presque) rébarbatives.


12,8 kilomètres


Au niveau de la jouabilité, Saints Row ne réinvente pas non plus la roue, il se contente de la rendre juste un peu plus ronde. Une fois encore complètement calquée sur celle de GTA, la maniabilité est globalement très bonne, avec quelques petits trucs en plus, plutôt bienvenus. Ainsi, la visée est ici complètement libre : fini la visée automatique capricieuse made in Rockstar, ici on dirige soi-même le réticule, bien large et plutôt généreux quant à la précision. Cette liberté se retrouve aussi pour ce qui est de la visée à bord des véhicules, mais bien sûr c'est un peu moins facile à gérer puisqu'il faudra viser en orientant la caméra tout en maintenant son véhicule sur la route. Mais l'intention est là. Cette visée libre à bord des véhicules prendra en revanche tout son sens lorsqu'on occupera la place du passager, puisqu'il sera ainsi bien plus facile de viser un point précis des véhicules ennemis qui vous collent au train : la tête du conducteur, par exemple.

On remarquera aussi que notre personnage encaisse plutôt bien les coups, au moins au début de l'aventure, et qu'il faudra vraiment rester les bras ballants et laisser un ennemi vider son chargeur à bout portant pour mordre la poussière. De plus, la jauge de vie se remplit toute seule après une courte période d'inactivité, et en cas de besoin pressant au milieu d'une fusillade, vous disposez de quatre slots dans votre inventaire pour des petits remontants (à manger ou à fumer). Et si jamais vous veniez à vous faire serrer par les flics ou à souffrir d'une indigestion de plomb, pas de problème : vous ressortirez du commissariat ou de l'hôpital avec tous vos flingues en poches, tout juste allégé de quelques dollars.

Toujours concernant les petits trucs qui facilitent la vie, et la progression accessoirement : la présence d'un GPS drôlement bien fait, qui indiquera en permanence le chemin exact à suivre pour se rendre à tel ou tel point de la carte. Revers de la médaille, à cause de cet accessoire, on n'apprend finalement jamais vraiment à connaître la ville comme on pouvait le faire dans un GTA. Celà dit, le GPS n'est pas le seul fautif : bien que relativement petite et finalement assez bien "dessinée", Stilwater manque clairement de personnalité dans sa conception et de quartiers bien définis, ce qui fait qu'on a un peu l'impression d'être toujours au même endroit. Malheureusement, ce manque d'identité et d'ambition se retrouve un peu à tous les niveaux du jeu.


Deviens riche ou meurs en essayant


GTA III a beau avoir fait office de petite révolution à sa sortie, il présentait toutefois un certain nombre de faiblesses et de limitations qui feraient aujourd'hui mal au coeur tant la série s'est enrichie au fil des épisodes. Et malheureusement pour lui, on retrouve chez Saints Row la plupart de ces limitations. Par exemple, et aussi incroyable que ça paraisse, le jeu propose de conduire uniquement des voitures : oubliez les vélos, les motos, les bateaux, les avions et les hélicos (oui, et les moissonneuses-batteuses aussi) de San Andreas. Alors certes, les différents véhicules sont plutôt nombreux et variés, et disposent tous d'une maniabilité, d'une vitesse et d'une résistance propre, mais quand même, ça fait un peu léger.

Autre problème, peut-être un peu plus subjectif : le manque de personnalité flagrant du jeu, qui se retrouve à tous les niveaux. On a déjà mentionné les cinématiques trop froides et la ville trop banale, mais on pourra rajouter que celle-ci semble également beaucoup moins vivante que ce qu'a pu nous proposer GTA : moins de circulation, moins de passants, moins de tout. Le héros n'est pas en reste, puisqu'on a beau pouvoir le customiser de la tête aux pieds, tant au niveau de sa tête que de sa corpulence ou de ses fringues, Volition a eu la mauvaise idée d'en faire un individu complètement anonyme et qui plus est muet. Aucune chance de s'identifier à une telle endive, donc, et on est bien loin des grandes gueules charismatiques comme Tommy Vercetti ou Carl Johnson.

L'aspect sonore est lui aussi plutôt du genre timide : le bruit des armes et des moteurs manque de pêche, et les différentes stations de radio (indispensables pour tout GTA-like qui se respecte) ne marqueront pas vraiment les esprits. D'une manière générale, on reprochera donc la relative mollesse de l'ensemble : la physique des véhicules est probablement une des meilleures parmi ce qu'on pu nous proposer les différents clones des jeux Rockstar, mais reste encore un cran en dessous de celle parfaitement dosée de GTA.

La présence du moteur physique Havok, qui donne une certaine classe aux diverses explosions, se fait en revanche un peu trop sentir pour ce qui est de son impact sur les individus : lors des combats à mains nues ou à coups de flingues, les ennemis abattus tomberont mollement comme des poupées de chiffon ; quand, au contraire vous leur passerez sur le corps avec votre gros pick-up tuné, ils s'envoleront d'une manière bien peu réaliste. Certes, ce n'est pas forcément pire que l'absence totale de vraie physique dans GTA, mais comme beaucoup d'autres avant eux, on sent que Volition en a fait trop simplement pour montrer qu'ils ont un beau moteur physique.

Au chapitre des points positifs, et surtout des points qui le démarquent clairement de GTA, on remarquera la présence d'un mode multi plutôt bien foutu et assez riche en modes de jeu. Celui-ci n'ayant pas considérablement évolué, je vous encourage vivement à aller relire ma preview d'il y a quelques semaines afin de m'éviter de rajouter quelques paragraphes à ce test qui commence à légèrement traîner en longueur. J'ajouterai simplement qu'en plus des modes DM, TDM, Garde du corps ou Pas ta caisse, on trouve également un mode coopératif, toujours bon à prendre.

Saints Row est un bon jeu. Relativement long, présentant un challenge suffisamment bien dosé pour ne rebuter personne, bien réalisé, il réussit haut la main là où d'autres ont échoué avant lui : copier le gameplay de GTA, en y rajoutant au passage une réalisation digne d'un jeu next gen et en retirant un bon paquet de défauts du jeu de Rockstar. Le revers de la médaille, c'est qu'à force de copier, Saints Row a complètement oublié de se forger une véritable identité. Ce point ne sera pas forcément pénalisant pour tout le monde, mais il vaut mieux être prévenu : malgré ses qualités, Saints Row risque de sentir très rapidement le déjà-vu déjà-joué.
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