Ball x Pit : bienvenue au Fight Club

Baraque à flippe

Ball x Pit (qu'on prononce Ball Pit en omettant complètement le x si j'ai bien compris) n'est pas le premier titre de Kenny Sun and Friends qui a sorti une bonne douzaine de jeux ces dix dernières années, mais c'est le premier où le développeur s'est entouré de six personnes avant que Delvolver ne propose de le publier. 

Il en résulte un titre très différent des petits jeux mobiles au design épuré qu'il avait sortis jusque-là, puisqu'on se retrouve ici devant un jeu un peu sombre, aux graphismes faussement pixelisés et aux tons sinistres, qui va nous faire affronter des hordes de monstres en contrôlant un personnage qui balance des boules dans tous les sens.

Pour le pitch : Baboulone a été envoyée au fond d'un puits dans lequel vous allez plonger pour essayer de la récupérer. Oui, le scenario ne sert à rien et on remercie les développeurs de ne pas même avoir essayé d'en écrire un.

Break 'em Up

Le jeu se déroule en deux phases.

La première consiste à choisir un héros et un monde puis de descendre dans le puits pour aller l'explorer. Celui-ci se matérialise sous la forme d'un couloir vertical envahi de monstres qui se dirigent dans notre direction. On va donc avancer lentement en mode twin-stick shooter et en essayant de se frayer un chemin grâce à nos boules afin d'atteindre et de vaincre deux demi-boss avant d'affronter le boss final de chaque monde. Forcément, ce n'est pas si simple, car certains ennemis peuvent nous tirer dessus de loin ou nous taper de près. Et si jamais ils atteignent le bas de l'écran, ils nous attaquent sans préavis.
 
Heureusement, notre arsenal de boules les calme rapidement et ils libèrent alors des orbes d'expérience qui font constamment grimper un compteur. Une fois celui-ci plein, un menu s'affiche, augmentant une des caractéristiques de notre héros, puis nous proposant de choisir un item parmi trois constitués de boules ou d'objets.



Les adversaires peuvent également lâcher de l'argent, des ressources ou des plans qu'on dépensera dans la deuxième phase, mais aussi des potions de vie ainsi qu'un power-up coloré. Si on le ramasse, un menu s'affiche alors, nous donnant jusqu'à trois choix :

• Fission : augmenter aléatoirement une ou plusieurs de nos boules ou améliorations (jusqu'au niveau 3 max)
• Fusion : fusionner deux boules ou objets de niveau 3 en un seul, combinant les propriétés des deux
• Evolution : combiner deux boules ou objets en une nouvelle boule ou objet aux propriétés uniques

On ne sait pas si la fusion d'objets est brevetée par Nintendo ou la Pokemon Family mais pour le moment, c'est dans le jeu et c'en est une composante importante, puisqu'en créant de nouvelles boules et objets, on pourra compléter un Pokedeck une encyclopédie listant toutes nos découvertes.

Évidemment, comme dans tout bon casse-briques, les boules sont très variées et sont en plus élémentaires, causant poison, lasers horizontaux et verticaux, dégâts de feu, de froid et autres aux ennemis. Les objets quant à eux viennent renforcer un aspect, comme des critiques, un bonus en attaquant les ennemis par un côté spécifique, des rebonds, etc.

Un jeu qui casse les baraques

La deuxième phase arrive quand on perd ou finit un niveau. On revient alors à la surface où on peut dépenser son argent et ses ressources pour construire et disposer des champs et des bâtiments dans un espace clos.

On comprend plus ou moins rapidement que chaque personnage débloqué peut se transformer en boule et que la direction qu'on lui donne lui fera pendant quelques secondes traverser le village à la manière d'une boule de flipper, ramassant les ressources des champs qu'il écrase et fabriquant en même temps les bâtiments à chaque fois qu'il les touche.



Évidemment, il faut des ressources (blé, bois, pierres) en quantité suffisante pour construire chaque bâtiment puis ensuite le toucher suffisamment de fois pour le fabriquer, mais cela fait, il nous apporte un bonus passif permanent.

Finir des niveaux en tuant son boss de fin rapporte aussi des engrenages qui, au bout d'un certain nombre, permettent d'améliorer l'ascenceur du puits. Cela débloque alors un nouveau niveau ainsi que de nouvelles boules et objets qui viennent s'ajouter à la liste des choix quand on monte de niveau.

Un jeu de maboules

Je ne dirais pas que le jeu est beau, mais les graphismes font le taf. Les sons et les musiques participent de l'ambiance et plus il y a d'ennemis, plus ont les entend sauter d'un même pas répétitif vers nous, comme une mise en garde qu'ils seront bientôt trop nombreux pour être arrêtés.

Le fait d'avoir remplacé le paddle par un personnage mobile et nous permettre de constamment choisir la direction de lancement des boules nous amène à être tout le temps mobile pour ramasser des bonus, ou pour mieux nous placer et réfléchir où envoyer nos boules afin de maximiser les dégâts. Il y a même des astuces, comme récupérer des boules à la volée pour pouvoir à nouveau les tirer vers nos adversaires.



Prenant sur sa partie casse-briques, le jeu nous permet de créer des brèches pour envoyer les boules rebondir derrière les lignes ennemies, tandis qu'empruntant au shoot 'em up, on se retrouve à parcourir le sol pour ramasser des items et à éviter les tirs en se glissant entre eux. Par ailleurs, si les premiers instants d'un niveau sont assez vides et calmes, avec les améliorations, le jeu devient un festival de sons et lumières avec l'accumulation des effets de zone des boules.
 
Ajoutez à cela des parties courtes (comptez quinze minutes ou moins par niveau), une VF correcte, une rejouabilité assez colossale puisque chaque protagoniste dispose de ses avantages et inconvénients, des incitations à refaire les niveaux avec chaque personnage, des héros méta, des combinaisons de boules et d'objets dévastatrices à découvrir, un mode New game+. Bref, il y a de quoi faire.