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Fort Solis

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Supports : PC / PS5 / Xbox Series
Après avoir joué un écureuil immortel dans God of War: Ragnarock puis le dieu grec en pleine crise existentielle dans Stray Gods, Troy Baker revient à la réalité, ou presque dans Fort Solis, un thriller psychologique se déroulant sur la planète rouge. La voix la plus célèbre du jeu vidéo y partage la vedette avec Roger Clark et Julia Brown, rien que ça. Une jolie proposition vocale au service d'un titre qui n'a eu de cesse de faire monter la mayonnaise depuis son annonce l'année dernière pendant le Geoff-show estival. Et si on était curieux à son propos, c'est aussi parce que c'est le tout premier jeu du studio Fallen Leaf monté par un ancien designer d'Evolution Studios.
Et son papa James Tinsdale a de grandes ambitions pour le jeu. Ses références ? Dead Space évidemment, les jeux-films de Supermassive Games, le mythique Moon ou encore The Thing de Carpenter. OK c'est bien beau tout ça, mais en fait, c'est quoi Fort Solis ? Surtout, comment vous en donner l'eau à la bouche sans en dévoiler des masses... Derrière le thriller se cache un jeu d'aventure entre un walking simulator et, ouais, Until Dawn effectivement. N'espérez pourtant pas y croiser une bande d'adolescents débiles à sauver d'un tueur impitoyable, par contre oui, les QTEs retors et une durée de vie limitée seront bien au menu. L'intrigue du jeu se déroule elle en pleine saison des tempêtes sur Mars, dans une station minière et ses abords.

A quelques kilomètres de là, l'ingénieur Jack Leary campé par Roger Clark termine l'inspection d'une foreuse dans le cadre d'une mission avec sa collègue Jessica Appleton (Julia Brown) lorsqu'il reçoit un appel de détresse automatique de la part de Solis. Trois minutes et un générique aux codes cinématographiques qui déroule lentement les têtes d'affiche du jeu sur fond de rover en mouvement balayé par le sable martien, Jack déboule devant le gros rocher qui abrite Fort Solis.

 
C'est à ce moment qu'on découvre le rythme imposé par le jeu. Plutôt que de nous faire vivre une nuit d'enfer à fond la caisse, Fort Solis fait l'éloge de la lenteur. Notre héros avance à deux à l'heure, pour bien faire transparaître sa lourdeur et sa nonchalance. A côté de cela, le titre nous balance très vite toute l'ingéniosité de ses mécanismes au sens premier du terme à la tronche. Par exemple, après avoir constaté le blocage des portes d'accès principales, Jack doit grimper en rappel le long d'une paroi. Et bien, il prend le temps de sécuriser les deux clips de ses accroches, aidé par le joueur dans des combinaisons de boutons assez simples à réaliser, mais en prenant bien le temps de nous montrer le joli matos futuriste et fonctionnel inventé par les designers du jeu. Et c'est comme ça pendant toute la partie. Prenez les enregistrements audio par exemple. Plutôt que d'appuyer bêtement sur un bouton pour lancer un enregistrement en passant près d'un bureau, on a droit à une superbe performance capture en close-up du héros qui attrape l'enregistreur, retire sa carte mémoire et l'insère dans son gantelet multifonctions avant d'utiliser son interface pour transférer puis lancer l'enregistrement.

Dit comme ça, on pourrait croire qu'on va perdre un temps fou sur la moindre interaction, comme dans Red Dead Redemption 2, mais ce n'est finalement pas le cas et on n'a jamais envie de zapper ces animations pour passer à la suite, Comme on ne peste jamais devant la relative lourdeur du héros qui laisse le temps de profiter des détails qui fourmillent dans la station. Parce que le jeu déborde de détails comme ça, de petites astuces environnementales, presque pensées par des architectes de stations spatiales pour pousser le réalisme au maximum, et franchement ça fonctionne très bien ! Mais revenons donc au côté thriller qui s'invite à la fête assez rapidement. Après avoir pénétré dans Fort Solis qui semble avoir été déserté à la hâte par ses occupants, on essaye de comprendre ce qui se passe et on tombe sur des enregistrements vidéo du personnel de la station, entre autres une botaniste, des mineurs et le médecin de la mission, Wyatt Taylor, joué par Baker himself.
 
Les minutes passent et on sent bien le malaise. Clairement, plus personne n'avait confiance en personne, le docteur allant jusqu'à douter de l'intégrité mentale de certains membres d'équipage... Bon voilà, on aimerait bien vous en dire plus sur le jeu, mais, on va lâcher l'éléphant dans la pièce tout de suite : on fait malheureusement très vite le tour de sa très courte histoire.


 
En effet, ne comptez pas plus de trois petites heures pour arriver au dénouement en retournant chaque recoin de la station et en vous délectant de tout ce que la station à de lecture et d'écoute à offrir. Autant donc vous laisser le plaisir de la découverte. Ce qu'on peut vous recommander par contre, c'est toute la narration environnementale qui fait qu'on ne se perd jamais dans cet enchevêtrement de coursives très organique. C'est bien simple, en début de jeu, on nous invite à consulter régulièrement une carte sur notre gantelet à tout faire. Finalement, on n'aura jamais besoin de s'y référer. Tout est limpide, les accès extérieurs à d'autres parties du complexe sont assez bien implémentés avec le reste, sans faux raccords. C'est assez exceptionnel pour être signalé (on se souvient des incohérences de Dead Space 2008 de ce côté-là).

Au niveau du gameplay, si on passe la plupart de son temps à écouter des conversations, le jeu possède de rares puzzles qui font toujours appel à l'environnement et là encore à des mécanismes crédibles, mais malheureusement ces séquences sont sous-exploitées.
 
Enfin, des QTEs sont présents pendant certaines scènes pour rajouter un peu de tension. Ils sont hélas trop furtifs pour être anticipés lors d'un premier run et de toute façon, on n'a pas l'impression que notre succès aurait un impact fort sur l'histoire. Il y a bien un ou deux choix assez importants dans l'histoire, mais on sent bien que le grand final du jeu est de toute manière inévitable. Bon, on l'a dit, la réalisation est assez dingue, surtout pour le premier jeu d'un studio de 10 personnes qui se paye en plus le luxe d'un plan séquence du début à la toute fin du jeu. Techniquement, l'Unreal Engine 5 et ses éclairages renforcent la sensation de présence et d'oppression de la station. Par contre, nous avons été prévenus que si notre version de test sur PS5 était optimisée, la version PC avait de nombreux soucis de pré-lancement et nous ne savons pas si le patch day one les corrigera à temps.

Malgré une durée de vie un peu courte, et c'est vraiment parce qu'on a adoré s'y balader, Fort Solis est une excellente surprise qui met tout de suite Fallen Leaf dans notre liste des studios à suivre. Le jeu a une vraie énergie, de celles qui nous font vivre une aventure passionnément. Si il tient plus du walking simulator que du thriller, il n'en reste pas un très bon cru du genre.

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