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Un Rédacteur Factornews vous demande :

PREVIEW

E3 2018 : Premier effet waouh dans Tetris Effect

Nicaulas par Nicaulas,  email  @nicaulasfactor
 
Tetsuya Mizuguchi est surtout connu pour Rez, mais il a bien sûr développé d'autres jeux. Certains sont des shmups à la Rez (Child of Eden), d'autres comme les Lumines ou Meteos sont des réinventions de Tetris. Et pour cause : Mizuguchi souhaitait depuis longtemps faire un jeu Tetris, mais la licence était alors inaccessible et il avait dû innover. Mais cette fois c'est bon : Mizuguchi a eu le droit de faire un jeu Tetris officiel, il est sur PS4 et PSVR et s'appelle Tetris Effect.
Annoncé lors de cet E3, Tetris Effect est donc l'aboutissement d'une vieille envie, et à en croire une interview donnée à Polygon, Mizuguchi travaille dessus depuis 6 ans. On a essayé la démo présente sur le stand presse Europe de Sony, en VR, et autant le dire tout de suite : c'est probablement la session de jeu la plus marquante du salon. 4 tableaux, constituant le premier chapitre du jeu, qu'on pouvait jouer dans 3 niveaux de difficulté, de quoi remplir la grosse quinzaine de minutes de la session. 

Si on se concentre uniquement sur la partie "Tetris" du jeu, Effect est très basique. On empile les tétrominos pour créer des lignes, vous connaissez le principe. En mode normal, il fallait atteindre les 25 ou 30 lignes par tableau. Le seul changement par rapport au jeu de base, c'est l'ajout d'un mode Zone qui permet à la fois de profiter des décors et de scorer un maximum. L'idée, c'est qu'on remplit une jauge en fonction du nombre de lignes qu'on complète d'un seul coup. Quand la jauge est pleine, on peut entrer dans la Zone. Le temps s'arrête, on peut empiler les tétrominos sans pression, mais surtout les lignes complétées ne sont pas validées. Elles ne le seront que lorsqu'on sortira de la Zone. Tetris Effect permet donc aux meilleurs joueurs de valider plusieurs 4 lignes d'un coup.

Mais, pour être honnête, je n'ai pas du tout essayé cette feature. Déjà parce que j'avais mal compris les explications du préposé à la borne. Mais même sans ça, cela reste une option facultative : la Zone est un compromis pour permettre aux joueurs les moins à l'aise avec Tetris de profiter de la mise en scène tout en offrant une mécanique de scoring aux joueurs plus expérimentés.

Profiter de la mise en scène, parce que Tetris Effect, bien plus qu'une tentative de repenser le game design du jeu, se pense comme une expérience sensorielle. On associe souvent le mot "synesthésie" aux jeux de Mizuguchi, pour leur capacité à faire travailler de concert musiques, sound design et effets visuels. Effect n'y échappe pas, en tous cas en VR (le jeu n'était pas jouable sur une borne PS4 normale), et c'est ce qui a rendu l'expérience aussi cool. La musique monte progressivement en puissance en suivant l'avancement du compteur de lignes, tout comme les éléments visuels qui deviennent de plus en plus gros et de plus en plus mobiles, et chaque manipulation d'une pièce engendre un son calé sur le reste, ainsi que des stimuli visuels tout autour du tableau de jeu.

Le premier tableau commençait dans une ambiance bleutée et calme et se finissait par un océan d'étoiles mouvantes dessinant baleines, méduses et poissons. Le dernier commençait par des flammes qui, en dansant, devenaient progressivement une tribu d'humanoïdes vénérant le Tetris comme un totem, se prosternant au rythme des tam-tams générés par le mouvement des pièces. Entre les deux, on a eu droit à un tableau en noir et blanc rempli de formes abstraites et un autre multipliant les mandalas tournoyants. Si on n'utilise pas la Zone et qu'on se concentre sur sa partie, la plupart de ces éléments visuels semblent relégués en vision périphérique et agissent de manière quasi-subliminale.

Le résultat est immédiat. Entre émerveillement ému, enthousiasme et détente pure et simple, les tableaux de Tetris Effect produisent des effets (wink wink) bien différents, sans que cela ait particulièrement de sens. Le tableau en noir et blanc m'a ému presque aux larmes sans que je n'ai aucune idée de comment il a fait. Une fois les quatre tableaux terminés, je les ai recommencés pour savourer ma session jusqu'au bout, et revenir à la réalité d'un stand presse bondé et bruyant était particulièrement désagréable. On imagine que la version standard doit avoir un peu moins de saveur, même si jouer seul dans le noir sur une grande télé et avec un bon casque devrait déjà être une approximation satisfaisante.

Tetris Effect ne réinvente pas le Tetris, mais ça n'est clairement pas son but. En 4 tableaux, il nous a donné une seule envie : y retourner le plus vite possible et y rester le plus longtemps possible. La première dose est gratuite, qu'ils disaient.
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