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ARTICLE

Utopiales 2018

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
La fin d’année est pour beaucoup un signe de gros salons : Indiecade Europe, Paris Games Week ou encore la BlizzCon et Tokyo Game Show pour dépasser un peu nos frontières. Mais comme chaque année depuis longtemps, mon regard se tourne vers les Utopiales, le Festival International de Science-Fiction de Nantes, dans lequel il est tout à fait possible de parler jeux vidéo avec des astrophysiciens, tout en buvant une bière au bar de Mme Spock.

Les Uto quoi ?

Cela fait déjà un bon moment que j’ai délaissé les salons comme la Paris Games Week, dans lesquels je n’apprends pas grand-chose, à part comment avoir mal au crâne en 10 minutes dans une foule bien trop compacte. Certes, le festival des Utopiales n’est pas vraiment centralisé sur le jeu vidéo, mais ce média s’y est fait sa place au fil des ans. C’est d’ailleurs la grande force des Utopiales qui, depuis l'année 2000, a toujours su garder sa vocation en ligne de mire : « faire découvrir au plus grand nombre, et de manière très qualitative, le monde de la prospective, des technologies nouvelles et de l’imaginaire », comme le souligne le site officiel.

Dit comme ça, cela peut paraître un peu élitiste, mais ce n’est pas le cas. Evidemment, il ne faut pas s’attendre à une table ronde sur « comment construire des palissades dans Fortnite », le tout animé par deux Youtubeurs de 16 ans, mais plutôt à un festival qui tente à sa manière de s’adresser à un public néophyte ou ultra passionné, pour lui faire prendre la mesure de la puissance de la science-fiction. Présente partout sans le crier sur tous les toits, la SF touche à tout : littérature, sciences, cinéma, bande dessinée, expositions, jeux de rôles, jeux vidéo, musique, etc. Et pour tenter de tout couvrir sans trop se presser, cette édition 2018 s’est étalée du 31 octobre au 5 novembre, toujours à la Cité des Congrès de Nantes.

Comme pour les autres années, cette édition 2018 a suivi un fil rouge, donnant le ton du festival et créant ainsi une homogénéité dans les thèmes abordés. Si en 2016, nous avions fait le tour des machines, et l’an passé, abordé la thématique du temps, cette année, nous avions devant nous l’étendu du corps dans tous ces états. On pense de suite au corps humain, mais il était aussi question de corps physique, virtuel, psychique et social, ou comme le dit magnifiquement dans le dossier de presse , « des corps célestes de l’astrophysique aux corps inertes de la physique, des corps vivants de la biologie à l’organisation chimique de la matière, et jusqu’aux particules du monde subatomique, en passant par cette organisation plurielle qu’est l’humanité, mosaïque de corps sociaux ». Et oui, ça claque un peu et ça donne à réfléchir.

Demandez le programme !

Comme depuis sa création, le festival des Utopiales tourne donc autour d’un fil rouge, lui-même découpé en plusieurs parties afin de contenter tout le monde. Et pour cette 19ème édition, l’astrophysicien Roland Lehoucq (président), Jeanne A. Debats (directrice artistique), et toute l’équipe des Utopiales ont mis le paquet : 5 jours (de 8h30 à 23h30 grosso modo), 167 tables rondes et rencontres, 103 films longs et courts, 10 expositions, une nuit blanche cinéma en collaboration avec Canal+ (de 22h à 6h), une nuit blanche ludique comportant une murder party, des tournois de X-Wing/Armada, le jeu de société Battlestar Galactica, un tournoi Star Wars : Destiny et du JDR, (de 21h à 6h), un pôle ludique proposant des dizaines de jeux de plateau et beaucoup de JDR avec des MJ bénévoles, un merveilleux pôle jeux vidéo comportant évidemment des jeux, mais aussi des expositions et une Game Jam, sans oublier la journée Manga Tan qui fait la part belle à la culture asiatique, ainsi qu’un second bar (on est à Nantes hein, faut pas déconner avec les bars !), le tout porté par plus de 225 invités : écrivains, scénaristes et dessinateurs de BD, plasticiens, cinéastes, philosophes et chercheurs, etc.

Enfin, si jamais vous aviez un petit laps de temps entre deux conférences, il était possible d’admirer le travail de Beb-Deum via une énorme exposition, mais aussi une autre centralisée sur les exoplanètes dessinée par Manchu, ou encore une autre proposée par le CEA présentant le Voyage au centre de la Galaxie, sans oublier l’immense librairies éphémère avec pas moins de 25 000 ouvrages, offrant aux visiteurs la possibilité de gambader dans la plus grande librairie de science-fiction au monde le temps d’un festival.

Jeux vidéo, expos et conférences

Vous l’avez compris, les Utopiales est un festival assez dense, avec beaucoup de choses à voir et cette année encore, le pôle jeux vidéo avait une grosse place, s’étalant sur un peu plus de 100m². Oui ok, ce n’est pas la Paris Games Week, mais au moins il n’y a pas 5h de queue et il est tout à fait possible de discuter tranquillement avec les différents exposants et invités. En parlant d’invités, ils sont venus nombreux et certains commencent même à être des habitués : Jehanne Rousseau (Spiders), Michael Peiffert (Mi-Clos Studios), Fibre Tigre, Alain Puget (Alkemi Games), Julia Molendi-Coste (Clocks and Wings), Olivier Drouet (MechBird), Sabrina Calvo, Charlotte Buchet (Wako Factory ) et Marc Lustigman (Darjeeling), entres autres, le tout animé par Florent de Grissac (Casus Ludi), Antoine Rousselot (EODE), Romain Mckilleron (ExperienceJDR) et… moi-même.

Les thèmes abordés lors des conférences tournant tous autour du corps, ce fût l'occasion de discuter de la place du corps dans les jeux, notamment via le motion gaming ou les périphériques. Il était aussi question de se soigner par les jeux ou encore de parler de la place du personnage lors d’une conférence que j’ai eu l’honneur (et la difficulté) d’animer avec trois invités forts sympathiques, partant dans toutes les directions. Et comme je l’ai dit plus haut, il était aussi possible de continuer ce débat directement sur les différents stands et ils étaient assez nombreux. D’ailleurs cette année, chaque petit stand avait droit à sa pancarte présentant le jeu, le studio, le genre, la sorte et le support, le tout dans une petite déco bien sympa sur fond noir. Il y en avait pas mal, mais certains sont clairement sortis du lot.

Lethis : Path of Progress

Genre : City builder / Aventure
Plateforme : Steam
Développeur : Triskell Interactive
Sortie : juin 2015
Site officiel

Si comme moi, vous aimez les city builder, vous allez peut-être craquer pour Lethis : Path of Progress. Déjà parce qu’il est très joli, avec sa 2D et son ambiance mélangeant univers victorien et steampunk, mais aussi parce qu’il est vraiment très intéressant en termes de gameplay. Il est évidemment question de construire des bâtiments pour y faire venir des citoyens, tout en gérant les ressources, mais il a aussi la particularité de mettre l’accent sur l’assurance de la main-d’œuvre. Il faut donc toujours avec un œil sur cela, ainsi que sur l’approvisionnement et la bonne construction des routes sous peine de gérer un bordel qui ne tiendra pas longtemps. Vraiment très sympa et je dois avouer que le mode campagne de 26 missions, le mode bac à sable et les 40 bâtiments différents me font un peu de l’œil. Par contre, il s'agit clairement d'un city builder pour débutant. Si vous êtes habitué du genre, il va peut-être falloir regarder un peu ailleurs. Et si vous souhaitez en savoir plus, je vous conseille le test de Lethis - Path of Progress que l'on a publié en août 2015.

A Long Way Down

Genre : Deck building / RPG Roguelite
Plateforme :  Steam et Nintendo Switch
Développeur : Seenapsis
Sortie : printemps 2019
Site officiel

Petite découverte bien sympathique, A Long Way Down a réussi à titiller ma curiosité. Encore en beta (qui a planté lors de mon combat de boss…), ce titre propose un mixe entre de l’exploration de donjon façon rogue like et combat avec un deck de cartes. Je ne suis pas un expert du style, mais j’ai trouvé ça plutôt encourageant, malgré un manque de charisme du personnage. L’esthétique est sympa, mais j’ai trouvé ça assez random et je pense qu’il aura bien du mal à sortir du lot de Steam ou sur l’eShop de la Switch, s’il ne met un peu plus son gameplay en avant. Je le garde tout de même en vue, après tout, il s’agit d’un jeu en beta qui pourrait évoluer encore énormément.

A Time Paradox

Genre : Infiltration / Réflexion
Plateforme : Android
Développeur : A Game Studio
Sortie : 9 novembre 2018
Site officiel

De loin, A Time Paradox ne m’a pas donné envie de me jeter sur la tablette à disposition. Pourtant, une fois sorti du design des artworks et de l’idée qu’il ne s’agit que d’une pâle copie de Hitman Go, on découvre un jeu d'infiltration contre soi-même qui pourrait très vite devenir une petite drogue à la ChuChu Rocket. Aidé par une prise en main quasi immédiate, ce jeu propose une suite de puzzles qui peuvent être simples au premier abord, mais finalement assez retors, surtout quand on vise le meilleur score. Pourtant, il ne s’agit que d’aller d’un point A à un point B, mais il faudra s’éviter sois même, puisque notre personnage est coincé dans une sorte de boucle temporelle. Alors oui, A Game Studio ne réinvente pas la roue, mais un bon jeu mobile, ça ne se refuse pas.

Seeds of Resilience

Genre : Simulation
Plateforme :  Steam
Développeur : Subtle Game
Sortie : 4 juillet 2018
Site officiel

Encore un city builder ? Oui, mais en fait pas vraiment. Les développeurs de Seeds of Resilience sont partis d’un principe simple et efficace : c’est cool de construire, mais l’environnement, tu y penses ? Mine de rien, apprendre à gérer les ressources est une chose courante dans ce type de jeu, sauf que là, il faudra y réfléchir à deux fois avant de raser cette forêt pour faire le plein de bois. Parce que les arbres, ça ne repousse pas en 2 semaines. De même, il ne faudra pas surexploiter la pêche et la chasse, sous peine de crever de faim assez rapidement. Bref, c’est hyper intéressant, ça a l’air très complet, mais ça manque cruellement d’ergonomie. J’ai d’ailleurs été un peu perdu entre cette fusion de jeu de survie et de construction, à cause notamment d’une interface par vraiment top en prise en main. Il faut peut-être s’y faire, mais ça pourrait en rebuter pas mal.

Frankenstein and The Wanderer

Genre :  Aventure narrative
Plateforme : PC, Mac, Android et iOS
Développeur : La Belle Games
Sortie : 2019
Site officiel
 
Cela fait un petit moment que ARTE se met à produire des jeux vidéo. Oh, pas de AAA, mais plutôt la gamme en dessous, avec notamment Type : Rider (2013), Enterre-moi, mon amour (2017), Californium (2016), Vandals cette année, ou encore Homo Machina dont je vous parlerai juste après. Cette fois-ci, j’ai découvert le très joli Frankenstein and The Wanderer, mais aussi très bavard. Concrètement, j’ai plus lu que joué, et j’ai vite compris qu’il est question de réécrire un peu l’histoire du classique de Mary Shelley. Je n’ai malheureusement pas pu y jouer assez longtemps pour me faire une vraie idée du gameplay, mais il semble que celui-ci soit axé quasiment uniquement du texte, ce qui fera évoluer notre créature en fonction de nos choix. A voir, mais ça pourrait être une bonne porte d’entrée pour une personne ne jouant pas ou pas au jeu vidéo. En tout cas, c’est magnifique.

Homo Machina

Genre : Réflexion
Plateforme :  Android et iOS
Développeur : Darjeeling
Sortie : 17 mai 2018
Site officiel

Un petit coup de cœur, que j’ai acheté directement à la fin du festival. Le but de Homo Machina est pourtant assez simple, puisqu’il s’agit de résoudre des énigmes, via différentes interactions tactiles. Oui, mais l’esthétique est trois soignée avec son style usine des années 1920 et le lieu de l’action est vraiment bien pensé : le corps humain, comme si ce dernier était géré par tout un tas de machinerie. Un jeu assez court, puisqu’on en voit la fin en même pas 1h, mais une vraie petite bouffée d’air sur ce qui est possible de faire sur mobile, le tout avec des graphismes inspirés des œuvres de Fritz Kahn, un médecin berlinois et un auteur de vulgarisation scientifique, qui illustrait la structure et la fonction du corps humain via des dessins complètement barrés. 

Sigma Theory

Genre : Stratégie
Plateforme :  Steam
Développeur : Mi-Clos Studio
Sortie : 2019
Site officiel

L’an passé, Mi-Clos Studio était venu avec Out There: Ω Edition et Out There Chronicles. Cette année, Michael Peiffert (Producer, Creative director et UI Design), FibreTigre (Game Designer et Writer) et Benjamin Carré (Artist), sont revenus avec du encore plus lourd : Sigma Theory en version jouable sur PC et une très belle exposition présentant les différents personnages du jeu. Pour rappel, il s’agit d’un jeu de stratégie mêlant agents secrets, scientifiques et la fameuse Sigma Theory. J’ai donc pu mettre mes petites mains dessus et j’ai trouvé ça vraiment cool. Cependant, ne vous imaginez pas jouer à un Splinter Cell, puisqu’il s’agit d’un jeu assez minimaliste, mais du plus bel effet, et très axé sur le texte. C’est comme bien souvent hyper bien écrit et c’est blindé d’événements intéressants sur la façon d’aborder l’enquête. Jetez-y un œil, en priorité sur PC et ensuite sur tablette.

Samurai Riot

Genre : Beat’em Up 2D coopératif
Plateforme : Steam
Développeur : Wako Factory
Sortie : 13 septembre 2017
Site officiel

Difficile de présenter Samurai Riot tellement il a fait le tour des salons ces dernières années, mais les Nantais de Wako Factory étaient encore une fois présents. Cette fois-ci, la version finale de ce beat'em all coopératif à 2 joueurs en scrolling horizontal, était présentée de la plus belle des manières : via une borne d’arcade. Il était donc possible d’y jouer à deux, chacun avec son stick et ses boutons, le tout avec un très bel écran et un bon son. Pour rappel, la subtilité de ce titre tient dans le fait de jouer en coop avec des attaques combinées, mais surtout de proposer 8 fins alternatives et plusieurs écoles de combats. Mine de rien, j’ai beau y avoir souvent joué, Samurai Riot fait toujours son petit effet.

GreedFall

Genre : Action RPG
Plateforme : Windows, PS4 et Xbox One
Développeur : Spiders
Sortie : 2019
Site officiel

Et bien si, il y avait un (presque) AAA aux Utopiales ! GreedFall est le prochain gros projet de Spiders, que l’on connait bien pour The Technomancer, Mars : War Logs, Of Orcs and Men ou encore quelques titres Sherlock Holmes. Cette fois-ci, l’aventure se déroulera dans une ambiance très inspirée de l’art Baroque de l’Europe du 17ème siècle. Si GreedFall est un RPG avant tout, il malheureusement pas question d’y jouer lors du festival, puisque le titre de Spiders n’était visible que via une exposition. Certes magnifique, mais exposition tout de même. Mais comme le jeu est encore en développement, on peut les excuser. En attendant, vous pouvez toujours lire notre preview de l'E3 2018.

Cette année 2018 signe encore une fois le succès de la formule des Utopiales, proposant un festival intelligent et ouvert à tout le monde au cœur de la ville de Nantes. Évidemment, il ne s’agit pas que de jeux vidéo et il faut se tourner vers les salons spécialisés pour tester du AAA en avance, mais les Utopiales arrivent à proposer ce qui se fait de mieux en termes de festival SF, sans pour autant tomber dans les clichés. Rendez-vous l’an prochain, du 30 octobre au 4 novembre 2019 pour la 20ème édition !
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