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Pokémon Épée et Bouclier

Rozzo par Rozzo,  email
 
A peine sorti, Pokémon Épée et Bouclier surfe tel un Tortank sur la vague de la réussite et du pognon pour Nintendo, avec plus de 6 millions de ventes dans tous les bons ports où il a accosté. Un raz-de-marée qui n’est pas allé sans son lot de vagues scélérates, pour une première "vraie" sortie sur Switch.

This is England


Durant cette traversée en eaux-troubles, les consommateurs se sont ligués en deux camps. À tribord, ceux pour qui le développeur, Game Freak, a menti aux fans. À bâbord, ceux, plus modérés, qui considèrent le jeu comme une nouvelle très bonne entrée dans la saga. Mais trêves de métaphores maritimes alors que nous vous invitons à découvrir un nouveau camp, dans la soute : celui de ceux qui s’en foutent des polémiques, des promesses, et qui jugent le jeu pour ce qu’il est, c’est-à-dire un Pokémon de plus, mais que ça n'en fait pas un mauvais jeu pour autant. 
 
Après avoir posé ses valises en France et à Hawaii, la licence semble bien décidée à continuer son petit tour du monde. Cette fois, c’est le Royaume-Uni, et plus précisément l’Angleterre qui est à l’honneur. Alors que les images qui avaient fuité sur twitter faisaient état d’un jeu assez moche et souvent fragile techniquement, on peut vous assurer que manette en main, il n’en est rien, tout du moins dans la partie exploration. C’est Pokémon, tout est mignon, bien ordonné, toujours à la limite du kawaii. Au début, le fait de ne pas pouvoir contrôler la caméra a de quoi déboussoler, mais cette limitation est compensée grâce à de jolis effets de perspectives. Mention spéciale aux différentes villes, qui possèdent toutes leur identité propre et dégagent un vrai charme. 


Côté scénario, rien de nouveau à se mettre sous la dent : on se réveille un bon matin, et le champion de Galar, qui est aussi le grand frère de notre rival, nous file un Pokémon. On quitte donc notre petit village de Hobbitbourg Paddoxton en faisant au-revoir à maman, paré à vivre de grandes aventures avec notre petit chimpanzé végétal (oui, votre rédacteur est team Ouistempo). Notre objectif : devenir le plus grand dresseur du pays, Galar. Graal, Galar, vous l'avez ? Pour cela, il faudrait faire le tour des 8 arènes, affronter leurs champions, sillonner le monde, affronter trouze-mille dresseurs, etc. Malgré une histoire en pilote automatique, le tout se laisse suivre avec mêmes quelques moments de grâce. On pourra pester contre la linéarité du jeu, mais la manière qu'il a de toujours nous accompagner a le mérite de rythmer l'aventure.

On ne les a pas encore mentionnées, mais les stars du jeu sont toujours au top. Avec plus de 400 pokémons au répertoire, vous retrouverez à la fois ceux qui vous adorez, et ceux que vous trouvez immondes, mais que votre ami aux goûts douteux, lui, adore. Comme avec les Pringles, il y en a pour toutes les papilles et c'est le plus important. Et une fois de plus, c'est toujours un petit évènement de voir son pokémon devenir plus puissant et à terme, évoluer.

Si l’on ne peut clairement pas s’extasier devant de nouvelles idées de gameplay, ou devant des changements radicaux, on peut saluer certaines améliorations. Terminé ce « stress des hautes herbes » quand on gambadait : maintenant, les pokémons sont visibles, et donc évitables. Les grottes sont de facto devenues beaucoup plus vivables. Pour quelqu’un qui a déjà fait plusieurs opus, c’est une petite révolution. Dans le même ordre d’idées, l’expérience obtenue est répartie entre tous les pokémons de votre groupe à chaque victoire durant les affrontements, et ce dès le début du jeu. Pratique. 

Pokémon Shield prends la fuite !

Les combats, pour leur part, sont presque identiques aux précédents opus. Passé le plaisir de voir enfin les pokémons se mouvoir et utiliser leurs attaques dans des cadrages et effets dynamiques, on se rend compte que le core-gameplay est toujours le même... depuis les premières versions. Tout dresseur ayant déjà terminé un seul opus sera en terrain balisé. En étant un peu malin, on se fait rapidement une équipe équilibrée à même de rouler sur le jeu. Les captures sont beaucoup plus simples maintenant et réussir une arène en tuant en un seul coup chaque adversaire avec une seule et même attaque casse le mythe concernant notre personnage que le jeu essaie de créer. Le jeu veut nous raconter l'histoire d'un jeune héros qui grimpe les échelons de la ligue, et manette en main, on vit celle d'un Alexandre le Grand qui s'est levé un matin et n'a plus jamais perdu un seul combat.



Le "cul-butoké" entre deux publics, les puristes et les nouveaux joueurs, le jeu ne propose pas un challenge capable de satisfaire tout le monde. Dans le même ordre d’idée, la transformation « Dynamax » tant mise en avant ne sert pas à grand-chose.Quintuplant la taille de nos pokémons pour en faire des grosses bébêtes qui frappent fort, elle était pourtant prometteuse. Malheureusement, on ne peut l’utiliser que dans des contextes spécifiques, et les choix tactiques étant beaucoup plus réduits une fois la transformation accomplie, on perd en stratégie ce qu’on gagne en spectacle. 

Cette feature un peu gadget est révélatrice de la ligne directrice de cet épisode : à fond les ballons dans le show, en retrait sur le reste. Comme on l’a décrit plus haut, le jeu est joli, a de beaux effets de perspectives, mais cela se fait au prix d’une linéarité qu’on aimerait voir s’effacer de temps en temps. On passe de villes en villes, de routes en routes, écrasant tout pokemon sauvage, tout dresseur, tout champion sur notre chemin. Alors oui, ça fait longtemps qu’on fait ça, et oui, la forme du pays donne le sentiment d’avancer vraiment dans un gigantesque couloir. Mais l’ironie dans tout ça, c’est que malgré le manque de prises de risques, c’est dans cette partie-là que le jeu est le plus satisfaisant. Et tout se gâte dès qu’il tente de nouvelles choses. 

Voyage en Terre connue


L’autre promesse du jeu, c’était celle d'un monde ouvert par le biais des Terres Sauvages. Dans cette zone, la caméra se libère et on est libre d’aller où l’on veut, affronter des pokémons bien plus puissants que les nôtres, récolter des baies, etc. Sur le papier, la promesse est belle, mais en application, on se retrouve devant un territoire un peu vide, assez moche, et avec un clipping honteux qui nous fait apparaître certains gros monstres une fois qu’on les percute. Pire, la zone ne se permet même pas d'être fluide. Les Terres sauvages sont également la seule zone du jeu où se trouvent des antres de pokémon, dans lesquelles on peut rentrer pour un combat avec quatre autres dresseurs. L’idée est bonne, mais le tout tourne vite à la déculottée sévère pour le pokémon qu’on attaque et n’a rien de très difficile. C’est dommage, car c’est sur ce genre de contenu qu’on aurait aimé avoir un challenge plus corsé.



Dans la foulée des concepts un peu gadgets, on pourrait aussi évoquer les campements, qui nous permettent d’interagir avec nos pokémons en leur faisant revivre leurs meilleurs traumatismes. C’est ainsi qu’on peut s’amuser à envoyer une fausse pokéball sur ce Smogogo à qui on a, de la même manière, pris la liberté. On peut également cuisiner pour eux des petits plats végétariens (encore heureux !) et visiter les campements des autres joueurs. Des petits ajouts sympathiques mais qui ne changeront pas une licence bien confortablement installée.
Pokémon Épée et Bouclier n’est clairement pas la révolution annoncée pour la licence, celle que les fans attendent depuis (trop ?) longtemps maintenant. Le passage sur console hybride ne s’est pas fait sans heurts, et visiblement Game Freak a préféré une fois de plus jouer la carte de la sécurité. Peut-on leur en vouloir ? Vu le poids de la licence pour Nintendo, on se doute bien que la marge d’innovation ne doit pas être énorme. Mais lorsque l’on est, comme votre serviteur, pas un poké-fan hardcore, il reste une entrée honnête et solide, un petit jeu confortable. Et les chiffres de ventes astronomiques de cet épisode le prouvent : chez Game Freak, le changement, c’est pas pour maintenant.

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