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PREVIEW

Eriksholm: The Stolen Dream, le rêve éveillé

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : River End Games Nordcurrent
Supports : PC / PS5 / Xbox Series
Dévoilé l'été dernier entre deux trailers ennuyeux pendant le Future Games Show Summer Showcase 2024, Eriksholm et son nom de meuble IKEA imprononçable sans l'accent suédois qui va avec a su voler mon petit coeur de joueur dès les premières secondes de vidéo. Entre sa direction artistique impeccable, ses cinématiques soignées et évidemment des clins d'oeils appuyés aux productions de feu Mimimi Games, il avait vraiment tout pour me plaire. Et je ne fus pas le seul à tomber dans ses filets puisque Newin a également craqué sur ce titre pendant la Gamescom.
Alors bon, en attendant une date de sortie ferme et définitive, j'ai pu m'essayer à deux heures de sa campagne. Alerte divulgâchis : je suis conquis. Mais commençons par nous rappeler à son bon souvenir en vidéo, voulez-vous. Juste pour le plaisir.



Sa bande-annonce donnait donc le ton d'une aventure étonnamment plus narrative que furtive. L'histoire prend place dans le royaume fictif du Rosmark, une ré-imagination de la Scandinavie du début du XXe siècle. On y découvre dans un premier temps Hanna, une habitante de la cité portuaire d'Eriksholm, jadis perle du commerce de Rosmark. Alors que l'ancien monde de la voile et du vent vit ses derniers instants au profit du vacarme de la vapeur, vanté par le nouveau maire de la ville, les moins aisés sont eux abandonnés sur le bord de la route, condamnés à vivre de bric et de broc. C'est le cas du frère de Hanna, Herman, qui travaille dans les mines de Green Rock non loin de là. Un beau matin, au réveil, leur appartement reçoit la visite de policiers en uniformes qui recherchent le frérot pour on ne sait quelle raison et souhaitent embarquer Hanna pour l'interroger. Sentant le mauvais coup venir, elle s'enfuit in extremis par un conduit d'aération et c'est là que l'aventure commence.

Premier constat : oui, le jeu a inventé tout un univers crédible qu'il distille tout au long de l'aventure. Il y a ces affiches et autres collectibles à dévorer (billets de train, poèmes, lettres d'anonymes et publicités pour des produits de consommation), tous ultra-chiadés et qu'on peut dénicher partout en ville en fouinant à droite à gauche. Et puis il y a cette architecture soignée et recherchée, jusqu'aux détails des devantures de magasins et autres usines qui présentent des banderoles aux maximes censées rendre fiers leurs employés. On passe clairement la première vingtaine de minutes du jeu à tourner la caméra top-down dans tous les sens pour admirer le travail des artistes, les jeux de lumière sur les briques des immeubles, tout ce petit monde en vie. Pour un peu, on reconnaîtrait la patte d'Arkane Studios dans cette volonté de nous immerger dans leur monde Victorien-ish à la sauce nordique.

Mais le jeu nous rattrape tout de même très vite avec son gameplay infiltration qui va permettre à Hanna de filer entre les agents de la flicaille. Que l'on soit en intérieur ou dans la rue, on alterne entre séquences de grimpette dans l'environnement, à la recherche de ces fameux collectibles qui sont parfois cachés au bout de longues impasses, qui sont autant de détours qui permettent de profiter du paysage, narré et commenté par Hanna elle-même. D'ailleurs, elle ne manquera pas de dispenser chaque découverte d'objet par une petite phrase qui ajoute du lore au lore, comme s'il en manquait (NDLR : pas grave, continuez, on en redemande !). Et puis viennent les phases d'infiltration pure, le coeur du gameplay. Dans un premier temps, on ne peut que fuir face aux gros bras en costume bleu, sifflet autour du cou.



Le titre reprend à son compte certains des éléments des jeux de tactique en temps réel modernes : objets interactifs en surbrillance, cônes de visée et réticule ennemi qui se rapproche de nous lorsqu'on entre dans sa ligne de mire, émission de bruit aux alentours lorsqu'on court. Bientôt, le jeu nous présente son premier puzzle physiqué pour plus de réalisme dans lequel Hanna contrôle une grue avec une ancre et doit remettre en fonction un pont-levis. Plus loin, après s'être à nouveau faufilée dans des conduits, elle récupère son arme fétiche, la sarbacane, chez Alva, une figure de la pègre locale pour laquelle elle a bourlingué avant de se ranger auprès de son frère. Cette arme dispose de deux types de projectiles, les fléchettes hypodermiques pour endormir les gardes (qu'on a pu tester dans cet aperçu) et les fléchettes empoisonnées pour... Pas besoin de vous faire un dessin. Fait intéressant, comme je le disais plus haut, Eriksholm: The Stolen Dream penche plus du côté de la narration et se trahit avec une arme aux munitions illimitées.

La difficulté est ailleurs, comme on le voit plus tard dans la partie lorsque le jeu nous propulse trois missions plus loin alors qu'on part récupérer Herman sur l'île d'un mystérieux baron en compagnie d'Alva. Ici, les capacités de gameplay se dévoilent plus en profondeur. Alva est beaucoup plus à l'aise que l'adolescente, elle peut grimper aux tuyauteries et autres gouttières avant d'utiliser sa fronde pour jeter des cailloux, par exemple sur des groupes de pigeons en contrebas pour créer un mouvement de panique et distraire les gardes, ce qui ouvre une fenêtre d'action pour Hanna. Ajoutez à cela des surfaces plus au moins bruyantes, la possibilité de trimballer les corps pour les planquer ou une gestion intéressante de l'ombre et de la lumière issue des grands projecteurs et autres lampes torches quand l'île est plongée dans la nuit noire et vous obtenez des situations qui ressemblent plus à des casse-têtes qu'à de vraies situations d'infiltration.

D'ailleurs, si on avance en combinant les actions de l'une et l'autre des héroïnes, il n'est pas question pour autant de les synchroniser à la milliseconde près, et les niveaux traversés sont très linéaires, à la différence des Desperados et autres Shadow Tactics. On reste d'ailleurs un peu dubitatif sur les mécaniques de bascule entre les personnages qui sont, à la manette, un poil rébarbatifs, nécessitant de bien préparer ses actions à l'avance, ce qui pourrait occasionner un peu de frustration dans les va-et-vient les plus vifs à réaliser, on l'imagine plus tard dans le jeu, ou si jamais il nous demande de jongler entre plus de deux protagonistes à la fois.



Autre petite inquiétude, qu'on avait déjà pu identifier à l'occasion de la première bande-annonce, autour de la caméra top-down trop souvent placée un peu loin de l'action, même lorsqu'on zoome au maximum. Par contre, là où le jeu brille et fait pour l'instant un sans faute, en plus d'offrir des cinématiques de qualité cinéma (merci les Metahumans et Lumen de l'Unreal Engine 5) aux dialogues très bien écrits, c'est dans toute sur sa partie sonore. De la bande originale légère, mais sublime, au casting des voix digne des productions AAA en passant par des effets sonores d'une qualité rarement entendue pour un jeu indépendant, le titre de la toute petite équipe de River End Games a des prétentions de grand sans faire d'esbroufe et s'en donne les moyens. De plus, le jeu reste très beau et tourne sans broncher (entre 30 et 40 FPS) sur un Steam Deck. Reste à voir s'il tiendra ses promesses sur la durée, qu'on imagine d'ailleurs assez contenue, au vu des chapitres déjà traversés et de ses penchants narratifs. Mais peu importe, tant qu'il nous fait vivre de belles aventures. Et c'est vraiment tout ce qu'on lui souhaite, de continuer sur ces bonnes premières impressions.

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