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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
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Nier Automata

Fougère par Fougère,  email  @JeSuisUneFouger
Développeur / Editeur : old - Platinum Games
Supports : PC / Playstation 4
Autant vous le dire tout de suite, Nier Automata n’est pas un jeu à mettre entre toutes les mains. Ceux qui se jetteront dessus en se disant qu’un jeu PlatinumGames, c’est l’assurance de passer un bon moment, risquent d’être déçus. Pareil pour ceux qui comptent sur un monde ouvert avec des environnements chatoyants à explorer comme vous voulez, passez votre chemin. Par contre, ceux qui sont restés bloqués sur les questions existentielles posées par Blade Runner ou qui prennent leur pied devant des tragédies grandioses à la Final Fantasy, foncez ! C’est de la bonne.
Dans Nier, vous allez incarner plusieurs personnages, à mesure de votre progression dans le jeu, qui seront toujours des androïdes de la YorHa (conscients qu’ils sont une forme de vie artificielle). Cette organisation a pour but de pacifier la Terre de la présence des « machines lifeforms », des robots créés par une race extra-terrestre qui a envahi la planète il y a quelques centaines d’années. Le théâtre des opérations se limite à une ville en ruine et ses environs, qui évolueront en même temps que l’intrigue principale. Petite particularité, le jeu propose 26 « fins » différentes, et il faudra recommencer le jeu plusieurs fois si vous voulez connaitre l’intégralité du scénario et ses différentes résolutions. Le plus dur restant de réussir à passer outre le manque de renouvellement du jeu.

La loi de Pascal

Heureusement, le jeu est assez bien foutu pour vous inciter à l'acharnement. L’exploration par exemple. La première fois, vous allez découvrir le monde et ses environnements : la ville en ruine, un désert immense, une forêt mystérieuse, etc. Si la variété est au rendez-vous, la modélisation est un peu à la traine, les modèles ont des arêtes qui tranchent et des textures pas toujours flatteuses. Cependant cela ne vous empêchera pas de tomber de temps en temps sur un paysage qui finira dans votre dossier screenshots, certains panoramas étant saisissants de beauté.



Puis viendra votre 2ème partie, où vous découvrirez toutes les zones annexes que vous avez loupées la première fois. La carte du jeu étant volontairement peu précise, afin de ne pas vous dévoiler l’ensemble du terrain de jeu au premier coup d’œil. Combinée à la montagne de coffres planqués et autres secrets disséminés dans tous les niveaux, vous allez vous retrouver à parcourir minutieusement chaque recoin afin d’être sûr de ne rien louper. Cette chasse au trésor est moins fastidieuse qu’elle n’y parait, mais il faudra quand même rester tolérant vis-à-vis du plus gros problème du jeu : DES PUTAINS DE MURS INVISIBLES DANS TOUS LES SENS. Voir un arbre gigantesque avec des racines 3 fois plus grosses que vous, c’est cool jusqu’à ce que vous essayiez de passer entre ces racines pour vous rendre compte qu’un mur invisible vous empêche de le faire. Au-delà de la frustration, c’est décevant de voir qu’un jeu en 2017 utilise encore grossièrement des mécaniques aussi éculées. 

La résistance et l'Homme

Pour les combats et les ennemis, on va avoir le même schéma : c’est cool et bien fait, sauf qu’il y a un gros souci qui vient faire tâche. Vous allez vous battre avec 2 armes blanches (il y en a 4 types différents) et votre pod, un robot qui vous suit et vous assiste, à qui vous pourrez affecter une capacité avec un cooldown : gros laser, attaque de zone, ralentissement du temps, trou noir, etc. Comme c’est PlatinumGames qui est aux commandes, on s’attend à un système de combat ultra nerveux, avec des esquives et des ennemis qui remplissent l’écran en essayant de vous mettre la misère. Et c’est le cas, sauf que c’est pauvre : il n’y a pratiquement pas de combo entre vos différentes armes, les ennemis ont rarement plus d’un ou 2 patterns d’attaque, et il suffit de spammer l’esquive ultra permissive pour ne jamais se faire toucher. Ajoutez à cela un équilibrage complètement pété, et vous vous retrouverez dans une des situations suivantes : soit vous jouez en normal, et vous déboîtez tous les ennemis sans trop forcer, avec seulement les Boss ou les nouveaux ennemis qui vous proposeront un challenge un peu plus relevé. Soit vous jouez en hard, et là vous allez en chier des briques de colle par paquet de 12, avec des ennemis beaucoup plus costauds (qui vous two shot la plupart du temps) et surtout l’impossibilité de pouvoir lock vos adversaires. Et quand vous affrontez des pack de 20 ennemis qui volent, ou des mini boss qui peuvent vous exploser avec un rayon laser aussi gros que vous qu’il faut absolument esquiver, le manque d’équilibrage pose un sérieux problème. Surtout que la gestion de la mort est particulière : si vous mourrez, vous devrez retrouver votre cadavre pour récupérer vos « puces », des objets qui vous donneront des bonus divers et variés. Ces puces sont améliorables, et vous allez rapidement vous retrouver dépendant de leurs effets si vous voulez survivre plus d’une demi-seconde face à un ennemi bien vénère. Sauf que vous les perdez quand vous mourrez, ce qui rend leur récupération encore un peu plus difficile. Cadeau bonus : si vous tardez trop, votre cadavre se réanime pour vous attaquer, et vous défoncer la tronche en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.


 
Seulement, malgré tous ces problèmes, Nier reste une expérience fantastique, grâce à son univers et son écriture. Le jeu dégage une ambiance extrêmement prenante, que ce soit dans la mélancolie ou la légèreté, surtout grâce aux musiques. Keiichi Okabe signe des morceaux grandioses, qui vous accompagneront tout au long de vos différentes parties. Certaines musiques sont liées à une zone ou un boss, mais d’autre s’enclencheront aléatoirement, ce qui permet de casser le sentiment de déjà vu qu'on ressent à partir d’un certain temps. Il faut découvrir les différentes zones, accompagné par le thème musical qui va bien, pour se rendre compte du tour de force qui a été accompli ici. Malgré les textures un peu grossières, ou les ennemis pas très variés, une identité forte se dégage de chaque environnement, quelque chose qui donne envie au joueur de tout explorer, de comprendre ce qui s’est passé avant son arrivé, de répondre aux nombreuses questions que va poser le jeu. Car l’écriture de Nier justifie à elle seule l'achat du jeu, que ce soit pour son originalité ou sa minutie du détail : les quêtes secondaires sont ennuyeuses en apparence, mais elles réservent des surprises de taille et les grandes questions posées par le jeu sont très bien amenées et poussent à la réflexion, sans influencer l’opinion du joueur. Il faudra vous accrocher si vous voulez découvrir l’intégralité des secrets, documents et bouts de scénario que propose le jeu, mais cela vaut largement le coup. Finalement, le dernier point fort du jeu est probablement la maestria avec laquelle les emprunts à d’autres œuvres ont été faits. Le jeu est blindé de références à la pop culture : FF7, Blade Runner, Evangelion, Gunm, Akira, Shadow of the Colossus, GitS, j’en passe et des meilleures. On a l’impression que Taro Yoko nous adresse des petits clins d’œil complices tout au long de l’aventure, ce qui est autrement plus agréable que les coups de coude dans les côtes auxquels nous sommes habitués.
Nier est loin d’être parfait, mais nous n’en demandions pas tant. Si vous savez où vous mettez les pieds, et que vous êtes prêt à supporter les côtés les moins reluisants du jeu de PlatinumGames, vous êtes partis pour une aventure épique et pleine de grands moments. Que demander de plus ?
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