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Les expériences à la con du week-end : épisode 8 - Raspberry Pi 400

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
 
Il m'aura fallu le temps mais j'ai fini par déballer mon Raspberry Pi 400 acheté avec les sous gagnés en vendant des vieux trucs sur Ebay. Du coup, un petit article s'impose. Et histoire d'être meta jusqu'au bout, il a été écrit directement sur le Raspberry Pi en question, illustrations comprises.
Histoire de bien commencer cet article, faisons un petit tour du propriétaire. J'ai pris le Personal Computer Kit qui contient donc un Pi 400, un câble d'alimentation USB-C, un câble micro-HDMI/HDMI, une souris, une carte microSD de 16 Go préchargée avec Raspberry Pi OS et un guide couleur de 250 pages. Y'a rien à y faire, j'adore le côté "ordinateur dans un clavier". C'est tout petit (il n'y a pas de pavé numérique), c'est mignon, c'est silencieux et c'est super léger. La frappe est très agréable surtout si vous êtes un habitué des PCs portables.

J'ai pris la version QWERTY vu que je n'utilise plus que cela depuis plus de 7 ans et Linux ne rend pas les choses faciles pour écrire en français. Si je choisis US International AltGr with Dead Keys je peux avoir le c cédille et les accents aigus. Si je choisis US Alt International j'ai les accents grâves et les accents circonflexes mais je perds la cédille. Mais pour le reste, Raspberry Pi OS (fondé sur Debian, une distribution Linux) fait du bon boulot. L'OS a rapidement compris que j'avais un écran 1440p. J'ai même pu brancher mon smartphone afin de copier les photos prises avec pour illustrer la news sans installer le moindre pilote.

Le Pi 400 a quand même trois gros défauts. Le premier est l'absence de bouton on/off. Du coup on se retrouve à acheter un interrupteur externe. Le second est l'absence de sortie casque ainsi que d'entrée microphone. Deux solutions s'offrent à vous : balancer le son via HDMI ou brancher une carte son USB. Là encore ma carte son StarTech à $30 a été reconnue d'office sans installer le moindre pilote. Enfin le troisième est le choix du micro-HDMI pour les deux sorties vidéo. C'est une connectique fragile qui nécessite soit un adaptateur soit un cable dédié.



On vous recommande d'activer l'accélération matérielle pour Chromium et Firefox afin d'améliorer le surf mais ne vous attendez pas à une expérience grandiose : la navigation ne sera pas super fluide et la lecture vidéo est assez pourrave. On espère que le futur Raspberry Pi 5 améliorera le tout car c'est tout ce qui manque pour en faire un ordinateur pour la vie de tous les jours. Alors du coup que faire avec son Pi 400 ?

La première utilisation est d'en faire un client léger en streamant le contenu de son PC principal via Parsec ou SteamLink. Ca se configure en deux temps-trois mouvements et le résultat est assez bluffant. La seconde utilisation est bien entendu l'émulation. Le SoC du Pi 400 est assez puissant pour émuler toutes les consoles jusqu'à la Dreamcast mais comme il dispose d'un clavier, c'est la bécane idéale pour l'émulation des vieux ordinateurs : DOS, Amiga, MSX... La troisième utilisation est celle qu'on va explorer un peu plus en détail dans cet article : créer des jeux vidéo.

Je voulais savoir s'il était possible de développer sur Pi 400 de manière aisée. Au niveau des outils, il y a tout ce qui faut : un bon compilateur, un éditeur d'images (GIMP), Git pour versionner son code et même une IDE digne de ce nom : on peut installer Visual Studio Code (gratuit et open source) et il tourne sans problème. Au niveau des moteurs, le choix est un peu plus restreint. Je voulais un moteur 2D disposant d'un langage de script, d'une bonne communauté et permettant de coder directement sur Pi 400.

Je pensais au début m'orienter vers Phaser mais ce dernier est un moteur web et les performances sur le Pi 400 sont assez dégueulasses. Du coup mon choix s'est porté sur des moteurs utilisant Lua comme langage de script : Defold, Solar2D,  LÖVE et PICO-8. Pour les deux premiers, l'éditeur ne supportent pas le combo Linux et ARM donc ils sont hors concours. J'adore la philosophie de PICO-8 mais c'est du tout propriétaire, c'est très mal documenté (beaucoup de tutos vidéos) et c'est un peu trop bas niveau à mon goût.



LÖVE par contre coche toutes les cases : open source, bien documenté, bonne communauté,... LÖVE est plus un framework qu'un moteur dans le sens où il ne fournit pas d'architecture de jeu ni de choses de base comme détection des collisions. Mais la communauté a ajouté ce qui manquait souvent à partir d'autres projets Lua. Ca s'installe en une ligne sur Raspberry Pi OS ("sudo apt-get install love") et il y a une extension VS Code pour reconnaître l'API et lancer les projets directement depuis l'éditeur. Un "Hello World" n'a pris quelques minutes le tout avec finalement une connaissance assez basique de Linux. Accessoirement, un de mes jeux multi préféré (Move Or Die) a été créé avec Love. A noter qu'une fois tout installé il reste 6 Go sur les 16 Go de la carte microSD de base donc largement de quoi faire pour un petit jeu 2D.
Il y aura peut être une suite à cet article dans laquelle je tenterai de coder un jeu mais une chose est sûre : il est possible de créer un jeu de A à Z avec un ordinateur coûtant une centaine d'euros. Bien entendu exporter le résultat vers Windows ou iOS demandera un peu plus de matos mais pour coder sans se prendre la tête c'est parfait. All you need is Love.
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