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Un Rédacteur Factornews vous demande :

TEST

Gears of War Judgment

kimo par kimo,  email
Ils sont beaux, ils sont musclés et ils sentent bon le locuste grillé. Il s’agit bien sûr des héros de Gears of War Judgment. Ils n’en finissent pas de revenir. Devons-nous finir par ne plus y revenir ? Réponse dans un test riche en testostérone.
Après God, c’est donc au tour des Gearsd'Epic de se trainer une dernière fois sur la génération finissante des consoles de salon. Simple coïncidence des plannings de sortie ou volonté préméditée de nous en enfourner un dernier pour la route, la proximité des sorties des deux jeux permettrait presque de porter un regard rétrospectif sur ce que furent ces deux sagas, exclusivités de leur console respective et pinacle du blockbuster.



Difficile en effet de ne pas regarder le destin prométhéen de Kratos, mis en œuvre dans une barbarie hissée au rang d’art en vis-à-vis à l’univers plus moralisateur, la violence plus beauf (les pieds dans les entrailles, on découpe un vers géant) de la communauté virile des Gears. D’un côté décors gigantesques, caractère céleste des ennemis divins, démesure d’un héros refusant d’obéir à son destin d’homme. De l’autre, couloirs terreux et claustro, ennemis souterrains et héros lourds comme du plomb, à la pensée toute patriotique. Dieu contre hommes. Fratrie onlineet militaire contre destin élitiste Olympien. On trouve quasiment là deux idéologies bien distinctes du gaming: PS3 ou 360.

Il n’empêche que pour leur dernier tour de piste, les deux licences ont dû se tourner maladroitement vers le passé, la nécessité opportuniste d’un nouvel opus forçant les développeurs à se projeter au delà de l’accomplissement supposé de leur saga. Que faire quand tout a été dit ? Pire, quand d’autres ont assimilé et pulvérisé les codes qui firent naître le succès premier (la claque Vanquish) ? Pas grand chose sinon bégayer. Mais là où God of War arrivait encore à sauver les meubles par un vieux reste d’élégance, Gears of War, lesté par sa lourdeur omniprésente, a bien de la peine à garder la tête hors de l’eau.



Car le nouveau Gears ne se contente pas d’être chiche en nouveautés (deux-trois armes, quelques variantes d’ennemis), mais s’enfonce surtout dans ses pires travers. Techniquement, ça reste propre, mais les environnements et surtout le level-designsont bâclés et franchement peu variés. On alterne entre des couloirs et des arènes sans personnalité où l’on affronte des vagues de Locustes (avec chronomètre comme dans le mode survie). Le premier chapitre étant sans doute ce qui s’est fait de pire dans la série jusqu’à maintenant (on attend le prochain). Non seulement le joueur est parqué dans des niveaux étroits, mais les décors manquent franchement d’ampleur : on sera bien heureux de se trouver en extérieur-jour pour respirer un peu.

Et le même effet de claustrophobie se retrouve dans la progression. Divisée en chapitres racontés laconiquement par chacun des personnages jouables, ceux-ci sont par la suite fragmentés en minuscules séquences se concluant sur un score (et accessoirement un cul-de-sac). Bonne façon de détruire complètement le peu d’intérêt qu’on pouvait porter au scénario, passé au hachoir par ces interruptions constantes, mais aussi de réduire encore un peu la liberté et le plaisir d’avancer du joueur. Coincé maintenant entre le mur de début et le mur de fin de niveau on a bien du mal à s’immerger dans l’espace du jeu ou à apprécier le décor.



Pour enrichir le gameplay, les développeurs ont quand même pensé à ajouter quelques petites subtilités, comme la possibilité de déclasser les témoignages des personnages en début de niveau, ce qui permet de réaliser les missions dans des conditions spécifiques (limite de temps, visibilité réduite, ennemis plus puissants). Mais la redondance excessive et l’intégration aussi maladroite qu'artificielle à l’histoire de ces ajouts enlève tout le sel à ces situations. On aime être surpris, mis sous pression, emporté par un mouvement narratif, pas jouer mécaniquement à la même chose pour faire plus de points.

On sent bien que le solo est un assemblage malhabile du gameplaymulti couplé avec des enjeux de scoringpas très excitants. Sacrifier pour de bon toute possibilité d’immersion ne serait pas un problème en soi si un gameplayriche et complet venait compenser. Mais les niveaux minuscules couplés à l’IA stupide des alliés, aux déplacements lourdingues de votre propre personnage et au manque d’intensité des situations vous poussera définitivement vers le multi ou le mode coopération. De ce côté là, avec des chips et des potes, le jeu est enfin passablemais n’a rien de bien original comparé à ses ainés.
C’est l’heure du jugement, et il est temps pour les Gears de rentrer au garage. Poussif et archaïque, celui qui incarnait jadis la gloire du TPS grand spectacle signe ici son plus mauvais épisode et n’arrive même plus à éveiller le plaisir primaire du blockbuster
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