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​Evil Genius 2: World Domination - Jouer peut attendre

Laurent par Laurent,  email
Développeur / Editeur : Rebellion
Support : PC
17 ans. C'est le temps qu'il aura fallu pour retrouver Evil Genius sur PC. Autrefois développé par Elixir, c'est Rebellion qui a racheté les droits de la licence pour finalement nous proposer un second volet en ce début d'année 2021. Voyons voir si c'est bon de jouer les méchants.

Qu'est ce qu'on fait aujourd'hui Cortex ? Comme tous les jours Minus, tenter de conquérir le monde !


Evil Genius 2, c'est le fils caché de Dungeon Keeper et de James Bond (période Sean Connery plus que Pierce Brosnan). Comprenez que vous allez jouer un ersatz du Spectre, construire votre base secrète maquillée en casino sur une île paradisiaque à la vue et au su de tous et tenter via des machinations internationales de finir par diriger le monde.



Vous vous retrouvez donc dans la peau d'un méchant parmi les quatre stéréotypes proposés, qui fera office de héros, ou anti-héro si vous préférez, ayant deux pouvoirs activables suivant vos besoins pour influencer vos troupes. Le méchant est en effet pratiquement le seul personnage que vous allez diriger. Hormis quelques hommes de mains, tous les autres personnages, ce sont vos sbires. Des personnages gérés par l'IA et qui vaqueront aux taches qui sont les leurs suivant le métier que vous leur enseignerez parmi une quinzaine à découvrir. Sans profession, ils viendront excaver la roche pour construire les salles de votre base. Faites en des gardes, et ils tabasseront ou intimideront les intrus. faites en des croupiers et ils tenteront de leurrer les visiteurs malveillants, etc, etc...

Le jeu vous prend d'ailleurs par la main pendant les 2 premières heures pour vous expliquer comment acquérir et gérer vos 4 premiers types de sbires et à quoi servent les 15 types de salles qui devront composer votre base pour que tout ce petit monde vive en harmonie. Puis il vous lancera dans la quête principale, tout en vous demandant de choisir un plan annexe et vous donnera aussi des objectifs optionnels.



Autant vous le dire, il y a de quoi faire. Toutes les quêtes, principales ou annexes, ont de multiples étapes nécessitant de remplir plusieurs objectifs et chacune vous demandera des heures pour être réalisée, mais on y reviendra. La quête principale fera avancer l'histoire tandis que les quêtes annexes vous apporteront de nouvelles options de jeu : récolter des objets nécessaires pour la quête principale, affronter et éventuellement de recruter un adversaire pour qu'il devienne votre homme de main, affronter un de vos concurrent ou encore débloquer un nouveau type de sbire. Les objectifs optionnels eux, si ils sont remplis vous récompenseront avec de l'or et sont plus de mini-succès.

Deux mains ne suffisent pas


Evil Genius 2 se déroule sue deux échelles. Celle de votre base d'abord. Comme dans Dunjeon Keeper, vous avez un sous-sol une montagne avec sur son flanc un casino en chantier, et il vous appartient de creuser pour y implanter la base de vos rêves, sur plusieurs étages même si vous voulez, pour y loger tous vos sous-fifres et votre or.



Malheureusement, au milieu du flot de touristes venant régulièrement sur l'île se cachent parfois des "enquêteurs" qui voudraient bien vous percer à jour, vous voler vos secrets, voire endommager votre base une fois la supercherie démasquée. Vous allez donc aussi devoir équiper la base de gardes, de pièges, et de distractions pour leurrer vos visiteurs.

Tout ceci marche d'ailleurs plutôt bien même si on n'évite pas un côté assez répétitif notamment aux débuts où vous devrez 1- vous rendre compte que des enquêteurs (souvent par paquets de 3 à 5) sont dans votre base, 2- cliquer sur chaque enquêteur un par un pour choisir le sort que vous souhaitez que vos sbires leur réservent (distraction, capture ou élimination) puis 3- vérifier que tout se passe suivant vos plans, ce qui est rarement le cas.



Le problème c'est que ces visites impromptues se font automatiquement, à un rythme assez aléatoire et parfois très rapproché et qu'elles se font en plus des visites liées à vos quêtes (un spécialiste de la cambriole et ses hommes de main qui veulent prouver leur talent, des robots tueurs envoyée par une ennemie...) et que la combinaison des raids peuvent rapidement vous prendre au dépourvu et réduire votre base en cendres. Il est certain qu'une fois que vous pourrez armer vos sbires, les visites seront moins dangereuses mais jusque là, la base que vous avez mis des heures à échaffauder peut se retrouver anéantie en quelques minutes par juste 2 attaques coordonnées au moment le moins idéal.
 

Joue un autre jour


Mais tout ceci n'est au final que bien peu de chose face au problème de l'autre face du jeu : la carte du monde. En effet votre but est la domination du monde et vous avez donc pour cela une carte stylisée et découpée en grosses régions qu'il faudra scanner pour y déployer un avant poste qui proposera des mini objectifs pour vous faire gagner de l'argent ou faire baisser la tension, puis à améliorer pour avoir des objectifs plus gros.  Bien mais alors, il est où le problème ?



Le problème c'est que tout prend du temps. Car voyez vous, cette partie du jeu, déjà présente dans le premier épisode, semble directement tirée d'un jeu pour téléphone portable. Vous savez, ces jeux où plus vous jouez et plus il faut de temps pour faire la moindre action. Mais, oh comme c'est pratique, vous pouvez aussi payer, oh, pas bien cher mais quand même, et ça vous permet de jouer au lieu d'attendre des heures. 

Et bien cette partie du jeu est complètement basée sur ce modèle à un détail près : on ne peut pas payer pour que ça aille plus vite...

A part les toutes petites machinations qu'on peut monnayer avec de l'or, on se retrouve donc avec des objectifs qui demandent de plus en plus de temps pour être accomplis. Si les premiers ne demandent "que" 20 minutes, on se retrouve après seulement quelques heures avec des objectifs à 1h20 ou 2h20  et de vrai temps de jeu car le jeu tourne en temps réel. Vous avez bien une vitesse fois deux, mais du coup, votre base aussi va être visitée fois deux.



Chaque région permet de se faire de l'argent, enfin de l'or, mais a une barre de tension. Celle-ci augmentera toute seule automatiquement lentement ou plus rapidement si vous y menez une machination. Donc vous devrez sans cesse alterner entre manoeuvres pour gagner de l'or et manoeuvres pour faire baisser la tension. Et c'est sans compter sur certaines machinations ennemies qui se déclenchent toutes seules et pour lesquelles vous n'aurez que quelques minutes pour vous en rendre compte et les annuler si vous voulez eviter une hausse soudaine de tension. Et si la tension atteint son sommet, devinez quoi : la région est verrouillée pendant un certain temps (5 minutes au début).

Ajoutez à cela que ces machinations demandent non seulement du temps, mais aussi des types de sbires particuliers et en certaine quantité, plus des indices (une autre ressources glanée par vos services de renseignements...au fil du temps). Et à chaque machination, tous les sbires envoyés sont perdus, ce qui de-facto vous obligera à toujours avoir un surplus de stock de sbires (formés) dans votre base, qui arrivent au rythme certes non négligeable de 1 par minute (ou immédiatement si vous avez l'or nécesaire) mais qui sont au final consommés encore plus vite qu'ils n'arrivent.

L'homme au pistolet dort


Bref, tout prend affreusement de temps. Entre le temps de regagner ou de pouvoir racheter des sbires apres une attaque surprise d'enquêteurs agressifs, le temps de les former, l'obligation de faire baisser la tension avant de lancer votre machination (car si la tension depasse le seuil critique juste avant la fin de la machination, tous les sbires et indices sont perdus et la machination est à refaire), le temps additionnel d'attente que les sbires rejoignent l'helico, le temps qu'ils en débarquent, le temps de la machination, et le nombre de machinations nécessaires pour chaque objectifs, vous allez passer beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de temps sur Evil Genius 2 avant d'en voir le bout.



D'ailleurs, si vous pensiez avoir de jolies cinematiques originales comme celle du premier opus notamment à la fin, c'est un peu raté. Non seulement le jeu se réduit à montrer ici ou là votre génie avoir un dialogue pince sans rire dans un couloir vide avec vos sbires, mais en plus, les fins assurent vraiment le minimum syndical, offrant à peine plus que quelques rires démoniaques de votre génie devenu maître du monde.

Tuer n'est pas jouer


Niveau interface utilisateur, les menus façon cartoon old school sont agréables à l'oeil mais ne sont pas les plus intuitifs et certaines fonctions ne sont pas très accessibles (même si on est à des années lumières du premier jeu). Les dialogues des cinématiques ne se passent pas non plus automatiquement et il faut cliquer sur le petit bouton "suivant" pour lancer le dialogue suivant. On peut annuler les objectifs secondaires mais pas les plans annexes une fois lancés. Du coup on se trouve piégé à faire une tonne d'objectifs alors qu'un autre plan annexe est tombé et pourrait bien mieux nous servir. Les sbires ont aussi une grosse inertie et si ils démontent assez vite ce qu'on leur demande de démonter, ils mettent un long moment à construire quelque chose.

Et non, ce ne sont pas les mêmes qui démontent un générateur pour le remonter 5m plus loin... Un gros bon point positif cependant est le positionnement des meubles qui est un jeu d'enfant grâce à un système d'accrochage aux murs qui fonctionne bien et une sélection du type de salle sur laquelle vous avez cliqué. Par contre le jeu compte zero raccourci. Vous ne pouvez même pas basculer de la base à la carte avec une touche. Ni même sélectionner votre génie ou votre homme de main en cas d'urgence. Il faut passer par deux ou trois clics sur des menus et sous-menus pour ça. Enfin le jeu se paie le luxe d'être une exclusivité Windows 10. On ne sait pas trop pourquoi puisqu'un mode Vulkan est présent en plus du mode DX12, mais si vous utilisez encore votre fidèle windows 7, le jeu vous empêchera purement et simplement de le lancer.



L'humour est bien omni-présent, notamment dans les pièges retords et les animations des sbires qui font tout et n'importe quoi et les clins d'oeil aux films d'espionnage sont légion, notamment dans les titres des missions. Déjà évoqués, les dialogues des génie avec les différents types de sbires sont par contre rarement très inspirés et sont exactement les même pour tous les génies.
Un mot sur les musiques qui sont assurément james-bond-esques avec leur lot de cuivres jazzy mais malheureusement, elles deviendront bien trop rapidement extrèmement répétitives (et c'est un type qui a révisé son bac en écoutant un best-of des musiques de James Bond en boucle qui vous le dit)
Evil Genius 2 est au final une superbe refonte et extension du premier du nom. Les graphismes sont agréables, les animations rigolotes, l'ambiance à la James Bond fait plaisir. Malheureusement le titre se révèle punitif, répétitif et excessivement consommateur de votre temps pour obtenir la moindre progression et seuls les plus accrochés en verront la fin.

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