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Team17 : le ver du décor
Zaza le Nounours
Connard aigri
Membre 14013 msgs
Il n'y a encore pas si longtemps, on ne prétait pas vraiment attention à Team17. Fondée au début des années 90, la boite anglaise vit depuis tout ce temps des rentes du succès de Worms, et depuis quelques années de l'édition de petits et moyens jeux semi-indés. Tout a changé il y a quelques jours quand la boite a eu l'idée lumineuse de prendre le train des NFT. Le retour de bâton ne s'est pas fait attendre et, le temps qu'on écrive notre news à ce sujet, Team17 revenait sur sa décision, tout penaud. L'histoire aurait pu en rester là, avec des dirigeants qui passent pour des cons comme à chaque fois qu'il est question de NFT. Sauf que non.

Parce que ce fiasco des NFT, ça a donné envie aux employé·es de Team17 d'ouvrir leur gueule. Ils l'ont fait dans les colonnes d'Eurogamer qui, dans un très long article, nous dépeint une société complètement à l'opposé de l'image qu'on pourrait se faire d'un éditeur de petits jeux festifs comme Overcooked ou Worms : management toxique jusqu'au plus haut niveau, RH qui cachent sous le tapis les plaintes d'employé·es pour harcèlement (et ce alors que la boite est dirigée par une femme, comme quoi le fait d'être une raclure n'est pas l'apanage des hommes), salarié·es mal payé·es quand ils ne sont pas carrément à la limite du seuil de pauvreté notamment pour celles et ceux travaillant dans les équipes QA, et ce alors que l'entreprise fait rentrer du pognon et que les dirigeants s'en mettent plein les poches... Et bien sûr, la débâcle des NFT : la majorité des membres de Team17 ont appris leur existence au moment de l'annonce, et après celle-ci il a été vivement "conseillé" aux employé·es de ne pas trop partager leur avis sur la question en public. Quant à ceux qui étaient au courant de l'opération et opposés à celle-ci, leur avis a bien évidemment été ignoré.

On ressort de la lecture de cet article complètement déprimé, par son contenu évidemment mais aussi parce que globalement, Team17 n'est finalement "que" un studio de plus où il ne fait pas bon vivre, à ajouter à la liste de tous les autres. On se demande comment il peut encore y avoir des gens motivés à trouver un boulot dans cette industrie.

Lire la suite sur le site : Team17 : le ver du décor.
 
Red1812
Membre Factor
Membre 342 msgs
Oh bah moi qui coryait que c'était l'apenage des studios à AAA... Je suis choqué... ou pas en fait.

Sarcasmes mis à part, la réponse à la question "On se demande comment il peut encore y avoir des gens motivés à trouver un boulot dans cette industrie." est simple. Faire des jeux ça fait encore rêver. Quand a joué toute son enfance à des jeux qui ont fait voyager, rigoler, partager avec ses potes et d'autres rencontrés online, il est pas surprenant que l'industrie trouve de la chair fraiche régulièrement.
Je les vois arriver régulièrement des étoiles plein les yeux et juste être content de faire partie du système, de pouvoir dire qu'ils ont bossé sur tel ou tel jeu. Et puis au bout de quelques années à force de pas voir leur salaire évoluer à moins de faire le tour des studios, du manque de reconnaissance de la part de la hiérarchie, ils quittent le milieu ou se résigne à faire partie des meubles dans un studio qui les paient à peu près correctement.

J'adore mon boulot et j'adore ce milieu mais il faut pas se voiler la face il y a des jours où je prendrais bien mes cliques et mes claques pour aller dans un autre secteur tech où on me paierait le double...
Pourtant j'ai pas à me plaindre, j'ai évité les petits chefs et le management toxique. J'ai croisé des RH bien pourries (oui le féminin est intentionel) et des chefs de projet incompétents. Je n'ai pas assisté/subis du harcelement moral et/ou sexuel. On m'a fait le coup de la passion et du professionalisme pour faire passer des heures sup (qu'on m'a payé).
Globalement j'ai largement plus de bons souvenirs que l'inverse mais après presque 20 ans (putain déjà...) je me rends compte qu'il faut avoir parfois le cuir bien tanné.

Voilà, my 2 cents, dans un épisode de plus de "Le monde découvre que des pourris on en trouve partout".
 
Hellender
Membre Factor
Membre 290 msgs
Ca m'a fait bcp rire.
Même si bon y'a des gens pas en forme dans l'histoire.

Les NFT et le turfu c'est p'têt pas assuré.
 
BeatKitano
Bite qui tanne haut
Membre 6371 msgs
Mais si c'est assuré. Il suffira d'une ou deux grosses boites inboycottable (genre ms ou amazon), ça sera normalisé et les autres pourront s'y mettre.
Faut pas croire les gens ont pas accepté les microtransactions au début... et puis a force "bof c'est pour les autres". :/
 
__MaX__
David Croquette
Admin 4848 msgs
J'suis à moitié d'accord Beat. Y'a un différence assez drastique avec les NFTs, ils n'ont jamais fait machine arrière avant même implémentation à l'époque. Et la levée de bouclier était bien moins forte. Peut être que ça finira par arriver, mais en tout cas pour le moment, c'est globalement bien plus tendu que les MTX.
 
Zaza le Nounours
Connard aigri
Membre 14013 msgs
Red1812 a écrit :
Faire des jeux ça fait encore rêver. Quand a joué toute son enfance à des jeux qui ont fait voyager, rigoler, partager avec ses potes et d'autres rencontrés online, il est pas surprenant que l'industrie trouve de la chair fraiche régulièrement.

Globalement j'ai largement plus de bons souvenirs que l'inverse mais après presque 20 ans (putain déjà...) je me rends compte qu'il faut avoir parfois le cuir bien tanné.

Ton cas est différent, comme tu le dis ça fait 20 ans que tu bosses là-dedans, quand t'as commencé y avait limite pas internet et les boites de JV n'étaient pas encore toutes la World Company comme on a maintenant. Et puis je sais pas chez qui tu bosses et as bossé, mais peut-être que t'as aussi eu la chance de tomber que sur des employeurs pas trop malveillants.

En 2022 c'est différent, tout le monde est au courant de ce qui se passe derrière le rideau des "boites fun qui font des jeux fun parce que le jeu c'est fun" : globalement t'as quand même une chance non-négligeable de tomber chez des connards qui vont t'exploiter et te broyer, que ce soit des grosses usines comme chez Ubi que comme des plus petites boites comme Team17, ou même des indés qui ont eu aussi leur lot de scandales.
 
Sarakyel
Membre Factor
Membre 108 msgs
En ce qui me concerne, j'ai environ 14 ans d'expérience côté dev AAA. Forcément j'ai rencontré plein de monde qui bosse dans divers secteurs annexes, allant du mobile à la VR en passant par l'indé PC, le serious game, le deep learning et la blockchain. Et de mon point de vue personnel qui n'engage que moi, y'a trois grands types de personnalités qu'on retrouve dans toutes les domaines et qui peuvent malheureusement faire très mal à une boîte et à ses conditions de travail...

Les passionné(e)s frustré(e)s
Profil assez commun chez les créatifs (designers, artistes...) qui ont tendance à s'enthousiasmer vite et facilement, et qui ne comprennent pas quand on ne partage pas leur engouement pour une idée ou un concept qui leur est cher. Toute tentative de tempérer leur enthousiasme - même pour des raisons rationnelles - est perçue comme de la défiance/hostilité/désobéissance, et ielles ont beaucoup de mal à gérer la frustration qui en découle. Régulièrement chez ces gens là les mots dépassent la pensée, et il leur est très difficile de percevoir la violence verbale dont ielles peuvent faire preuve, persuadé(e)s que tout ce qu'ielles font est dans le meilleur intérêt de la boîte et/ou du projet. Du coup le jour où une plainte pour harcèlement moral leur tombe sur le coin de la gueule, ielles tombent des nues (réellement) et hurlent au complot.
Même si je ne les connaîs pas personellement, j'aurais tendance à penser que des gens comme Ken Levine ou David Cage correspondent à ce type de profil.

Les androides maladroit(e)s
Profil qu'on trouve plutôt chez les programmeurs et les chefs de projet, ce sont souvent des gens qui fonctionnent de façon très logique et se veulent très rationnel(le)s. Et comme ielles sont perçus comme intelligent(e)s et très compétent(e)s, ielles se retrouvent souvent promus rapidement à des postes de direction/management. Le problème étant que bien entendu, leurs compétences relationnelles sont désastreuses et ielles ne savent absolument pas faire preuve d'écoute ou d'empathie (qu'ielles confondent d'ailleurs souvent avec de la sympathie). Tout ce qui ne peut être résolu selon leurs principes logiques habituels est ignoré, voir froidement réprimé. Or c'est précisément cette froideur qui est souvent intérprétée comme de l'indifférence, voire de l'agressivité, et qui peut être vécue comme une forme de harcèlement pour celles et ceux qui le subissent de façon répétée.
De ce que j'en sais, certains patrons comme J. Allen Brack ou Paweł Marchewka ont bien tendance à être comme ça.

Les business(wo)men cyniques
Bon, là je vais pas m'étaler, c'est un peu cliché mais ielles sont partout. Un seul mot d'ordre : maximiser le profit avec le moins de dépenses possibles. Ce sont des champion(ne)s du relativisme moral : la limite entre "éthique" et "immoral" ou "légal" et "illégal" peut bouger très amplement en fonction des perspectives financières. On leur doit tous les business models les plus abjects de l'industrie du jeu : DLCs surfacturés, pay-to-win, free-to-play avec chantage émotionnel et/ou mécaniques d'addiction, placements de marques et de produits divers, vente de NFTs, etc.
Imprégné(e)s de la "culture de la Win", leur manque de sens moral lié à leur soif d'argent et de status social impacte directement la façon dont ielles gèrent les équipes : rien de plus normal que d'imposer des heures sup non rémunérées, ne pas effectuer de répartition équitable des bénéfices, faire du chantage à l'augmentation, octroyer des bonus ou des promotions sur des critères biaisés (souvent en ignorant complètement le relationnel avec le reste des équipes), etc.
Bon, je pourrais citer Kotick, Guillemot et des dizaines d'autres, mais je ne pense pas que ce soit vraiment nécessaire...

Et le pire, c'est quand on se retrouve avec plusieurs de ces profils cumulés à la tête d'une boîte et/ou d'un projet : d'un point de vue business ça peut être totalement viable, mais alors côté implication de l'équipe bonne chance... J'ai toujours trouvé que les hauts taux de turnover dans notre industrie étaient fascinants, et qu'il était vraiment dommage qu'il ne soit pas obligatoire pour les sociétés de communiquer dessus. Genre, combien d'employés ayant bossé sur Heavy Rain sont toujours chez Quantic ? Ou de développeurs du Crysis original chez Crytek ? Mine de rien, ça peut en dire long sur la qualité de l'équipe dirigeante...

Par contre, je pense sincèrement qu'il existe des boîtes qui réussissent à éviter de mettre des profils trop problématiques à la tête de leurs équipes. C'est simplement que comme on en entend pas parler, on ne s'en rend pas forcément compte... Je peux complètement me planter, mais je doute qu'il y'ait beaucoup de problèmes chez Coffee Stain Studios, Frictional Games ou même IO Interactive.

Just my 2 cents.
 
The Real Phoenix
Membre Factor
Membre 874 msgs
Red1812 a écrit :
...se résigne à faire partie des meubles dans un studio qui les paient à peu près correctement.


Perso, +10 ans en AAA, j'en suis là. Mais la retraite est loin...
 
Red1812
Membre Factor
Membre 342 msgs
The Real Phoenix a écrit :
Red1812 a écrit :
...se résigne à faire partie des meubles dans un studio qui les paient à peu près correctement.


Perso, +10 ans en AAA, j'en suis là. Mais la retraite est loin...


J'en était là il ya 8 ans. Et puis j'ai eu l'oportunité d'aller dans un autre pays et ça a tout changé. Alors bien sur j'étais célibataire et sans enfant du coup j'avais rien à perdre. Mais c'est un truc à considérer pour raviver la flamme ^^
 
The Real Phoenix
Membre Factor
Membre 874 msgs
Red1812 a écrit :
The Real Phoenix a écrit :
Red1812 a écrit :
...se résigne à faire partie des meubles dans un studio qui les paient à peu près correctement.


Perso, +10 ans en AAA, j'en suis là. Mais la retraite est loin...


J'en était là il ya 8 ans. Et puis j'ai eu l'oportunité d'aller dans un autre pays et ça a tout changé. Alors bien sur j'étais célibataire et sans enfant du coup j'avais rien à perdre. Mais c'est un truc à considérer pour raviver la flamme ^^


J'ai deja changé de pays y a 10 ans pour la mecque du JV. J'avais 5 ans avant, mais pas de AAA.
Maintenant j'ai une maison, donc bon, le taff ca paye les factures et le pret hypotecaire...
 
Vector
Membre Factor
Membre 204 msgs
(et ce alors que la boite est dirigée par une femme, comme quoi le fait d'être une raclure n'est pas l'apanage des hommes)
C'est foutrement triste si on a vraiment besoin d'en faire le rappel. Parce que tu peux prendre le pari qu'elle est pas arrivée a son poste en vendant des idées d'égalites et de progres mais bien parce qu'elle etait taille dans le meme moule que les autres. C'est pas une question de pousser l'échelle, elle n'en a certainement jamais posée en premier lieu.
On se demande comment il peut encore y avoir des gens motivés à trouver un boulot dans cette industrie.
Disons que ca explique le turnover :D
 
Khdot
Membre Factor
Membre 525 msgs
Sarakyel a écrit :
ielles


On dirait que tu as bien intégré la World Company et ses codes.
 
Message masqué
LordKraken
U Jelly?
Membre 297 msgs
Le ton de Khdot n'est pas optimal certes mais je pense qu'il est intéressant de discuter de l'utilisation de "ielles", en particulier sur ce sujet.

Je m'explique.

Bon déjà pour tout amoureux de la langue de Molière, cette expression fait VRAIMENT mal aux yeux, peut-être encore plus que l'utilisation des ". inclusifs" (qui me semble en déclin allelujah). Mais la critique de Khdot prend encore plus de sens ici car ceux qui travaillent pour des grosses boîtes de JV sont forcément familier du discours "inclusif" qui abondent et inondent nos emails et calendriers (au point d'être contre-productif d'ailleurs).

Or qu'est ce que l'on voit, et c'est illustré de fort belle manière par cet article ? Que sous couvert d'inclusivité, on peut faire passer tout le reste : salaires misérables, management toxique, harcèlement moral et sexuel. Oui mais tant qu'ielles sont inclusifs... c'est pas grave...
 
Anglemort
Membre Factor
Membre 351 msgs
Alors que si on arrête de parler d'inclusivité forcément les salaires vont monter -_-

Nan mais tout le monde sera d'accord pour dire que l'hypocrisie des grosses boites est consternante, mais là on ne parle pas d'une très grosse boite, il n'y a rien dans l'article qui pointe le fait qu'elle serait particulièrement adepte du pinkwashing (c'est possible hein, c'est juste que là c'est pas le sujet), et en plus Sarakyel a fait un paragraphe entier sur le cynisme et la moralité relative de certains dirigeants. Désolé mais votre intervention à tous les deux est totalement gratuite.


Et puis la langue de Molière c'est rien de plus que du latin abâtardi et dégénéré (et c'est même plus la langue qu'on parle de nos jours), quand on se respecte un minimum on milite pour le retour au latin classique. En plus il y a un neutre comme ça tout le monde est content. /s
 
Khdot
Membre Factor
Membre 525 msgs
LordKraken a écrit :
...


Je ne pensais pas devoir m'expliquer plus profondément en faisant le lien avec la World Company, j'avoue. Mais ouais, l'inclusivité c'est à mon sens les pizzas car t'as fait des heures supp', merci patron.
 
Thaudias
Membre Factor
Membre 179 msgs
Il serait peut-être pertinent de ne pas détourner le sujet.

Merci beaucoup pour vos témoignages Red1812, Sarakyel, The Real Phoenix.
 
Bistoufly
Membre Factor
Membre 357 msgs
Pareil, merci pour les témoignages.
 
LordKraken
U Jelly?
Membre 297 msgs
Anglemort a écrit :
...


On a encore le droit de dire que "ielle" c'est esthétiquement et phonétiquement moche, et de penser que ca ne fait absolument pas avancer une quelconque cause ? On peut aussi ne plus rien dire, s'extasier des progrès de la novlangue et à ce moment on peut aussi fermer les commentaires.

Pour la petite histoire, je participe depuis 10 ans à tous les comités inclusifs, ally et cie que les grosses boites peuvent inventer. Je les ais tous fait, d'abord à King, puis Acti, Ubi et enfin EA (ouais je cumule les boites de tacherons)... Et si j'y allais avec un grand sourire béat en pensant naïvement faire avancer les choses, j'ai fini par ouvrir les yeux. Si tu savais comme les exécutifs s'en battent secrètement le f***. Pendant qu'on s'extasie devant ielle, les 10 millions annuels des CEO, les vraies inégalités, elles restent sous le tapis.
 
Zaza le Nounours
Connard aigri
Membre 14013 msgs
LordKraken a écrit :
on peut aussi fermer les commentaires.

Ne nous tente pas.
 
LordKraken
U Jelly?
Membre 297 msgs
Un petit effort pour marcher dans les pas de Kim :)
 
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