Soyons honnêtes : il n'était pas prévu qu'on écrive quoi que ce soit sur Hellblade : Senua's Sacrifice. Pas tellement parce que le jeu est sorti au mois d'août (plusieurs mois de retard, ce n'est pas vraiment le genre de truc qui nous freine habituellement), mais parce qu'on ne voyait pas bien ce qu'on pouvait dire de plus que les autres. Ninja Theory a abondamment communiqué sur son jeu pendant le développement, et la presse en a largement couvert la sortie, accompagnant le succès surprise d'un projet certes ambitieux mais surtout casse-gueule. Et puis on y a joué, et écrire une bafouille nous a semblé indispensable.

Lire la suite sur le site : Hellblade : Senua's Sacrifice, Asgard malade.

C'est drôle, j'ai pas vraiment aimé DMC (histoire, persos), mais je suis allé jusqu'au bout. A l'inverse, l'histoire avait l'air intéressante dans Hellblade mais après deux heures j'ai arrêté. Pour moi, le gameplay ça passe avant tout le reste.

Même chose ici, les systèmes de jeu m'ont gonflé très vite. J'y rejouerai probablement un jour, ivre mort.

Moi j'ai pas pu y jouer (ni le bon PC, ni la console), du coup je me suis suis fait un Let's Play narratif sur youtube, sans commentaires, purement immersif... Et c'etait extraordinaire. J'ai vecu un truc tres intense avec ce jeu, et sans meme y avoir joue, il s'est catapulte directement dans mon hall of fame video ludique. C'est magistral.

Petite remarque, la description du pitch est un peu fausse. C'est un personnage bien reel (l'homme de la foret) qui lui parle des dieux Scandinaves, et toute l'histoire avec sa mere et son pere a un role enorme dans sa folie, tandis que Dillion n'est que le declencheur.

C'est marrant, je l'ai fini cette semaine. Contrairement aux avis plus haut, j'ai eu aucun mal à le finir et j'ai adoré.
Évidemment, la partie sur la psychose est pleine d'éléments regrettables, et finalement, j'ai regretté d'en avoir tant lu sur cette partie du jeu.
Ma copine avec qui j'y ai joué découvrait complètement le jeu, et j'ai envié le fait qu'elle ne savait pas à priori que le jeu tournait autour de la folie.

Les éléments de gameplay à base de perspectives à tordre pour modifier leur apparence sont en effet tous nases, mais heureusement très courts et finalement, même si c'est toujours un peu raté, il y a toujours un aspect qui vient varier : la course à travers les flammes, fuir l'espèce de présence enflammée alors qu'on a trois runes à trouver, Fenrir dans le noir, suivre un son, bref, ça se renouvelle suffisamment pour donner envie de voir ce qui vient après. En revanche, j'ai trouvé les combats très réussis, j'ai pris le jeu en difficulté max et j'ai retrouvé de bonnes sensations, en particulier quand on a un groupe à gérer, quel ennemi abattre en priorité, et surtout comment agir vite et bien. Pour les boss, je suis pas trop d'accord, le corbeau et la bête ont vraiment leur spécificité, mais en effet, les patterns n'ont aucune originalité.

Côté histoire, ça reste très simple, mais c'est bien amené, l'actrice joue vraiment l'équilibriste entre juste performance et le risque d'en faire trop, mais ça donne vraiment du cachet au jeu. Je sais pas si c'est à cause de l'eau qui est omniprésente du début en radeau jusqu'aux tréfonds de son enfer, mais J'ai pas pu m'empêcher de penser à Valhalla Rising et à Aguirre, la colère de Dieu, deux films que j'adore avec un sacré traitement de la folie.

Techniquement, j'ai été assez bluffé, déjà parce que je l'ai testé sur une toute nouvelle télé tout ce qu'il y a de plus remarquable, options graphiques toutes au max, en 4K fluide (à part quelques rares passages limite), le tout venant d'un PC à priori pas forcément nécessairement taillé pour ça (i5 2500K / 980ti). La prestation technique est impressionnante, particulièrement sur Senua qui prend pas mal de place à l'écran avec un beau travail d'éclairage.

TL;DR Au milieu de mondes ouverts interminables et de jeux géniaux qui diluent leur propos à coup de centaines d'heures, j'ai adoré ce break bien glauque, cinématographique et spectaculaire, mais qui n'oublie quand même pas, même naïvement, qu'il est un jeux vidéo.

Temujin a écrit :
Moi j'ai pas pu y jouer (ni le bon PC, ni la console), du coup je me suis suis fait un Let's Play narratif sur youtube, sans commentaires, purement immersif... Et c'etait extraordinaire. J'ai vecu un truc tres intense avec ce jeu, et sans meme y avoir joue, il s'est catapulte directement dans mon hall of fame video ludique. C'est magistral.

Petite remarque, la description du pitch est un peu fausse. C'est un personnage bien reel (l'homme de la foret) qui lui parle des dieux Scandinaves, et toute l'histoire avec sa mere et son pere a un role enorme dans sa folie, tandis que Dillion n'est que le declencheur.

Pour le pitch j'ai modifié un peu pour aller dans ton sens, mais en matant le documentaire fourni avec le jeu ce n'est pas aussi clair : ils te disent clairement que "Druth" est un des noms que donnaient les celtes à la folie, désignant notamment les ermites un peu chelou qui s'isolaient en forêt. Du coup tu peux tout à fait considérer que le Druth du jeu est Senua, (tout comme la Hela du jeu serait Senua), avec la chronologie comme ça : Senua part s'isoler loin du village et de Dillion pour vaincre ses ténèbres, elle devient donc Druth, mais quand elle revient au village et trouve Dillion mort le jeu démarre. Ou alors effectivement tu peux prendre le truc littéralement et considérer que Druth est un autre personnage qui lui a vraiment donné toutes les indications avant de mourir.

Nicaulas a écrit :

Temujin a écrit :
Moi j'ai pas pu y jouer (ni le bon PC, ni la console), du coup je me suis suis fait un Let's Play narratif sur youtube, sans commentaires, purement immersif... Et c'etait extraordinaire. J'ai vecu un truc tres intense avec ce jeu, et sans meme y avoir joue, il s'est catapulte directement dans mon hall of fame video ludique. C'est magistral.

Petite remarque, la description du pitch est un peu fausse. C'est un personnage bien reel (l'homme de la foret) qui lui parle des dieux Scandinaves, et toute l'histoire avec sa mere et son pere a un role enorme dans sa folie, tandis que Dillion n'est que le declencheur.

Pour le pitch j'ai modifié un peu pour aller dans ton sens, mais en matant le documentaire fourni avec le jeu ce n'est pas aussi clair : ils te disent clairement que "Druth" est un des noms que donnaient les celtes à la folie, désignant notamment les ermites un peu chelou qui s'isolaient en forêt. Du coup tu peux tout à fait considérer que le Druth du jeu est Senua, (tout comme la Hela du jeu serait Senua), avec la chronologie comme ça : Senua part s'isoler loin du village et de Dillion pour vaincre ses ténèbres, elle devient donc Druth, mais quand elle revient au village et trouve Dillion mort le jeu démarre. Ou alors effectivement tu peux prendre le truc littéralement et considérer que Druth est un autre personnage qui lui a vraiment donné toutes les indications avant de mourir.

Ma reponse spoil : Oui effectivement ca a du sens comme ca. Mais ils expliquent bien aussi que c'est Druth (merci je me souvenais plus du nom) qui lui enseigne la lore Scandinave. Et puis on le voit en vision, et c'est lui qui raconte la lore via les Steles. Il dit meme que sont village aussi a ete attaque, tout ca tout ca. Mais surtout c'est sa relation pere-mere-fille qui m'a le plus touche. Les revelations sont d'un sordide malsain. C'etait tres beau =].

Ah je me demandais quand est-ce que vous alliez en parler !
Pour ma part Hellblade est surement un des jeux qui m'aura le plus marqué. C'était vraiment une expérience unique. Tout est génial: l'ambiance, les décors, le personnage de Senua est attachant au possible (le jeu de Melina Jurgens est juste excellent) le scénar est très prenant je trouve et on se délecte de chaque cinématique, aussi glauque soit elle. Comme dit précédemment, le jeu est sacrément bien optimisé. J'ai pas une config de dingue et pourtant j'ai eu aucun mal à le faire tourner au max.
Les énigmes sont effectivement pas très variées mais je trouve pas non plus que ce soit gênant. A aucun moment je me suis dit: "Et merde encore une de ces énigmes à la con..."
J'ai trouvé les combats hyper intenses et l'approche est intéressante avec le champ de vision réduit et les voix qui sont la pour te prévenir du danger. D'ailleurs si ma mémoire est bonne y a aucun tuto mais tu peux quand même sortir quelques combos en alternant les frappes lourdes et légères, histoire de varier un peu les plaisirs.

Bref quand tu penses que les gars ont financé le jeu en interne, qu'ils décident de le vendre pour 30 boules au lieu de 60 et que derrière ils pondent un truc pareil, moi je dis chapeau quand même.

Tout pareil, c'est la meilleure expérience de jeu que j'ai eue cette année. Il a ses défauts, mais je l'ai trouvé tellement cohérent, équilibré et prenant. Et pour moi, les combats fonctionnent très bien parce qu'ils transmettent réellement un sentiment de fragilité qui étoffe le personnage de Senua.
Je suis bien content d'y avoir joué sans trop en savoir, je l'ai conseillé à beaucoup d'amis, mais je pense que je leur en ai déjà trop dit alors que j'ai pourtant fait attention à ne pas le survendre.