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NASCAR 25, naze car radin ?

Xavor2Charme par Xavor2Charme,  email
Développeur / Editeur : iRacing Studios
Supports : PC / PS5 / Xbox Series
Cela fait déjà quelques articles que je vous bassine avec le (ou la) NASCAR. Désolé, c’est ma révélation de l’année : ce que je cherchais dans le sport mécanique ne se trouvait au fond pas sur les circuits biscornus d’Europe mais bien dans les petits et grands ovales d’Amérique du Nord. La vitesse pure, la crainte que tout ne bascule en un claquement de doigt, le ronron apaisant d’un V8 hurlant dans nos esgourdes. La catégorie reine étatsunienne n’avait plus connu de jeu officiel depuis 2022 avec NASCAR Rivals sorti sur Switch. Il est donc normal que la communauté bagnole se soit un peu excitée à l’annonce de ce NASCAR 25 développé ni plus ni moins que par l'équipe derrière iRacing.
Il faut savoir que les jeux officiels sont assez cultes outre-atlantique, d’abord avec le fameux Nascar Racing 2003 puis avec la série des NASCAR Thunder d’Electronic Arts dans le reste des années 2000. Les années 2010 sont plus compliquées avec des titres “bien mais pas top” d’abord développés par Eutechnyx puis après 2015 par Monster Games / Motorsport Games / 704Games. Nascar Heat 4 et 5 en 2020 également développé par ces derniers furent les derniers jeuxrelativement potables avant que le médiocre NASCAR 21: Ignition (ainsi que les déboires financiers de Motorsport Games) ne vienne clôturer l’aventure. iRacing récupère la licence en 2023, permettant de proposer les séries officielles sur le service, et annonce un jeu dédié sur consoles et PC développé par le tout nouveau iRacing Studios.

NASCAR 25 est sorti en octobre dernier sur consoles viriles comme un pygargue puis a bénéficié d’un portage PC un mois plus tard. Nos flamboyantes machines à gaming n’ont donc pas été le focus d’iRacing Studios. À savoir que je m’étais procuré dans un coin sombre d’Internet une clé pour NASCAR Heat 5 (le jeu est délisté) un peu avant pour tester et je me suis lancé dans World of Outlaws: Dirt Racing 24 Gold Edition de Monster Games édité par iRacing. Je vous raconte tout cela car NASCAR 25 ressemble furieusement à ces deux jeux en termes de graphismes, de menus, de principes de gameplay, ce qui est finalement logique car iRacing Studios est en fait composé en grande partie de Monster Games ! Ce qui donne tout d’un coup à ce titre un doux fumet de “bien mais pas top” avant même d’avoir commencé à tourner en rond.

Mais avant de s’attaquer au cœur du jeu, un petit rappel de ce qu’est le NASCAR en 2025.

Les Drafts sont bien pliés

Le NASCAR rassemble actuellement 4 championnats de stock-car, de plus en plus techniques et rapides. Les 4 championnats sont présents dans le jeu : nous débutons par L’ARCA,l’équivalent de la F4 chez nous, nous passons ensuite aux populaires Truck Series, puis aux Xfinity Series pour terminer avec la prestigieuse Cup Series. A savoir que si la progression est relativement logique pour les pilotes débutants, il arrive que de vieux briscards de la Cup Series viennent faire des piges de temps en temps dans les catégories inférieures, ce que l’on ne voit pas du tout en formule de promotions pour les monoplaces. Ces championnats sont aussi mixtes, avec des femmes présentes à tous les échelons contrairement aux championnats monoplaces.

Le grand principe de ce sport mécanique, vous le savez tous, c’est de tourner en rond sur de grands ovales, de moyens ovales ou encore de petits ovales. Il y a quelques courses sur circuits classiques comme le Circuit of the America mais aussi des formes de circuits plus bizarroïdes comme le “Tricky Triangle” de Pocono. Pour rester sur l’oval, chaque typologie amène des challenges finalement très différents : les Super Speedways comme Daytona demandent de savoir maîtriser la gestion de sa position dans le pelleton car c’est pied au plancher toute la course, les Speedways ou ovales intermédiaires sont assez techniques et demandent une bonne gestion des pneumatiques, les Short Ovals donnent des courses assez chaotiques, avec beaucoup de contacts et beaucoup de retardataires à esquiver pour les leaders. A savoir qu’il existe aussi le NASCAR Euro Series (non présent dans le jeu) se déroulant sur des circuits bien de chez nous comme le Paul Ricard ou Brands Hatch si vous voulez voir un troupeau de bagnoles bariolées couper tous les virages sans conséquence.

Pour amener du spectacle et de la tension, le déroulement d’une course de Cup Series est un peu particulier : chaque course est divisée en 3 étapes (Stages) où les dix premiers gagnent des points. Une fois une étape terminée, les équipes peuvent passer au stands et la course est relancée. C’est un peu artificiel mais cela permet de forcer la stratégie et offre au minimum 3 départs spectaculaires. Le vainqueur de la course accédera d’office aux Playoffs. En gros, 16 pilotes ne se battent plus qu’entre eux sur les 10 dernières courses. Ils se font éliminer les uns après les autres jusqu’à la bataille finale pendant que tous les autres font de la figuration. Ce système semble en bout de course avec la victoire controversée cette année de Kyle Larson car il récompense plus la chance que la régularité et devrait être amené à changer.

Ah et puis oui, il y a les fameux “Big One” les gros crashs spectaculaires dignes des Blues Brothers.

Je pourrais encore en ovaler

Niveau contenu, NASCAR 25 respecte tout cela : les 4 championnats et types de voitures sont là, les règles et les déroulements des courses sont conformes et personnalisables. En bon produit officiel, le jeu propose les pilotes et les livrées de toute la grille, ne manque finalement que quelques circuits dont Mexico et de petits ovales présents en ARCA. Nous pouvons même personnaliser la livrée et la combinaison de notre pilote avec un éditeur directement importé d’iRacing. 

Le menu principal présente finalement peu de modes de jeu : un mode Carrière, un mode Course Rapide, un mode Online et un mode Championnat. Pas d’essais ou de contre-la-montre, il faudra passer par une course rapide pour le faire. Les options graphiques et de manette/volant sont assez fournies, malgré l’absence de prise en compte de la souris alors même que le pointeur reste à l’écran sans jamais s'effacer. Le portage sent encore bien la peinture même un mois après la sortie.

Autre point, le mode carrière est assez décevant. Si vous avez touché comme moi à NASCAR Heat 5 ou World of Outlaws, c’est la même structure mais avec moins de choses : nous enchaînons les courses, recrutons du personnel et améliorons la voiture. A la fin de chaque course, nos adversaires font des remarques sur notre style de pilotage mais nous ne pouvons pas y répondre alors même que l’épisode PSP le permettait ! Globalement, il y a moins de petits détails sympa : NASCAR Heat permettait de personnaliser la binette de son pilote, de choisir un jingle de victoire et la partie gestion était plus touffue. En soit, en tant que cadre pour enchaîner les courses, cela fonctionne mais n'espérez rien de plus. La fainéantise ou le manque de temps se ressent aussi via l’utilisation assumée de l’IA générative pour créer les portraits de nos collègues dans le mode carrière. Ça se voit et ça fait cheap. Seule petite originalité, Dale Earnhardt Jr. (ancien champion de Cup Series et fils de Dale “l’intimidateur à moustache” Earnhardt) et son podcast sont présents lors de petites séquences filmées pour rythmer l'aventure.



Une fois en course, avant les patchs, c’était un peu compliqué. Sur PC, les développeurs semblaient avoir oublié que les gens voulaient jouer avec leur volant à retour de force et le ressenti était catastrophique. Aucun réglage ne semblait fonctionner correctement, la direction était soit flottante dans les lignes droites, soit abusivement dure dans les virages. Rien à voir avec avec la précision des retours auxquels iRacing nous avait habitués avec leur service. Après les patchs, ça s’est un peu amélioré même si je dois toujours faire quelques réglages supplémentaires selon le type d’ovale. Aujourd’hui, le résultat est tout de même agréable mais à l’instar des jeux F1, nous sentons qu’il nous manque des informations. A la manette c’est finalement un peu mieux et le développement s'est probablement fait autour de ce vilain appendice.

Concernant l’IA, elle s’en sort plutôt bien, ne faisant pas n’importe quoi la plupart du temps et ne créant pas de lignes artificielles de voitures. L'intérieur du peloton est vivant et il est assez excitant de se faufiler entre les voitures. Néanmoins, elle manque un peu de combativité : une fois doublé, le concurrent aura tendance à lâcher l’affaire et à lever le pied. Autre souci : si un contact avec le mur nous ralentit, l’IA des voitures de derrière se réveille et tente d’en profiter de manière cette fois-ci extrêmement agressive et brouillonne. Je suis sorti de la course plusieurs fois à cause de ça et c’est particulièrement frustrant, surtout sans la présence de rembobinage.

Ne comptez pas trop sur le mode Online car le pic de joueurs journalier selon SteamDB tourne en ce moment autour des 500. En titre de comparaison, Assetto Corsa EVO et Le Mans Ultimate tournent autour des 5000. De plus, ces pics ont lieu à 3-4 heures du matin quand les américains sont levés. A savoir que sur iRacing, il est possible de faire de la course d’ovale à toute heure de la journée, ce n’est pas qu’un déficit d’amour de la catégorie en elle-même.

Bonjour les Talladégâts

Pour terminer, le jeu n'est franchement pas incroyable à regarder et l’image accuse en permanence un flou un peu disgracieux. Néanmoins, il ne demande pas une puissance graphique incroyable ce qui permet d’afficher la quarantaine d’amerloques en toute fluidité. Par contre, le jeu a une relation compliqué avec le Steam Deck : chose rare, le jeu ne se lançait pas du tout dessus sans vraiment d’explication, ni raison logique comme la présence d'un anti-triche. iRacing a fini par écrire un message lapidaire sur Steam assumant cette non-compatibilité. Depuis, le jeu se lance grâce à Proton Experimental mais tourne à la vitesse d’une ARCA avec les pneus crevés. C’est quand même dommage car le jeu aurait pû être parfait pour continuer à tourner en rond au lit ou en voyage.

Niveau sonore, le son des moteurs est correct mais le spotter (l’ingénieur qui regarde la course depuis un point surélevé avec des jumelles nous indiquant la présence de voitures à gauche ou à droite) n’est pas des plus précis et peut accuser un petit retard criminel. Ici aussi certains messages ont été générés par IA. En outre, faute de goût selon moi avec le choix d’Hypnotize de System of a Down en tant que musique d'ouverture : je trouve la chanson insupportable et kitch en plus de me replonger dans mes années lycée dans les Yvelines à écouter OUI FM, ce qui ne sonne pas très V8 et chapeau de cowboy. Il s’avère que sa présence est uniquement dûe au fait que c’est la chanson préférée du Dale susmentionné. J’aurai préféré un morceau de country music plus léger pour me mettre dans l’ambiance comme dans World of Outlaws. Une fois le morceau passé, la bande-son devient variée avec notamment du rap, ce dont se sont plaints quelques vieux cons sur Steam dès les premières heures. Mais le jeu s’ouvrira systématiquement sur le morceau gnangnan de SOAD.

Je vous laisse avec la VOD de mon stream sur le jeu : 


 
Que penser de ce NASCAR 25 ? Il retransmet bien les courses, il n’est largement pas déplaisant de rouler dans ce jeu et cela fait le taf entre deux sessions plus sérieuses en multi sur iRacing. Malheureusement, le titre propose assez peu de modes et une finition assez limite pour les 60 € demandés. Nous sommes pour l’instant en présence d’une base compétente pour un NASCAR 26 plus ambitieux mais pas beaucoup plus. J’y reviens de temps en temps avec plaisir plus par amour pour ce sport plus que pour sa qualité intrinsèque.
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