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Marvel's Deadpool VR : qui n'a jamais rêvé de jouer les papa pool ?

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Twisted Pixel Oculus Studios
Jamais là où on l'attend d'habitude, Wade Wilson ne se fait rien de moins que le premier trip VR d'un super-héros Marvel depuis Iron Man en 2022 et en exclusivité sur Quest 3/3S, s'il vous plaît. Et si notre premier aperçu du jeu à la Gamescom nous a appris quelque chose, c'est qu'on change radicalement de crèmerie avec un jeu à son image qui ne se prend pas du tout au sérieux. Le super-héros privilégie en effet la déblatération de dialogues bidonnants à la recherche de gameplay original. Eh bien, dans sa grande tradition, il a pourtant réussi à nous surprendre aussi de ce côté-là.
C'est tranquillou-pépouze, alors qu'il était en train de mettre la misère aux troupes de Flag-Smasher perché sur la plateforme d'arrimage d'une forteresse volante du Shield que notre Deadpool se voit transporté dans un portail dimensionnel, direction le plateau de Mojo TV. Accueilli par le prince de la TV réalité la plus célèbre de la galaxie himself, on lui explique que la nouvelle émission Mojo World qui fait se combattre la championne iconique Spiral à qui veut bien tenter sa chance a besoin de chair fraîche et c'est lui qui a été choisi pour faire le chauffeur-livreur de super-méchants. On va donc sillonner le Marvel-verse en quête de challengers, entre le Japon féodal, une version démoniaque de Las Vegas et j'en passe.

L'occasion de vanner des centaines de goons sur leur dégaine, d'insulter proprement Mojo et sa troupe dans l'oreillette, mais également de retrouver de vieilles connaissances comme Mephisto ou ULTRON Ultimo. Marvel's Deadpool VR articule sa structure de jeu autour de cinq gros niveaux qui nous emmèneront en quête des super-vilains, entrecoupés de shows d'exhibition au Mojo Dojo, l'arène de combat retransmise en LIVE sur Mojo TV dans des mini-jeux débiles.

 
La recherche des nouvelles stars nous voit projeté dans chacun de leur univers. Après avoir fait les présentations avec celui qu'on va se taper en fin de niveau, on passe la plupart de son temps à trancher, découper, oblitérer et cribler de balles une horde de troufions à la solde du méchant. Pour ce faire, le héros dispose d'un arsenal tout d'abord composé de ses iconiques double katanas qu'on vient attraper dans le dos. Il n'y a pas un seul jeu VR qui ait réussi à faire ressentir la lourdeur des épées. Rares même sont ceux qui pensent à intégrer des retours haptiques lorsqu'on croise les sabres pour donner un semblant de présence lorsqu'ils se touchent (sauf Beat Saber qui fait très bien le job, lui)). On n'est donc pas très étonnés de constater que Marvel's Deadpool VR ne fait pas mieux que la moyenne. Aussi, les interactions se résument à des gesticulations des bras dans tous les sens pour découper les ennemis. Du coup, ce gameplay n'est vraiment pas palpitant, même avec les armes de mêlée spéciales proposées plus tard dans le jeu.
 
Seule vraie réussite du combat en mêlée, les projections de katanas lorsqu'on mime le geste d'attraper un sabre pour l'envoyer direct vers une cible au loin. Le titre offre d'ailleurs ce qu'il faut de permissivité et de magnétisme pour que les projectiles aillent se caler dans la tête des adversaires sans avoir à viser avec précision, ce qui renforce l'impression de toute puissance et l'effet cool lié au geste de projection. On préfère tout de même se la donner avec les flingues en akimbo très satisfaisants. Là aussi, pour faire passer le plaisir de jeu avant tout, ils ne s'encombrent pas de mécaniques de rechargement compliquées. On tire et lorsque le chargeur est vide, l'arme le change toute seul. On peut même si on veut en profiter pour la jeter sur des ennemis et attraper un nouveau pistolet dans notre holster. Les arènes disposent également de coffres à jouets proposant des armes annexes aux munitions limitées assez dévastatrices (Uzis, fusils à pompe, arcs et autres fusils d'assaut). Enfin, le jeu propose un grappin qui sert à ramener les objets et combattants vers soi ou à s'élancer vers des plateformes.
 
On pourra aussi attraper les boucliers de certains adversaires ou d'autres objets dans l'environnement. Le système de jeu va plus loin et en expérimentant, on se rend compte qu'on peut par exemple utiliser nos balles ou un katana pour projeter une arme contondante qui traîne innocemment dans l'arène après avoir tué un goon vers un autre ennemi.

La panoplie du papa pool ne serait pas complète sans une grenade et un magistral coup de pied sauté qui vient dévisser la tête des adversaires lorsqu'ils sont sonnés. Et il ne faudra pas négliger ce genre de mouvements stylés, car à la manière de Xavor lorsqu'il fait le tour de l'Alsace à fond à fond sur Assetto Corsa Rally, on est en stream sur Mojo TV pendant toute la durée de la campagne. Plus on exécutera d'actions cool, plus on sera gratifiés de Mojo-dollars qui nous permettront d'acheter de nouvelles armes et grenades à effets uniques, coups spéciaux et tenues entre les niveaux. Coups spéciaux oui, car lorsque la foule est en délire, une pression sur le bouton X permet de déclencher un Big Money Time de spéciaux à durée limitée (jeter des cartes à jouer explosives, marteau Mo-jolnir qui revient tout seul vers nous et autres joyeusetés comme des pistolasers qui ressemblent à ceux de Star-Lord) qui rapporte encore plus de pognon.

 
Le tout sous une pluie d'applaudissements et rythmé par des morceaux chipés au Top 50 de 1989, des bons sons kitch de Madonna ou Taylor Dayne pour ne citer qu'elles. Bon, on ne va pas se mentir, on avait quand même quelques doutes sur ce que Deadpool allait dérouler comme gameplay sur la durée en traversant le tout premier niveau qu'on nous avait montré à la Gamescom. On y enchaîne en effet une succession d'arènes entrecoupées de boyaux, certes propices aux élucubrations hilarantes du pervers au costume lycra rouge, mais qui laissaient craindre une hypothétique boucle de jeu assez courte. En fait, pas du tout.

Même si les combats expliqués ci-dessus restent la base du titre, celui-ci déploie des efforts continus pour démultiplier les situations de jeu vidéo, que ce soit avec un level design qui donne parfois dans la verticalité, ou des niveaux plus ouverts, des mini-quêtes rigolotes, et des gameplays annexes liés à des caméos de certains personnages Marvel ou du fait que Deadpool est immortel, qui ne sont pas juste des gadgets et qui pour certains rendent super bien en VR ! Mais je me tais là pour vous laisser la surprise. Finalement, seules les épreuves de Mojo Dojo entre les missions sont un peu en deçà du reste, avec des modes de jeu imposés qui impliquent le travail en équipe ou le match à mort, avec des IA alliées parfaitement inutiles qui ne nous aident jamais. Et ça face à des adversaires semblant avoir un aimant à Deadpool et nous retrouvant facilement sur la carte, dans des mini-jeux vus et revus ailleurs (capture de drapeau, basket) et occasionnellement frustrants. On se demande si les développeurs n'avaient pas prévu de proposer ces challenges dans un hypothétique mode multijoueur avant de recaler ça dans la campagne au chausse-pied par manque de budget.
 
On en vient à parler enfin de ce qui fait pour beaucoup dans le charme du jeu et qui contribue à oublier des combats somme toute déjà vus en VR : ses dialogues narrés par Neil Patrick Harris en VO. À sa grande habitude, Deadpool raconte n'importe quoi tout le temps. C'est plus fort que lui, il est obligé de tout commenter. Marvel's Deadpool VR ne déroge pas à la tradition et le fait que le héros soit relié par une oreillette au plateau de Mojo TV fait qu'on l'entend tout le temps ramener sa fraise, débiter des bêtises plus grosses que lui et se moquer de tout, du joueur, mais aussi de Netflix, Half-Life, les poncifs de la réalité virtuelle, Ariana Grande. Et tout ça sans jamais ou presque se répéter pendant la petite dizaine d'heures de l'aventure, ce qui en soi est une réelle performance.

Ajoutez à ça le bonus inattendu d'avoir deux autres séries de doublages intégraux pour les personnages de Lady Deadpool et The Cowboy, le tout entièrement doublé en français (et avec soin, l'adaptation jouant avec notre langue). Franchement, rien que pour ça, le jeu vaut le détour. On se bidonne dans son casque jusqu'à la scène post-générique et on en redemande !
 
Allez, évoquons la technique du jeu qui est à la hauteur d'un jeu estampillé Oculus Studios (codéveloppé avec Twisted Pixel Games). Comme Batman: Arkham Shadow avant lui, le titre offre un résultat très propre pour le Quest 3 avec un aliasing très peu présent, renforcé par un look cell-shading impeccable et des textures en haute définition. Les options d'accessibilité sont nombreuses, permettant de personnaliser l'expérience de jeu pour ceux qui ne sont pas très à l'aise avec les déplacements au stick en VR. À noter que le titre se joue très bien assis comme debout. Il offre en outre une fluidité quasiment sans faille malgré le déluge d'explosions, mis à part une poignée de séquences à la toute fin qui occasionnent quelques désynchronisations du tracking des manettes et autres légers freezes et glitchs sonores pendant une demi-seconde.

Généreux dans ses dialogues comme ses situations de jeu, tordant comme un film Deadpool, Marvel's Deadpool VR est une franche réussite et montre une nouvelle fois qu'on peut faire des vrais gros AAA en VR, qui plus est basés sur des licences de super-héros, sans tomber dans la facilité.

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