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Enter the Gungeon : chronique de mon échec

Nicaulas par Nicaulas,  email  @nicaulasfactor
La critique d’un jeu vidéo est un exercice délicat qui nécessite un peu d’expérience, pas mal de réflexion et beaucoup de recul. Il faut réussir à trier entre ce qu’on veut dire et ce qui est pertinent pour le lecteur, scinder ce qui relève de l’analyse et de son ressenti personnel pour distinguer ce qui est bon/mauvais de ce qu’on aime ou pas (on peut détester un excellent jeu), ne jamais oublier que les joueurs, eux, auront à payer, et bien d’autres choses encore comme mettre de côté l’affection qu’on peut avoir pour un développeur sympa. Mais tout ceci n’a de sens que si on joue suffisamment au jeu qu’on critique pour être sûr d’en avoir expérimenté la substance principale. Et c’est bien là tout le problème auquel je suis confronté : je n’arrive pas à passer le niveau 1 d’Enter the Gungeon.
En conséquence, ce que vous allez lire n’est pas un test. Je ne peux décemment pas critiquer un jeu dont je n’ai expérimenté qu’une infime partie, quand bien même j’ai passé plusieurs heures sur ce petit bout de jeu. La seule chose que je peux faire, outre m’humilier publiquement en affichant mon manque de skill devant des lecteurs aussi hardcore gamer que vous, c’est présenter succinctement le jeu.

Les éditions Factornews présentent : le test de jeu en kit. Premier fascicule : l’étage 1 d’Enter the Gungeon, 2,50€, en vente sur notre Tipeee

Si je me suis précipité sur Enter the Gungeon, c’est parce qu’il était précédé d’une hype qui me faisait vibrer : édité par Devolver Digital dont la propension à sortir des jeux hors du commun et le succès soudain d’Hotline Miami en ont fait l’étendard d’un jeu vidéo atypique et exigeant, développé par une petite équipe influencée par Binding of Isaac et les jeux Vlambeer, le jeu se présente comme un dungeon crawler mixé à du shmup. Bien qu’étant, on va le voir,  en grande partie erronée, la définition donnée ici et là du jeu était « Isaac avec des flingues ». Dès lors, pour un fan symptomatique d’Isaac (j’ai du mal à passer une journée sans faire une partie) ne crachant pas sur du défouraillage à la sulfateuse, le jeu était vendu.



Et en effet, d’entrée de jeu, de nombreux éléments sonnent familiers. Pad ou clavier en main, on descend dans un donjon généré aléatoirement en se déplaçant de salle en salle : quand on y entre les portes se ferment, des ennemis pop et on doit faire le ménage pour rouvrir les portes et passer à la salle suivante. Chaque étage du Gungeon contient au moins une salle avec un coffre au trésor qui contient un item venant s’ajouter à notre arsenal, et une salle avec un boss à buter pour pouvoir descendre à l’étage inférieur. On peut choisir 4 personnages différents, chacun ayant une arme de départ et différents items actifs ou passifs qui lui sont spécifiques. Le marine a une arme standard, un casque et une radio pour demander des munitions, la chasseuse a un 6 coups rouillé, une arbalète puissante mais lente à recharger et se fait aider par un chien qui déterre des items, et ainsi de suite. En fonction du perso choisi et du parcours réalisé dans le Gungeon, plusieurs fins alternatives peuvent se produire. Tout au long du jeu, la réalisation de certaines conditions débloquent de nouveaux items venant s’ajouter à la liste de ceux qu’on peut trouver dans les coffres.

Isaac avec des flingues, donc. Certes, mais pas seulement. Enter the Gungeon est également un shmup à tendance bullet hell. Très peu d’ennemis font du corps à corps, la plupart tirant des projectiles selon des patterns qui leurs sont propres. Pour les éviter, outre bouger dans toutes les directions, on dispose d’un saut/roulade au timing un peu tricky (on est invincible quand on est en l’air mais vulnérable entre le moment où on touche le sol et la fin de l’animation), on peut renverser des éléments de décors pour s’abriter temporairement derrière, et en dernier recours on utilise des « Balablanc », des smartbombs en nombre très limité qui nettoient l’écran de toutes les bullets. Et si les salles du premier étage sont relativement abordables et ne nécessitent pas de skill particulier, les boss constituent tous un formidable gap de difficulté. Bien plus agressifs, ils remplissent  l’écran de projectiles dans des salles si grandes qu’on ne peut en voir les 4 murs à la fois. Il devient alors indispensable de distinguer mentalement ce qui relève de l‘esquive et ce qui relève de l’attaque. L’esquive est indispensable pour rester en vie (bien qu’assez grande, la jauge est trop courte pour jouer agressif), mais il faut penser à tirer (et à recharger) pour entamer la vie des boss qui sont de gros sacs à PV.  Et c’est là que je bloque. Tel un joueur de piano débutant qui n’arriverait pas à gérer sa main droite et sa main gauche simultanément, je n’arrive pas à être efficace à la fois dans l’esquive ET dans l’attaque. Et si au départ j’ai misé sur la pratique pour progresser, dans l’espoir de m’en tirer correctement à défaut de bien jouer (comme j’avais pu le faire pour Isbarah), pour Enter the Gungeon rien n’y fait. Et après avoir maté des vidéos des étages suivants, la motivation m’a abandonné : je ne survivrais pas trois salles au deuxième étage. Le jeu en compte cinq.



Alors bien sûr, les quelques heures passées dans ce premier étage m’ont quand même permis de remarquer quelques qualités et défauts. Les musiques sont cools, c’est blindé de jeux de mots (auxquels la traduction française ne rend pas toujours hommage), certaines armes sont bien débiles, il y a de petites composantes plate-forme avec des précipices et des pièges dont on peut se servir contre les ennemis et qui diversifient l’action… A contrario, les armes que j’ai débloquées manquent totalement de punch. Aucune d’entre elles n’arrive à donner la sensation de tirer avec autre chose qu’un blaster qui fait piou piou, ce qui est un comble pour un jeu centré sur des flingues. Débloque-t-on des armes plus intéressantes ensuite ? Les musiques varient-elles suffisamment dans les étages inférieurs ? Je ne sais pas, peut-être, à vous de voir. J’arrête l’auto-flagellation publique ici.
Enter the Gungeon est trop difficile pour moi, et c’est bien la seule chose que je peux vous dire à son propos.
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