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Un Rédacteur Factornews vous demande :

ACTU

Niantic a revendu sa branche jeux vidéo

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
 
On ne l’avait pas forcément vu venir, mais ça semble presque logique quand on regarde un peu en arrière. En effet, Niantic a pris la décision de sortir du développement de jeux vidéo et vient de revendre toute cette branche à Scopely pour la modique somme de 3,5 milliards de dollars. Rien que ça.

Revenons un peu dans le passé, parce que j’aime bien, et que cela va expliquer pas mal de choses. Niantic est, à la base, pas du tout un studio de jeux vidéo. La boîte a été créée par John Hanke en 2010. En fait, Hanke est du genre à avoir la bonne idée au bon moment, et à revendre le tout au bon moment aussi.

Après s’être inscrit en 1994 à la Business School de l'Université de Californie à Berkeley, il fonde le studio Archetype Interactive avec d’autres associés. Le but étant à l’époque de créer Meridian 59 (oui, on en parlait déjà sur Factornews !), l’un des premiers MMORPG de l’histoire à être en 3D (voire le premier), le tout étant édité par The 3DO Company. Mais en 1996, voyant probablement que Ultima Online (1997) et EverQuest (1999) allaient être des merveilles, ils revendent la boîte à 3DO pour 5 millions de dollars.

De quoi fonder ensuite The Big Network avec son collègue Steve Seller qu’il a connu chez Archetype Interactive. Cette nouvelle société créée en 1998 était censée rester dans le domaine des jeux jouables par Internet mais… ils n’ont pas refusé l’offre d’Intermix Media en 2000, pour un rachat à 17,1 millions de dollars. Si jamais vous ne connaissez pas, dites-vous que c’est la société qui était derrière MySpace, réseau social racheté par Rupert Murdoch's News Corp pour 580 millions de dollars.

Bref, avec 17,1 millions de billets verts en poche, les deux copains créent Keyhole en 2001, une société spécialisée dans la visualisation de données géospatiales. Et en 2001, il y a autre chose qui a débuté : la guerre en Afghanistan. Du coup, leur entreprise devient très intéressante et un certain Google rachète le tout en 2004 pour 35 millions de dollars en actions. Avec ce rachat, ils intègrent donc Google et Hanke devient vice-président des produits de la division Geo, dont Google Earth et Google Maps, mais aussi d’autres trucs un peu moins connus. 

Mais Hanke, il aime bien le jeu vidéo. Donc en 2010, il crée une division de jeu chez Google et l’appelle Niantic Labs. Cette société a pour but de créer des titres mobiles qui utilisent les technologies de Google Geo, donc de la géolocalisation, mais aussi de la réalité augmentée avec évidemment un fort accent mis sur le multijoueur. Le premier jeu qui sort est Ingress (2012) et fait directement un énorme carton, passant de 1 millions de joueurs en 2013 à 7 millions en 2015.

C’est aussi en 2015 que John Hanke négocie avec Google pour que Niantic devienne une société indépendante, avec un chèque de 30 millions de dollars par Google, Nintendo et The Pokémon Company. Vous vous en doutez, c’est pour sortir ensuite Pokémon GO (2016) et à partir de là, ça va grandement s'emballer. 

Pokémon est une licence très particulière, avec une base de fans assez folle. Dès son lancement, Pokémon GO génère 2 millions de dollars par jour. Il a dépassé le milliard de téléchargements depuis ses débuts et, en 2024, il a encore 100 millions de joueurs uniques connectés. C’est un véritable carton qui a généré environ 8 milliards de dollars depuis presque dix ans mais… qui prend de la place et qui commence à doucement descendre. 

Il prend de la place dans le sens où Niantic n’a jamais vraiment réussi à réitérer l’exploit. Même avec Harry Potter: Wizards Unite (2019), ou encore Pikmin Bloom (2021), encore moins avec Peridot (2021) et NBA All-World (2022) et pas beaucoup mieux avec Monster Hunter Now en 2023. Du coup, Niantic commence doucement à vivre sur son passé et son exploit de Pokémon GO, tout en ayant envie de retourner à son premier amour : la cartographie, mais plus particulièrement l'IA géospatiale. Bah oui, ça file toujours vers ce qui fonctionne, hein. D'ailleurs, un changement de nom est déjà présent, avec Niantic Spatial, et il y a même un site web.

Mais le 12 octobre 2024 sort Pokémon GO en Arabie Saoudite (après huit ans d'attente...), pays où l’on trouve du pétrole, mais aussi une société, Savvy Games Group, qui détient au passage quelques parts chez Nintendo (7,5 %), Capcom (5 %), Electronic Arts (9 %), Nexon (10 %) ou encore un pourcentage non communiqué de Take-Two, etc. Et dans son désir d’acheter un peu tout et n’importe quoi, Savvy Games Group s’est offert le studio Scopely (Culver City, en Californie) en juillet 2023 pour un montant de 4,9 milliards de dollars.

Si ce nom ne vous parle pas, sachez que c’est en 2011 que Scopely a été créé et que, de fil en aiguille, l’entreprise s’est très vite hissée dans les hautes sphères avec son premier milliard de revenus en 2019. Pour autant, ils ne disposent pas de jeux que l’on pourrait qualifier de GOTY (Stumble Guys, Star Trek: Fleet Command, Marvel Strike Force, etc.), mais le marché du mobile étant ce qu’il est, Scopely est, depuis avril 2023, en train de rouler sur tout le monde avec Monopoly Go! qui a généré à lui seul un milliard de dollars en 2023, puis atteint deux milliards en mars 2024, et maintenant plus de trois milliards pour ce début 2025, ce qui fait de lui le plus gros jeu mobile actuellement.

Aujourd’hui, on apprend donc que Scopely vient de s’offrir toute la branche jeux vidéo de Niantic, comprenant donc tous les jeux dont Pokémon GO, mais aussi Niantic Campfire (par ici) et Niantic Wayfarer (par là). Le premier étant une sorte de réseau social pour les joueurs et joueuses utilisant les jeux de chez Niantic, et pouvant organiser des événements. Le second est un site web permettant aux personnes d’un certain niveau d’expérience sur Pokémon Go ou Ingress de proposer de nouveaux lieux (des Wayspots), avec une photo, une description et une géolocalisation. 

Il s’agit donc d’un rachat de technologie, plus que le rachat de Pokémon GO, même si ce dernier génère encore pas mal de revenus alors qu’il est dans sa pente descendante. Quant à Savvy Games Group, l’entreprise récupère par la même occasion une base de données absolument gigantesque de clients, tout en continuant de brasser des milliards.
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