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En Garde ! Ainsi parlait Zorro sous strass

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
Développeur / Editeur : Fireplace Games
Support : PC
L’utilisation d’armes blanches est monnaie courante dans le jeu vidéo, et pourtant rares sont ceux qui mettent réellement l’escrime à l’honneur. Alors sortez votre plus beau chapeau à plume et votre fleuret le plus pointu, aujourd’hui on rend ses lettres de noblesse aux œuvres de cape et d’épée avec un titre PC qui annonce clairement la couleur : En Garde !
Si vous êtes du genre à traîner vos guêtres sur itch.io pour dénicher des prototypes prometteurs, vous avez peut-être déjà croisé En Garde ! C’est en effet sous ce même titre qu’un certain projet étudiant avait fait parler de lui en 2018. Le concept était déjà là, un jeu de cape et d’épée dans lequel il s’agissait d’incarner Adalia de Volador, une aristo éprise de justice et de liberté qui est aussi à l’aise pour manier le sabre que les réparties cinglantes. Près de cinq années plus tard, la jeune équipe de développeurs s’est organisée au sein d’un studio créé pour l’occasion, Fireplace Games, et a revu sa copie pour faire de En Garde ! son premier véritable jeu commercial.

Une pour tous, tous contre une


Question scénario, on ne se casse pas trop la tête avec la réalité historique ni avec aucune forme de profondeur, on reste dans la légèreté et le pastiche assumé. Adalia est belle, fringante et dynamique, elle se coltine un frère qui se prend pour un Zorro d’opérette et elle a un crush pour une pirate plutôt badass. Tout ce beau monde évolue dans ce qui ressemble à un bout de la Nouvelle Espagne du 17° siècle et se retrouve en bisbille avec les autorités locales. Il faut dire que le comte-duc qui règne sur le patelin use de méthodes franchement brutales et qu’il a même quelques velléités tyranniques à plus grande échelle. Des méchants caricaturaux à l’excès, une DA cartoon ultra colorée, une bande son qui réchauffe les oreilles et une foule de clins d’œil aux plus illustres histoires de cape et d’épée, on peut dire que En Garde ! met toutes les billes de son côté pour nous plonger dans l’ambiance. Et ça marche ! Le résultat est à la fois original, agréable à découvrir et pétillant d’humour.



Maintenant que le décor est posé, reste à se demander ce que l’on y fait. C’est bien simple, si En Garde ! propose un peu d’exploration, c’est surtout pour mieux nous trimballer d’une arène à l’autre : il s’agit avant tout d’un jeu d’escrime qui repose essentiellement sur son système de combat. La base est simple : un bouton pour attaquer, deux autres pour esquiver ou parer. On choisit l’esquive ou la parade contre certains coups adverses qui sont signalés par des indications bleues ou rouges à l’écran. Si vous vous contentez de ça, vous serez bien vite submergé dès qu’il y a plusieurs ennemis. C’est là que vient le génie des équipes de Fireplace Games en proposant des arènes truffées d’éléments interactifs. Adalia est forcée de constamment virevolter, balançant des tonneaux pour étourdir ses poursuivants, utilisant un seau ou une dinde pour en aveugler un autre, faisant exploser des canons sur son passage. Notre héroïne doit jouer de son agilité et de ses coups de pied pour renverser des situations qui lui sont systématiquement défavorables, le lustre au plafond ou le pichet qui traîne à table deviennent alors autant d’armes à sa disposition. Ajoutez une petite palette de coups spéciaux qui viennent piocher dans une jauge de panache et vous obtenez un système de combat d’une richesse inespérée et qui peut donner lieu à des affrontements hauts en couleur.

« C’est un peu court, jeune homme... »


Vous vous dites peut-être qu’un jeu qui mise à ce point sur son système de combat va vite finir par tourner en rond ? En garde ! évite cet écueil de deux façons : il parvient à proposer une belle variété d’ennemis et de situations, mais surtout il sait s’arrêter avant d’écœurer. Pour ma part, il m’a fallu entre 5 et 6 heures pour voir le bout des quatre chapitres de la campagne dans le mode de difficulté intermédiaire, mais j’aurais pu être bien plus rapide si je n’étais pas mort à de multiples reprises. C’est court, mais je suis à peu près certain que la recette aurait fini par me lasser s’il avait fallu poursuivre une ou deux heures de plus. J’avoue, j’en ai bavé, j’ai dû recommencer certains combats une bonne dizaine de fois avant de vaincre tous les adversaires et je ne suis pas sûr que mon palpitant aurait suivi sur ce rythme beaucoup plus longtemps, surtout avec une difficulté qui continuerait d’aller crescendo. Si vous êtes complétionniste, il est toujours possible de jouer les prolongations en revenant sur les chapitres déjà visités pour y dénicher tous les secrets, mais si vous voulez surtout profiter du système de combat, mieux vaudra vous diriger vers le mode arène plutôt bien foutu. Comme son nom l’indique, il s’agit juste d’y enchaîner les combats, mais la petite nouveauté vient de l’ajout de modificateurs, des bonus comme des malus, qui modifient pas mal l’expérience de jeu.



Si la brièveté toute relative de l’aventure n’est pas forcément une mauvaise chose, ça ne veut pas dire pour autant que le jeu est totalement dénué de défauts. La difficulté déjà mentionnée par exemple peut sembler un brin injuste, surtout dans certains combats de boss lors desquels il faut enchaîner les passes d’arme parfaites pour espérer entamer leur barre de vie. On notera aussi quelques petits bugs de collision, une caméra capricieuse qu’il faut constamment recadrer manuellement et une IA ennemie parfois un peu à la ramasse (mais au moins ça permet de souffler !). Mais ces petits accrocs restent mineurs, nous sommes tout de même face à un premier jeu globalement très maîtrisé, si vous voulez savoir si oui ou non il est fait pour vous, demandez-vous d’abord si vous êtes susceptible ou non d’adhérer à sa philosophie. En gros, êtes-vous le genre de joueuse ou de joueur qui aime découvrir patiemment un système de combat riche et spectaculaire, quitte à mourir en boucle le temps que la leçon rentre vraiment ? Si c’est le cas, vous pouvez foncer, Adalia vous tend les bras, sinon vous risquez surtout de retenir ses coups de pied aux fesses.
 
Vous aimez le challenge et vous cherchez un jeu qui mette l’escrime à l’honneur ? Vous serez servi avec En Garde ! Le premier titre de Fireplace Games décoiffe avec ses combats rythmés et charme par sa DA. Autant dire qu’on attend déjà de pied ferme les prochaines productions de cette nouvelle écurie.

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