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TEST

Road 96: Mile 0

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Digixart Entertainment Ravenscourt
Supports : PC / Switch / PS5 / Xbox Series X
Des personnages abimés par un monde en proie au chaos, du gameplay insolite et des bandes son qui tabassent, voilà le crédo du petit studio Montpelliérain qui monte Digixart. On avait d'ailleurs salué dans notre test de Road 96 leur manière assez étonnante de marier narration procédurale et séquences de jeu rythmées aux sons d'un collectif d'artistes éclectique et ultra-efficace. Moins de deux ans plus tard, les voilà de retour avec une préquelle à leur road-movie sous-tirée Mile 0. Un épisode qui permettra notamment de revenir aux origines d'unes des énigmatiques protagonistes du jeu, mais pas que...
Les premières minutes de jeu donnent d'ailleurs le ton de cette aventure qui reprendra pas mal d'idées de leur premier succès : Lost In Harmony. On y contrôle le héros de leur road trip en skate musical aux accents de jeu mobile, Kaito, en plein cauchemar alors qu'il revit ses toutes dernières escapades avec son amie Aya qui finira par décéder d'un cancer. Les contrôles sont basiques (gauche, droite, sauter, s'accroupir), l'ensemble est plus prétexte à un jeu musical rythmé par les beats d'un des artistes de la bande originale qu'autre chose.

Rapidement, il est rejoint dans ses souvenirs par Zoé qui l'extirpe de son cauchemar, et voilà nos deux amis de retour dans la désertique cité de White Lands, à Petria, quelques jours seulement avant les évènements de Road 96. La pirouette scénaristique de l'arrivée de Kaito dans le monde de Road 96 écartée (Aya serait morte à cause de la pollution et plus généralement les choix absurdes du gouvernement autoritaire en place), le studio comptait profiter à la fois du déterminisme de Kaito et de l'incrédulité de Zoé pour forger une histoire qui mènera le couple à la fuite et aux premiers pas vers la liberté au-delà de la frontière.



Première différence avec son aîné, exit la narration procédurale, Road 96: Mile 0 est un jeu sur rails en 3 actes et autant de jours. Au fur et à mesure de cette semaine décisive pour les adolescents qui se termine par un climax en pleine tempête de sable, Zoé comprendra petit à petit que tout n'est pas aussi rose que le président Tyrak et son père ministre du gouvernement voudrait le faire croire à la population. De son côté, Kaito a déjà fait un pas vers les mystérieuses Brigades Noires qui luttent contre l'oppression. A ses côtés gravitent d'ailleurs quelques personnages déjà connus des fans : John et ses "young bud", l'origin story du chauffeur de Sonya, l'extrémiste Robert ou encore Fanny qui fait une petite apparition pendant la partie.

A chaque nouvel acte, le joueur va pouvoir visiter l'un des 4 lieux accessibles : le complexe des Villas Osiris où ultra-riches et privilégiés s'agglutinent autour du palais présidentiel, la place Tyrak où se côtoient citoyens modèles et pauvres gens exploités par le régime et le parc présidentiel où s'organisent les préparatifs du discours inaugural qui viendra sceller la réélection du tyran. En périphérie, nos deux héros se retrouveront régulièrement dans leur planque qui donne sur le désert et plus loin, la fameuse route 96 porteuse d'espoir.

On le disait plus haut, le jeu ne dévie jamais d'un fil narratif tendu par ses développeurs. Chaque acte nous oblige à visiter au moins une fois l'un des 4 lieux pour y effectuer diverses activités (une partie de puissance 4, du bricolage, une distribution de journaux, etc.). Ils sont surtout prétextes à dérouler une histoire il faut l'avouer bien moins captivante que dans le premier opus. D'ailleurs, elle n'offre que peu de révélations. Dix minutes seulement après l'introduction, on avait déjà deviné tout ce qui allait nous attendre et comment l'histoire allait se terminer. Le jeu n'offre vraiment aucune surprise et la poignée d'activités ne suffit pas à ce qu'on s'ennuie finalement pas mal pendant les presque quatre heures que compte l'aventure. Pire, elles ne proposent aucun enjeu. On peut parfaitement laisser la manette posée sur la table et regarder les mini-jeux se dérouler devant nos yeux sans avoir un impact quelconque.



D'ailleurs, en parlant d'impact, le jeu reprend en substance le concept de choix de dialogues impactant l'aventure. Sauf qu'on a beau faire les pires choix sur un second run, il n'y a pas grand-chose qui change... On ne retrouve pas non plus le plaisir des séquences où l'on cherchait le moyen d'entrer dans les stations-service du premier épisode et la fouille des lieux à la recherche d'objets. Seuls maigres lots de consolation : les séquences de skate entre les phases narratives qu'on peut refaire au besoin pour parfaire son score. Mouais.

Au-delà d'un contenu narratif assez pauvre et qui a toute la peine du monde à nous tenir en haleine, l'ambiance visuelle du jeu est beaucoup moins ambitieuse que celle de son grand-frère. Finis les panoramas saisissants à s'en décrocher la mâchoire (mis à part une seule séquence à la nuit tombée), les environnements atypiques qui allaient de pair avec la bande originale (on se souvient encore de la magique arrivée à la frontière sur fond du Far From Home de Daniel Gadd) ou les jeux de lumière éblouissants de Road 96. Mile 0 nous fait évoluer dans une ville sans âme, vraiment peu inspirée et devant laquelle il est difficile de s'émerveiller.

Un vrai crève-cœur lorsqu'on sait combien cela faisait le charme de l'original. Et on parlait du lien entre les lieux et les sons : ce manque de cohésion entre les deux s'en ressent dans un album qui reste moins longtemps dans la tête, sauf pour l'excellent single Land Locked Heart de The Midnight. Enfin, la technique du jeu dans notre version de test sur PS5 est fidèle à son prédécesseur, même si des bugs de collisions viennent assez souvent "pousser" le joueur loin d'un personnage avec lequel il parle lorsqu'on tourne la caméra, ce qui peut être assez désagréable.

Hélas, Road 96: Mile 0 ne réitère pas le petit exploit de son aîné. Un scénario en ligne droite bien moins captivant, des séquences héritées de Lost In Harmony pas franchement excitantes et une ambiance visuelle beaucoup moins réussie en font une préquelle qu'on oubliera trop vite.

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