C’est le jour où j’ai acheté l’Orange Box à Auchan, puis que je l’ai prêtée à un pote avant d’essayer de l’installer sur mon propre PC que j’ai découvert la dure réalité du jeu vidéo dématérialisé : une clé CD activée le reste à jamais, et un jeu associé à un compte Steam ne peut plus être donné à personne, encore moins vendu. Mon Orange Box ne servait donc plus à rien, car voyez-vous, j’ai beau avoir acheté le disque à Auchan, c’était à mon pote – qui avait activé la clé le premier – que Valve a "fourni" sur "abonnement", et non vendu, le jeu. On ne possède pas un jeu Steam, on y a juste un accès illimité. C’est ce que disent les CGU.

Du moins, plus pour longtemps, puisque le TGI de Paris a annulé ces clauses des CGU mardi dernier. Les jeux acquis sur la plateforme de Valve sont bien des jeux achetés. Et s’ils sont achetés, on a donc le droit de les revendre.

Lire la suite sur le site : Vous avez désormais le droit de revendre vos jeux Steam (mais vous ne pourrez toujours pas le faire).

Etant juriste, je confirme : le jugement du TGI a simplement énoncé ces clauses comme étant abusives, et donc réputées non écrites.

Valve va évidemment faire appel, voire aller un jour en cassation puisqu'on est sur un problème de définition juridique (peut-on être propriétaire d'un logiciel ou n'est-ce qu'une licence d'utilisation)

A mon sens :
- rien n'oblige Valve à prévoir la possibilité de la revente,
- même si je trouve ça naze, il est probable que l'UFC se fasse rétamer en appel, voire en cassation. Le logiciel pris en tant que licence d'utilisation incessible, ça fait bien longtemps que ça a été tranché (dans le mauvais sens pour l'utilisateur).

Et même si les CGV ont été invalidées, Valve ne va pas traîner pour refaire de nouvelles CGV avec des juristes un peu plus pointus que les premiers, histoire de bien définir les notions licence / logiciel et d'empêcher la revente.

Bref, ne vous faites aucune illusion.

Le seul espoir serait que la plateforme se fasse boycotter au profit d'une autre plateforme qui elle, autorise sous la pression des joueurs la revente.

Là, on se retrouverait avec un changement dans les conditions de vente, afin non pas de satisfaire une quelconque décision de justice, mais de ne pas perdre des clients au profit de la concurrence.

Ok. Je comprend la revente d'un objet physique. c'est souvent moins chère car usé.
Mais un jeu Steam, il est toujours dans le même état après 5 ans.

On le revendrait à quel prix ? Le prix actuel ? Moins chère car il est d'occasion même si il est toujours neuf ?
Et si on le vendait moins chère que la version neuve, c'est seulement Steam qui baisserait ses marges ?

Franchement c'est beaucoup de bruit pour rien, les soldes steam ont remplacé l'occase pour bien des joueurs.

dagon a écrit :
d'une autre plateforme qui elle, autorise sous la pression des joueurs la revente.

Là aussi improbable, même si les boutiques sans DRM autorisent la revente (ou ne stoppent pas la copie illégale), ce n'est pas l'endroit où les gros éditeurs (hors CDProjekt) voudront mettre leur jeu. Et les joueurs iront là où les éditeurs mettront leurs jeux.

Le seul endroit où c'est encore possible c'est sur console où le propriétaire de la console force la revente physique (mais bloque la copie illégale ou la revente des addons vendus online..).

LeGreg a écrit :
Le seul endroit où c'est encore possible c'est sur console où le propriétaire de la console force la revente physique (mais bloque la copie illégale ou la revente des addons vendus online..).

Minimisé par le contenu "day-one" et autre season-pass qui sont liés à une clef.

@Hell Pé Tout ça est très intéressant mais nous, ce qu'on veut savoir, c'est si ton pote t'a racheté une Orange Box après ce joli "cadeau" (et donc si c'est vraiment un pote :) ).

Sinon, effectivement, j'envisage pas que Steam permette qu'on vende exactement les mêmes jeux, en même état, mais moins cher... Si ça se fait, clairement, ce sera indexé sur leurs prix de revente (avec la marge qui va bien évidemment).

Si Steam autorisait la revente ça serait probablement a travers la plateforme et ses 30% de com' Au final ça serait les éditeurs qui feraient la gueule...

Donc il serait possible d'acheter des clés grises (ou pire) à 75% du prix pour les vendre le jour de la sortie à -35% d'occasion sur le store Fr ? Ce serait une sorte de blanchiment ?

fennec a écrit :
Si Steam autorisait la revente ça serait probablement a travers la plateforme et ses 30% de com' Au final ça serait les éditeurs qui feraient la gueule...

T'es conscient que lorsque tu revends un jeu console l'éditeur il touche peau de zob? Du coup pour eux ça change rien.

Pyjama Wallon a écrit :
Donc il serait possible d'acheter des clés grises (ou pire) à 75% du prix pour les vendre le jour de la sortie à -35% d'occasion sur le store Fr ? Ce serait une sorte de blanchiment ?

Ce qui est déjà le cas avec les sites de reventes de clef de particuliers.

Depuis que la news est tombée, ca m'amuse de voir les gens s'émouvoir de la fraude et du fait que les éditeurs soient pas concernés.
Les éditeurs n'ont jamais rien touché sur le marché de l'occasion, ce qui est à l'origine des jeux à activations limités et de ce qui en a découlé, les DRM.
Quand à la fraude attendons de voir comment la revente de license (et pas de clef, la différence est importante) va se faire. Bon je me voile pas la face il y aura surement du monde pour profiter des failles du système qui sera mis en place.

Si ils sont pas teubé il n'y a plus de clé (Ubisoft le fait déjà) mais un lien direct entre le vendeur et ton compte steam/origin/whatever. Ça règle pas mal de souci.

dagon a écrit :
Etant juriste, je confirme : le jugement du TGI a simplement énoncé ces clauses comme étant abusives, et donc réputées non écrites.

Valve va évidemment faire appel, voire aller un jour en cassation puisqu'on est sur un problème de définition juridique (peut-on être propriétaire d'un logiciel ou n'est-ce qu'une licence d'utilisation)

A mon sens :
- rien n'oblige Valve à prévoir la possibilité de la revente,
- même si je trouve ça naze, il est probable que l'UFC se fasse rétamer en appel, voire en cassation. Le logiciel pris en tant que licence d'utilisation incessible, ça fait bien longtemps que ça a été tranché (dans le mauvais sens pour l'utilisateur).

Et même si les CGV ont été invalidées, Valve ne va pas traîner pour refaire de nouvelles CGV avec des juristes un peu plus pointus que les premiers, histoire de bien définir les notions licence / logiciel et d'empêcher la revente.

Bref, ne vous faites aucune illusion.

Le seul espoir serait que la plateforme se fasse boycotter au profit d'une autre plateforme qui elle, autorise sous la pression des joueurs la revente.

Là, on se retrouverait avec un changement dans les conditions de vente, afin non pas de satisfaire une quelconque décision de justice, mais de ne pas perdre des clients au profit de la concurrence.

Changement dans les conditions de ventes n'y changeraient rien. Le jugement montre que ce genre de clause n'a pas sa place dans le droit français donc tu peux les reformuler comme tu le veux, ça restera illégal sauf si l'appel dit le contraire.

hohun a écrit :
Franchement c'est beaucoup de bruit pour rien, les soldes steam ont remplacé l'occase pour bien des joueurs.

L'occasion est un droit.
Les soldes steam ce n'est pas un droit.

Faut pas raisonner qu'en terme d'argent et être aussi terre à terre.
Le procès, c'est pas pour une question d'argent mais pour une question de droit du consommateur. C'est autrement plus fondamental qu'une simple question d'argent.

La revente d'un bien, c'est censé être un droit. La revente dans le jeu vidéo sur PC avant steam était un droit existant. Depuis steam, tout jeu matérialisé ou dématérialisé ayant une clé lié à un store est invendable. Ce n'est pas normal quand on sait que tous les autres domaines (livre, musique, automobile, meuble, tout autre objet achetable et donc vendable) ont accès à ce droit et ne l'ont pas perdu.

Le joueur qui met en premier son portefeuille avant ses droits, c'est pas forcément bon signe pour le futur car on va vite dans la dérive si le citoyen est assez vénale pour se faire acheter et ne se soucie pas qu'on lui supprime ses droits.

Krondor a écrit :
Ce n'est pas normal quand on sait que tous les autres domaines (livre, musique, automobile, meuble, tout autre objet achetable et donc vendable) ont accès à ce droit et ne l'ont pas perdu.

C'est vrai pour tout ce qui est matériel mais pour l'immatériel c'est faux. Tu ne peux pas revendre ta musique achetée sur Itunes ou tes films achetés sur Google Play. Et j'ai quelques doutes pour les e-bouquins Amazon.

Autant j'aimerais bien me débarasser des 900 jeux que je n'ai jamais lancés, autant je vois mal comment cela pourrait fonctionner.
-Comment fixer le prix de revente sachant qu'il n'y a aucune différence entre le neuf et l'occasion? L'offre et la demande?
-Parle-t-on des jeux achetés sur Steam ou des jeux activés sur Steam?
-Est-ce que Valve peut prendre une commission pour fournir la plateforme de revente?
-Est-ce que cela ne va pas créer une système où les jeux sont constamment en soldes?

On perd effectivement des drois de consommateurs avec l'immatériel mais on en gagne d'autres à commencer par une certaine pérénité. Si l'intégralité de mes possessions crame dans un feu, il me suffit de racheter un ordinateur pour récupérer tous mes jeux, mes films et mes bouquins.

CBL a écrit :
On perd effectivement des drois de consommateurs avec l'immatériel mais on en gagne d'autres à commencer par une certaine pérénité. Si l'intégralité de mes possessions crame dans un feu, il me suffit de racheter un ordinateur pour récupérer tous mes jeux, mes films et mes bouquins.

En espérant que Steam ne crame pas ;)

Mais oui, compliqué cette histoire d'occasion... Je lis dans les commentaires que les soldes les remplacent, sauf qu'ils ne me font jamais gagner d'argent, eux.

Ce qui me gêne dans cette histoire de jeu d'occasion sur le démat, c'est, en sus de la pertinence des points soulevés par CBL, la boite de Pandore ouverte pour les indés : un jeu vendu une fois pourra être revendu potentiellement des centaines de fois derrière et le manque à gagner pourrait être énorme. On ne peut pas vraiment comparer avec le marché de l'occaz physique qui pousse à se déplacer en magasin, le jeu peut passer dans 2 ou 3 mains et tu achètes un support qui peut se dégrader dans le temps. Le jeu démat ne s'abime pas, le seul problème qu'il peut poser dans le temps, c'est de ne plus être compatible avec l'OS (d'ailleurs quid de cette donnée également?). Plus que le jeu vidéo, si cela s'étend aux licences logicielles dans le milieu de l'IT, ça va être un vrai casse-tête et une boucherie pour les petits éditeurs. Les gros s'en foutent, ils passent au système d'abonnement (avec la grosse étiquette "Cloud"...) pour contourner le problème...

Alors qu'en fait chez Valve ils sont cons comme des manches. Au lieu de faire appel, ill devraient saisir cette occasion d'en faire une feature exclusive à Steam, en mode on peut vendre un jeu sur la plateforme via son wallet Steam, tout se fait en interne, au passage je file un % de la vente aux développeurs et j'en fait une killer feature face à l'Epic Games Store.

ptitbgaz a écrit :
@Hell Pé Tout ça est très intéressant mais nous, ce qu'on veut savoir, c'est si ton pote t'a racheté une Orange Box après ce joli "cadeau" (et donc si c'est vraiment un pote :) ).

Bien sûr que non, et d'ailleurs il me doit toujours cent balles et une manette de Xbox. Faudra que je lui en reparle si je passe chez lui un jour, à Prague.